859 – Une vie humaine ne dure que peu de temps

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Ce n’est pas tant, que la vie humaine dure

Peu de temps qui nous poserait problème

Mais bien ce que l’on en fait réellement.

Il n’y aura que deux siècles, sa moyenne

Elle tournait autour  des  quarante ans,

Et, à présent, près de quatre-vingt ans.

Faudrait-il plaindre ceux qui ont vécu

Avant nous, d’avoir  eu peu de temps,

Pas assez pour que la vie soit réussie.

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La vieillesse est vécue  par beaucoup,

Comme un naufrage, une déchéance,

En ayant  perdu  jusqu’à  l’espérance.

À supposer que l’on vive cent vingt ans

Sachant que la retraite serait à soixante,

Que serait un monde d’oisifs, de fainéants.

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Une vie humaine ne dure que peu de temps :

Depuis trois siècles,  notre espérance de vie:

A doublé, passe de quarante à quatre-vingt,

En faudra-t-il moins pour aller jusqu’à cent

La cellule humaine  limite à cent vingt ans.

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L’enfance est  une époque  du merveilleux,

Où l’on mélange les réalités avec  les jeux :

Et l’on  en sort, peu à peu  en adolescence,

Le doute  s’instaure  entre le sens, essence.

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L’adulte est une époque proche scientisme,

Où l’emporte,  dit-on,  tout le rationalisme,

Écrasé par les tâches et les responsabilités,

On n’a plus guère le temps de s’interroger.

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La vieillesse est une époque de l’absurde :

Sa vie est derrière soi et mort la perturbe

On a du temps pour rien et n’en fait rien,

Autre que de la perdre  en faux épicurien.

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Il y aura d’autres visions  quotidiennes,

Qui traverseront  notre vie de chienne,

Nuit, on dort, perd du temps absurde,

En des espaces temps où on bifurque,

De la vie  diurne  où  l’esprit  s’occupe

En activités programmées  en l’année

Pour assurer  une bonne productivité,

Dont seuls les bénéfices  préoccupent.

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Mais il  y a, et cela  grâce à Dieu,  des instants

De pure  lucidité,  qui nous  rendent  envieux,

De toutes beautés,  tout  voyage  merveilleux,

À travers la nature  et l’amour  et les enfants.

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La vie reste un cocktail  d’états de conscience

Un peu de  merveilleux,  autant de réalismes,

Un peu d’absurde  et autant d’inconsciences :

Contradictions, paradoxes, à notre illogisme.

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Extensions

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Toutes ces contradictions et paradoxes

Révèlent l’état de notre illogisme fondamental

Sans être obscurantiste : nous sommes et demeurons

Lucides en permanence sur notre avenir et sur nous-mêmes,

Sinon nous ne serions autres que des animaux et non des hommes !

 .

La vie est-elle celle que l’on vit en bonne santé,

Celle que l’on rajoute, en survivant, cahin caha,

Et, avec un seul bras, une jambe : une demi-vie ?

Avant de calculer la durée, qu’est-ce que la santé ?

Être sain de corps et d’esprit, oui mais, le bien-être

Et son développement personnel : l’on en fera quoi ?

On vous dit qu’en fumant, buvant vous perdu dix ans

Cela est basé sur la vérité statique et non individuelle.

 .

Le temps est différent de la durée bien qu’en relations,

Le temps est extérieur, indépendant de notre existence,

Durée, c’est nous qui la percevons, estimons, calculons

Notre vie humaine n’est qu’intervalle, en temps infini !

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La vie est courte profitons-en, ne perdons pas de temps

Que le poète latin Horace a résumé par :« carpe diem »

Ronsard : «cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.»

Mais question d’actualité : le peut-on, encore, à 80 ans.

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Vaut-il mieux quarante ans à en profiter avec intensité,

Que d’aller jusqu’à quatre-vingt et de toujours s’ennuyer

«L’enfer, c’est les autres » nous aura dit  Jean Paul Sartre,

Or cela reste à voir, on lui oppose : l’enfer, sans les autres.

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Si, la vie pleine d’ennui, à en mourir, sûr que c’est l’enfer :

Si l’on imagine l’éternité ainsi, mieux vaut ne pas être né.

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859 – Calligramme

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Ce n’est pas tant, que la vie humaine  U     dure

Peu de temps qui nous poserait   N   problème

Mais bien ce que l’on en fait   E    réellement.

Il n’y a que deux siècles       *       sa moyenne

Elle tournait autour des  V     quarante ans,

Et, à présent, près de   I   quatre-vingt ans.

Faudrait-il plaindre   E   ceux qui ont vécu

Avant nous, d’avoir     *    eu peu de temps,

Pas assez pour que la   H   vie soit réussie.

La vieillesse est vécue     U  par beaucoup,

Comme un naufrage, une  M    déchéance,

En ayant perdu jusqu’à l’   A     espérance.

À supposer que l’on vive   I   cent vingt ans

Sachant que la retraite  N serait à soixante,

Que serait un monde   E     d’oisifs, fainéants.

