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Ce n’est pas tant, que la vie humaine dure
Peu de temps qui nous poserait problème
Mais bien ce que l’on en fait réellement.
Il n’y aura que deux siècles, sa moyenne
Elle tournait autour des quarante ans,
Et, à présent, près de quatre-vingt ans.
Faudrait-il plaindre ceux qui ont vécu
Avant nous, d’avoir eu peu de temps,
Pas assez pour que la vie soit réussie.
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La vieillesse est vécue par beaucoup,
Comme un naufrage, une déchéance,
En ayant perdu jusqu’à l’espérance.
À supposer que l’on vive cent vingt ans
Sachant que la retraite serait à soixante,
Que serait un monde d’oisifs, de fainéants.
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Une vie humaine ne dure que peu de temps :
Depuis trois siècles, notre espérance de vie:
A doublé, passe de quarante à quatre-vingt,
En faudra-t-il moins pour aller jusqu’à cent
La cellule humaine limite à cent vingt ans.
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L’enfance est une époque du merveilleux,
Où l’on mélange les réalités avec les jeux :
Et l’on en sort, peu à peu en adolescence,
Le doute s’instaure entre le sens, essence.
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L’adulte est une époque proche scientisme,
Où l’emporte, dit-on, tout le rationalisme,
Écrasé par les tâches et les responsabilités,
On n’a plus guère le temps de s’interroger.
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La vieillesse est une époque de l’absurde :
Sa vie est derrière soi et mort la perturbe
On a du temps pour rien et n’en fait rien,
Autre que de la perdre en faux épicurien.
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Il y aura d’autres visions quotidiennes,
Qui traverseront notre vie de chienne,
Nuit, on dort, perd du temps absurde,
En des espaces temps où on bifurque,
De la vie diurne où l’esprit s’occupe
En activités programmées en l’année
Pour assurer une bonne productivité,
Dont seuls les bénéfices préoccupent.
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Mais il y a, et cela grâce à Dieu, des instants
De pure lucidité, qui nous rendent envieux,
De toutes beautés, tout voyage merveilleux,
À travers la nature et l’amour et les enfants.
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La vie reste un cocktail d’états de conscience
Un peu de merveilleux, autant de réalismes,
Un peu d’absurde et autant d’inconsciences :
Contradictions, paradoxes, à notre illogisme.
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Extensions
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Toutes ces contradictions et paradoxes
Révèlent l’état de notre illogisme fondamental
Sans être obscurantiste : nous sommes et demeurons
Lucides en permanence sur notre avenir et sur nous-mêmes,
Sinon nous ne serions autres que des animaux et non des hommes !
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La vie est-elle celle que l’on vit en bonne santé,
Celle que l’on rajoute, en survivant, cahin caha,
Et, avec un seul bras, une jambe : une demi-vie ?
Avant de calculer la durée, qu’est-ce que la santé ?
Être sain de corps et d’esprit, oui mais, le bien-être
Et son développement personnel : l’on en fera quoi ?
On vous dit qu’en fumant, buvant vous perdu dix ans
Cela est basé sur la vérité statique et non individuelle.
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Le temps est différent de la durée bien qu’en relations,
Le temps est extérieur, indépendant de notre existence,
Durée, c’est nous qui la percevons, estimons, calculons
Notre vie humaine n’est qu’intervalle, en temps infini !
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La vie est courte profitons-en, ne perdons pas de temps
Que le poète latin Horace a résumé par :« carpe diem »
Ronsard : «cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.»
Mais question d’actualité : le peut-on, encore, à 80 ans.
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Vaut-il mieux quarante ans à en profiter avec intensité,
Que d’aller jusqu’à quatre-vingt et de toujours s’ennuyer
«L’enfer, c’est les autres » nous aura dit Jean Paul Sartre,
Or cela reste à voir, on lui oppose : l’enfer, sans les autres.
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Si, la vie pleine d’ennui, à en mourir, sûr que c’est l’enfer :
Si l’on imagine l’éternité ainsi, mieux vaut ne pas être né.
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859 – Calligramme
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Ce n’est pas tant, que la vie humaine U dure
Peu de temps qui nous poserait N problème
Mais bien ce que l’on en fait E réellement.
Il n’y a que deux siècles * sa moyenne
Elle tournait autour des V quarante ans,
Et, à présent, près de I quatre-vingt ans.
Faudrait-il plaindre E ceux qui ont vécu
Avant nous, d’avoir * eu peu de temps,
Pas assez pour que la H vie soit réussie.
La vieillesse est vécue U par beaucoup,
Comme un naufrage, une M déchéance,
En ayant perdu jusqu’à l’ A espérance.
À supposer que l’on vive I cent vingt ans
Sachant que la retraite N serait à soixante,
Que serait un monde E d’oisifs, fainéants.
