557 – Est-ce moi qui ai perdu ta mémoire !

Visuels et textuels  >>  

.

La mémoire est un grimoire

Écrit avec encre de chine,

Ou encre sympathique,

Selon la profondeur,

De ses sentiments

Impression est

Très voyante

Indélébile,

Tatouée.

Des fois,

Obstacle,

Plus trace,

Ni souvenir.

L’amour     est

Ainsi fait,    qu’il

Est brutal,   subtil,

Selon  ses substrats,

Expressions, en vous.

.

Est-ce moi qui ai perdu ta mémoire,

Ou bien ma mémoire qui t’aura perdu,

Ou bien la trame croisée de ses fils ténus

Qui, en dépit de soi, ne  se  connecte  plus.

.

Je me sens, pourtant, vivant  en cet instant,

Recherchant dans mon passé si  tu as existé,

Mais cet instant est comme ardoise magique,

Il s’efface, pour mieux faire place  au suivant.

.

Ma mémoire est trouée … comme un gruyère,

Ce que je garde, en images,  se kaléidoscopie,

Et, même, ce que j’ai écrit, parfois, je l’oublie,

Ou je ne restaure guère que belle atmosphère.

 .

Mémoire n’est pas négative, j’ai bien compris,

Qu’elle reproduit, qu’elle reste fidèle à l’infini

Qu’elle crée des zones d’ombres ou raccourcis

Qui se mélangent, parfois,  en un nuage noirci.

.

Et ma mémoire serait subtile, versatile, volatile,

Mais ton empreinte, en elle, demeure indélébile,

Même  quand  j’oublie tout, surnage, un parfum,

Qui t’évoque, comme une madeleine : c’est divin.

.

La Madeleine tant évoquée en souvenir proustien

Qu’on finit par se demander, s’ils ne l’ont inventé,

Que pour le besoin de la cause ou pour la marquer

Comme une empreinte indélébile qui ne tient à rien.

.

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Extension

.

Est-ce moi qui ai perdu ta mémoire,

C’est impossible : elle est enfouie

Au plus profond de moi, prête

À resurgir en surface

Dès que je te reverrai,

Prête à hanter mes nuits

Si tu te remets à me re-séduire.

.

Mémoire émotionnelle est considérée

Comme la plus cachée permanente de toutes.

Plutôt que poubelliser, vaut mieux archiver

Là où je n’irai pas souvent, par hasard

Ou par erreur, pas volontairement.

.

Mais si je veux te retrouver, te faire

Remonter à la surface, il faudra plonger

Profond pour me remettre en la situation :

Un parfum, un regard, un mot, ou  un geste,

Cadeau, voyage, constituera une clé d’entrée.

.

À moins que je ne me retrouve en labyrinthe

Que de faux souvenirs, que j’aurai inventés

Dans l’instant, ne viennent superposer

Ton aura sur d’autres personnes qui

Me sont plus familières en fausse

Reconnaissance, vraie renaissance !

.

Quand on parle de mémoire on parle parfois de choses différentes,

Quant au fond, quant à la forme, le support ou le réseau sémantique

C’est souvent notre mémoire associative, la plus efficace, pertinente !

Il y a ceux  qui perdront  la mémoire de mots, et d’autres, des visages,

Le pire est que, quand on perd ses souvenirs d’enfance, on les invente

De bribes associées d’un puzzle on en fait comme un tableau vivant .

.

La mémoire est un filtre qui retient l’essentiel

De ce qu’on l’on tient à retenir puis à retrouver

Et elle n’a rien d’un réservoir à remplir sans fin

De temps à autre, et sans trop savoir comment

Un lien, associatif, se perd dans son labyrinthe

Un jour, associant autre chose : se reconstitue.

.

À contrario, quand on veut chasser événement,

De sa mémoire, celui-ci persiste, occupe pensée

Il faut donc apprendre à jongler avec souvenirs,

Si la colle est trop forte, elle ne se dissoudra plus

Comme le dit si bien quel qu’alcoolique notoire :

« Je bois pour oublier, mais je ne sais plus quoi ! »

.

.

Épilogue

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L’on ne connait, c’est notoire

L’étendue de notre mémoire,

L’on dit qu’elle n’oublie  rien,

Perd  seulement  les chemins.

***

Comment peut-on  se souvenir

De quelqu’un vu une seule fois,

Oublier celui  ou celle, avec qui

On a partagé sa vie … trois ans.

***

C’est un mystère de la mémoire

Événement  avec forte émotion,

S’imprime  en une fois  et  reste,

Tandis  que  d’autres   s’effacent.

***

Mémoire limbique  est profonde,

On dirait presque, elle est câblée

Qu’elle a gardé  trace  indélébile

De ce  qui se serait  bien passé !

***

N’aurais pas perdu ta mémoire

Il manque juste un indice,  fait,

Qui, chemin vers toi, rétablirait

Et  sortirait  ton visage, du noir !

.

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557 – Calligramme  

 .

