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Je me sens,
Hors de raison
Hors de saison,
Hors … du temps,
Je vois la mer, loin
Très loin … à l’infini,
Yeux perdent repères
Leurs lieux de repères.
Lors mon voilier avance
Sous les effets de brume,
Où, sans un vent requis,
Vague chatouille la coque
En formant vrai clapotis.
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Perdus au milieu tumulte qui nous sonne,
Où bruit urbain, espace contraint environnent,
Usage, routine, actions répétées qui façonnent.
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L’on nous aura laissé partir jusqu’au plus lointain
De nos rêves les plus fous tandis que le jour tombe
Et que la nuit s’enflamme, la mer rougit de partout,
Tandis que le soleil se couche, comme disque, usé,
En enterrant ses lumières, et voilà qu’il me réveille
En son courant, tout haletant, pour son rayon vert !
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Derniers oiseaux, marins, me saluent, sur ma route,
Volant, planant, plongeant, en les trois dimensions,
Apparaissant par magie, s’évanouissant à l’horizon,
Revenant près de la côte : ont-ils peur de cet infini !
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Faire le vide en soi : s’abandonner, solitude intime,
Qui décape son foie, lave le cerveau, espace ultime,
Où l’on ne pense plus à savoir à quoi tout cela rime.
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J’adore ces étonnants instants où la mer vous prend
Vie ne dure que printemps hirondelle, est charnelle,
Et ici nous ravit, nous étonne, fascine âme spirituelle.
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La mer me porte, m’emporte et m’inspire et d’autant
Et ses vagues me bercent son air me rend plus vivant.
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À la noirceur de la nuit, s’ajoute la froideur des bruits
Du vent dans les drisses, esquif compose avec vagues,
Celui-ci se fraie un passage en douceur, avance, glisse.
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Tandis que le vent monte et que les vagues grossissent,
Je suis seul durant tout mon quart, j’ai peur de tomber.
Tous les autres équipiers dorment, c’est le silence radio.
D’autres amis sont à terre, impossible de communiquer !
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Attention, durant ses quarts, pas d’écarts car si je me noie,
Ce dont je suis certain, personne ne viendrait me repêcher :
Ne suis informé de ce qui se passe d’important sur continent
Impossible d’aller ailleurs qu’en ce cocon à ne jamais quitter
Manque survient, attente retient, espoir revient liens renoués.
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Partir, longtemps, pour goûter au plaisir, sans cesse renouvelé,
De se retrouver, se ressourcer et pour un débutant : pas donné.
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Extension
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Au départ de croisière, en longeant la côte, on voit encore le flanc ;
Soleil baissant, en fin d’après-midi, on n’aperçoit plus que les voiles ;
Pour finir, on distingue à peine un point dans l’axe du soleil couchant.
Ce n’est pas la côte qui recule, c’est moi qui la quitte, volontairement.
Ce n’est pas que je sois perdu, à la dérive, ce n’est qu’éloignement
De tout ce que j’ai laissé derrière moi : femme, enfants, soucis.
Je sens le poids de ma solitude mais légèreté de ma liberté.
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 l’horizon, plus de balise, plus rien du tout
On ne voit plus la côte, on ne voit que l’eau,
Sur 360 degrés autour de soi et du bateau,
De quoi se croire perdu, de n’en voir le bout !
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Il n’y a rien qui attire l’œil, à part les nuages,
Et beau soleil qui nous fait de l’œil entre deux
Le vent régulier nous fait avancer à 5 nœuds,
Le temps semble s’être arrêté sur une plage !
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Il ne sera plus question de revenir au port,
Jours calendaires se profilent pour Acores
Que je sois heureux ou non, faut s’y faire :
Il n’y a plus que moi, le bateau et la mer.
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Épilogue
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J’adore d’étonnants instants
Où la mer vous prend à témoin
D’un vide dans votre existence !
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La vie durerait quelques printemps,
L’hirondelle est charnelle, ici, me ravit,
M’étonne et fascine mon âme spirituelle.
***
La mer me porte et m’emporte et m’inspire,
Bien que ses vagues me bercent doucement,
Son air me rend plus heureux … plus vivant.
***
Tout ce qui s’éloigne de la Terre, du Continent
Deviendra, progressivement, point à l’horizon,
Jusqu’à disparaitre au-delà comme inexistant.
***
Des fois, cela fait grand bien, d’être loin et seul :
Premier pas, premier mille marin, coute un peu,
On peut continuer, revenir, faire comme on veut.
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201 – Calligramme
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Je me sens,
Hors de raison
Hors de saison,
Hors … du temps,
Je vois la mer, loin
Très loin … à l’infini,
Yeux perdent repères
Leurs lieux * de repères.
Lors mon J voilier avance
Sous son E effet brume,
Où, sans * vent requis,
Vague cha N touille coque
En formant E vrai clapotis.
.
