02 – Départ de Perros-Guirec vers Camarinas

 Visuels et Textuels >>

Textuel

.

Un départ en longue croisière, ça se prépare

bien avant-hier car ce n’est pas du cabotage où

l’on rentre tous les soirs se mettre à l’abri, au

port ! Une voile peut se déchirer, des haubans

se desserrer, le moteur tomber en panne et

vous laisser en rade, à en perdre le sud et le

nord, et vous serez seul à bord pour réparer ce

qui casse. À marée descendante, nous sommes

partis du port de Perros-Guirec, un vendredi,

en haute mer, direction plein sud, à midi :

machines en avant toutes, on décampe d’ici.

Pour deux mois, nous larguons les amarres :

bouée Chenal d’Ile Tomé, c’est le grand départ.

On ne recule pas en dépit d’un vent bizarre et

d’une grosse houle qui nous roule en bazar.

Nous partons avec deux ris sur la grande voile

et rendons sept tours de toile au génois. Nous

affrontons en sus un fort courant traversier

passant Sept Iles,  sommes trois équipiers. Le

vent, au nord, de face, soulève beaucoup

d’eau : bonjour le départ au lof suivi d’un près

serré ! Qu’importe : sommes de vrais marins,

chahutés mais gare au mal de mer : un vrai

cauchemar en bateau. Deux heures d’un tel

régime, tanguant, roulant, plein de

ballottements et ballonnements un équipier

commence déjà à ressentir des migraines,

suivi, une demi-heure après, par le capitaine.

Ce dernier a des odeurs de fuel dans le nez :

penché sur le moteur, il l’a bien cherché ! Pour

l’équipier, un rinçage complet de l’estomac. Ce

ne sera pas le moment, pour lui, de grimper en

haut du mât. J’encaisse le vent frais comme un

avertissement. Menant le bateau, je suis à

même d’anticiper pour accompagner son

moindre mouvement. En faisant corps avec

lui, je ne me fais pas balloter. Perros, Sept-

Îles, Trébeurden, l’Ile-Grande, s’estompent de

notre vue. L’ile de Batz se présente, aperçue

au-devant. Bientôt Ouessant, Sein, puis plus

rien : l’attente. Un départ pour une semaine,

en haute mer, est une aventure et toujours une

affaire. Livrés à eux-mêmes, en totale autarcie,

trois amis s’en vont dans le vent, le flot, folie.

.

Visuel

.

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Ce superbe voilier de 11 mètres,

navigant tranquillement en mer,

.

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.

effectuera une longue croisière de

Perros-Guirec vers Camarinas

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en nous laissant, seul et perdu,

dans  l’immensité  de l’Océan !

.

.

la vue du port de Perros-Guirec

véritable abri en une anse close.

.

.

Poème

 .

Un départ, en longue croisière,

Ça se prépare bien avant-hier,

Car ce n’est pas du cabotage,

Où  on rentre, tous les soirs,

Se mettre, à l’abri, au port.

Une voile peut se déchirer,

Des haubans, se desserrer,

Moteur, tomber  en panne

Puis vous laisser  en rade,

À en perdre  sud  et nord.

Et vous serez seul, à bord,

Pour réparer ce qui casse.

.

À marée descendante, sommes partis

Du port de Perros-Guirec … un vendredi,

En haute mer, direction plein sud et à midi,

Machines, en avant toutes : on décampe d’ici !

Pour deux mois, nous larguons vite les amarres,

À bouée, Chenal Ile Tomé, c’est le grand départ,

Nous ne reculerons pas, malgré un vent bizarre,

Et une grosse houle, qui nous roulera, en bazar.

.

Nous partons, avec deux ris, sur la grande voile,

Et nous rendrons, au génois, sept tours  de toile,

Et de plus, affrontons un fort courant, traversier,

Passant  Sept Iles, nous  sommes  trois équipiers.

Le vent au nord, de face, soulève des vagues d’eau

Bonjour alors un départ au lof, suivi du près serré.

