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La mémoire est un grimoire
Écrit avec encre de chine,
Ou encre sympathique,
Selon la profondeur,
De ses sentiments
Impression est
Très voyante
Indélébile,
Tatouée.
Des fois,
Obstacle,
Plus trace,
Ni souvenir.
L’amour est
Ainsi fait, qu’il
Est brutal, subtil,
Selon ses substrats,
Expressions, en vous.
.
Est-ce moi qui ai perdu ta mémoire,
Ou bien ma mémoire qui t’aura perdu,
Ou bien la trame croisée de ses fils ténus
Qui, en dépit de soi, ne se connecte plus.
.
Je me sens, pourtant, vivant en cet instant,
Recherchant dans mon passé si tu as existé,
Mais cet instant est comme ardoise magique,
Il s’efface, pour mieux faire place au suivant.
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Ma mémoire est trouée … comme un gruyère,
Ce que je garde, en images, se kaléidoscopie,
Et, même, ce que j’ai écrit, parfois, je l’oublie,
Ou je ne restaure guère que belle atmosphère.
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Mémoire n’est pas négative, j’ai bien compris,
Qu’elle reproduit, qu’elle reste fidèle à l’infini
Qu’elle crée des zones d’ombres ou raccourcis
Qui se mélangent, parfois, en un nuage noirci.
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Et ma mémoire serait subtile, versatile, volatile,
Mais ton empreinte, en elle, demeure indélébile,
Même quand j’oublie tout, surnage, un parfum,
Qui t’évoque, comme une madeleine : c’est divin.
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La Madeleine tant évoquée en souvenir proustien
Qu’on finit par se demander, s’ils ne l’ont inventé,
Que pour le besoin de la cause ou pour la marquer
Comme une empreinte indélébile qui ne tient à rien.
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Extension
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Est-ce moi qui ai perdu ta mémoire,
C’est impossible : elle est enfouie
Au plus profond de moi, prête
À resurgir en surface
Dès que je te reverrai,
Prête à hanter mes nuits
Si tu te remets à me re-séduire.
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Mémoire émotionnelle est considérée
Comme la plus cachée permanente de toutes.
Plutôt que poubelliser, vaut mieux archiver
Là où je n’irai pas souvent, par hasard
Ou par erreur, pas volontairement.
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Mais si je veux te retrouver, te faire
Remonter à la surface, il faudra plonger
Profond pour me remettre en la situation :
Un parfum, un regard, un mot, ou un geste,
Cadeau, voyage, constituera une clé d’entrée.
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À moins que je ne me retrouve en labyrinthe
Que de faux souvenirs, que j’aurai inventés
Dans l’instant, ne viennent superposer
Ton aura sur d’autres personnes qui
Me sont plus familières en fausse
Reconnaissance, vraie renaissance !
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Quand on parle de mémoire on parle parfois de choses différentes,
Quant au fond, quant à la forme, le support ou le réseau sémantique
C’est souvent notre mémoire associative, la plus efficace, pertinente !
Il y a ceux qui perdront la mémoire de mots, et d’autres, des visages,
Le pire est que, quand on perd ses souvenirs d’enfance, on les invente
De bribes associées d’un puzzle on en fait comme un tableau vivant .
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La mémoire est un filtre qui retient l’essentiel
De ce qu’on l’on tient à retenir puis à retrouver
Et elle n’a rien d’un réservoir à remplir sans fin
De temps à autre, et sans trop savoir comment
Un lien, associatif, se perd dans son labyrinthe
Un jour, associant autre chose : se reconstitue.
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À contrario, quand on veut chasser événement,
De sa mémoire, celui-ci persiste, occupe pensée
Il faut donc apprendre à jongler avec souvenirs,
Si la colle est trop forte, elle ne se dissoudra plus
Comme le dit si bien quel qu’alcoolique notoire :
« Je bois pour oublier, mais je ne sais plus quoi ! »
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Épilogue
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L’on ne connait, c’est notoire
L’étendue de notre mémoire,
L’on dit qu’elle n’oublie rien,
Perd seulement les chemins.
***
Comment peut-on se souvenir
De quelqu’un vu une seule fois,
Oublier celui ou celle, avec qui
On a partagé sa vie … trois ans.
***
C’est un mystère de la mémoire
Événement avec forte émotion,
S’imprime en une fois et reste,
Tandis que d’autres s’effacent.
***
Mémoire limbique est profonde,
On dirait presque, elle est câblée
Qu’elle a gardé trace indélébile
De ce qui se serait bien passé !
***
N’aurais pas perdu ta mémoire
Il manque juste un indice, fait,
Qui, chemin vers toi, rétablirait
Et sortirait ton visage, du noir !
