Un horizon vertical est un oxymoron, horizon est plat et vertical, haut : horizon un cercle, vertical, une ligne. Et une fois rencontré, inutile de combattre, ni même de se rabattre : rien d’autre que d’abdiquer. C’est pourquoi on l’appelle : mort fulgurante, mort brutale.
Ma vie a rencontré soudain un horizon vertical et n’a pas su l’éviter. Cette brisure aujourd’hui / demain, a été fatale pour moi en flot de vécu à couler, quand, au bout de mes mains en veines d’animal entr’aperçu de noyé. Mon sort, des plus incertains hors horizon normal, rendu poids mort, a plongé, en la mort qui ne prévient, qui advient, quand on ne s’attend pas, en faux pas. Plusieurs fois, le cours de la vie vient me titiller jusqu’à ce qu’elle finisse par me terrasser : me lamenter, sur elle, en vain, ne servirait à rien, si elle me parvient aujourd’hui.
+ « Mon cœur s’est brisé », ou encore « Ma tête a explosé » ou encore « Mon estomac s’est retourné », on pourrait citer un bon nombre d’expressions exprimant une variété de sidération. La vie était là, présente et puis elle a disparu on ne sait où, comme happé par une cascade, disparue derrière son rideau d’eau tombante, fondue dans son bouillonnement en continu. Le rideau tombe, je quitte la scène, fin de la représentation sociale, absent pout toujours, en voyage pour l’éternité, autant de métaphores qui exprime la mort sans la nommer, non pas pour la nier mais pour la transformer. Il parait que la soudaineté brutale de l’événement comme un accident ou un suicide ou un meurtre ne laisse pas le temps de se préparer à quitter de notre Monde et que la victime reste errer un certain temps autour de sa demeure ou du lieu du forfait. Voilà qui conforte la légende de la Dame Blanche qui apparaît au bord d’une route et disparaît après être pourtant monté dans la voiture qui l’a prise en stop : une belle histoire, s’il en est, mais dénuée de tout fondement dès lors que le corps a disparu sans laissé de traces ou alors il s’agirait d’une interférence entre le présent et le passé, un autre dimension de l’espace-temps qu’on ne maîtrise encore nullement. La percussion en l’instant ne donnerait pas le temps à son logiciel de se transférer ailleurs et il faudrait renouveler l’essai un certain nombre de fois avant d’y parvenir. On a trouvé un nom pour cela, les limbes, entre deux !
& Un horizon vertical ressemble à un mur ou une falaise : quel que soit le choc avec lui, on se sent très mal à l’aise, et il arrive parfois qu’on ne s’en remet pas, qu’on meurt, l’on vient orner un autre mur, qui devient hors d’heure. Mort subite, soudaine, sans préparation, ni anticipation : l’on est monté en chutant au septième ciel ou vers enfer, l’on aura mis fin à ses tourments, pour aller en autre air.
Un horizon longitudinal se profilait jusque-là devant moi
mais soudain, ma vie a basculé : ma tête a cogné à terre
et j’ai rencontré l’horizon vertical d’un columbarium !
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Un horizon vertical ressemble à un mur ou une falaise :
Quel que soit le choc avec lui, on se sent très mal à l’aise,
Et il arrive parfois qu’on ne s’en remet pas, qu’on meurt,
Et l’on vient orner un autre mur qui devient hors d’heure.
Mort subite, soudaine, sans préparation ni anticipation :
L’on est monté en chutant, au septième ciel ou vers l’enfer,
L’on aura mis fin à ses tourments, pour aller en autre air.