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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Ne possédant
Rien, je ne serais rien.
Un raccourci de la pensée
Que d’attribuer être pour avoir.
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On peut avoir l’air d’avoir sans être
Comme d’avoir l’air d’être sans avoir,
Avoir une femme et avoir des enfants,
C’est différent d’être femme ou enfant,
Pour autant ce ne sont des possessions.
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Ils ne seront plus objets d’aliénations :
Celui qui perd son bien puis sa maison,
Se désocialise et lors devient vagabond.
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Il est mort de n’être pas… faute d’avoir
En attendant notre tour … notre mort,
Plus d’être ni plus d’avoir et à l’infini.
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Que coin terre n’appartient à personne,
Si je le prends moi-même en mon bien,
Bien que n’étant moi-même, personne,
Quelqu’un, soudainement, je deviens.
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Tant, pour être perçu dans le coup,
Je n’aurai pas besoin de beaucoup,
Besoin juste un peu, et juste assez,
Pour bien apprendre à re-né-gocier.
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Être n’est pas avoir ; avoir, pas être.
Les gens se disent lorsqu’ils se voient
Il a l’air d’être ceci, lors doit avoir cela,
À force d’associer «être avec paraître».
J’ai une femme, c’est la mienne, dit-on,
La possède, personne d’autre n’en jouit.
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Elle dit « je suis à toi » et m’en réjouis.
D‘être le mari, n’est pas être le patron :
J’ai quatre enfants m’appelant «papa»
N’est-ce pas preuve qu’ils sont à moi.
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Impression qu’ils m’ont eu, pour de bon
Eux vivants, je demeurerai leur propriété,
Finalement que possède-t-on : tout et rien,
Quelques biens matériels, jamais, humains.
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Si je ne suis que ce que j’ai, que je n’ai que ce que suis :
Comment résoudre l’équation entre moi, ma possession,
Mes qualités, d’un côté, face à mes quantités, de l’autre,
Comment les additionner, bien qu’intimement liées :
Un jour, d’être ne sera plus et mes avoirs, non plus :
Mort, tout aura disparu, aurai-je réellement vécu !
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Je suis né de deux personnes ou deux inconnus,
Mon nom sur ma tombe qui un jour l’a connu !
Si je supprime «avoir» «être» du dictionnaire,
Je ne suis, je ne possède plus rien, ou presque.
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Être davantage pour mieux écraser les autres,
Avoir d’avantage pour mieux être que l’autre,
Seront équivalents en un monde de relations,
S’ils cherchent à exprimer leurs dominations.
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Extensions
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Avoir, à défaut d’être ou être, à défaut d’avoir
En voilà bien une dialectique…. manichéenne
Ceux qui font du mal, vous veulent du bien ;
Ceux qui vous veulent du bien, font du mal.
On ne s’en sort plus, à ce titre, à ce jeu-là !
Être riche, est-ce avoir un statut social,
Quand pauvre aussi, mais de le subir.
Je serais riche de mes potentialités,
Je reste pauvre de mon intériorité.
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Chacun sait que bien qu’étant des milliards
Que sommes tous semblables, tous différents
Y a tant de facteurs, combinatoires, donnant,
Que même les jumeaux divergent, sur le tard.
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En premier lieu, facteur génétique, héréditaire
Qui se transmettent par ADN, de père et mère,
Qu’on aura des forces mais des faiblesses aussi,
Qui font que l’on serait sensible à des maladies.
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En second lieu, facteur social de notre éducation
Qui agira au-delà de notre propre milieu familial
Nous imprimant des connaissances pour culture,
Et pour un métier qui nous permettra de survivre
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En dernier lieu, le choix d’une forte personnalité,
Choisissant parmi les modèles celui qui convient.
Le mieux à notre manière d’être, rêve, projection
Qui fait qu’on se dira : j’ai réussi ou non, ma vie !
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Certains partent de rien pour arriver à la fortune
Si ce n’est la célébrité ou l’originalité d’un artiste
D’autres naitront avec beaucoup et perdrons tout
L’essentiel n’est-il pas d’accomplir rêves d’enfant.
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Fragments
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Trois générations sous le même toit
Est comme maison de trois étages
Où on met beaucoup en partage,
Personne n’est esclave ni roi.
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Nous avons tous des racines
Familiales, communautaires,
Ne sommes pas nés dans l’air
Mais retournons dans la terre.
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On ne choisit ni l’endroit, moment
Ni le statut, ni le sexe, ni les parents
On peut changer d’endroit, de statut
Mais moment, parents, on n’y est plus.
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Certains renient leur filiation ou nation,
D’autres se revendiquent d’une généalogie :
D’un côté, l’oiseau sur la branche qui s’envole
De l’autre, oiseau fidèle à ancestrale tradition !
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Entre aventure opportuniste et vraie légitimité,
Les pouvoirs s’installent, les rôles se diversifient,
Quand on se marie, on épouse aussi belle famille,
Au risque parfois de sacrifier sa propre identité.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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Ne possédant
Rien, je ne serais rien.