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¤¤¤ Une vie humaine ne N dure que peu de temps : ¤¤¤
¤¤¤ Depuis trois siècles, E notre espérance de vie: ¤¤¤
¤¤¤ A doublé, passe de * quarante à quatre-vingt, ¤¤¤
¤¤¤ En faudra-t-il moins D pour aller jusqu’à cent ¤¤¤
¤¤¤ La cellule humaine U limite à cent vingt ans ¤¤¤
¤¤¤ L’enfance est une époque R du merveilleux, ¤¤¤
¤¤¤ Où l’on mélange les réalités E avec les jeux : ¤¤¤
¤¤¤ Et l’on en sort, peu à peu * en adolescence, ¤¤¤
¤¤¤ Le doute s’instaure entre Q le sens, essence. ¤¤¤
¤¤¤ L’adulte est une époque U proche scientisme, ¤¤¤
¤¤¤ Où l’emporte, dit-on, E tout le rationalisme, ¤¤¤
¤¤¤ Écrasé par les tâches * et les responsabilités, ¤¤¤
¤¤¤ On n’a plus guère P le temps de s’interroger. ¤¤¤
¤¤¤ La vieillesse est E une époque de l’absurde ¤¤¤
¤¤¤ Sa vie est derrière U soi et mort la perturbe, ¤¤¤
¤¤¤ On a du temps pour * rien et n’en fait rien, ¤¤¤
¤¤¤ Autre que de la perdre D en faux épicurien. ¤¤¤
¤¤¤ Il y aura d’autres visions E quotidiennes, ¤¤¤
¤¤¤ Qui traverseront notre vie * de chienne, ¤¤¤
¤¤¤ Nuit, on dort, perd du temps T absurde, ¤¤¤
¤¤¤ En des espaces temps où on E bifurque, ¤¤¤
¤¤¤ De la vie diurne où l’esprit M s’occupe ¤¤¤
¤¤¤ En activités programmées P en l’année ¤¤¤
¤¤¤ Pour assurer une bonne S productivité, ¤¤¤
¤¤¤ Dont seuls les bénéfices * préoccupent. ¤¤¤
¤¤¤ Mais il y a, et cela grâce à Dieu, des instants ¤¤¤
¤¤¤ De pure lucidité, qui nous rendent envieux, ¤¤¤
¤¤¤ De toutes beautés, tout voyage merveilleux, ¤¤¤
¤¤¤ À travers la nature et l’amour et les enfants. ¤¤¤
¤¤¤ La vie reste un cocktail d’états de conscience ¤¤¤
¤¤¤ Un peu de merveilleux, autant de réalismes, ¤¤¤
¤¤¤ Un peu d’absurde et autant d’inconsciences : ¤¤¤
¤¤¤ Contradictions, paradoxes, à notre illogisme. ¤¤¤
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Forme
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Réduction
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Évocation
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En haut, sorte d’imposte
En bas, une porte ouverte,
C’est sûr, oui mais sur quoi,
Sur un village cimetière ?
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Une porte gère un passage entre deux espaces
On ne peut proprement parler de porte du temps
Même si la porte du cimetière abolirait un temps.
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Notre vie s’anime et fort devant
La porte de notre cimetière :
Notre vie se fige, comme en ce
Tableau, derrière sa porte.
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Symbolique
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Ce toit tranquille,
Où marchent des colombes
Entre les pins palpite,
Entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feu
La mer, la mer,
Toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée :
Qu’un long regard sur
Le calme des dieux !
Paul Valéry
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Descriptif
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859 – Vie humaine ne dure que peu de temps
Alignement central / Titre serpentin / Thème vie
Forme droite/ Rimes égales / Fond éloigné de forme
Symbole de forme : cimetière / Symbole de fond : porte
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Fond
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Évocation
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Notre vie s’anime et fort devant
La porte de notre cimetière :
Notre vie se fige entrant derrière
Une porte du paradis ou d’enfer.
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Symbolique
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Pendant des siècles la porte a été l’élément
Qui matérialise le passage entre mondes.
Et que ce soit l’intérieur, et l’extérieur,
De la maison, le profane et le sacré,
Tant nombre de religions utilisent
La porte en symbole du passage
De l’obscurité… à la lumière
Et de l’inconnu au savoir.
Source : cutivoo.com
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Corrélations
Fond/forme
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On parle autant de l’au-delà, d’outre-tombe,
Que de nouvelles dimensions autres mondes
La porte réunit tous ces concepts imaginés,
Figurant le passage entre notre monde réel
Et toute une panoplie de mondes … virtuels.
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Tant et si bien qu’on ne sait en lequel on est,
Si nous ne sommes ombre en lequel on rêve
La porte nous emporte en notre imaginaire,
Qui est seule raison d’être de la vie sur terre.
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La porte correspond à la forme du poème
Mais on ne saurait sur quoi elle ouvre sur !
Elle rime bien avec cimetière, avec paradis
Autant qu’avec enfer, avec néant, c’est fini
Le face à face ici, avec le fond et le forme
Peut durer des plombes… une éternité,
Sans qu’humain puisse départager.
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Visuel
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La vie humaine, à la fin
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