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Pendant un temps, les restes
De mon corps, s’il est enterré,
Pendant un temps : des traces
De mon passage, en ma maison.
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Pendant un temps : des souvenirs
Dans la tête des familiers, des amis.
Pendant un temps : belle inscription,
Sur ma tombe bien que rendu inconnu.
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Et puis après, juste l’oubli dans un néant,
D’où je suis, un jour, parti et juste revenu.
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Quand je serai mort, que restera-t-il de moi :
Chair de mon corps que vite l’on enterrera :
Peau de chagrin n’est pas chagrin de peau
Enveloppe, ici, se délite, puis se détruit.
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Pour moi, en tous cas, tout sera fini,
Et, pour les autres, voire à l’envie,
En mémoire, un temps, restera,
Mon image, s’estompant déjà.
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La mort n’est pas une injustice
Mais est la loi de toutes les vies,
Humaine, animale, et végétale :
Le retour au néant, est normal.
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Demeurent : des photos, écrits,
Autant traces et autant effigies
Qui retardent d’autant, deuil,
En monde parallèle au seuil.
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Et qui peux savoir où l’on va,
L’on invente ce que l’on croit,
Lors je serai mort, et, bien las,
Qu’importe ce monde d’ici-bas.
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Je ne suis que maillon, chaine
À son tour se perpétuant, vaine,
Mais je le dis, le vis sans haine,
Hors histoire amour, certaine.
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Après mort, pour moi, je dors,
À l’ombre de grand pin parasol,
Redeviens mélodie en sous-sol,
Avec ma mémoire dans formol.
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Mort n’est ni entrée / sortie
Retour à autre forme de vie
Qu’on n’imagine, vu d’ici.
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Extension
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Pourquoi faudrait-il d’ailleurs
Qu’il reste quelque chose !
Reste-t-il quelque chose
D’un arbre mort cent ans
Plus tard sauf s’il est fossilisé.
C’est ce qu’ont tenté de sauvegarder
Les Anciens Égyptiens par la momification,
C’est ce que tentent les nouveaux maitres
Du monde par la « cryogénisation » ;
Question de technologie plus que
De résultat probant, fondé
Sur un futur incertain.
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Un journal, des photos, des objets, de l’argent
Tout le reste est comme fondu en amas de débris
Un érudit qui meurt est une bibliothèque incendiée
Tout le savoir, connaissance, compétences, relations,
Comme s’ils n’avaient jamais ou bien si peu existés.
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Une question posée : vaut-il mieux être
Un chien vivant, qu’un homme … mort !
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Je ne saurais y répondre, quand je ne sais
Que ce chien mourra aussi mais en différé
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C’est bien ce que dira la sagesse populaire,
Proclamant «on ne peut être et avoir été».
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Ce qui est vrai dans la vie l’est encore plus
Dans la mort ou mon être n’existera plus !
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Pour finir, mort, ce qu’il restera de moi,
Il appartiendra aux autres de le définir,
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Appartient aux autres de l’entretenir,
Appartient autres de le … réécrire !
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Épilogue
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Cercueil, tombe, cérémonie, corps inhumé.
Lexique de la mort n’est pas pris en défaut.
Des mots pour accompagner la mort : trop.
Il faut dire : plus vieux rite de l’humanité !
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La mort en soi est une chose, représentation,
Les morts en sont une autre… tous incarnées,
Ma mort en sera une autre, tant désespérée.
Cela dit, s’il n’y avait pas de mort, pas de vie.
***
Que resterait-il, après ma mort, sur la Terre,
Rien, au bout d’un siècle, enterré, puis oublié,
Les souvenirs, gardés en tête des descendants,
Se transmettent parfois voire par généalogies.
****
D’accord, tout le monde se souvient de César
Et plus encore de Molière et de Shakespeare,
Si ce n’est de Mozart et de Léonard de Vinci,
Plus près de nous, Hugo, voire de Napoléon !
