La vie ne peut être un long fleuve tranquille

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Cette métaphore du «fleuve» qui coule lentement mais surement, vers l’océan, rejoint celle de la « bougie » qui brûle, en prenant l’eau en support, non le feu. On peut dire, enfant se lève vers l’air, le vieillard se courbe vers la terre : on aura ainsi fait appel aux éléments renouvelant tous leurs processus. Tranquille ou non je ne connais fleuve qui ne charrie des eaux tumultueuses, parfois pleine de nitrate, phosphate : la vie aussi est ainsi, polluée par.

 

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, et ainsi de suite pour autant elle n’est pas un lit qui récolte toutes les larmes, ici-bas, pensant qu’elle ne vaut rien parmi mille ! Les petits ruisseaux font les grandes rivières et ainsi de suite : ça me dit qu’un fleuve n’est autre qu’un réceptacle de matières, et se remplit d’eau, dès et pourvu qu’il pleuve ! L’on ne se baigne jamais, deux fois, dans le même fleuve et ainsi de suite : pourtant la même eau revient en lui cycliquement et se charge de limons, argile, sable, autant. Son lit ne cesse de s’envaser, de s’élargir, de sa source, jusqu’à son embouchure où ce dernier en se noyant en conjectures vient se perdre en mer à en mourir. Le fleuve «Amour» marque la frontière entre Grande Russie et Grande Chine, fleuve Amazone des Andes cordillère vient se jeter dans une mer cristalline. Tous les fleuves sont des lieux de vies, de guerres, de transports, de péripéties : chaque fleuve charrie tant d’histoires qu’aujourd’hui on a peine à les croire. Que la vie n’est que fleuve tranquille, où l’on se la coule douce et sans bile : tous les fleuves se jettent en un océan, leurs eaux troubles reviennent autant. Quand une pluie retombe sur les sols, elle devient, source, ruisseau, torrent : la vie aussi, coule, se perd ou s’isole, elle nous fait passer d’enfant à parent.

 

+ Si la vie ne peut être long fleuve tranquille, elle peut être un torrent de vies mouvementées, un ruisseau de méandres émotionnés ou, le plus souvent, une succession des deux. On ne peut l’envisager que dans un cycle permanent, bien qu’elle nous paraisse linéaire, tant en son flot qu’en son flux, où la mer est morte et où la source est enfant, et où la vie en est le courant. On ne se baigne jamais dans le même fleuve parce que la  vie c’est le mouvement et même répétitif, il avance un peu. 

 

& Est-ce que seulement ça existe, un long fleuve tranquille : ce dernier  peut s’assécher l’été ou déborder au printemps. Rien ne garantit qu’il demeurera naviguant en tout temps et les ilots, qui le parsèment, se rejoindront à pied, facile ! Tranquille ou pas, il part de sa source et débouche en mer. Il peut être torrent au départ, chute d’eau, marais à la fin. Fleuve d’émotions relations n’est pas celui projets, actions. Il est vrai que fleuve coule sans arrêt, représente le temps et qu’il abritera, sur ses rives, un grand nombre de cités.  

 

 

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Chaque enfant, chaque ruisseau, pense à une vie tranquille, grandiose

 

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qui s’écoule en serpentant, devenant une rivière parmi toutes choses

 

 

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pour finir en un fleuve en estuaire très calme comme en apothéose ! 

 

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Est-ce que seulement ça existe, un long fleuve tranquille :

Ce dernier  peut s’assécher l’été ou déborder au printemps.

Rien ne garantit qu’il demeurera naviguant en tout temps

Et les îlots, qui le parsèment, se rejoindront à pied, facile !

Tranquille ou pas, il part de sa source et débouche en mer.

Il peut être torrent au départ, chute d’eau, marais à la fin.

Fleuve d’émotions relations n’est pas celui projets, actions

Il est vrai que fleuve coule sans arrêt, représente le temps

Et qu’il abritera, sur ses rives, un grand nombre de cités.