1021 – Etre ballotté de tous côtés, lors en un bateau

Textuels et illustrations   >>

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Originaux : poème,  extensions, fragments 

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Poème

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Grosse tempête, non seulement

De progresser  où vous voulez  aller,

Mais elle vous fait peur  de sombrer.

Ça fait du bruit, ça bouge de partout,

Vent et mer, deviennent comme fou,

Même plus parler  et on ne s’entend,

Impossible modifier  le  gréement.

S’imaginer disparaitre sans trace

Devient plus fréquent et crasse

On a plus la force de penser,

En un voilier ainsi ballotté.

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Balloté de tous côtés, en un bateau,

En bravant la tempête au vent mauvais

Je m’agrippe au mât comme à un arbre,

Pour ne pas sombrer au fond de l’océan,

Où je navigue, et à vue, et en désespéré,

De vie qui me met,  comme  en sursis !

Le moindre, mouvement, déplacement,

Me met en danger de tomber… glisser.

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Alors que, le voilier est prêt à chavirer,

Il s’enfonce au creux de grande vague,

Et, submergé par des montagnes d’eau,

Vrille un peu sur lui-même, ou remonte,

La pente pour grimper, jusqu’à sa crête.

Le bruit assourdissant m’étreint la tête,

M’empêche de penser pour y faire face,

Demain, c’est sûr : on aura perdu  trace,

Du bateau, et de son occupant, dérouté

Par les forces des éléments, contraires,

Contre lesquels,  il ne pouvait… lutter.

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J’aurais dû couler … dû, être, vite, noyé,

Je me demande comment j’ai échappé

À cette mort certaine, cette lutte vaine,

Tant j’avais le corps et l’âme en peine.

Ma survie me surprend, me ravit aussi

Balloté mais pas englouti, par la vague

Tueuse, venue de l’arrière  ou par côtés,

Alors même que l’esquif allait chavirer.

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Le seul fait de m’accrocher, à mon mât,

Comme à une vraie bouée de sauvetage,

Et de ne plus bouger, pour ne pas glisser,

M’a sauvé la mise, malgré ma peur bleue.

Peur bleue devant la mer blanche en furie,

Peur bleue, devant mort, comme ennemie,

Peur bleue, devant marre, de souffrir ainsi,

Peur bleue devant mât, vibrant, en sa folie.

Balloté, et de tous côtés, dans mon bateau,

J’ai gardé les yeux ouverts sur …  les eaux,

Entre la mort et la vie, espoir au cordeau :

Que temps me préserve, se mette à beau !

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Extensions

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Un roulis, augmenté d’un tangage, rend tout bateau, instable

Lors de s’accrocher au bastingage restera des plus honorables,

Tant vouloir rester et avancer droit, tient impossibilité notoire,

C’est un coup à vomir ses tripes par-dessus ou sur les…hiloires !

Se faire balloter sur un bateau est comme en mauvaise histoire :

Rien de vrai, de cohérent : un coup c’est blanc, un coup c’est noir

En bateau au moins on a un pilier central où s’accrocher, espoir.

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Sur un voilier, on ne titube pas,

On cherche souvent bon équilibre

Lors c’est le bateau qui nous mène

Il faut s’adapter à lui, non l’inverse.

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Auquel cas, c’est sûr, on sera balloté,

En rythmes, en contretemps, toujours,

Ce n’est pas avec la tête qu’on compense

Mais avec le corps, en acquérant réflexes.

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Sinon, gare au mal de mer ou cognements,

Au point que l’on ne tiendra pas longtemps,

Et que l’on se dégoutera d’être sur un bateau

Qui, il faut le dire, vous mène alors en bateau.

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Fragments

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Lors on titube, on sera souvent

En de très mauvaises postures,

Qu’il faudra tenter  de rectifier,

Ainsi la forme évoquera le fond.

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Dans une forte tempête, postures fixes,

N’existeront plus

Tout bouge… tout tremble … tout remue,

En soin, autour de soi

On entre dans une danse, même immobile,

Si on avance, parfois, titube.

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Par précaution lors on bouge dans un voilier,

Une main pour soi, autre pour lui,

C’est la consigne pour ne pas se cogner, blesser

Si on ne s’attache, on aura vite compris

Que la seule danse qu’on sera en mesure de faire

Serait la danse de saint gui, en épileptique

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Mouvements brusques, brefs, rapides, irréguliers

Désordonnés, comme les enfants trop turbulents :

En tempête, c’est l’environnement qui nous oblige :

On est balloté de tous côtés, secoué comme prunier.

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Curieusement, c’est arrimé au ponton, arrivé au port,

Qu’on se met à titubé en marchant sur la panne, le sol

Le monde à l’envers, tout de même, si le sol se dérobe :

Et là, il n’y a plus rien à quoi s’agripper, comme saoulé.

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Graphiques : calligramme, forme et fond 

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Calligramme

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                                   B   A   L   L   O   T   T   É,

                                    Grosse tempête, non seulement

                                     Elle vous embête et vous empêche

                                    De progresser  où vous voulez  aller,

                                  Mais elle vous fait peur  de sombrer.