Un raccourci de la pensée
Que d’attribuer être pour avoir :
On peut avoir l’air d’avoir sans être
Si on peut avoir l’air d’être sans avoir
Avoir une femme et avoir des enfants,
C’est différent d’être, femme, enfant :
Pour autant, ce ne sont possessions !
Ils ne seront pas objets d’aliénations :
Celui qui perd son bien, et sa maison,
Se désocialise en devenant vagabond.
Il est mort de n’être pas, faute d’avoir
En attendant notre tour…notre mort
Plus d’être ni plus d’avoir à l’infini.
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Lorsqu’un coin de terre n’appartient à personne,
Si je le prends moi-même I en mon propre bien,
Bien que n’étant moi D même personne,
Quelqu’un, soudaine E ment, deviens,
Tant, pour être perçu N dans le coup,
Je n’aurai pas besoin T de beaucoup,
Besoin juste un peu I et juste assez,
Pour bien apprendre T à re-né-gocier.
Être n’est pas avoir É avoir, pas être.
Les gens se disent S lors ils se voient
Il a l’air d’être ceci * il doit avoir cela,
À force d’associer D «être «paraître».
J’ai femme, et c’est I la mienne, dit-on.
La possède personne F d’autre n’en jouit
Elle dit « je suis à toi » F et m’en réjouis.
Or d‘être le mari n’est É pas le patron.
J’ai enfants m’appelant R «mon papa»
N’est-ce pas une preuve E ils sont à moi :
Impression qu’ils m’ont N eu pour de bon
Eux vivants, je demeure C rai la propriété.
Finalement que possède E t-on, tout et rien
Quelques biens matériels, S jamais humains.
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Si je ne suis que ce que j’ai, que je n’ai que A ce que suis :
Comment résoudre l’équation entre moi, ma V possession.
Mes qualités, d’un côté, face à mes quantités, O de l’autre,
Comment les additionner, bien qu’intimement I liées.
Un jour, d’être ne sera plus et mes avoirs, non R plus :
Mort, tout aura disparu, aurai-je réellement * vécu !
Je suis né de deux personnes ou deux E inconnus,
Mon nom sur ma tombe qui un jour T l’a connu !
Si je supprime «avoir» «être» du * dictionnaire,
Je ne suis et je ne possède plus Ê rien ou presque
Être davantage pour mieux T écraser les autres,
Avoir d’avantage pour R mieux être que l’autre
Sont équivalents en E ce mode de relations,
S’ils cherchent à exprimer leurs dominations sur toute société.
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Forme
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Évocation
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Les trois étages de tous les phares
Un socle, et une tour, et une lanterne
Serait comme nos racines familiales :
Génétique, éducation … personnalité ?
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Tout phare comportera toujours trois étages :
Un socle, et une tour, et une lanterne
Et son ancrage sera des plus larges et solidifiés
Sa lanterne des plus légères, lumineuses.
Forme de phare ne reflète pas «avoir et être»
Pas plus que statue, si vivante qu’elle paraisse,
Et cela éloigne et met en rupture fond et forme.
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Symbolique
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Dans un bâtiment,
L’étage est élévation
D’un rez-de-chaussée
Et il ne peut le désigner.
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Avec ses symboles de puissante autorité
Organisant la société, l’on montrera alors
Et distinguera en une construction antique,
Des niveaux, chaque étage étant particulier
En conception et réalisation de la construction.
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Ces éléments respectent, au départ, une conception
Philosophique de l’art de bâtir (voir l’architecture).
wikipedia.org/wiki/etage_(architecture)
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Fond
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Évocation
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Nos racines familiales, notre éducation,
Notre personnalisation :
Correspondraient fort bien aux trois étages
De tous phares et sociétés.
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Symbolique
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Savez-vous à quel point
Vos racines familiales
Jouent un rôle important,
Dans votre vie quotidienne ?
Et de même que l’arbre puise,
Des éléments nutritifs, et riches
Dans la terre, grâce à ses racines.
De même nous en tirons une partie
De notre identité des racines familiales
Formées par les membres, très influents,
De notre clan, ou de notre communauté !
Modifié, source : Les constellations familiales
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Fond/forme
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On peut dire avoir un phare ou être une lumière
L’on pourrait dire le contraire plus difficilement !
Quelle que soit la syntaxe, nos racines familiales
Rimeraient autant avec « être » qu’avec « avoir » :
Ça ne suffira pas pour accorder le fond et la forme,
Différence est importante sauf à se voiler la face,
Être, avoir, se tournent le dos plus que l’inverse.
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On ne choisirait pas, toujours, soi-même, d’’être
Plutôt sur le versant «être» que versant « avoir »
Bien que certains pensent qu’avoir c’est autant être
Racines familiales influeront sans nous déterminer
Totalement sur parcours, personnel, professionnel
Si l’on peut nous déposséder de tous nos avoirs,
Cela est impossible pour nos manières d’être
Tant la limite franche entre ces étages
Se situe dans une pensé autonome.
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Par nature, être et avoir se distingue
Ou se renforce et voire se contrarie,
Ce serait deux lignes parallèles,
Se croisant de temps en temps.
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