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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Imaginez-vous
À Lisbonne, Portugal,
Jour, lieu vous est bien égal
Vous venez de vous asseoir
À une table d’un restaurant.
La serveuse est très affable.
Et c’est là, sur une terrasse
Que l’on vous sert à diner.
Votre menu : sardines,
Servies par une fille,
À l’air très fragile,
Cristina des îles.
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Sous un auvent, passons instant,
Attentes et détentes,
Jusqu’à ce qu’arrivent commandes,
Sourires, engagements.
Cristina, se présentera, à vous, émigrée,
Du Brésil ayant voyagé.
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Le vin aidant… son chant de voix troyenne,
Air en vous résonnant,
Et vous, Breizh-Ilien, face à cette brésilienne,
Vous lui faites roman.
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Cristina, plaisantant, s’en va danser la samba,
Aguardiente à flots,
Vous rythmez une salsa en prestance, à tout va,
Plus besoin de mots.
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Tandis que soirée s’étire, se prolonge, s’éternise,
Elle danse une rumba
Et, pour vous, soudain, en approchant son pas,
En vos bras s’électrise.
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Lors il est tard, lors il faut vite aller se coucher
Chacun va de son côté :
Demain Cristina s’en va servir autre Espagne,
Et pas mât de cocagne.
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Elle aura disparu tout comme elle est venue,
Elle a servi d’impromptue,
Vous vous êtes rencontrés, vous êtes parlés
Et vous n’êtes point déçus.
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Un jour ou l’autre, la retrouverez à Rio,
Robe de samba, et tempo.
Breizh-ilien, brési-lionne
Ils ne feraient plus qu’un,
En un rêve bien trop beau
Dans une tendre romance,
N’en prenant importance,
Que celle vous lui donnez.
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Extensions
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Page qui peut s’écrire à deux sous ciel sans nuages.
À moins que vous ne soyez trop sages pour y penser
Jusqu’au mariage et vous vous quittiez, à nouveau,
Parce que cette étape était, justement, celle de trop.
Chacun rêve de rencontres est comme un des buts
De ses voyages, de goûter à de nouveaux paysages
Qui ne seront, souvent, qu’aventures de passage.
Même si la réalité le dément, le rêve persiste
Encore longtemps tant l’attrait de l’inconnu
Est plus fort que celui du quotidien perçu
Trop visité à tel point qu’on ne le voit plus.
Christina est encore jeune, moi je suis vieux
Nous ne naviguons plus sous les mêmes cieux,
Alors autant nous dire définitivement « adieu »
Avant que le destin ne me rende plus calamiteux !
Bien que la seule jeunesse qui ne perde sa vertu
Soit celle du cœur, non des artères, or cela,
Qui le sait, qui le sent, qui le sous-tend !
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Aller au restaurant lors on navigue
Est comme une fête, en soi :
Il y a un décor, des gens, de l’espace
Voire un grand choix de plats.
Exotisme à l’envers en quelque sorte
Avec ici sourire de la serveuse.
De simples contacts, avec des voisins,
Vous mettent le cœur en joie.
En outre, il y a le porto, pour apéritif,
Et sardines, salades, à volonté.
Et finalement, un tel restaurant vous
Aiguise, et satisfait, appétits
Qui vous laissent ou non, souvenir
Rencontre brève, éphémère.
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Autour des ports, ce ne sont pas les restaurants
Qui manquent, nous avons l’embarras du choix,
Nous passons d’une terrasse à l’autre, en indécis
Des poissons de notre pêche, en avons bien assez
Nous sommes en quête d’une viande bien tendre,
Et lors telle envie de marins, ne saurait attendre !
Nous jetons notre dévolu sur le dernier, excentré
Il fait beau, chaud, sa terrasse accueille, convient
Une serveuse affable nous conseille les sardines,
Dès lors avons l’air affamé, elles sont à volonté,
Comment résister à sa proposition alléchante,
Et pour la viande ce sera pour une autre fois.
À vrai dire en matière de poissons, sardines,
C’est la serveuse que l’on mangera des yeux
Sans appuyer le trait : rien que par attraits,
Qui s’avèrera, à la fin, des plus réciproques
Notre air marin, loup de mer, la provoque.
L’apéro, vin, la bonne chère, décomplexant,
Contact bien qu’éphémère, suscite émotion :
On se crée tout une histoire à faire un roman,
Bien qu’en ce cas nous ne pouvons être amant
Il y a loin de la coupe aux lèvres, hors passion !
Quelque chose d’émouvant flottait en atmosphère.
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Fragments
De Lisbonne, l’on écrirait un recueil entier,
Y a tant de lieux, choses, gens, à découvrir.
Content d’y arriver, faut s’arracher, partir :
Pour nous, simple étape afin de se reposer.
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Nous y aurons passé une soirée enchantée
À la terrasse d’un restaurant de poissons,
Ce n’est pas le plat qui nous donne frisson
Mais la serveuse avec ses airs … débridés.
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Une parenthèse dans un monde anonyme,
Interactions entre des gens qui s’estiment.
Longtemps après, son souvenir vient, revit,
Bien que jamais revécue après, juste inscrit
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Rencontres au coin d’un bar ou restaurant,
Sont, par nature, éphémères, opportunes :
Rencontre d’un soir, un espoir ne donnant,
Chacun croise même chemin, suit fortune.