                                 Ça fait du bruit, ça bouge de partout,

                                Vent et mer, deviennent comme fou,

                                 Même plus parler  et on ne s’entend,

                               Impossible modifier  le  gréement.

                               S’imaginer disparaitre sans trace

                              Devient plus fréquent et crasse

                             On a plus la force de penser,

                               En un voilier ainsi ballotté.

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                  D  E    T O U  S    C Ô T É S,

                      Balloté de tous côtés, en un bateau,

                         En bravant la tempête au vent mauvais

                       Je m’agrippe au mât comme à un arbre,

                     Pour ne pas sombrer au fond de l’océan,

                 Où je navigue, et à vue, et en désespéré,

             De vie qui me met,  comme  en sursis !

           Le moindre, mouvement, déplacement,

     Me met en danger de tomber… glisser.

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 Alors que, le voilier est prêt à chavirer,

Il s’enfonce au creux de grande vague,

   Et, submergé par des montagnes d’eau,

        Vrille un peu sur lui-même, ou remonte,

               La pente pour grimper, jusqu’à sa crête.

                 Le bruit assourdissant m’étreint la tête,

                  M’empêche de penser pour y faire face,

                   Demain, c’est sûr : on aura perdu  trace,

               Du bateau, et de son occupant, dérouté

            Par les forces des éléments, contraires,

        Contre lesquels,  il ne pouvait… lutter.

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   D A N S     M O N    B A T E A U   

     J’aurais dû couler … dû, être, vite, noyé,

    Je me demande comment j’ai échappé

      À cette mort certaine, cette lutte vaine,

       Tant j’avais le corps et l’âme en peine.

           Ma survie me surprend, me ravit aussi

             Balloté mais pas englouti, par la vague

                Tueuse, venue de l’arrière  ou par côtés,

                Alors même que l’esquif allait chavirer.

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              Le seul fait de m’accrocher, à mon mât,

             Comme à une vraie bouée de sauvetage,

          Et de ne plus bouger, pour ne pas glisser,

       M’a sauvé la mise, malgré ma peur bleue.

    Peur bleue devant la mer blanche en furie,

  Peur bleue, devant mort, comme ennemie,

 Peur bleue, devant marre, de souffrir ainsi,

Peur bleue devant mât, vibrant, en sa folie.

Balloté, et de tous côtés, dans mon bateau,

J’ai gardé les yeux ouverts sur …  les eaux,

Entre la mort et la vie, espoir au cordeau :

Que temps me préserve, se mette à beau !

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Forme

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Évocation 

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Une silhouette d’homme

Titubant et en ayant

Du mal à avancer 

En postures ?

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Il est très difficile de se tenir droit,

Sans tenir à quelque chose, en bateau,

Si l’on attrape la danse de saint Guy,

Postures branlantes, on titubera!

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Symbolique

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               Le terme

                      «Posture»

                    Renvoie à la

                      Réalité  du corps :

           Une  posture est

  Une     attitude,

       Une    façon  de  se tenir,

De  placer son      corps,  ses membres

Se tenir debout, pen          ché, raide, détendu,

Mais  ce sens initial est           lié    à   une    situation

Dans      laquelle  s’opère          cette   prise  d’attitude.

Exemple : lors des céré               monies de funérailles,

Il est d’usage de se tenir             debout la tête baissée,

Mains   jointes, avec  un            air triste et recueilli,

Et  qui  agirait autrement         courrait   le  risque

De se faire remarquer  en      mauvaise part.

ressources-socius.info/index.php/

lexique/21-lexique/69-posture

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Fond

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Évocation 

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Il est très difficile de se tenir droit,

Sans tenir à quelque chose, en bateau,

Si on attrape la danse de saint Guy,

On ne la quittera plus, titubant !

 .

Symbolique 

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«Je restais  à tituber  comme  je l’avais  fait 

Tout à L’heure, un pied sur le pavé plus élevé,

L’autre pied sur le  pavé le plus bas.

 .

Chaque fois            que je          refaisais rien que

Matériellement             ce pas             il me restait  inutile,

Si je réussissais,              oubliant            matinée Guermantes,

À retrouver ce que             j’avais senti           posant ainsi mes pieds

 .

De nouveau la vision           éblouissante       et indistincte, me frôlait. »

fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouvé

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Fond/forme 

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Le temps ne se retrouve pas, il est linéaire,

Il n’y a que dans le souvenir  qu’on le garde

Être déstabilisé par faux équilibre des pieds

Conduira à retrouver sensation semblable !

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En bateau, on a sensation que  sol  échappe

Et  que  tout  est branlant, secoué, chaviré.

Au premier temps, on s’accroche, titube

Et plus avec le temps, les mouvements,

L’on s’adapte, n’y fait plus attention,

On court pour lever,  affaler voiles.

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C’est en posant le pied sur ponton,

Que sensation déséquilibre revient

Alors que ce dernier  ne bouge pas.

Le monde à l’envers, tout de même :

Avoir le pied marin en pleine tempête

Et le pied qui dévisse sur le terre-plein !

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Textuels et illustrations   >>

 

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