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557 – Calligramme
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La mémoire est un grimoire
Écrit avec encre de chine,
Ou encre sympathique,
Selon la profondeur,
De ses sentiments
Impression est
Très voyante
Indélébile,
Tatouée.
Des fois,
Obstacle,
Plus trace,
Ni souvenir.
L’amour est
Ainsi fait, qu’il
Est brutal, subtil,
Selon ses substrats,
Expressions, en vous.
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Est-ce moi qui ai P perdu ta mémoire,
Ou bien ma mémoire E qui t’aura perdu,
Ou bien la trame croisée R de ses fils ténus
Qui en dépit de soi, ne se D connecte plus.
Je me sens pourtant, vivant U en cet instant,
Recherchant dans mon passé si * tu as existé,
Mais cet instant est comme ardoise C magique.
H
Il s’efface, pour mieux faire place E au suivant.
Ma mémoire est trouée comme M un gruyère,
Ce que je garde en images I se kaléidoscopie,
Et même ce que j’ai écrit N parfois, je l’oublie,
Ou je ne restaure guère * que belle atmosphère.
D …….
Mémoire n’est pas E négative, j’ai bien compris,
Qu’elle reproduit, * qu’elle reste fidèle à l’infini
Qu’elle crée des T zones d’ombres ou raccourcis
Qui se mélan A gent parfois en un nuage noirci.
* …………………….
Et ma mémoire M serait subtile, versatile, volatile,
Mais ton empreinte É en elle, demeure indélébile,
Même quand j’oublie M tout, surnage, un parfum,
Qui t’évoque comme la O madeleine, c’est divin.
La Madeleine tant évoquée I en souvenir proustien
Qu’on finit par se demander R s’ils ne l’ont inventé
Que pour le besoin de la cause E ou pour la marquer
Comme une empreinte indélébile ? qui ne tient à rien.
.
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Forme
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Réduction
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Évocation
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Il faudra distinguer
Une mémoire donnée
Et le chemin d’accès
Souvenir, oubli.
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On distingue le chemin dans son contexte
en bas et sa trace en sa mémoire, en haut,
le chemin pour y accéder est très différent
or sa forme s’accorde pour autant au fond.
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On perd seulement le chemin
Pour aller à la bonne adresse.
On ne perdra pas la mémoire
Elle n’oublie rien, de nous !
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Symbolique
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L’oubli est processus qui
Fait partie de la mémoire.
On ne peut pas réfléchir sur l’oubli
Sans le référer au champ de la mémoire.
L’oubli a plusieurs valeurs.
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Oubli inexorable par effacement de la trace:
C’est quelque chose contre quoi nous luttons tous.
Se souvenir est s’opposer à effacement de la trace
Qui correspond à une mort symbolique.
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D’autre part, il y a l’oubli de réserve,
L’oubli comme remède contre résurgence de traces
Dont on se passerait volontiers.
En fait, dans cet oubli-là, la trace n’est pas effacée
Et dans certaines conditions, on peut se remémorer.
cairn.info/exil-et-violence-politique-les-paradoxes-
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Descriptif
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557 – Ai-je perdu chemin de ta mémoire ?
Alignement central / Titre serpente / Thème mémoire
Forme zigzag / Rimes variées / Fond accordé à forme
Symbole de forme : oubli / Symbole de fond : mémoire
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Fond
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Évocation
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On perd seulement le chemin
Pour aller à la bonne adresse.
On ne perdra pas la mémoire
Elle n’oublie rien, de nous !
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Symbolique
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J’ai comme un trou noir
Dans le fond de ma mémoire
Qui me cache souvenir, sous-jacent,
Que je me suis employé à oublier ou non.
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Le pire est lors je veux les remettre en lumière,
Trou noir persiste et cela est pour moi troublant
Car je suis certain de l’avoir vécu tout de même
Mais où et quand et avec quoi et pourquoi,
Cela demeure comme un mystère voilé.
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Corrélations
Fond/forme
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Ma mémoire est dite fidèle, ou infidèle,
Mais qui peut en décider de l’intérieur
Si je suis le seul à l’avoir vécu, perçu,
Aucun témoin ne peut me la rendre,
Aucune illusion, ni hallucination !
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Ma mémoire peut me faire défaut
Tout comme elle peut me tromper
En inventant des faux souvenirs,
En assurant les avoir bien vécus
On réduirait l’inconnu au connu.
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Si fait qu’on amalgame des faits
Qui n’avaient de liens entre eux,
Sauf apparence, vraisemblance,
Comment, après, s’en départir !
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L’Arbre de la connaissance
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Scénario
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Nos trois cerveaux : où est l’hippocampe, siège de nos souvenirs ?
Notre mémoire est un livre où tout est inscrit, tout est mentionné.
Avec l’âge, la confusion, on perd le lien, son chemin en labyrinthe !
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