.

Peu nous importe que l’on soit en marins chahutés

Mais gare au mal de mer, le cauchemar en bateau.

Deux heures de ce régime  lors  tanguant et roulant

Entre ballottements  bateau, ventre ballonnements.

Un équipier commence  déjà à  sentir une migraine

Suivi, après la demi-heure à peine, par le capitaine 

Penché sur le moteur, à réamorcer, il a bien pompé,

Ce dernier a cumulé des odeurs de fuel dans son nez.

.

Pour équipier, c’est un rinçage complet de l’estomac,

Pas le moment pour lui de  grimper tout haut du mât.

Moi j’encaisse  le vent frais  comme vrai avertissement,

Et comme je mène le bateau, je reste à même d’anticiper

Ses moindres mouvements,  surprenants : l’accompagnant

Faisant corps avec lui sans lutter contre, ne me fais balloter !

.

Perros-Guirec, les Sept-Iles, Trégastel, Trébeurden, Ile-Grande,

Viennent à se distinguer, s’estomper un après l’autre de notre vue.

Roscoff et puis l’ile de Batz se présente loin devant nous, entr’aperçus,

Bientôt l’Ile Ouessant, et puis l’ile de Sein et puis plus rien hors l’attente !

Il est vrai que notre départ pour une croisière d’une semaine en haute-mer

Reste encore pour nous  comme une aventure, restera, toujours, une affaire,

De ce seul fait que livrés à eux-mêmes bien qu’étant préparés et en  autarcie,

Trois amis, après ce départ, s’en vont, dans  le vent, dans le flot, dans la folie !

.

Extension

 .

Si vous ne savez pas si vous êtes

Vraiment faits pour vous …  entendre,

Prenez la mer, une semaine, sans escale :

Vos forces de caractères s’accorderont

Ou vous détruiront : c’est binaire,

On aboutit à un accord parfait

Ou à son contraire !

.

***

.

Seuls, c’est sûr, nous n’avons croisé d’autres bateaux, à part  cinq cargos

Cinq jours durant tout de même, car ce n’est pas la transat, loin s’en faut

Tantôt le vent adonne, tantôt il faiblit, change de cap, devient capricieux.

Vous imaginez  ainsi,  loin de tout, et navigant  au gré d’un vent, curieux,

Sur un voilier, qui bouge tout le temps, le jour et  berce vos rêves, la nuit.

À chaque quart, vous faites le point sur votre route de fond : super ou nul

Parfois, vous faites cent milles, en un jour et parfois cinquante : ridicule !

.

***

.

Un grand départ

 En voilier pour croisière

Immédiat, fanfare, l’imaginant,

Deux jours de préparation, requiert

Pour son avitaillement, son armement.

.

Acheter victuailles, les embarquer, ranger,

Dans des coffres, tiroirs, placards à déborder

Sans compter les équipets et boissons en soutes,

Tenir la semaine en bonne route et en avant toute.

.

Pas question de faire demi-tour si l’on a oublié le sel :

On vit comme des cosmonautes, en parfaite autonomie,

Une fois partis, il n’y aura que nous, le bateau  et la mer.

.

On ne peut espérer davantage de liberté  et de convivialité,

On ne pourra s’échapper plus loin  que le bout  de sa proue :

C’est dire s’il faut bien s’entendre tant en carré que sur pont.

.

Mais si le capitaine impose des règles contraignantes en tout,

L’atmosphère dégénèrera rapidement vers un véritable enfer,

Ne reste qu’à se soumettre, démettre, dans sa cabine prison.

.

Tout départ pour longue croisière suscite grandes émotions

Il fleure l’aventure comme défi entre soi, le bateau, la mer

Sortie dans le chenal, après avoir franchi porte ou seuil,

Génère le flot d’activités entre boots, défenses, voilure,

Le tout, en respectant les balises  bâbord  et tribord,

Évitant les autres bateaux et en parant le courant.

.

