Textuel
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Un départ en longue croisière, ça se prépare
bien avant-hier car ce n’est pas du cabotage où
l’on rentre tous les soirs se mettre à l’abri, au
port ! Une voile peut se déchirer, des haubans
se desserrer, le moteur tomber en panne et
vous laisser en rade, à en perdre le sud et le
nord, et vous serez seul à bord pour réparer ce
qui casse. À marée descendante, nous sommes
partis du port de Perros-Guirec, un vendredi,
en haute mer, direction plein sud, à midi :
machines en avant toutes, on décampe d’ici.
Pour deux mois, nous larguons les amarres :
bouée Chenal d’Ile Tomé, c’est le grand départ.
On ne recule pas en dépit d’un vent bizarre et
d’une grosse houle qui nous roule en bazar.
Nous partons avec deux ris sur la grande voile
et rendons sept tours de toile au génois. Nous
affrontons en sus un fort courant traversier
passant Sept Iles, sommes trois équipiers. Le
vent, au nord, de face, soulève beaucoup
d’eau : bonjour le départ au lof suivi d’un près
serré ! Qu’importe : sommes de vrais marins,
chahutés mais gare au mal de mer : un vrai
cauchemar en bateau. Deux heures d’un tel
régime, tanguant, roulant, plein de
ballottements et ballonnements un équipier
commence déjà à ressentir des migraines,
suivi, une demi-heure après, par le capitaine.
Ce dernier a des odeurs de fuel dans le nez :
penché sur le moteur, il l’a bien cherché ! Pour
l’équipier, un rinçage complet de l’estomac. Ce
ne sera pas le moment, pour lui, de grimper en
haut du mât. J’encaisse le vent frais comme un
avertissement. Menant le bateau, je suis à
même d’anticiper pour accompagner son
moindre mouvement. En faisant corps avec
lui, je ne me fais pas balloter. Perros, Sept-
Îles, Trébeurden, l’Ile-Grande, s’estompent de
notre vue. L’ile de Batz se présente, aperçue
au-devant. Bientôt Ouessant, Sein, puis plus
rien : l’attente. Un départ pour une semaine,
en haute mer, est une aventure et toujours une
affaire. Livrés à eux-mêmes, en totale autarcie,
trois amis s’en vont dans le vent, le flot, folie.
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Visuel
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Ce superbe voilier de 11 mètres,
navigant tranquillement en mer,
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effectuera une longue croisière de
Perros-Guirec vers Camarinas
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en nous laissant, seul et perdu,
dans l’immensité de l’Océan !
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la vue du port de Perros-Guirec
véritable abri en une anse close.
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Poème
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Un départ, en longue croisière,
Ça se prépare bien avant-hier,
Car ce n’est pas du cabotage,
Où on rentre, tous les soirs,
Se mettre, à l’abri, au port.
Une voile peut se déchirer,
Des haubans, se desserrer,
Moteur, tomber en panne
Puis vous laisser en rade,
À en perdre sud et nord.
Et vous serez seul, à bord,
Pour réparer ce qui casse.
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À marée descendante, sommes partis
Du port de Perros-Guirec … un vendredi,
En haute mer, direction plein sud et à midi,
Machines, en avant toutes : on décampe d’ici !
Pour deux mois, nous larguons vite les amarres,
À bouée, Chenal Ile Tomé, c’est le grand départ,
Nous ne reculerons pas, malgré un vent bizarre,
Et une grosse houle, qui nous roulera, en bazar.
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Nous partons, avec deux ris, sur la grande voile,
Et nous rendrons, au génois, sept tours de toile,
Et de plus, affrontons un fort courant, traversier,
Passant Sept Iles, nous sommes trois équipiers.
Le vent au nord, de face, soulève des vagues d’eau
Bonjour alors un départ au lof, suivi du près serré.
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Peu nous importe que l’on soit en marins chahutés
Mais gare au mal de mer, le cauchemar en bateau.
Deux heures de ce régime lors tanguant et roulant
Entre ballottements bateau, ventre ballonnements.
Un équipier commence déjà à sentir une migraine
Suivi, après la demi-heure à peine, par le capitaine
Penché sur le moteur, à réamorcer, il a bien pompé,
Ce dernier a cumulé des odeurs de fuel dans son nez.
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Pour équipier, c’est un rinçage complet de l’estomac,
Pas le moment pour lui de grimper tout haut du mât.
Moi j’encaisse le vent frais comme vrai avertissement,
Et comme je mène le bateau, je reste à même d’anticiper
Ses moindres mouvements, surprenants : l’accompagnant
Faisant corps avec lui sans lutter contre, ne me fais balloter !
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Perros-Guirec, les Sept-Iles, Trégastel, Trébeurden, Ile-Grande,
Viennent à se distinguer, s’estomper un après l’autre de notre vue.
Roscoff et puis l’ile de Batz se présente loin devant nous, entr’aperçus,
Bientôt l’Ile Ouessant, et puis l’ile de Sein et puis plus rien hors l’attente !
