82 – Un bref instant : vie bascule

Visuels et textuels  >> 

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 Glissades, dérapages et bascules,

Vous tombez vers le bas, incrédules,

Et sans pouvoir vous accrocher à rien,

Roche, arbuste, corde et par devers soi.

.

Il faut l’avoir vécu, pour connaitre effroi

Qui vous rend  tripes, ou  cœur, en froid :

Votre vie  dépend  d’un réflexe  de  survie,

Vous faisant tenir à la moindre aspérité

 .

Avec le risque restant de frapper

Sa tête  sur des grosses pierres,

Ou de se retrouver tout en bas,

Quatre fers, membres en l’air.

 .

Que d’émotions après-coup

En regardant, grand vide,

Auquel vous avez échappé

Jusqu’à en rester livide

Trois heures à la suite,

Vous  en  tremblez encore,

La pancarte indiquant danger

N’était pas là, du tout, à tort.

.

Marchant le long d’une lévada, à Madère,

La plus ancienne sauvage  et dangereuse,

Mieux vaut avoir pieds sûrs, et vue claire,

Pour éviter se trouver position scabreuse.

 .

Parfois dix mètres parfois cent, trois cents

De dénivelé sur à-pic,  au bord de la lévada,

Sujet au vertige, ne pourra tremblant le pas,

Franchir ces passages, sans étourdissements.

 .

Glissades, accidents, sont rares mais mortels,

Rares sont ceux s’engageant face à tel danger,

Mais il en existe qui en sont revenus, rescapés

Avec un peu de chance,  avec un destin nickel.

 .

Le sort en est jeté, équipière, ça lui est arrivé,

En fin d’un passage  d’éboulis, elle a … dévissé

Et sur le dos, sur la pente raide elle a … glissé,

Il fallait faire quelque chose avant… l’éternité.

 .

Le saut plongeant, pour être au-dessous d’elle,

Me fait l’effet d’un saut dans le vide scabreux,

Une poignée de secondes pour sauvetage réel,

Tant pis si l’on tombe jusqu’au fond, à deux !

 .

Pour la suite, si, l’on est là, pour la raconter :

C’est qu’on en a réchappé cette fois encore,

Grâce à un tronc d’arbre fin, assez allongé,

Pour nous retenir, faire barrière au corps,

Et  remontons  par  nos propres moyens,

A posteriori, émotions viennent soudain

En soubresauts des corps rendus sereins

Pour peu c’était fini : adieu lendemain !

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Extension

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À quoi tient la vie !

A très peu de choses :

À un peu de prudence,

À  un peu  de chance,

À  aucune  évidence.

Si certains  passent

À  côté  de leur vie,

D’autres  passent à

Côté  de  leur mort.

Dans  les  deux  cas,

Leçons de relativité.

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Je dois vous avouez une chose essentielle en ce qui me concerne,

Je ne serais pas là pour vous le raconter, si ça s’était mal terminé !

Mais qu’importe, ce qui compte après tout, c’est la vie de l’équipière

Sachant qu’il s’agit de ma femme, lors, que serais-je devenu sans elle,

Autant finir tous les deux en : même temps, même ravin, même destin !

Le temps de réfléchir «j’y vais ou j’y vais pas» il aurait été déjà trop tard

C’est donc  sur la foi du réflexe de survie, que tous les risques ont été pris.

C’est l’instant où tout bascule : l’on y survivra  tous les deux ou l’on meurt,

L’on peut donner sa vie pour ceux qu’on aime, pour un instant d’éternité !

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Je ne raconte pas ma vie à tout le monde

Même si ce recueil paraitra un peu le faire

Mais je me souviens et même relate, parfois,

Situations scabreuses où j’aurais pu la perdre.

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Il suffit de bref instant d’inattention, déséquilibre,

Et tout bascule jusqu’à atteindre un fond dramatique.

Il y avait, à l’entrée, un panneau : lévada non conseillée

Mais nous n’en avons pas tenu compte, et l’on aurait dû.

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L’expérience nous a servi de leçon, faut pas tenter le diable

Dieu sait qu’il a  plus d’un tour, une chute, dans en sa poche.

Y a nombre situations critiques où l’erreur ne pardonne pas :

Jusqu’ici je m’en suis tiré, ma femme aussi puisque nous voilà.

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Épilogue

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Qu’importe que ce soit un petit ou grand saut

La mort n’exigerait pas de sauter de très haut.

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Qu’importe que ce soit elle ou moi en premier

C’est le couple qui se disloquera et tout entier.

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Qu’importe si je la sauve ou bien si c’est elle :

C’est l’intention qui compte et qui interpelle.

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Qu’importe, au final, la vie ou mort, le couple

Est mis à l’épreuve, vérité qui ne trompe pas.

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On frôle la mort, d’une façon ou d’une autre,

Plusieurs fois dans sa vie, mais en réchappe.

Il suffit de si peu de chose, une inattention :

L’irréparable se produit, et des plus fortuits.

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Des sauveurs de vie, il y en a, et dieu merci,

Ça peut être pur inconnu, voisin, médecin :

Et pour autant faut-il croire que c’est écrit

Ce n’est pas le jour, l’heure, le lieu, choisis.

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Rien ne sert, a postériori, de s’émotionner

La seule chose à faire, sera de vite liquider

L’épisode qui aurait pu avoir fin tragique,

Passer à autre chose, la vie continue ainsi.

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82 – Calligramme

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Glissades, dérapages et bascules,

Vous tombez vers le bas, incrédules,

Et sans pouvoir vous accrocher à rien,

Roche, arbuste, corde et par devers soi.

