.
Je suis ici,
Je suis bien là,
Je suis en pleine vie.
Encore loin du paradis,
Mais très content de l’être.
Lors me réjouis d’apparaître
Ici, sinon ailleurs, et partout,
Car c’est souvent, après tout,
L’espace, où je me projette,
Qui détermine qui je suis.
.
J’ai des envies de voyages,
J’ai des envies de partages,
Mais, je me sens mieux, ici,
Qu’en pleine cohue, à Paris.
.
Quand j’y passe … je me dis,
Comment peut-on vivre, ici,
Alors qu’habitant en mon ile
Tout est simple et tranquille.
Vivre à Paris, je le considère,
Comme l’ersatz d’un… enfer.
.
Un enfer, non, un purgatoire,
Un pic pollution chaque soir :
On respire plein de particules,
On étouffe, lors des canicules !
.
Tout y est une affaire d’argent :
Se déplacer, se nourrir, se loger,
On n’y connait presque personne,
Et lors aucun voisin ne vous sonne,
On y trouve de tout, plein de musées
Mais faudrait du temps pour en profiter.
.
.
Extension
.
À quoi bon disposer de tout, à sa porte si,
De sa fenêtre, on n’a l’argent, l’envie, le temps,
D’en profiter : si je voulais, je pourrais… mais je sais
Que je ne le ferais pas car dès que je dispose d’un week-end,
Je le consacre à fuir la ville pour me réfugier, pour me ressourcer
À la campagne, à la montagne ou à la mer.
«Travailler en ville et vivre à la campagne »
Slogan des jeunes qui tiennent avant tout
À leur qualité de vie, leur tranquillité plus
Qu’à gagner de l’argent, avoir une carrière.
Le problème ne sera pas tant la distance que
Intrications de moyens de transports à prendre :
La voiture pour aller prendre le train, puis le bus,
Le métro et le dernier kilomètre à faire à pied…
Alors qu’on peut tout faire à vélo, c’est quand
Même beaucoup mieux, beaucoup plus écolo…
Mais la concentration appelle la concentration
Et l’on vous dit, quand vous êtes en habitat rural,
Que vous n’avez pas la taille critique pour ceci, cela
Que le bassin de consommation demande une location.
Parlez-en à Amazon ou à Google qui ne s’en embarrasse pas
Vous livreront tout ce que vous leur avez commandé à domicile
Il y a là, deux modèles de société qui s’affrontent et n’ont pas fini
De rebondir l’un sur l’autre et c’est à vous de choisir ce qui compte
Ou ce sont d’autres qui choisiront à votre place et pour votre argent.
.
Ici ou là, en présence ou en télé présence
Voire, qui sait, un jour… en téléportation,
Ma conscience est unique et personnalisée
Mes choix sont les miens : en toute liberté.
Voilà qui est dit, qui est bien, me convient !
Je fais le plein de sensations, et d’émotions,
Je remplis ma mémoire nombre situations,
Pour les repasser aux filtres des souvenirs,
Qui feront le tri et pourront me resservir.
.
Que je sois ici, que je sois là, c’est toujours moi
Bien conscient et attentif à tout ce qui ne va pas
Contrairement aux visions télévisuelles, cinémas,
Où leur fenêtre réduite ne provoque mêmes émois.
.
Je ne sens et ne ressens pas qu’avec ma tête, esprit,
Avec mon corps, avec mes jambes, mes mains, aussi
J’éprouve des sensations de chaud/froid, des odeurs
Et qui peuvent me donner un frisson, haut-le-cœur !
.
Lors je ne peux m’empêcher, consciemment ou non,
De comparer endroit où je suis, Ile-Grande où je vis :
Premier critère étant : est-ce que je me vois vivre là ;
Second, y a-t-il raison pour que me faire partir d’ici !
.
.
Épilogue
.
Être ici ou être là, est de peu d’importance,
On ne peut, sauf avoir don de bilocation,
Qu’être quelque part, de toute façon :
L’essentiel consiste à bien choisir
L’endroit précis où l’un veut être,
L’endroit où il faut être, selon
Qu’on est attiré par d’autres
Celui l’on veut faire sa vie.
***
On ne choisit pas, toujours,
La destination de ses amours,
L’autre est d’accord, s’y oppose,
Ou contrainte de métier s’impose,
Ou enfants ne veulent plus quitter
Leurs amis du collège, voire du lycée.
