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Tu me manques, énormément !
Depuis le temps, le jour, l’instant
Où tu es entrée dans mon imaginaire
Par porte, bien de face, non de derrière,
Je n’arrête pas de gamberger à ton sujet.
.
J’ai déjà peur, j’ai déjà mal, de ton rejet,
Réciprocité, mon bonheur sera complet.
Amour me convient, me ravit, me plait
J’avoue être la moitié de moi depuis,
Depuis je t’ai vue, tu m’as conquis.
.
Tu me manques énormément !
J’étais seul mais j’étais bien,
Je me trouvais indépendant :
Depuis que je t’ai rencontré,
Sommes deux et dépendants.
.
Me voici parti pour un temps,
Lors, je me sens moins joyeux,
Ne suis plus le même qu’avant,
Et, sans toi, je m’ennuie de tout
Lors avec, tout est merveilleux.
.
Tu me manques énormément !
M’alimenter, me laisse sur faim,
Faim de toi et jusqu’à souffrir,
De désir qui inspire mes soupirs.
.
De te savoir aimante et vivante,
Me rassure ou morte, séparée,
Cassures dont ne me remettrais,
Sans fêlure de mon corps, âme,
En craquelure à être désespéré
Manque impossible à combler.
.
Tu me manques énormément !
C’est peu de le dire évidemment
Ça me tient au corps et au cœur
Comme sanctuaire, vrai bonheur
Qui nourrissent mes joies et peurs,
À chaque instant des jours et heure.
.
Au point de manquer de cet appétit,
Qu’auparavant, je prenais pour parti,
Pour compenser, me consoler, d’émoi
Au Monde, privé de sens … sans toi !
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Extension
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Celui qui a peur du manque n’a pas
Intérêt à se jeter dans des bras amoureux :
Il en souffrira d’autant qu’il ne peut le combler,
Le manque crée le désir et le désir, le manque :
Oui mais c’est un cercle vertueux, pour l’un
Lors c’est un cercle vicieux, pour l’autre.
Ça dépend de la représentation qu’on
S’en fait et l’on est capable d’assumer.
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«Avant de te connaitre, je n’étais pas
En état de manque, et je me satisfaisais
De mon état, remettant amour à plus tard.
Et à présent que tu existes, rien que pour moi,
Je me sens déstabilisé voire totalement incapable
De revenir à l’état précédent où amour : indifférent»
.
Pour sûr, il y avait nombre de manques auparavant,
Or impossible de vivre sans, mais ils étaient d’une
Toute autre nature et bien plus faciles à combler,
Ne dépendant que de soi … comme d’acheter ceci,
Ou de pratiquer cela ! Le manque a bien deux faces,
Face positive mais fugace, face négative mais tenace.
.
Le manque est un état irrépressible qui affecte l’esprit et le corps :
Il ne peut être comblé que par la présence, ingestion de substance,
Qui seule, permet une délivrance éphémère de toute dépendance,
Tant cris resteront et longtemps les mêmes : «encore et encore»
Jusqu’à ce que soudain, l’effet ait disparu, par son abstinence.
.
Manque et dépendance sont
Comme deux faux jumeaux :
L’un ne va point sans l’autre
Se recherchent en tous lieux
Et pour autant pas siamois,
Une distance est nécessaire,
Tant vivre collé à quelqu’un,
Ne durerait pas longtemps !
.
Peut-on dire à quelqu’un,
Qui serait présent devant soi :
«Tu me manques, énormément»
État d’esprit paraitra incongru
Pourtant, y a du vrai là-dedans.
D’une certaine façon que j’aime,
Mais à laquelle tu ne souscris pas.
De fait il s’agit intensité, réciprocité.
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Épilogue
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Je n’aurai jamais manqué de te répéter
Que tu me manques, un peu, beaucoup,
Et parfois jusqu’à te dire : énormément.
***
Étant, par nature, incomplet et inachevé,
Ai besoin de présence vibrante à mon coté
Pour me dire heureux, accompli, vraiment.
***
Mais hélas, ce manque ne peut être comblé
Comme toute drogue, qui vous ferait défaut,
Qu’en l’instant, sans cesse en renouvellement.
***
Manque n’est pas un défaut : juste une fragilité
Tout comme d’être un mortel reste une fatalité,
De l’autre, des autres, on nait et est dépendant !
***
Je me dois de m’avouer cette faiblesse, radicale,
Qui accompagne toutes les vies, même animales,
Dont je suis seul à être conscient, humainement.
***
Il n’y a pas d’alternative, subterfuge, succédané,
C’est toi et personne d’autre, à tant me manquer,
Que j’en suis malade, sans moindre soulagement.
***
Pour finir, je t’aurai mise en poésie en mes écrits,
Pour mieux te savoir, te sentir, te sublimer, ainsi,
Au point de me demander si tu n’es qu’un roman.
