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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Mon monde m’échappe, retraité
Réseau collègues, amis, s’évanouit
Lors je dois fréquenter autres têtes
Pour ne pas rester seul … anéanti !
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Règle générale, sauf exceptions,
Je ne suis plus dans le cadre,
Remisé sur bords d’action
Isolé, et, sans escadre !
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Une chance ou drame,
À rebondir ou mourir
À petit feu, sans enjeu,
Voir sa vie, raccourcir.
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Le monde m’échappe, de jour en jour,
Comme si terre se dérobait sous pieds,
Et je me sens de moins en moins relié,
Aux anciens amis, collègues du boulot,
Qui ont, sans doute renoué avec autres.
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De même que nature a horreur du vide,
Le vide, derrière moi, s’est bien rempli,
Je n’ai pas fait le poids…pour subsister,
Je l’ai cru pourtant mais ne le crois plus.
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Pour autant, je n’ai pas refait mon stock
De nouveaux collègues, nouveaux amis,
Bien que comme moi, en état de retraite,
Et bien que ce soient eux qui constituent
À présent plupart de mes collaborateurs.
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Si fait je me retrouve entre…deux portes
Trois années après le départ à la retraite,
Coincé entre la surface d’un vaste Monde
Et la profondeur de ma solitude, parfaite,
Mis à part la famille et de très rares amis.
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J’ai quitté fréquentations d’une jeunesse,
N’étant plus mon fort depuis longtemps,
Sans que vieillesse que donne état civil,
Ne me damne définitivement ma santé.
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État de grâce … disgrâce : que penser,
Perdu en flottements entre le dedans
De ma maison et le dehors de la ville,
Je me sens un peu seul bien qu’à tort
Comme remisé, ou comme en marge
D’une société dans laquelle…je n’ai
Plus de rôle économique à… jouer.
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Extensions
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Le monde m’échappe de jour en jour
Comme si je le quittais peu à peu
Pour m’isoler et complétement
Dans ma belle tour d’ivoire.
Mais pour y voir quoi :
La vie réserve plus d’un tour !
C’est pour y voir son être remplir
De nouveau «si», de nouveaux «non»,
De nouveaux «mais», ses «peut-être».
Le problème n’est ni l’âge ni le temps
Ni l’expérience ni la connaissance,
Le problème est que : plus je crois
Saisir ou comprendre ou expliquer
Le Monde et plus il se complexifie
Jusqu’à devenir opaque à toutes
Les théories et constats savants.
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La retraite est mettre le cap sur la fin de la vie, d’accord,
Mais l’enfer peut attendre, alors avant, amusons-nous bien,
Après tout nous n’avons rien d’autre à faire, et payé pour ça !
C’est l’âge où l’on prend le temps de vivre une passion secrète,
Et si possible, de la partager avec d’autres, ayant même désir.
Il est vrai que, n’étant plus tout à fait, dans le monde du travail,
Il nous échappe, petit à petit, et ce jusqu’à presque disparaitre,
Mais autres s’ouvrent à nous au niveau des voyages et cultures.
Peut-être la sagesse vient en percevant le Monde en globalité.
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Quand on prend sa retraite, la bien nommée,
On s’éloigne, se retire du monde, d’un monde :
Celui de la pleine activité, du réseau entreprise
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On ne dit pas adieu aux collègues ni aux clients,
Mais on sait que l temps les éloignera fatalement
Il en restera quelques-uns, parmi les plus fidèles !
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Quand on s’est un tant soit peu préparé à rompre
Les choses se passeront mieux que si on les subit,
On change d’activité, milieu, on restera très actif.
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Fragments
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En devenant âgé, si l’on ne s’entretient
Les choses et les gens vous échappent :
C’est la loi du genre, c’est notre destinée,
Tant et si bien que la forme épouse le fond
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Le Monde, l’on ne peut savoir, réellement,
Ce qu’il est, devient, a été,
Chacun le vit, le découvre continuellement
Disant il est pareil, changé.
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Lors on est enfant, adolescent, adulte, vieux
Autant d’âges, autant d’idées,
Lors on a choisi un métier et une spécialité,
Autant erreurs, autant vérités.
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Point de rupture, de différence, de divergence,
N’est ni l’intelligence, expérience,
C’est l’attrait, la curiosité, la soif de connaissance
En renaissance, en reconnaissance.
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Quand, en retraite, cercles des collègues … disparu,
La loi du genre, doit être remplacé,
On perd en profondeur et diversité de points de vue
Se doit, par de nouveaux, compensé.
