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Textuel
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Ceuta est une enclave espagnole, tout comme
Gibraltar en est une anglaise. Ceuta dispose
aussi d’une marina moderne, de magasins
achalandés qui n’envient rien aux européens !
Il n’y a pas de monétique là-dedans, que du
géographique et pourtant, en y regardant de
plus près, c’est la vitrine du libéralisme et du
capitalisme clinquants. Nous la quittons, en
voiler, pour Asilah, située de l’autre côté, bien
après Tanger, qu’on peine à rejoindre en une
journée. A quatre heures, nous partons, avec
la marée, quand la nuit est encore toute
étoilée. Bientôt nous attendrons la pointe du
goulet : faudra des heures pour sortir de sa
baie. Scotchés sur elle, trois heures durant,
cette belle baie de Ceuta, on la verra !
Éléments contraires du vent et du courant
s’écoulent : le paysage ne défile pas. De rester
plantés ainsi, en cet endroit, le moteur
poussant et les voiles tirant, nous attrapons le
blues. En ce moment, nous avançons à deux
nœuds et en sommes las ! Sept heures… on
devrait voir Tanger : cette baie de Ceuta,
il faudrait la quitter. On met plus de moteur et
de voilure, mais le voilier renâcle à forcer
l’allure. Huit heures… on grignote la pointe.
A ruser contre un courant de trois nœuds en
face, on gagne en louvoyant au large puis vers
la côte, en contrepointe. Neuf heures … on
quitte la baie de Ceuta. Le courant, moins fort,
devient sournois, le vent, plus fatigué de nous
combattre, change de sens, cesse de nous
battre. Onze heures … la baie de Tanger,
soupir ! Ceuta n’est plus qu’un lointain
souvenir, sept nœuds pour venir, deux pour
sortir, jamais une baie ne nous aura fait tant
souffrir ! Treize heures …nous virons au cap
d’Aspartel, fonçons, plein sud, vers le port
d’Asilah. La météo et le vent et les courants
sont là, pour nous remettre en confiance,
nickel. Seize heures… nous franchissons la
passe ! Quatre heures de navigation sur place :
ça lasse, mais que d’émotions pour ce départ à
lutter à contre-courant qui nous aura tant
chahutés et chalutés.
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Visuel scénario
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Carte marine localisation
de l’enclave de Ceuta.
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Vue d’enclave espagnole
de Ceuta, au Maroc.
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Fortifications de défense
navale, à Ceuta.
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Un beau tableau du phare,
d’ entrée de Ceuta.
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Poème
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Enclave espagnole, Ceuta dispose
De marina et magasins achalandés,
Qui n’envieront rien aux européens.
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Il n’y a rien de monétique, là-dedans :
Que du géographique, et bien pourtant
Y regardant de plus près c’est la vitrine
D’un libéralisme, capitalisme, clinquant !
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Nous la quitterons, en voilier, pour Asilah,
Située, de l’autre côté et, bien après Tanger,
Qu’on peine à joindre, en une seule journée.
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Quatre heures, nous partons avec la marée
Quand la nuit se montre encore toute étoilée
Bientôt nous atteindrons la pointe du goulet
Faudra des heures …pour sortir de sa baie.
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Scotchés, sur elle, trois heures durant,
La belle baie de Ceuta, tant on la verra,
Éléments contraires du vent et courant
S’écoulent et paysagent ne défilent pas.
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Six heures, restés plantés en l’endroit,
Le moteur, poussant, les voiles, tirant,
Nous attrapons le blues un moment
Avançons à deux nœuds, sommes las.
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Sept heures, on devrait voir Tanger,
Cette baie de Ceuta, faudrait la quitter
On met plus de moteur et de … voilure
Mais le voilier renâcle à forcer l’allure.
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Huit heures, l’on grignote une pointe,
En dépit fort courant, vers trois nœuds,
L’on gagne gros, en louvoyant un peu,
Au large, vers la côte, en contrepointes.
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Neuf heures, on quitte la baie de Ceuta,
Le courant moins fort, devient sournois,
Le vent est plus fatigué nous combattre,
Il change de sens et cesse de nous battre.
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Onze heures, la baie de Tanger, soupir,
Ceuta n’est plus qu’un lointain souvenir,
Sept nœuds pour venir, deux pour sortir,
Jamais baie nous aura fait tant souffrir.
