1150 – Il serait fou de bien penser par soi-même

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Penser, mais c’est bien sûr, je pense par moi-même, d’évidence, enfin ! Mais vous pensez à quoi !  Quel recul avez-vous sur vos idées ! Je pense, comme tout le monde, à des sujets préoccupants, je recherche une solution. Mais l’analyse vient de vous ou imposée de l’extérieur, alternative, originale. Arrêtez, vous me faites douter que c’est bien moi qui pense ou je suis aliéné.

 

Cette assertion me maintient de glace : personne ne peut penser à ma place ! Pourtant je la pose comme une faribole : est-ce que je serais ou ne suis pas fol ! Penser, c’est sûr ; à quoi, ça l’est moins ; comment, je l’ai appris, avec grand soin, à penser comme tout le monde et à rien, à critiquer tout, de près comme de loin. La pensée commune sert de référence à une famille, un groupe, une société, mais pour bien, ou mieux s’organiser, une pensée non efficace va au panier. Et si je dis que le temps n’existe pas : quelqu’un va se mettre à le compter ! En quoi n’ai-je pas le droit de penser, qu’il n’est que leurre, pour nous tuer ! Si s’abstraire de la matière est risible, s’abstraire de tout temps,  impossible : s’abstraire de l’espace, est impensable et de l’énergie, serait un vrai miracle ! Je demeure prisonnier de mes pensées, et cela personne n’y peut rien changer, je me dis que, penser par soi-même, est fou, à me demander si je suis aliéné… et en tout !

 

+ Penser par soi-même : évidement, par qui d’autre, je ne suis pas la marionnette de quelqu’un, je sais  rétorquer, argumenter, comprendre, me défendre. Oui mais voilà, pour prendre de la distance par rapport à ses parents, son éduction, l’entreprise, la communauté, la société dans laquelle on vit, il faut avoir  au préalable déstructuré tous les automatismes mentaux qui nous ont été inculqués et ils sont nombreux, plus nombreux et plus fort dans leur emprise que ce que l’on pense. On est libre de penser qu’on est libre et que notre opinion ne nous vient que de nous-même et nous n’appartient : la plupart du temps, c’est faux, tout au moins inexact, la preuve est qu’en cours de discussion ou suite à un événement critique, on peut procéder à ce qu’on appelle « la révision de ses propres croyances ».

 

 & Penser par soi-même c’est ne pas répéter déjà ce que dit autrui.  Ce qui  oblige à l’effort personnel de réfléchir de manière autonome,  par une mise à distance des opinions et propos dénués de justification. Cela dit, comment faire, si nous sommes le produit de pensées communes. Vivre en l’opinion interdit à l’homme d’accomplir sa vocation d’être pensant, une vie sans pensée libre, Socrate nous l’a montré, n’est pas digne de l’homme. Autonome : notre pensée ne pourrait l’être, totalement : qu’en partie seulement ! 

 

 

 

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Vous avez deux choix possibles : le bon et le mauvais : généralement …

 

 

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Lui, il pense qu’il n’y en a pas, de choix,  ou alors beaucoup plus que ça !

 

 

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Et lui se pose même la question : mais pourquoi me demander de choisir ?

 

 &

Penser par soi-même c’est ne pas répéter déjà ce que dit autrui.

Ce qui  oblige à l’effort personnel de réfléchir de manière autonome,

Par une mise à distance des opinions et propos dénués de justification.

Cela dit, comment faire, si nous sommes le produit de pensées communes

Vivre en l’opinion interdit à l’homme d’accomplir sa vocation d’être pensant,

Une vie sans pensée libre, Socrate nous l’a montré, n’est pas digne de l’homme.

Autonome : notre pensée ne pourrait l’être, totalement : qu’en partie seulement !