***
Lors on a des enfants, vivants à l’étranger,
C’est plus simple : on y va deux fois par an,
Et plus longtemps encore, pour petits enfants
Histoire se rendre utile, les voir grandir, petits.
***
Visiter une ville et d’y vivre n’est pas comparable.
Lors s’y promenant, on n’en verrait que la vitrine.
***
Après Rennes, Montréal est devenue seconde patrie.
.
.
256 – Calligramme
.
Je suis ici, J
Je suis bien là, E
Je suis en pleine vie. *
Encore loin du paradis, S
Mais très content de l’être. U
Lors me réjouis d’apparaître I
Ici, sinon ailleurs, et partout, S
Car c’est souvent, après tout, *
L’espace, où je me projette, I
Qui détermine qui je suis. C
I
J’ai des envies de voyages, *
J’ai des envies de partages, S
Mais, je me sens mieux, ici, U
Qu’en pleine cohue, à Paris. I
S
Quand j’y passe… je me dis : *
Comment peut-on vivre, ici, L
Alors qu’habitant en mon ile À
Tout est simple et tranquille. *
Vivre à Paris, je le considère, E
Comme l’ersatz d’un enfer. N
C
Un enfer, non, un purgatoire, O
Un pic pollution chaque soir : R
On respire plein de particules, E
On étouffe, lors des canicules ! *
E
Tout y est une affaire d’argent : N
Se déplacer, se nourrir, se loger, *
On n’y connait presque personne, V
Et lors aucun voisin ne vous sonne, I
On y trouve de tout, plein de musées E
Mais faudrait du temps pour en profiter.
.
.
Forme
.
Réduction
.
.
.
Évocation
.
.
Pierre levée quelconque
Ou, tout aussi bien que
Le sens signalétique,
Borne kilométrique ?
.
Toute borne … kilométrique,
ne serait pas qu’un indicateur
de distance, elle serait autant
marqueur de direction, sens.
.
Lors des bornes existent, elles subsistent
Mais resteront indicatives
Tant les sens routiers seraient différents
D’un continent à l’autre !
.
Symbolique
.
Les bornes
Kilométriques
Indiquent à l’usager
Du chemin la distance
Parcourue à partir
D’un point d’origine
De route où il circule.
Celles-ci sont installées
Du côté droit du chemin,
Et ce, au moins tous les
4 kilomètres, à partir d’une route régionale
Ou du point correspondant au kilomètre 0.
signalisationlevis.com/boutique/repere-kilometrique-10
.
Descriptif
.
256 – Je suis ici, je suis là, encore en vie
Alignement central / Titre externe / Thème voyage
Forme droite / Rimes égales / Fond accordé à forme
Symbole de forme : bornes / Symbole de fond : sens
.
.
Fond
.
Évocation
.
.
Lors des bornes existent, elles subsistent
Mais resteront indicatives
Tant les sens routiers seraient différents
D’un continent à l’autre !
.
Symbolique
« Tout rapport au monde qui ne dépend que
Des sens, reste voué à une certaine confusion.
Nos sensations, même prolongées en émotions
Marquent l’emprise du corporel qu’homme subit.
.
Dès lors, le but de la philosophie, moderne, serait
D’envisager par mise à distance de ce qui est souffert
Une aire d’action, nouvelle, sur les choses, par laquelle
La pensée lirait la Nature à son profit. » Selon la Thèse
« Représentations du monde et symbolique élémentaire »
tel.archives-ouvertes.fr/tel-00985100/document
.
.
Corrélations
Fond/forme
.
Endroit où on se trouve, distance du départ
Et de l’arrivée, comme sur les GPS routiers,
Une borne kilométrique fait sensation, sens,
Cela dit tous les lieux sur Terre sont bornés,
Il n’y a que l’imaginaire qui n’en aurait pas
Ne connaissant pour elle, aucune frontière.
D’aller ici ou là, par téléportations pensées,
Reste un exercice qui nous permet de rêver.
.
.
Au moins une fois par an !
.
Scénario
.
La France est un jardin, conçu, entretenu, valorisé en ses communes,
où les choix sont multiples par préférences, éliminations, successives,
on manque de place, on s’entasse, les prix grimpent : déraisonnables.
.