Il est vrai que notre départ pour une croisière d’une semaine en haute-mer
Reste encore pour nous comme une aventure, restera, toujours, une affaire,
De ce seul fait que livrés à eux-mêmes bien qu’étant préparés et en autarcie,
Trois amis, après ce départ, s’en vont, dans le vent, dans le flot, dans la folie !
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Extension
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Si vous ne savez pas si vous êtes
Vraiment faits pour vous … entendre,
Prenez la mer, une semaine, sans escale :
Vos forces de caractères s’accorderont
Ou vous détruiront : c’est binaire,
On aboutit à un accord parfait
Ou à son contraire !
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***
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Seuls, c’est sûr, nous n’avons croisé d’autres bateaux, à part cinq cargos
Cinq jours durant tout de même, car ce n’est pas la transat, loin s’en faut
Tantôt le vent adonne, tantôt il faiblit, change de cap, devient capricieux.
Vous imaginez ainsi, loin de tout, et navigant au gré d’un vent, curieux,
Sur un voilier, qui bouge tout le temps, le jour et berce vos rêves, la nuit.
À chaque quart, vous faites le point sur votre route de fond : super ou nul
Parfois, vous faites cent milles, en un jour et parfois cinquante : ridicule !
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***
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Un grand départ
En voilier pour croisière
Immédiat, fanfare, l’imaginant,
Deux jours de préparation, requiert
Pour son avitaillement, son armement.
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Acheter victuailles, les embarquer, ranger,
Dans des coffres, tiroirs, placards à déborder
Sans compter les équipets et boissons en soutes,
Tenir la semaine en bonne route et en avant toute.
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Pas question de faire demi-tour si l’on a oublié le sel :
On vit comme des cosmonautes, en parfaite autonomie,
Une fois partis, il n’y aura que nous, le bateau et la mer.
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On ne peut espérer davantage de liberté et de convivialité,
On ne pourra s’échapper plus loin que le bout de sa proue :
C’est dire s’il faut bien s’entendre tant en carré que sur pont.
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Mais si le capitaine impose des règles contraignantes en tout,
L’atmosphère dégénèrera rapidement vers un véritable enfer,
Ne reste qu’à se soumettre, démettre, dans sa cabine prison.
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Tout départ pour longue croisière suscite grandes émotions
Il fleure l’aventure comme défi entre soi, le bateau, la mer
Sortie dans le chenal, après avoir franchi porte ou seuil,
Génère le flot d’activités entre boots, défenses, voilure,
Le tout, en respectant les balises bâbord et tribord,
Évitant les autres bateaux et en parant le courant.
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La mer est grande, et nous, en moins d’un mille
Nous voici sortis et partis en marins aguerris
Toutes voiles dehors nous saluons terriens
Nous saluant tout au bout du môle.
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Calligramme
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Un départ, en longue croisière,
Ça se prépare bien avant-hier,
Car ce n’est pas du cabotage,
Où on rentre, tous les soirs,
Se mettre, à l’abri, au port.
Une voile peut se déchirer,
Des haubans, se desserrer,
Moteur, tomber en panne
Puis vous laisser en rade,
À en perdre sud et nord.
Et vous serez seul, à bord,
Pour réparer ce qui casse.
.
À marée descendante, sommes partis
Du port de Perros-Guirec … un vendredi,
En haute mer, direction plein sud et à midi,
Machines, en avant toutes : on décampe d’ici !
Pour deux mois, nous larguons vite les amarres,
À bouée, Chenal Ile Tomé, c’est le grand départ,
Nous ne reculerons pas, malgré un vent bizarre,
Et une grosse houle, qui nous roulera, en bazar.
Nous partons, avec deux ris, sur la grande voile,
Et nous rendrons, au génois, sept tours de toile,
Et de plus, affrontons un fort courant traversier,
Passant Sept Iles, nous sommes trois équipiers.
Vent au nord, de face, D soulève vagues d’eau,
Bonjour le départ au lof É suivi d’un près serré.
Qu’importe qu’on soient P marins chahutés,
Gare au mal de mer, cau A chemar en bateau.
Deux heures de ce régime R tanguant, roulant,
Plein de ballottements et T de ballonnements,
Un équipier commence à * sentir une migraine
Suivi, demi-heure après D par le capitaine !
Ce dernier a eu des odeurs E de fuel en son nez,
Penché sur son moteur * il l’a bien cherché.
Pour équipier, rinçage P * V complet d’estomac.
Pas le moment pour lui E E grimper haut du mât.
J’encaisse le vent frais R R comme avertissement,
Menant le bateau, je R S suis à même anticiper
Pour l’accompagner O * au moindre mouvement,
Faisant corps avec, je S C ne me fais pas balloter !
Perros-Guirec, Sept-Iles – A Trébeurden, Ile-Grande,
Viennent à s’estomper un G M après l’autre de notre vue.
L’ile de Batz se présente au U A loin, devant nous, aperçue,
Bientôt l’Ile Ouessant, Sein I R et puis plus rien : l’attente !