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Treize heures, virons le cap d’Aspartel,
Fonçons, plein sud, vers le port d’Asilah,
La météo, le vent et les courants, sont là,
Nous mettent en totale confiance, nickel.
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Seize heures, nous franchissons la passe.
Quatre heures de nav sur place : ça lasse,
Mais que d’émotion pour ce départ, lutte
Contre trois milles de courant … chalutés.
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Extension
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C’est le lot de navigateurs à la voile
Qu’avoir des vents, courants favorables
Ou contraires jusqu’à doubler, tripler,
Temps de parcours par vent au près.
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Il faut choisir entre la vitesse,
L’efficacité de son déplacement
Et plaisir, adversité de navigation.
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Déplacement pour cent milles nautiques
Est la journée vingt- quatre heures durant
Où tirer des bords à longueur de temps
S’avèrera des plus épuisants.
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Avez-vous déjà navigué un mille nautique à l’heure sur un voilier,
Peut-être lors sans vent et fort courant contraire mais trois heures,
C’est long et démoralisant en voyant le même paysage vous scotcher,
Sans pouvoir rien y faire, comme si l’on était à l’ancre, au mouillage !
Puis soudain, en passant la pointe et en s’éloignant plus de la côte,
Aidé sans doute par l’inversion de la marée et un vent qui adonne
Mais qui tourbillonne, à nous donner le tournis dans les voiles,
Nous donne l’espoir d’atteindre Asilah avant la nuit tombée.
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Ceuta : enclave espagnole, face à Gibraltar
Est comme parfum d’Europe pour le Maroc
Place idéale pour commerce avec l’Afrique,
Autres échanges tant culturels et politiques.
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Fortifications rappellent points stratégiques
Pour défendre une baie en croissant de lune,
Où nous avons accostés en marina moderne,
Et visité la ville comme si on était espagnols.
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Après une excursion pour la ville de Tétouan,
Nous avons quitté le port et avons pris le large
Mais le vent et le courant, étaient contre nous,
Nous avons mis des plombes pour … en sortir.
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Calligramme
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Enclave espagnole ———————————————————-S
Ceuta dispose aussi ——————————————————–O
D’une marina moderne ————————————————–R
Et de magasins achalandés, ——————————————T
N’enviant rien aux européens. ————————————I
Y a rien de monétique, là-dedans : ————————-E
Que du géographique, et bien pourtant ——————– *
Y regardant de plus près c’est la vitrine ——————V
D’un libéralisme, capitalisme, clinquant ! ————-O
Et nous la quittons, en voilier, pour Asilah, ———-I
Située, de l’autre côté et, bien après Tanger, ——-L
Qu’on peine à joindre, en une seule journée. ——I
Quatre heures, nous partons avec la marée —E
Quand la nuit se montre encore toute étoilée — R
Bientôt nous atteindrons la pointe du goulet– *
Faudra des heures …pour sortir de sa baie—*
Scotchés, sur elle, et trois heures durant —D
La belle baie de Ceuta, tant, on la verra —–I
Éléments contraires du vent et courant —- F
S’écoulent et paysagent ne défilent pas.—- F
Six heures, rester, plantés en l’endroit,—- I
Le moteur, poussant, les voiles, tirant, ——C
Nous attrapons le blues en un moment —– I
Avançons à deux nœuds, sommes las. ——- L
Sept heures, on devrait voir Tanger, ——- E
Cette baie de Ceuta, faudrait la quitter ——-*
On met plus de moteur et de … voilure———*
Mais le voilier renâcle à forcer l’allure. ———D
Huit heures, l’on grignote une pointe, ——– E
En dépit fort courant, vers trois nœuds, ———*
L’on gagne gros, en louvoyant un peu, ———–L
Au large, vers la côte, en contrepointes. ———- A
Neuf heures, on quitte baie de Ceuta, ————*
Le courant moins fort, devient sournois, ————B
Le vent est plus fatigué nous combattre, ————-A
Il change de sens et cesse de nous battre. ————- I
Onze heures, la baie de Tanger, soupir, —————-E
Ceuta n’est plus qu’un lointain souvenir, ——————-*
Sept nœuds pour venir, deux pour sortir, ——————-D
Jamais baie nous aura fait tant souffrir ! ———————-E
Treize heures, virons le cap d’Aspartel, ————————*
Fonçons, plein sud, vers le port d’Asilah, —————————C
La météo, le vent et les courants, sont là, —————————–E
Nous mettent en totale confiance, nickel. ——————————U
Seize heures, nous franchissons la passe ———————————T
Quatre heures de nav sur place : ça lasse, ——————————–A
Mais que d’émotion pour ce départ, lutte ———————————–
Contre trois milles de courant, chalute. ————————————-
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Forme
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Évocation
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Piédestal pour un vase ou statue
Un premier croissant de Lune,
Une courbe en baie épousant trait
De l’enclave espagnole de Ceuta.
