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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Quand, on pense,
On a vingt ans,
On a le temps
Devant soi :
C’est normal,
On n’a encore
Rien fait, prouvé,
Presque en société.
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Si l’on ne peut, certes,
Y revenir voire rajeunir
À cinquante, on a encore
Le temps … de voir venir
Et, à quatre-vingt : penser,
À autre chose qu’à mourir :
Espoir, faut savoir entretenir.
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«Si j’avais vingt ans, si j’avais la vie devant moi».
Combien de fois aura-t-on entendu ce refrain-là
Tout en sachant qu’il est impossible de rajeunir,
Qu’on fait, souvent, les mêmes erreurs, à revenir.
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Des jeunes, des enfants : à quoi sert d’être envieux,
Ils ne sont autres aujourd’hui que de futurs… vieux
Qui s’ignorent par manque de temps pour y songer,
Ce n’est qu’en murissant qu’ils peuvent s’y projeter.
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Sans parler que les jeunes ont aussi leurs problèmes,
Entre le choix du métier et l’hyperchoix du conjoint ;
Entre s’engager de suite ou rester libre quand même ;
Entre réussir dans la vie, parallèlement, réussir sa vie.
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Rien n’est plus simple, pour eux : tout bouge, change :
Ils sortent de leur coquille, pour leur premier échange,
Que déjà nouveaux métiers les séparent définitivement,
Il leur faut rebondir, voire recommencer souvent à zéro.
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Si j’avais vingt ans, et, presque toute ma vie, devant moi,
D’autres choix, autres erreurs, autres échecs, je subirais :
La maturité ne me donne aucun pouvoir, ni aucun droit,
L’expérience, accumulée, au fil d’années, ne me servirait
À rien, elle est intransmissible et in-transposable, hors soi.
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Un avenir ne peut appartenir qu’à soi, et cela, pour de vrai :
À chacun : son temps, ses histoires, ses devoirs, ses chances,
On ne vit pas deux fois sur cette Terre et, quoique l’on pense,
Il sera faux de penser que l’âge avancé, flirte avec l’indécence,
Des plaisirs nouveaux, joies nouvelles sont autant délivrances.
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Extensions
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Si j’avais vingt ans,
Si j’avais la vie devant moi,
Je ferais tout, j’en ferais tant,
Je ferais souvent n’importe quoi
Pour ma vie, comme je l’entends,
Tout en évoluant bien sûr avec l’âge,
Les rencontres, les divers contextes,
Passions, opportunités que j’aurais
L’occasion de croiser, de creuser,
De compléter. Si j’avais, mais
Je les ai encore … et c’est
Cela le plus fort, alors !
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« La vie devant soi » : titre d’un roman d’Émile Ajar (Romain Gary)
Enfin plutôt derrière soi, en parlant de son cul, et au seuil de la mort.
Faut-il croire qu’elle est toujours devant soi jusqu’au dernier moment.
S’il s’agit de rédemption, amour altruiste, se défendre seul contre tous
Chacun peut donner à l’autre sa propre leçon de vie, ce à tous les âges.
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La vie est derrière, et devant soi,
Tant qu’on est encore bien vivant,
Plus à vingt qu’à quatre-vingt ans,
Où la mort peut survenir sans émoi.
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À vingt ans, mon univers des possibles
Se sera déjà considérablement … réduit,
Par suite de la branche que j’aurai choisi,
Passerelle plus difficile, chômage probable.
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Le problème est complexifié par l’incertitude
De mener une carrière linaire tant tout bouge,
Faut sans cesse se remettre en cause, s’adapter,
Il arrive qu’on se perde en route ou en burn-out.
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Fragments
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Un balai pour avenir, ça ne colle pas
C’est juste pour les erreurs d’un passé
Il y en a de moins en moins… espérons,
Si fait que la forme se distingue du fond.
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Vingt ans, statistiquement, est quart de sa vie :
Avant, rien n’est garanti et après, encore moins :
Certains commencent à se construire projet de vie
Bien avant vers quinze ans et d’autres à vingt-cinq.
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Si certains se dispersent, papillonnent jusqu’à trente
Après, se fixent une ligne de conduite qu’ils tiennent,
Vaut-il mieux avoir une vocation précoce ou tardive :
La vie passe on a droit à une erreur ou deux, pas dix !
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Aux hommes, pelle et pioche ; femmes, balai, enfants,
Y aurait pas une erreur de casting dans un tel contrat
La vie devant soi serait avant tout une affaire de choix
Que de conditionnement, déterminisme, soumission !
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J’ai toujours rêve d’être et rester une femme au foyer,
J’ai toujours rêvé d’être et rester un homme d’affaires,
Ces deux modèles sont devenus quelque peu dépassés,
Par la recherche d’une égalité, en tout, foyer et travail.