Il est vrai qu’un départ pour R I une semaine en haute-mer
Reste encore une aventure E N et reste toujours une affaire,
Tant que livrés à eux-mêmes C A bien qu’en parfaite autarcie,
Trois amis s’en vont, dans * S le vent, le flot , en leur folie !
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Forme
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Évocation
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Balise marquant un chenal,
Sonnette, un son tantinet fêlée,
Un verre qu’on a posé à l’envers
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Une balise de signalisation :
Rouge, d’indication pour navire.
Pas de port et pas plus de marina,
Sans balise ni chenal comme repère,
Pour entrer et sortir en toute sécurité,
Marée haute, on pourra s’en affranchir,
À marée basse, impossible : cailloux/vase.
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Symbolique
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De manière générique
Toute balise est définie
Comme un objet flottant,
Ou fixé au fond de la mer ou à terre,
Permettant de faciliter la navigation
Ou de signaler un danger, ou un chenal.
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Une bouée, tourelle maçonnée ou perche,
La signification de la balise est fournie par
La couleur du corps, forme, couleur du voyant
Et dans certains cas, la forme spéciale du corps.
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La nuit le feu, visible généralement sur plusieurs milles,
Permet d’identifier la balise par son rythme, sa couleur.
Wikipédia : balisage
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Descriptif
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Titre dédoublé / Thème édifice
Rimes égales / Fond assorti à forme
Symbole forme : Balise / Symbole fond : chenal
M C : Objet qui flotte, repérage, chenal, navigation, courant
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Fond
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Évocation
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En rivière ou en un port,
Bords d’un chenal d’entrée
Seront signalés par des balises
Verte à tribord, rouge, à bâbord.
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Symbolique
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Chenal maritime désigne la voie d’accès
À un port ou à une zone de mouillage
Et pour laquelle tout navire dispose
De la plus grande profondeur eau
Sous sa quille, pour lui permettre
De progresser en toute sécurité.
Il faut le respecter, absolument,
Pour sortir du port ou marina
Et pour éviter de se retrouver
Empalé au contact d’un caillou,
Drossé à la côte envasée en marée.
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Fond/forme
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La balise demeure un objet flottant, ou non,
Selon l’usage, sa canalisation et repérage,
Lors le chenal du Port de Perros-Guirec
Ne ferait pas exception à cette règle.
Lors qui dit navigation dit donc
De suivre toutes indications
Que ce soit une bouée,
Tourelles ou espars
Autant jours et nuits.
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Le chenal le plus dangereux en mer
Chacun sait, est l’approche de la côte,
Pénétration dans les anses ou rivières,
Tout autant que la sortie, entrée de port.
Les conditions de météo, marée, courant,
Dérive du bateau et présence d’autres, etc.
Font qu’il faut bien s’entendre et interpréter
Tous les risques, tous les dangers, potentiels :
Sinon autant changer de capitaine, équipiers !
Partir pour longue croisière est plus que quitter
La terre, la marina, le port, une grande aventure.
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Épilogue
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Le départ est un moment réalisation,
Le départ est un moment de tension,
Le départ est un moment d’émotion,
Le départ est un moment d’évasion !
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La voiture, le voilier, train, vélo, avion,
Ne requerront pas mêmes préparations
Mais voilier, l’on y vivra des jours entiers,
Manque une chose, faut s’en accommoder.
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L’état de la mer compte pour beaucoup
Mer calme en vent léger nous convient
Pour trouver le temps de s’amariner.
Après, qu’il pleuve, qu’il vente fort,
On est dans le jus, on tient le coup
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Le mal de mer nous guettera souvent.
De ne pas le subir, on en est pas certain.
Je l’ai eu léger, suite à des appréhensions.
Sur d’autres, ai vu ce que ça fait de gerber.
La houle et le vent fort sont au rendez-vous.
La mer ne fait pas de cadeaux aux terriens.
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Comme un étalon sauvage qui est dompté
Le voilier nous obéira, au doigt et à l’œil,
Mais faudra savoir manier voiles et cap,
Sinon il se cabre, enfourne : soubresaut
Qui parfois détourne, stoppe le bateau.
Courant est traversier jusqu’au milieu
Du chenal entre Perros et les Sept iles
Dès le virement de bord, il est devant.
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Voilier n’est point vaisseau de guerre
Il faut trouver du plaisir, sinon enfer.
Il y aura, certes, un nombre de règles,
Procédures à suivre, question sécurité.
Pour le reste, tout est question d’entente
Entre le chef, capitaine, chaque équipier,
L’on ne saura accepter un marin fainéant,
À bord, coopération, coordination de mise,
Condition sine qua non … pour convivialité.
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La première règle à observer en sortie port
Sera le respect de balises bâbord, tribord.
J’en ai vu se planter et attendre la marée,
Sans parler, des autres, d’en être la risée.
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Dieu merci, chenal large pour naviguer,
Nous contournons la tourelle Bernard,
Danger d’approcher pointe du Château.
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Le port s’éloigne sous sillage du bateau,
Bientôt serons hors de vue, hors portée,
Plus de contact avec la Terre : isolés !
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