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Baie de Ceuta, enclave espagnole,
Au Maroc en forme croissant de lune
Contrastant le reste de sa côte, mais
Comme tête de pont de l’Europe !
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Croissant, enclave : ces formes rejoignent le fond
Ville, croissant, enclave, baie, tout serait parfait.
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Symbolique
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Au XIIe siècle le croissant
A été adopté par l’ensemble des Turcs,
Souvent accompagné d’étoile, en référence
Au titre l’étoile porté par la sourate 53 du Coran.
Ce n’est pourtant que tardivement, et, sans doute pas
Avant le XIXe siècle, qu’il est le principal symbole Islam.
Le croissant, symboliserait l’aspect re-naissance ou de
Régénération de la Lune, symbole puissance féminine
Ou de la nature de la femme tout comme dans
Traditions païennes de l’Ouest a toujours
Été un des symboles et des motifs
Importants du Tantrisme.
Wikipedia.org/wiki/ Croissant
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Descriptif
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31 – Sortie voilier difficile de la baie de Ceuta
Alignement central / Titre externe / Thème Baie
Forme courbe / Rimes égales / Fond associé à la forme
Symbole de forme : Croissant / Symbole du fond : Enclave
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Fond
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Évocation
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Baie de Ceuta, enclave espagnole,
Au Maroc en forme croissant de lune
Contrastant le reste de sa côte, mais
Comme tête de pont de l’Europe !
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Symbolique
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Une enclave est un territoire,
Entouré par autre entité territoriale
On dit aussi, en termes géographiques,
Qu’une ville ou une région est enclavée
Quand elle est isolée, éloignée de tout
Mais axe important de transports,
On en parle aussi pour la Corse,
Vallée alpestre ou pyrénéenne.
Source : site Wikipédia.
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Fond/forme
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Si sortir de cette enclave, semble très simple
Mais vent rime aussi avec marée et compliqué,
Et la baie est si grande qu’on y perd ses repères
Au bout d’une heure, impression de pas avancer.
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Ca donne le temps de l’admirer et de s’en souvenir
Bercé par le clapot, réveillé changements de bord,
C’est cela aussi naviguer : faire face aux éléments
Elle a une forme rappelant croissant de lune.
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Une courbe évoque une baie, ici à Ceuta,
Largement ouverte et avec un grand port
Cette enclave reste convoitée par le Maroc
Comme il se doit : c’est un État dans l’État.
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La politique et le commerce restent parfois
Contraire au point d’en être contradictoire
Les fortifications restent impressionnantes,
La baie est difficile à remonter au courant,
Navigation à voile : attention vent, marée.
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Épilogue
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L’enclave espagnole de Ceuta
Est comme une molaire plantée
En bouche du territoire marocain,
En miroir, Gibraltar anglais, en face.
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Avec celle de Melilla, deux protectorats
Lors datant du début du XIXème siècle,
Véritable sas d’entrée migration en Europe
Et autant de commerces, sinon d’influences.
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Contraste est bien plus fort, établi qu’à Tanger,
Rien qu’à voir maisons, magasins, européanisés.
Nous avons visité les fortifications en balustrade :
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Lignes de défense, fossés, barrages en épi, galeries.
Un système défensif datant de l’époque médiévale
Dont subsistent les bastions de la Coraza Alta,
De la Bandera et des Mallorquinas.
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La marina, accessible, moderne,
Au standard européen et suréquipée
Change radicalement de celle de Tanger :
Matière de place, service, confort, propreté.
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Et si nous avons mis des heures à la quitter,
C’est bien que cette baie est un piège à marée :
Face aux vents et courants contraires, que faire
D’autre que ronger son frein, attendant avancer.
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