La mer est grande, et nous, en moins d’un mille

Nous voici sortis et partis en marins aguerris

Toutes voiles dehors nous saluons terriens

Nous saluant tout au bout du môle.

.

.

 Calligramme 

.

Un départ, en longue croisière,

Ça se prépare bien avant-hier,

Car ce n’est pas du cabotage,

Où  on rentre, tous les soirs,

Se mettre, à l’abri, au port.

Une voile peut se déchirer,

Des haubans, se desserrer,

Moteur, tomber  en panne

Puis vous laisser  en rade,

À en perdre  sud  et nord.

Et vous serez seul, à bord,

Pour réparer ce qui casse.

.

À marée descendante, sommes partis

Du port de Perros-Guirec … un vendredi,

En haute mer, direction plein sud et à midi,

Machines, en avant toutes : on décampe d’ici !

Pour deux mois, nous larguons vite les amarres,

À bouée, Chenal Ile Tomé, c’est le grand départ,

Nous ne reculerons pas, malgré un vent bizarre,

Et une grosse houle, qui nous roulera, en bazar.

Nous partons, avec deux ris, sur la grande voile,

Et nous rendrons, au génois, sept tours  de toile,

Et de plus, affrontons un fort courant traversier,

Passant  Sept Iles, nous sommes  trois équipiers.

Vent au nord, de  face,    D  soulève vagues d’eau,

Bonjour le départ au lof   É  suivi d’un près serré.

Qu’importe qu’on soient    P       marins chahutés,

Gare au mal de mer, cau    A     chemar en bateau.

Deux heures de ce régime   R     tanguant, roulant,

Plein de ballottements et    T     de ballonnements,

Un équipier commence à     *   sentir une migraine

Suivi, demi-heure après       D       par le capitaine !

Ce dernier a eu des odeurs   E      de fuel en son nez,

Penché sur son moteur         *        il l’a bien cherché.

Pour équipier, rinçage   P  * V      complet d’estomac.

Pas le moment pour lui E       grimper haut du mât.

J’encaisse  le vent frais  R       R  comme avertissement,

Menant le bateau, je      R        S    suis à même anticiper

Pour l’accompagner       O         * au moindre mouvement,

Faisant corps avec, je     S           C  ne me fais pas balloter !

Perros-Guirec, Sept-Iles               A  Trébeurden, Ile-Grande,

Viennent à s’estomper un  G              M après l’autre de notre vue.

L’ile de Batz se présente au U                A  loin, devant nous, aperçue,

Bientôt l’Ile Ouessant, Sein   I                   R  et puis plus rien : l’attente !

Il est vrai qu’un départ pour  R                      I     une semaine en haute-mer

Reste encore une aventure     E                       N et reste toujours une affaire,

Tant que livrés à eux-mêmes C                         A bien qu’en parfaite autarcie,

Trois amis s’en vont, dans      *                          S  le vent, le flot  , en leur folie !

 . 

 

Forme

.

.

Évocation 

.

Balise marquant un chenal,

Sonnette, un son tantinet fêlée,

Un verre qu’on a posé à l’envers

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.

Une balise de signalisation :

Rouge, d’indication pour navire.

Pas de port  et pas plus  de marina,

Sans balise ni chenal  comme repère,

Pour entrer  et sortir en toute sécurité,

Marée haute, on pourra s’en affranchir,

À marée basse, impossible : cailloux/vase.

.

 Symbolique 

De manière générique

Toute balise est définie

Comme un objet flottant,

Ou fixé au fond de la mer ou à terre,

Permettant de  faciliter  la navigation

Ou de signaler un danger, ou un chenal.

.

Une bouée, tourelle maçonnée ou  perche,

La signification de la balise  est fournie par

La couleur du corps, forme, couleur du voyant

Et dans certains cas, la forme spéciale du corps.

.

La nuit le feu, visible généralement sur plusieurs milles,

Permet d’identifier la balise par son rythme, sa couleur.

Wikipédia :  balisage

 

Descriptif

 .