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Je ne souhaite pas, pour moi, revenir à mes vingt ans,
En pleine crise de doute, ayant raté mon baccalauréat,
Je n’avais comme perspective qu’une vie dite au rabais
Soixante ans devant moi, me suis-je surpassé : ne sais !
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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Quand, on pense,
On a vingt ans,
On a le temps
Devant soi :
C’est normal,
On n’a encore
Rien fait, prouvé,
Presque en société.
.
Si l’on ne peut, certes,
Y revenir voire rajeunir
À cinquante, on a encore
Le temps … de voir venir
Et, à quatre-vingt : penser,
À autre chose qu’à mourir :
Espoir, faut savoir entretenir.
SI J’AVAIS
«Si j’avais vingt ans, si j’avais la vie devant moi».
Combien de fois aura-t-on entendu ce refrain-là
Tout en sachant qu’il est impossible de rajeunir,
Qu’on fait, souvent, les mêmes erreurs, à revenir.
.
Des jeunes, des enfants : à quoi sert d’être envieux,
Ils ne sont autres aujourd’hui que de futurs… vieux
Qui s’ignorent par manque de temps pour y songer,
Ce n’est qu’en murissant qu’ils peuvent s’y projeter.
VINGT ANS
Sans parler que les jeunes ont aussi leurs problèmes,
Entre le choix du métier et l’hyperchoix du conjoint ;
Entre s’engager de suite ou rester libre quand même ;
Entre réussir dans la vie, parallèlement, réussir sa vie.
.
Rien n’est plus simple, pour eux : tout bouge, change :
Ils sortent de leur coquille, pour leur premier échange,
Que déjà nouveaux métiers les séparent définitivement,
Il leur faut rebondir, voire recommencer souvent à zéro.
ET LA VIE
Si j’avais vingt ans, et, presque toute ma vie, devant moi,
D’autres choix, autres erreurs, autres échecs, je subirais :
La maturité ne me donne aucun pouvoir, ni aucun droit,
L’expérience, accumulée, au fil d’années, ne me servirait
À rien, elle est intransmissible et in-transposable, hors soi.
.
Un avenir ne peut appartenir qu’à soi, et cela, pour de vrai :
À chacun : son temps, ses histoires, ses devoirs, ses chances,
On ne vit pas deux fois sur cette Terre et, quoique l’on pense,
Il sera faux de penser que l’âge avancé, flirte avec l’indécence,
Des plaisirs nouveaux, joies nouvelles sont autant délivrances.
DEVANT MOI !
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Forme
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Évocation
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Une balise maritime,
Mais, tout aussi bien,
Un balai de cuisine
Ramasse erreurs ?
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Ferai un grand coup de balai
Sur certaines erreurs, vécues,
Afin de déterminer au mieux
Ma voie pour mieux y parvenir.
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Symbolique
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Balais ont
Longtemps
Été associés
Aux sorcières,
Étant souvent
Représentées
À califourchon volant
Sur un balai magique.
Mais les balais sont autant
Un outil qu’un symbole social.
En effet, les tâches ménagères
Sont pour les classes populaires
Et son utilisation peut avoir une
Forte connotation négative pour
Certaines personnes dominantes.
Les balais seront aussi le symbole
De la femme au foyer : stéréotype
Marquant des siècles précédents.
Modifié, source : Wikipédia
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Fond
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Évocation
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Je ferai un grand coup de balai
Sur certaines erreurs, vécues,
Afin de déterminer au mieux
Ma voie pour mieux y parvenir.
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Symbolique
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Les humains ne cherchent pas
À travailler sans aucune erreur
Ils cherchent à obtenir un résultat
Satisfaisant en minimisant les coûts
Négatifs : temps perdus ou incidents.
Objectif de l’humain est de progresser
Vers un résultat, performant, en restant
En contrôle cognitif de toutes situations.
Cette supervision se ferait par deux volets,
D’une part la nette progression vers le but ;
En contrôlant le résultat externe des actions,
Et d’autre part maintien du coût raisonnable
De l’exécution cognitive du travail : fatigue,
Investissement, sacrifices d’autres activités
Qui pourraient être menées en parallèle.
cairn.info/piloter-la-securite—
9782817803685-page-25.htm
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Fond/forme
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On ne sait qu’à la fin si on a réussi
Sa vie comme on le voulait ou pas !
Lors certains disent : j’ai rêvé d’être
Ce que je suis devenu et suis satisfait,
Lors d’autres, que si c’était à refaire
Ils s’y prendraient … différemment.
Il y a, à l’inverse, tous ceux qui auront
Changé dix fois, de lieu, de profession,
Ne savent encore pas si c’est le bon.
À choisir … lequel préférez-vous ?
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