*****
Mais moi, mais vous, êtes-vous, en serez vous
J’en doute et c’est une quasi-certitude, et déjà
Que de mon vivant, personne ne me connaitra,
Alors je suppute ce qu’il sera quand disparaitra
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1200 – Calligramme
Pendant un temps, les restes
De mon corps, s’il est enterré,
Pendant un temps : des traces
De mon passage, en ma maison.
Pendant un temps : des souvenirs
Dans la tête des familiers, des amis.
Pendant un temps : belle inscription,
Sur ma tombe bien que rendu inconnu.
Et puis après, juste l’oubli dans un néant,
D’où je suis, un jour, parti et juste revenu.
.
Quand je serai mort, que restera-t-il de moi :
Chair de mon corps que vite l’on enterrera :
Peau de chagrin n’est pas chagrin de peau
Enveloppe, ici, se délite, puis se détruit.
Pour moi, en tous M cas, tout sera fini,
Et, pour les autres, O voire à l’envie,
En mémoire, un temps R restera,
Mon image, s’estompant T déjà.
*
La mort n’est pas une injus Q tice
Mais est la loi de toutes U les vies,
Humaine, animale, et E végétale :
Le retour au néant, * est normal.
Demeurent : des R photos, écrits,
Autant traces et E autant effigies
Qui retardent S d’autant, deuil,
En monde T parallèle au seuil.
Et qui E peux savoir où l’on va,
L’on R invente ce que l’on croit,
Lors A je serai mort, et, bien las,
Qu’im – porte ce monde d’ici-bas.
T …………….…………
Je ne suis – que maillon chaine
À son tour I se perpétue vaine
Mais je le dis L le vis sans haine
Hors histoire * amour certaine.
Après mort pour D moi je dors,
À l’ombre grand pin E parasol,
Redeviens mélodie, * sous-sol,
Avec ma mémoire en M formol.
Mort n’est ni entrée O sortie
Retour à autre forme I de vie
Qu’on n’imagine, vu ? d’ici.
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Forme
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Réduction
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Évocation
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Une forme de cercueil
Un peu macabre
Produit par l’imaginaire
D’esprit de tombe.
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(S : forme stylisée = : rimes égales
Y : le fond s’approche ici de forme)
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Cercueil et tombe vont ensemble
tout comme trou et espace/temps,
mon histoire s’arrête définitivement
si tant est que forme évoque le fond.
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Un cercueil, une tête de mort
Mais que voulez-vous
Qu’il reste d’os de moi, une fois
Enterré en une tombe !
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Symbolique
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Les rêves où seront représentés des
Cercueils laissent un sentiment de malaise.
Mais ne sont pas des rêves prémonitoires
De la mort imminente d’un proche.
Et lors quand ils sont vides,
Semblables à des barques,
Ils symbolisent une notion
De passage et de voyage,
Il y a une confrontation
Avec l’idée de la mort.
Mais c’est un concept,
Celui de mort physique
Quand l’esprit subsiste.
tristan-moir.fr/cercueil
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Fond
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Évocation
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Un cercueil, une tête de mort
Mais que voulez-vous
Qu’il reste d’os de moi, une fois
Enterré en une tombe !
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Symbolique
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Ce toit tranquille,
Où marchent des colombes
Entre les pins palpite,
Entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feu
La mer, la mer,
Toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée :
Qu’un long regard
Sur le calme des dieux ! :
Paul Valery
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Corrélations
Fond/forme
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Une fois mort, il restera
De moi, le souvenir d’une
Personne qui n’est plus moi
Si on peut garder une identité
À un mort sur registre cimetière
Sa personnalité, son histoire,
N’évolueront plus ou guère
Que dans l’esprit de celui,
Qui pense à son souvenir
Lors ce denier disparait
Nulle part je n’apparais
Plus mort que… jamais !
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Un texte, poème en souvenir
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Scénario
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Le souvenir de quelqu’un parvenu au bout du rouleau,
des clichés, photos, à travers le temps, les évènements,
un journal de bord, des écrits censés raconter une vie !
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