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612 – Calligramme
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Tu me manques, énormément,
Depuis le temps, le jour, l’instant
Où tu es entrée dans mon imaginaire
Par porte, bien de face, non de derrière.
Je n’arrête pas de gamberger à ton sujet.
J’ai déjà peur, j’ai déjà mal, de ton rejet.
Réciprocité, mon bonheur sera complet.
Amour me convient, me ravit, me plait
J’avoue être la moitié de moi depuis,
Depuis je t’ai vue, T tu m’as conquis.
U
Tu me manques * énormément !
J’étais seul mais M j’étais bien,
Je me trouvais E indépendant :
Depuis que je * t’ai rencontré,
Sommes deux M et dépendants.
Me voici parti A pour un temps,
Lors je me sens N moins joyeux,
Ne suis plus le Q même qu’avant,
Et, sans toi, je U m’ennuie de tout
Lors avec, tout E est merveilleux.
*
Tu me manques … énormément !
M’alimenter, me D laisse sur faim,
Faim de toi, et E jusqu’à souffrir,
De désir, qui ins P pire mes soupirs.
De te savoir ai U mante et vivante,
Me rassure ou I morte, séparée,
Cassures dont S ne me remettrais
Sans fêlure de * mon corps, âme,
En craquelure L à être désespéré
Manque impos E sible à combler.
*
Tu me manques énormément !
C’est peu de le T dire évidemment
Ça me tient au E corps et au cœur
Comme sanctu M aire, vrai bonheur
Qui nourrissent P mes joies et peurs
À chaque instant S des jours et heure
Au point de man * quer de cet appétit
Qu’auparavant je O prenais pour parti,
Pour compenser, Ù me consoler d’émoi
Au Monde, privé * de sens … sans toi !
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Forme
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Réduction
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Évocation
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Pilier de soutènement d’église,
Une canne rando avec pommeau
Silhouette probable de femme :
Vue de dos, pensive en manque.
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L’état de manque n’est pas spécifique
à la femme, même si elle l’avouera plus
on interprète, parfois, à raison ou à tort,
une femme de dos qui pense à un manque.
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Une femme qui s’interroge,
Qui attend, espère la présence
Comme si en état de manque,
De plaisir, jouissance de l’autre.
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Symbolique
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Le XIX ème siècle est imprégné
D’images négatives de la femme,
Véhiculées par la littérature et les arts.
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Ce contexte se reflète en peinture symboliste,
Où s’opposent, cohabitent deux visions de femme,
L’une idéalisée et asexuée, séraphique ou androgyne,
L’autre, au contraire, castratrice, fatale, mante religieuse.
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Si l’art symboliste révèle ainsi un nouvel érotisme, sulfureux,
Parfois fétichiste, sadique ou satanique, liant Éros et Thanatos,
Il illustre aussi l’ambiguïté des rapports entre l’homme et la femme,
Et annoncera la recherche de nouvelles identités, sexuelles, et variées.
Modifié, source : julien.gadier.free.fr/femmemain
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Descriptif
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612 – Tu me manques depuis le temps où !
Alignement central / Titre serpente / Thème désir
Forme anthropo / Rimes égales / Fond accordé à forme
Symbole de forme : femme / Symbole de fond : manque
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Fond
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Évocation
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Une femme qui s’interroge,
Qui attend, espère la présence :
Comme si en état de manque,
De plaisir, jouissance de l’autre.
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Symbolique
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Être humain doit faire
Avec le manque, il est et sera
Toujours en manque, cela fait partie
De son identité en sujet, comme par l’être.
Ce manque est propre à notre nature humaine
Inachevée, imparfaite, en tous cas, incomplète !
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Et lors, nous sommes tous fragiles physiquement
Psychiquement sans que rien puisse nous blinder.
Si cette fragilité reste propre à tout être humain,
Tout sujet s’organiserait autour d’une perte.
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Soustraction de jouissance primordiale,
À laquelle s’ajoute la vulnérabilité
Issue de la position subjective
Dans le processus
De construction comme sujet.
tel.archives-ouvertes.fr/tel-01304451/document
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Corrélations
Fond/forme
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Le manque en amour est un symptôme
Universel du besoin de reconnaissance
Il est à la fois une force et une fragilité
On peut certes sans passer et affirmer
Qu’on est bien, on ne manque de rien,
Mais la plupart du temps, c’est faux :
Lui manquera toujours quelque chose
Du seul fait, qu’un jour, il va mourir.
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C’est peu dire, ressentir
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Scénario
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Depuis que je t’ai vu, que je t’ai parlé, que je t’ai rencontré,
je ne m’imagine plus autrement qu’en nous tenant la main,
mais je rêve car, de ton côté, y-aura-t-il même réciprocité !
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