Il faut l’avoir vécu, pour connaitre effroi

Qui vous rend  tripes, ou  cœur, en froid :

Votre vie  dépend  d’un réflexe  de  survie,

Vous faisant tenir à la moindre  *  aspérité

Avec le risque restant de          E      frapper

Sa tête sur des grosses          N        pierres,

Ou de se retrouver tout       *            en bas,

Quatre fers, membres     U             en l’air.

Que d’émotions           N         après-coup

En regardant,          *           grand vide,

Auquel vous       B           avez échappé

Jusqu’à         R           en rester livide

Trois         E         heures à la suite,

Vous      F     en  tremblez encore,

La pancarte indiquant danger

N’était pas là, du tout, à tort.

.

Marchant, le long d’une lévada, à Madère,

La plus  I  ancienne sauvage  et dangereuse,

Mieux    N   vaut avoir pieds sûrs et vue claire

Pour éviter    S   se trouver position scabreuse.

Parfois dix mètres,   T    parfois cent, trois cents

De dénivelé sur à-pic,    A    au bord de la lévada,

Sujet au vertige, ne pourra  N     tremblant le pas,

Franchir ces passages, sans      T  étourdissements.

Glissades, accidents, sont rares    *      mais mortels,

Rares sont ceux s’engageant face      V    à tel danger,

Mais il en existe qui en sont revenus,     O     rescapés,

Avec un peu de chance, avec un destin     T        nickel.

Le sort en est jeté, l’équipière, ça lui est   R        arrivé,

En fin d’un passage d’éboulis, elle a      E           dévissé

Et sur le dos, sur la pente raide     *           elle a glissé,

Il fallait faire quelque chose      V       avant l’éternité.

Le saut plongeant, pour    I      être au-dessous d’elle,

Me fait l’effet d’un    E     saut dans le vide scabreux,

Une poignée de    *    secondes pour sauvetage réel,

Tant pis si l’on    B   tombe jusqu’au fond, à deux !

Pour la suite, si,  A    l’on est là, pour la raconter :

C’est qu’on en a    S    réchappé cette fois encore,

Grâce à un tronc    C   d’arbre fin assez allongé,

Pour nous retenir    U  faire barrière au corps

Remontons  par nos    L       propres moyens,

A posteriori émotions   E  viennent soudain

En soubresauts des corps, rendus sereins,

Pour peu c’était fini : adieu lendemain !

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Forme

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Réduction

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82 4

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Évocation

 .

Totem des peuples amérindien

Sorte de sarcophage, tombeau,

Un petit, et un grand, tonneau,

Roulade sur la pente côte à côte.

 .

Quand on tombe le long d’un ravin pentu

On roule comme un tonneau, et voire deux,

Dans le cas précis d’un homme et une femme.

 .

Quand un tonneau se mettrait à rouler,

Qui pourrait bien l’arrêter :

Il faudrait qu’il rencontre sérieux obstacle 

Pour ne pas chuter … à pic.

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Symbolique

 .

Le symbolisme du tonneau se rattache

À celui de jarre, du puits, vase d’abondance,

Ainsi qu’à celui du contenu, du vin, qu’il contient.

Il évoque souvent une idée de richesse et de joie.

Et les Danaïdes, qu’une légende tardive voit

Aux Enfers, versant indéfiniment de l’eau

Dans des tonneaux, sans fond, étaient

En réalité des nymphes de sources.

Modifié, source : europia.free.fr

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Descriptif

 .

82En un bref instant : votre vie bascule

Alignement central / Titre serpente / Thème canaux

Forme courbe / Rimes égales / Fond approché de forme

Symbole de forme : tonneau / Symbole de fond : roulade

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Fond

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Évocation 

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82 6

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Un tonneau qui tournera sur lui-même

En pente raide, ferait des roulades

Et qui ne s’arrêteront qu’au fond

D’une cavité, vallée ou ravin.

 .

 Symbolique

 .

Peu importe la situation,

Tout évolue avec le temps.

Et cette expression remonte

À  la   mythologie   romaine.

Déesse  du  hasard, Fortuna,

Décidait  destin  des hommes

Avec  sa  roue   qu’elle  faisait

Tourner  selon  ses  humeurs.

Roulade, devenue  symbole

Du destin, entraînait chance

Malchance en vie des gens.

  .

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Corrélations

Fond/forme

 .

Ce n’est pas la roue qui tourne, roulant en un ravin

Ni un tonneau qui résonne tombant dans le pétrin,

C’est juste la vie de quelqu’un auparavant humain,

Auquel on était attaché, hier, aujourd’hui, demain.

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Il aura suffi d’un rien, d’une pierre et sans avertir

Pour qu’une jeune femme entrevoit soudain sa fin

Dieu merci, bon samaritain s’est lancé sans pâtir

Pour lui barrer la route, lui couper son chemin,

Sinon c’est pas un : deux, à pleurer, chagrin !

.

Un tonneau c’est beau, mais quand ça roule

En une pente puis ravin, rien ne l’arrêtera

Il tombera jusqu’au plus bas avec fracas

Parler de lui, plus personne n’entendra.

.

Ce qu’il en coûte de se mettre en boule

Y compris  pour un humain, femme,

Rime avec mort soudaine, certaine

Sans plus de forme, touché le fond

Et  peut-être son âme, le tréfonds.

 .

Visuel

.

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 Chute accidentelle ravin et sauvetage

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Visuels et textuels  >> 


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