Cinquante ans, transformé en légume suite à un accident, et dans le coma, ou paralysie, soudaine, et définitive, ou Alzheimer, ou que sais-je encore ! Vivre encore vingt ans, biologiquement : à quoi bon, pour qui, ne reconnaissant pas ses proches, familiers, et, pas même … soi : épreuve pour entourage, mort psychiquement. Ah bien sûr, on peut revoir le corps, expression d’un visage un peu terne ou un peu abasourdi, car cela reste comme un reflet dans un miroir, non pas sans tain, sans teint quand même.
Il faut vingt ans pour faire un homme ; pour le rester, quarante, en somme ; en retraite, vous n’êtes personne ; mort déjà, on vous abandonne. Mort physique, à petit feu ; mort sociale, en désaveu ; mort mentale en gâteux ; mort totale en adieu ! La vie vous transforme vingt ans, c’est énorme, pour conserver la forme : à moins que l’on s’endorme. Nouvelle œuvre ne peut s’accomplir sans contrainte si marmite à faire bouillir ; quand les enfants sont partis, une liberté revient vous donner nouvelle chance de vie, pour rebondir. Il faut rebondir, pour rester soi-même et pas un autre ! Et même si, de votre parcours, vous serez le seul apôtre, votre seule récompense sera, votre temps vécu, le vôtre, vous serez seul responsable si votre avenir se vautre.
+ La définition du bien être dans la vie est d’être en bonne santé, physique et mentale. On a coutume de dire qu’aujourd’hui, ça peut le faire jusqu’à soixante-dix ans et jusqu’à quatre-vingt pour les plus sains, pour les plus chanceux. Et après, vlan, le corps se dégrade, si ce n’est la mémoire, tout fout le camp, morceau par morceau pour devenir un « mort-vivant », inconscient même d’exister et à la charge de la famille ou de la société. Sans entrer dans le débat « pour ou contre l’euthanasie » qui est un problème d’éthique plus que de santé, que reste-t-il d’humain et de joie de vivre à quelqu’un qui ne reconnait même plus les siens ? Quelque part, sa vie s’est arrêté et ce prolongement ne changera plus rien à son histoire, ni personnelle, ni sociale. On parlera alors d’accompagnement…
& Vingt ans, vint t’en donc, tout le temps qui te reste à vivre et te voilà allongé sur le sol, à moitié mort, tant donc ivre. Vingt ans, vint t’en donc, et déjà en complément dépressif, alors que normalement c’est un temps où l’on est jouissif. Cela peut se produire, tout autant, en partant en retraite : ne plus avoir le goût de vivre, que, seul : celui d’en finir et attendre et attendre et attendre et encore et toujours, durant vingt ans, que la mort vienne faire son ouvrage, en perdant ses amis, repères, souvenirs et, de vivre, la rage.
Ivre sur le sol, presque tous les jours : vingt ans encore à ne faire que ça !
Dépression étudiante : rien à faire de la vie et surtout de la mienne !
La retraite : l’âge d’être senior, choix entre méditation ou médication !
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Vingt ans, vint t’en donc, tout le temps qui te reste à vivre
Et te voilà allongé sur le sol, à moitié mort, tant donc ivre
Vingt ans, vint t’en donc et déjà … complément dépressif,
Alors que normalement, c’est un temps où l’on est jouissif
Cela peut se produire tout autant, en partant en retraite,
Ne plus avoir le goût de vivre, que, seul : celui d’en finir !
Et attendre et attendre et attendre et encore et toujours
Durant vingt ans que la mort vienne faire son ouvrage,
Perdant ses amis, repères, souvenirs et, de vivre, rage.