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¤¤¤  Une vie humaine ne    N     dure que peu de temps :   ¤¤¤

¤¤¤  Depuis trois siècles,     E       notre espérance de vie:   ¤¤¤

¤¤¤  A doublé, passe de        *    quarante à quatre-vingt,   ¤¤¤

¤¤¤   En faudra-t-il moins   D       pour aller jusqu’à cent   ¤¤¤

¤¤¤  La cellule humaine         U     limite à cent vingt ans   ¤¤¤

¤¤¤   L’enfance est une époque    R          du merveilleux,   ¤¤¤

¤¤¤   Où l’on mélange les réalités    E       avec   les jeux :   ¤¤¤

¤¤¤   Et l’on en sort, peu à peu         *      en adolescence,   ¤¤¤

¤¤¤   Le doute s’instaure entre       Q      le sens, essence.   ¤¤¤

¤¤¤   L’adulte est une époque      U    proche scientisme,   ¤¤¤

¤¤¤   Où l’emporte, dit-on,        E    tout le rationalisme,   ¤¤¤

¤¤¤    Écrasé par les tâches     *     et les responsabilités,   ¤¤¤

¤¤¤    On n’a plus guère       P    le temps de s’interroger.   ¤¤¤

¤¤¤    La vieillesse est         E     une époque de l’absurde   ¤¤¤

¤¤¤    Sa vie est derrière      U     soi et mort la perturbe,   ¤¤¤

¤¤¤   On a du temps pour        *      rien et n’en fait rien,   ¤¤¤

¤¤¤   Autre que de la perdre      D       en faux épicurien.   ¤¤¤

¤¤¤   Il y aura d’autres visions       E          quotidiennes,   ¤¤¤

¤¤¤   Qui traverseront notre vie         *          de chienne,   ¤¤¤

¤¤¤    Nuit, on dort, perd du temps      T           absurde,   ¤¤¤

¤¤¤    En des espaces temps où on         E         bifurque,   ¤¤¤

¤¤¤     De la vie diurne  où l’esprit         M          s’occupe   ¤¤¤

¤¤¤     En activités programmées         P          en l’année   ¤¤¤

¤¤¤     Pour assurer  une bonne         S        productivité,   ¤¤¤

¤¤¤     Dont seuls les bénéfices         *          préoccupent.   ¤¤¤

¤¤¤     Mais il  y a, et cela  grâce à Dieu,  des instants        ¤¤¤

¤¤¤     De pure  lucidité,  qui nous  rendent  envieux,        ¤¤¤

¤¤¤     De toutes beautés,  tout  voyage  merveilleux,         ¤¤¤

¤¤¤     À travers la nature  et l’amour  et les enfants.         ¤¤¤

¤¤¤     La vie reste un cocktail  d’états de conscience         ¤¤¤

¤¤¤     Un peu de  merveilleux,  autant de réalismes,         ¤¤¤

¤¤¤      Un peu d’absurde  et autant d’inconsciences :        ¤¤¤

¤¤¤      Contradictions, paradoxes, à notre illogisme.        ¤¤¤

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Forme

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Réduction

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859 4

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Évocation

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En haut, sorte d’imposte

En bas, une porte ouverte,

C’est sûr, oui mais sur quoi, 

Sur  un  village  cimetière ?

 .

Une porte gère un passage entre deux espaces

On ne peut proprement parler de porte du temps

Même si la porte du cimetière abolirait un temps.

 .

Notre vie s’anime et fort devant

La porte de notre cimetière :

Notre vie se fige, comme en ce

Tableau, derrière sa porte

 .

Symbolique

 .

Ce toit tranquille,

Où marchent des colombes

Entre les pins palpite,

Entre les tombes ;

Midi le juste y compose de feu

La mer, la mer,

Toujours recommencée !

Ô récompense après une pensée :

Qu’un long regard sur

Le calme des dieux !

Paul Valéry

 .

Descriptif

 .

859 – Vie humaine ne dure que peu de temps

Alignement central / Titre  serpentin / Thème vie

Forme droite/ Rimes égales / Fond éloigné de forme

Symbole de forme : cimetière / Symbole de fond : porte

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Fond

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Évocation 

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859 6

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Notre vie s’anime et fort devant

La porte  de  notre  cimetière :

Notre vie se fige entrant derrière

Une porte du paradis ou d’enfer. 

 .

Symbolique 

 .

Pendant des siècles la porte a été l’élément

Qui matérialise le passage entre mondes.

Et que ce soit l’intérieur, et l’extérieur,

De la maison, le profane et le sacré,

Tant nombre de religions utilisent

La porte en symbole du passage

De l’obscurité… à la lumière

Et de l’inconnu au savoir.

Source : cutivoo.com

 .

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Corrélations

Fond/forme 

 .

On parle autant de l’au-delà, d’outre-tombe,

Que de nouvelles dimensions autres mondes

La porte réunit tous ces concepts imaginés,

Figurant le passage entre notre monde réel

Et toute une panoplie  de mondes … virtuels.

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Tant et si bien qu’on ne sait en lequel on est,

Si nous ne sommes ombre en lequel on rêve

 La porte nous emporte en notre imaginaire,

Qui est seule raison d’être de la vie sur terre.

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   La porte correspond  à la forme du  poème

 Mais on ne saurait sur quoi elle ouvre sur !

Elle rime bien avec cimetière, avec paradis

Autant qu’avec enfer, avec néant, c’est fini

Le face à face ici, avec le fond et le forme

Peut durer des plombes… une éternité,

Sans qu’humain puisse départager.

 .

Visuel

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La vie humaine, à la fin

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