La mémoire est un grimoire

Écrit avec encre de chine,

Ou encre sympathique,

Selon la profondeur,

De ses sentiments

Impression est

Très voyante

Indélébile,

Tatouée.

Des fois,

Obstacle,

Plus trace,

Ni souvenir.

L’amour     est

Ainsi fait,    qu’il

Est brutal,   subtil,

Selon  ses substrats,

Expressions, en vous.

.

********************************

***********************************

.

Est-ce moi qui ai        P perdu ta mémoire,

Ou bien ma mémoire    E   qui t’aura perdu,

Ou bien la trame croisée   R    de ses fils ténus

Qui en dépit de soi, ne se     D    connecte plus.

Je me sens pourtant, vivant    U   en cet instant,

Recherchant dans mon passé si   *    tu as existé,

Mais cet instant est comme ardoise  C     magique.

                                        H

Il s’efface, pour mieux faire place    E     au suivant.

Ma mémoire est trouée comme    M          un gruyère,

Ce que je garde en images          I       se kaléidoscopie,

Et même ce que j’ai écrit       N         parfois, je l’oublie,

Ou je ne restaure guère      *         que belle atmosphère.

D …….

Mémoire n’est pas         E        négative, j’ai bien compris,

Qu’elle reproduit,         *             qu’elle reste fidèle à l’infini

Qu’elle crée des          T            zones d’ombres ou raccourcis

Qui se mélan              A         gent parfois en un nuage noirci.

* …………………….

Et ma mémoire            M         serait subtile, versatile, volatile,

Mais ton empreinte         É                en elle, demeure indélébile,

Même quand j’oublie          M                tout, surnage, un parfum,

Qui t’évoque comme la             O                    madeleine, c’est divin.

La Madeleine tant évoquée          I                    en souvenir proustien

Qu’on finit par se demander            R                     s’ils ne l’ont inventé

Que pour le besoin de la cause            E                   ou pour la marquer

Comme une empreinte indélébile          ?                    qui ne tient à rien.

.

.

Forme

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Réduction

.

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Évocation 

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557 4

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Il faudra distinguer

Une mémoire donnée

 Et le chemin d’accès

Souvenir, oubli.

.

On distingue le chemin dans son contexte

en bas et sa trace en sa mémoire, en haut,

le chemin pour y accéder est très différent

or sa forme s’accorde pour autant au fond.

.

On perd seulement le chemin

Pour aller à la bonne adresse.

On ne perdra pas la mémoire

Elle n’oublie rien, de nous !

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Symbolique 

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L’oubli est processus qui

Fait  partie  de  la  mémoire.

On ne peut pas réfléchir sur l’oubli

Sans le référer au champ de la mémoire.

L’oubli a plusieurs valeurs.

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Oubli inexorable par effacement de la trace:

C’est quelque chose contre quoi nous luttons tous.

Se souvenir est s’opposer à effacement de la trace

Qui correspond à une mort symbolique.

.

D’autre part, il y a l’oubli de réserve,

L’oubli comme remède contre résurgence de traces

Dont on se passerait volontiers.

En fait, dans cet oubli-là, la trace  n’est  pas  effacée

Et dans certaines conditions, on peut se remémorer.

cairn.info/exil-et-violence-politique-les-paradoxes-

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Descriptif

 .

557 – Ai-je perdu chemin de ta mémoire ?  

 Alignement central / Titre serpente / Thème  mémoire

Forme zigzag / Rimes variées / Fond accordé à forme

Symbole de forme : oubli / Symbole de fond : mémoire

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Fond

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Évocation 

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557 6

.

On perd seulement le chemin

Pour aller à la bonne adresse.

On ne perdra pas la mémoire

Elle n’oublie rien, de nous !

.

Symbolique 

 .

J’ai comme un trou noir

Dans le fond de ma mémoire

Qui me cache souvenir, sous-jacent,

Que je me suis employé à oublier ou non.

.

Le pire est lors je veux les remettre en lumière,

Trou noir persiste et cela est pour moi troublant

Car je suis certain de l’avoir vécu tout de même

Mais où et quand et avec  quoi et pourquoi,

Cela demeure comme un mystère voilé.

.

Corrélations

Fond/forme 

 .

Ma mémoire est dite fidèle, ou infidèle,

Mais qui peut en décider de l’intérieur

Si je suis le seul à l’avoir vécu, perçu,

Aucun témoin ne peut me la rendre,

Aucune illusion,  ni hallucination !

 .

Ma mémoire peut me faire défaut

Tout comme elle peut me tromper

En inventant des faux souvenirs,

En assurant les avoir bien vécus

On réduirait l’inconnu au connu.

 .

Si fait qu’on amalgame des faits

Qui n’avaient de liens entre eux,

Sauf apparence, vraisemblance,

Comment, après, s’en départir !

 . 

 .

L’Arbre de la connaissance

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Scénario  

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Nos trois cerveaux : où est l’hippocampe, siège de nos souvenirs ?

Notre mémoire est un livre où tout est inscrit, tout est mentionné.

Avec l’âge, la confusion, on perd le lien, son chemin en labyrinthe !

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Visuels et textuels  >>


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