 Titre dédoublé / Thème édifice

Rimes égales / Fond assorti à forme 

Symbole forme : Balise / Symbole fond : chenal

M C : Objet qui flotte, repérage, chenal, navigation, courant

.

Fond

Évocation 

.

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En rivière ou en un port,

Bords  d’un chenal  d’entrée

Seront signalés par des balises

Verte à tribord, rouge, à bâbord.

Symbolique 

 . 

Chenal maritime désigne la voie d’accès

À un port  ou  à une zone de mouillage

Et pour  laquelle tout navire dispose

De la plus grande profondeur  eau

Sous sa quille, pour lui permettre

De progresser en toute sécurité.

Il faut le respecter, absolument,

Pour sortir  du port   ou marina

Et  pour  éviter  de  se  retrouver

Empalé  au contact  d’un  caillou,

Drossé à la côte envasée en marée.

  . 

Fond/forme 

 .

La balise demeure un objet flottant, ou non,

Selon l’usage, sa canalisation et repérage,

Lors le chenal du Port de Perros-Guirec

Ne ferait pas exception à cette règle.

Lors qui dit navigation dit donc

De suivre toutes indications

Que ce soit une bouée,

Tourelles ou espars

Autant jours et nuits.

 .

Le chenal le plus dangereux en mer

Chacun sait, est l’approche de la côte,

Pénétration dans les anses ou rivières,

Tout autant que la sortie, entrée de port.

Les conditions de météo, marée, courant,

Dérive du bateau et présence d’autres, etc.

Font qu’il faut bien s’entendre et interpréter

Tous les risques, tous les dangers, potentiels :

Sinon autant  changer de capitaine, équipiers !

Partir pour longue croisière est plus que quitter  

La terre, la marina, le port, une grande aventure.

.

.

Épilogue

.

Le départ est un moment réalisation,

Le départ est un moment de tension,

Le départ est un moment d’émotion,

Le départ est un moment d’évasion !

.

La voiture, le voilier, train, vélo, avion,

Ne requerront pas mêmes préparations

Mais voilier, l’on y vivra des jours entiers,

Manque une chose, faut s’en accommoder.

.

L’état de la mer compte pour beaucoup

Mer calme en vent léger nous convient

Pour trouver le temps de s’amariner.

Après, qu’il pleuve, qu’il vente fort,

On est dans le jus, on tient le coup

.

Le mal de mer nous guettera souvent.

De ne pas le subir, on en est pas certain.

Je l’ai eu léger, suite à des appréhensions.

Sur d’autres,  ai vu ce que ça fait de gerber.

La houle et le vent fort sont au rendez-vous.

La mer ne fait pas de cadeaux aux terriens.

.

Comme un étalon sauvage qui est dompté

Le voilier nous obéira, au doigt et à l’œil,

Mais faudra savoir manier voiles et cap,

Sinon il se cabre, enfourne : soubresaut

Qui parfois détourne, stoppe le bateau.

Courant est traversier jusqu’au milieu

Du chenal entre Perros et les Sept iles

Dès le virement de bord, il est devant.

.

Voilier n’est point vaisseau de guerre

Il faut trouver du plaisir, sinon enfer.

Il y aura, certes, un nombre de règles,

Procédures à suivre, question sécurité.

Pour le reste, tout est question d’entente

Entre le chef, capitaine, chaque équipier,

L’on ne saura accepter un marin fainéant,

À bord, coopération, coordination de mise,

Condition sine qua non … pour convivialité.

.

La première règle à observer en sortie port

Sera le respect de balises bâbord, tribord.

J’en ai vu se planter et attendre la marée,

Sans parler, des autres, d’en être la risée. 

.

Dieu merci, chenal large pour naviguer,

Nous contournons  la  tourelle Bernard,

Danger d’approcher pointe du Château.

.

Le port s’éloigne sous sillage du bateau,

Bientôt serons hors de vue, hors portée,

Plus de contact avec la Terre : isolés !

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