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De nos jours, courus, emplois saisonniers,
Par la gent étudiant ou les globe-trotters.
Il fut un temps, serveuse était considérée
Comme inégalité, « bonne à tout faire ».
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Manger demeure une nécessité et désir
En bonne compagnie … un vrai plaisir,
Moment de détente et de convivialité,
Si vous en êtes capable de fraterniser.
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Bonne chère, de bon vin, accompagné
Délie les langues, au propre et figuré,
Ainsi se construit, demeure, souvenir
Inscrit en mémoire, à n’en plus finir !
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Notre chance est de pouvoir échanger
Avec une ou des inconnus, en voyages,
N’a d’égale que de félicité d’un partage
Qui nous enrichira de pleine humanité.
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La soirée, il est vrai, est de belle gaieté :
Rien pour autant, pour rêver s’emballer,
Rien que vivre à fond le moment présent :
La vie passe, on ne s’en souvient comment.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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Imaginez-vous
À Lisbonne, Portugal,
Jour, lieu vous est bien égal
Venez Ô de vous Ô asseoir
À une table // de restaurant.
La serveuse // est très affable
Puis c’est // là sur la terrasse
Qu’on vous ==== sert diner,
Dans votre menu, sardines,
Servies par une fille,
À l’air très fragile,
Cristina des îles.
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Sous un auvent, passons instant,
Attentes et détentes,
Jusqu’à ce qu’arrivent commandes,
Sourires, engagements.
Cristina, se présentera, à vous, émigrée,
Du Brésil ayant voyagé,
Le vin aidant… son chant de voix troyenne,
Air en vous résonnant,
Et vous, Breizh-Ilien, face à cette brésilienne,
Vous lui faites roman.
Cristina, plaisantant, s’en va danser la samba :
Aguardiente à flots,
Vous rythmez une salsa en prestance à tout va,
Plus besoin de mots.
Et la soirée s’étire … se prolonge … s’éternise,
Elle danse une rumba
Pour vous, soudain, lors approche son pas,
En vos bras s’électrise.
Il se fait tard, il faut vite aller se coucher,
Chacun va de son côté :
Demain, Cristina s’en ira servir l’Espagne
Et pas mât de cocagne.
Elle a disparu, tout comme elle est venue,
Elle a servi d’impromptue,
Vous vous êtes rencontrés, vous êtes parlés
Et vous n’êtes point déçus.
Un jour ou l’autre, vous la retrouverez à Rio,
Robe de samba, et tempo.
C S
Breizh R ilien, brésil E ionne
Ils ne I feraient plus R qu’un
En un S rêve bien trop V beau.
Dans T une tendre rom E ance,
N’en I prenant impor U tance,
Que N celle vous lui S donnez,
Lui fre A donnant à l’ E oreille.
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Forme
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Évocation
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Une silhouette d’une serveuse.
Un peigne pour cheveux femmes
Une colonne en pierres sculptées.
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Cristina constitue prénom d’emprunt,
Travaillant en serveuse restaurant
et elle voyagerait partout en Europe
pour se former, agrandir sa culture.
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Symbolique
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Serveuse
Représentée ici
Avec un tablier
Et plateau,
Et bien sûr, un sourire,
Large, franc et très beau !
Elles paraissent inter
Changeables, mais c’est faux
Chacune a son style,
Personnalité, son charme.
Il ne me viendrait
Pas à l’esprit de l’abaisser.
L’échange avec elle
Me sert de voyage.
Les rencontres, dites fortuites,
Lors des voyages
Sont autant d’occasions et voire
D’opportunités,
Pour fraterniser, et pour amitié,
Ou plus si affinités
Mais la plupart sont éphémères
Et le demeurent.
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Fond
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Évocation
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Diner hors de chez soi, lors de voyage
Serait à la fois une nécessité et un plaisir
Il y a souvent part de surprise découverte
La cuisine, gastronomique, restera un art.
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Symbolique
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Le restaurant
N’est pas une auberge :
Hormis le statut de voyageur
Sur le plan urbain, le concept de diner
Devant des inconnus, seul, voire en famille,
Hors de son logis, en dehors moments de fêtes,
Restait impensable avant les Temps modernes :
Ce point est fondamental, plan anthropologique
Pas seulement en Occident : partout ailleurs.
Ici nous sommes dans le cas de voyageurs
Qui ne pourront faire aucune cuisine.
Il devient donc indispensable
D’avoir restaurant.
Modifié, Wikipédia.
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Fond/forme
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N’importe où, n’importe quand, n’importe comment
Peut être une occasion de rencontrer, ici, en voyage,
En ce restaurant, la serveuse, ou le serveur, bien sûr,
Mais aussi, le voisin ou la voisine de la table d’à côté,
Si ce n’est, en fin du repas, le cuisinier venant saluer,
Demander si on apprécie son bien manger ou pas.
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Tous les serveurs et serveuses ne fraternisent pas
Avec clients : peu s’en faut, manque de temps
Clients, parfois, ne les remarqueront pas
Mais si on a le temps, l’esprit ouvert
Sans compter l’estomac content
Un petit miracle se produit,
Comme ce fut le cas, ici.
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