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Comme d’échapper au monde ou pour le voir en noir
Ou s’enfermer en une tour d’ivoire
Resterait difficile, ennuyeux et voire peu souhaitable
Être tenu à l’essentiel, préférable.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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LE MONDE M’ÉCHAPPE,
Mon monde m’échappe retraite,
Réseau collègues, amis, s’évanouit
Lors je dois fréquenter autres têtes
Pour ne pas rester seul … anéanti !
Règle générale, sauf exceptions,
Je ne suis plus dans le cadre,
Remisé sur bords d’action
Isolé, et, sans escadre !
Une chance ou drame,
À rebondir ou mourir
À petit feu, sans enjeu,
Voir sa vie, raccourcir.
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EN ÉTANT UN RETRAITÉ
Le monde m’échappe, de jour en jour,
Comme si terre se dérobait sous pieds,
Et je me sens de moins en moins relié,
Aux anciens amis, collègues du boulot,
Qui ont, sans doute renoué avec autres.
.
De même que nature a horreur du vide,
Le vide, derrière moi, s’est bien rempli,
Je n’ai pas fait le poids…pour subsister,
Je l’ai cru pourtant mais ne le crois plus.
.
Pour autant, je n’ai pas refait mon stock
De nouveaux collègues, nouveaux amis,
Bien que comme moi, en état de retraite,
Et bien que ce soient eux qui constituent
À présent plupart de mes collaborateurs.
.
Si fait je me retrouve entre…deux portes
Trois années après le départ à la retraite,
Coincé entre la surface d’un vaste Monde
Et la profondeur de ma solitude, parfaite,
Mis à part la famille et de très rares amis.
.
J’ai quitté fréquentations d’une jeunesse,
N’étant plus mon fort depuis longtemps,
Sans que vieillesse que donne état civil,
Ne me damne définitivement ma santé.
.
État de grâce … disgrâce : que penser,
Perdu en flottements entre le dedans
De ma maison et le dehors de la ville,
Je me sens un peu seul bien qu’à tort
Comme remisé, ou comme en marge
D’une société dans laquelle…je n’ai
Plus de rôle économique à… jouer.
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Forme
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Évocation
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U
Une silhouette d’homme âgé,
Dos voûté, la tête en avant,
Penchée sur petite canne
Cherchant à échapper
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À partir d’un certain âge,
Plus encore d’un âge certain :
En général le Monde, les choses
Se prennent à vous échapper !
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Symbolique
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Départ
En retraite
Constitue
Un âge dans
La vie d’un individu,
Quelles qu’aient pu être fonction
Responsabilité dans l’entreprise
Et qui l’employait jusque-là.
Quand sonne heure retraite,
La problématique du deuil
Qui doit s’opérer se révèle
Dans les sentiments d’une
Nécessaire utilité sociale
À transmettre tout ce qu’
On aura mis une carrière
À bâtir et prendra toute
Sa dimension symbolique
Au cours du pot d’adieu !
cairn.info/revue-le-journal-
des-psychologues-2010-9
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Fond
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Évocation
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À partir d’un certain âge,
Plus encore d’un âge certain :
En général le Monde, les choses
Se prennent à vous échapper !
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Symbolique
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Je suis revenue de voyage tout récemment
Et, comme toujours, j’ai eu de nombreux
Commentaires de toute part.
Des propos qui évoquent
Parfois de la curiosité, de la joie,
De l’envie peut-être un peu beaucoup.
Mais, une phrase qui revient beaucoup
Trop souvent qui me fait grincer des dents
« Maintenant, c’est le retour à la réalité! ».
Et depuis mes tout premiers périples à l’étranger,
J’ai toujours désiré que voyage fasse partie intégrante
De mon mode de vie. Il n’était pas question pour moi
« D’échapper à la réalité », mais plutôt d’aller
Puiser de l’inspiration ailleurs, d’aller
Apprendre, découvrir, en plongeant
En des environnements différents.
nomademagazine.com/2016/12/
le-voyage-echapper-a-la-realite
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Fond/forme
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L’âge et l’apparence sont deux repères,
Qui se conforteront ou se disjoigneront :
On a certes l’âge de ses artères, en dedans
Mais on paraitre plus jeune, pour le dehors
Sans compter que le corps, c’est une chose
Mais que l’esprit en sera une toute autre,
Lors vieux de corps mais jeune d’esprit.
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