Perdus au milieu S tumulte qui nous sonne,
Où bruit urbain, es U pace contraint environnent,
Usage, routine, act I ions répétées qui façonnent.
L’on nous aura laissé S partir jusqu’au plus lointain
De nos rêves les plus fous * tandis que le jour tombe
Et que la nuit s’enflamme, la P mer rougit de partout,
Tandis que le soleil se couche L comme disque, usé,
En enterrant ses lumières, et voilà U qu’il me réveille
En son courant tout haletant, pour S son rayon vert !
Derniers oiseaux, marins, me saluent, * sur ma route,
Volant, planant, plongeant, en les trois Q dimensions,
Apparaissant par magie, s’évanouissant U à l’horizon,
Revenant près de la côte : ont-ils peur ‘ de cet infini !
Faire le vide en soi est s’abandonner N solitude intime
Qui décape son foie, lave le cerveau * espace ultime,
Où l’on ne pense plus à savoir à quoi P tout cela rime.
J’adore ces étonnants instants, où la mer O vous prend
Vie ne dure que printemps hirondelle, est I charnelle,
Et ici nous ravit, nous étonne, fascine âme N spirituelle.
La mer me porte, m’emporte et m’inspire T et d’autant :
Et ses vagues me bercent son air me * rend plus vivant.
À la noirceur de la nuit, s’ajoute À la froideur des bruits
Du vent dans les drisses, esquif * compose avec vagues,
Celui-ci se fraie un passage L en douceur, avance, glisse.
Tandis que le vent monte ‘ et que les vagues grossissent,
Je suis seul durant tout H mon quart, j’ai peur de tomber.
Tous les autres équipiers O dorment, c’est le silence radio.
D’autres amis sont à terre R impossible de communiquer !
Attention, durant ses quarts, I pas d’écarts, car si je me noie,
Ce dont je suis certain, personne Z ne viendrait me repêcher.
Ne suis informé de ce qui se passe O d’important sur continent
Impossible d’aller ailleurs qu’en ce N cocon à ne jamais quitter
Manque survient, attente retient, espoir * revient liens renoués.
Partir, longtemps pour goûter au plaisir, * sans cesse renouvelé,
De se retrouver, se ressourcer et pour un * débutant : pas donné.
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Forme
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Réduction
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Évocation
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Une balise maritime,
Sans feu de signalisation,
Parfois visible en balisage,
Par ses deux couleurs choisies.
Je suis devenu comme un point
Sur une balise noire et rouge :
Mais parfois visible à l’horizon
Avec ses deux couleurs, choisies.
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Symbolique
Une balise est, par définition, un point fixe
Tant à quoi servirait une bouée qui dérive,
Et même un voilier au mouillage bouge
Autour de son ancre ou de son attache
En pleine mer, un bateau, avancera,
À disparaitre au-delà de l’horizon,
Et réciproquent, la côte du départ
Si grand soit-il, ferry, ou cargo
Il n’est qu’un point évanescent
Coque de noix en l’immensité
De l’océan relié au monde
Terrien par des réseaux
D’ondes et d’images,
Prouvant existence,
Croisant bateaux
En sens inverse,
Qu’il approche
Ou qu’il évite
Selon le cap
L’humeur,
Ardeur
Peur
V
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Descriptif
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200 – Bouteille à la mer : ai confié ma vie
Alignement central / Titre serpentin / Thème croisière
Forme conique / Rimes égales / Fond approché de forme
Symbole de forme : balise / Symbole de fond : balisage
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Fond
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Évocation
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Je suis devenu comme point
Sur la balise noire et rouge :
Et, parfois, visible à l’horizon
Avec ses deux couleurs, choisies.
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Symbolique
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En domaine maritime,
Le balisage désigne l’ensemble
Des marques ou balises fixes ou flottantes
Placées en mer ou à terre qui indiquent aux navires
Les dangers et le tracé des chenaux d’accès aux ports et abris.
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Le balisage désigne également les règles (formes, couleurs)
Qui doivent être utilisées pour concevoir les balises.
Le balisage respecte, dans l’ensemble des pays
Ayant une façade maritime, les règles.
Source : Wikipédia
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Corrélations
Fond/forme
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Nos repères terrestres, traits de côtes, estrans
S’évanouissent, disparaissent progressivement,
Nous laissant abandonnés, comme en isolement
Sans aucune possibilité de localisation d’avant !
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La courbure de l’horizon s’accentue tout autour
Et le temps s’arrête en attendant la fin du jour,
Je me voyais grand sur grand bateau au port
Ici, si minuscule que je crains pour mon sort.
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De terre, on ne voit qu’un point.
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Scénario
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En milieu de journée, on me voyait encore bien de la côte bretonne,
fin de journée, ma voile se réduisait à peau de chagrin en triangle,
au coucher de soleil on ne me distingue plus, un point, c’est tout.
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