41 – Vents de La Graciosa

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Textuels  

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Textuel poème

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  • Nous sommes au ponton, en bas de la marina de l’ile de La Graciosa, un port bien abrité des Canaries : chance et plaisir, d’atterrir ici. Le vent n’est rien que de l’air, personne ne dira le contraire, qui se déplace, sur terre et mer, pour vous aider ou vous embêter : froid, il vous rafraichit, vous glace ; chaud, il vous sèche ou vous délasse ; trop faible, il vous laisse sur place ; trop fort, il vous pourchasse. En l’ile, dite de La Graciosa, il change souvent en tous cas, d’airs si ce n’est d’atmosphères procurant de sublimes lumières ! En la Marina : le voilier ne bouge pas, amarré, souqué. Drôle d’impression, posant le pied sur le ponton, que le manque de roulis : équilibre à trouver lors ce dernier bouge, notre corps sans cesse aussi. Nous n’avons pas eu le mal de mer : l’aurons-nous de ponton, d’autant que le vent souffle à trente nœuds. Bien que protégés par digues en roches, ou en béton, les pontons creusent follement nos estomacs creux. Calfeutrés, dans notre carré, nous écoutons les vents siffler au-dessus de nos têtes, dans les mâts, en vain ! Nous sifflons une bière fraiche qui nous fait un grand bien. Ici, nous ne pouvons rien faire que de tuer le temps. Nous observons les va-et-vient des bateaux, des courriers, qui alimentent l’ile en touristes et autant en vacanciers. Nos voisins sont anglais, allemands, voire français. Ils ont navigué, comme nous, sous les vents des alizés. Demain, de bon matin, nous partirons pour Arrecife : deux heures de vent dans le pif, juste pour commencer. Avant, nous aurons visité le bourg Graciosa, bien profité de ce lieu aux maisons rases et sans toits. Dans les rues, tous-terrains, tracteurs, camions, circulent par-ci, par-là : les  piétons doivent faire attention. Ses mille maisons noires et blanches tranchent sur le bleu-vert de la mer qui, vers elles, s’épanche. C’est sûr que nous y reviendrons, foi de breton, si notre temps, si notre programme le permet. Cette ile sera la plus belle: on s’y est attaché et la chantons sur tous les tons.

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Textuels extensions

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  • Nos deux équipiers, parvenus par avion à Arrecife, nous attendent. Ce serait délicat de les laisser tomber, indécent, heureux d’avoir touché terre à Graciosa, en tous sens, cette perle nous en annonce d’autres aussi brillantes comme Lanzarote, centre interprétation des volcans. Quel que soit l’endroit, trait de côte, discontinuité, végétation, le point de vue sera radicalement différent, de mer que de terre, sans parler de celui qu’on aura, dès que l’on prend de la hauteur. Et, par temps clair, brumeux, pluvieux, tempétueux, aquarelleux, et la nuit, c’est pareil, je veux dire, différent, surprenant : les lumières scintillent, phares projettent faisceaux lumineux. Quand les eaux sont calmes, que la mer est plate, tout se reflète, sans parler du halo qui fait comme un toit autour dans le ciel, composant un paysage impressionniste, auquel nul ne résiste !  Nous sommes arrivés dans les vents des alizés, et après la nuit de mouillage, tout près de plage, nous sommes rentrés nous abriter en marina. La tempête s’est mise à souffler sur drisses, quand je dis souffler, ce serait bien plutôt siffler tant elles font du vacarme malgré leurs charmes ! En nous promenant près des abords du village, nous  avons constaté un bon nombre d’arbustes, penchés : le vent est ici, très fort et constant pour arriver à faire ployer toute végétation. En quittant La Graciosa, nous avons remarqué qu’il y a peu d’arbres, que des arbustes : le manque d’eau aura rendu l’île  aride, l’aura  fait se protéger par ses maisons blanches !  

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Textuels fragments

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  • Le vent, levant, l’évent, les vents, sont très proches phonétiquement, lui aussi comme murmures en l’eau, il s’infiltre à tous endroits même  en tuyaux.  Quand il souffle très souvent et fort, il parvient à ployer des arbres et arbrisseaux qui demeurent penchés sur le côté exposé, cherchant à le fuir sans toutefois le pouvoir. Il n’y a rien de plus instable et de plus agité, qu’un vent, tantôt présent, tantôt évanescent. On le maudit lors il est, froid, con le chérit, chaud. Il demeure libre comme l’air, ne sera jamais domestiqué. L’homme a mis du temps à le prévoir, l’utiliser, plutôt que le combattre comme l’eau ou le feu, il s’en est fait un allié, jusqu’à le remonter : mieux vaut être à contrevent qu’à contrecourant. Ici, à l’ile de la Graciosa, il n’y a rien pour l’arrêter : sur toutes les hauteurs, il règne en maitre. Le village, bord de mer, est blotti en une anse qui le protège, en partie, des tempêtes !

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Illustrations 

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Visuels 

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41 1

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Le port, la marina et le village

de Graciosa, vu de l’intérieur, 

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41 2

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nous apparaissent différents

 lorsqu’ils sont vus de la mer,

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41 3

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mais c’est le même bleu mer

et blanc nuage, qui étonnent,

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boussole rose des vents  indique

direction de notre cap sur vent.

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Scénario

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Fiction

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Textuels symboliques 

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Branches

  • Symbolique de forme : Le symbolisme de tous les arbres concerne les arbres en leur capacité à désigner, à signifier, voire à  exercer une influence comme symbole. L’arbre, en général, est symbole de l’homme, du cosmos, de la vie, et chaque arbre en particulier est un symbole, le chêne symbolise la majesté ; l’aulne, l’humilité. Ses  branches maîtresses fendent  l’espace  aérien ; c’est en les hauteurs que se balancent ses fines ramures et ses fleurs.  wikipedia.org/wiki/Symbolisme_des_arbres

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Vent

  •  Symbolique de fond : Le vent est, en raison de son agitation, un symbole de vanité, d’instabilité, d’inconstance. C’est une force élémentaire qui appartient aux Titans : c’est  dire à la fois sa violence et aveuglement. Le vent est synonyme de souffle, celui de l’esprit, en particulier, en lien avec la représentation et  l’orientation de  l’espace, la Rose des Vents  possède de huit ou douze pointes.

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Corrélations > Vent, air, force, mystère, tourbillonne, girouette 

  • Liens fond/forme  : Le vent ne manque pas… d’air, c’est le moins qu’on puisse dire, ce n’est pas sa force, ni son  mystère, que de chercher  à me contredire mais parfois il hésite, tourbillonne, s’affole, tournant comme une girouette ! Tandis qu’un avion n’en aurait cure,  un voilier en tient compte, pour sûr, lors ce dernier vous pousse, fouette. Le vent fort finit par courber toute végétation sous son échine même si cette dernière s’échine à vouloir rester droit, sauf le roseau…bien sûr, qui plie et ne rompt pas l’herbe, au ras du sol, les blés qui dansent en chœurs et en vagues, qui nous évoqueront mouvement de la mer. « Va où le vent te mène, mènera »: d’accord. Encore faut-il savoir, accepter la direction où il va mais ce dernier devient versatile et alors on ne sait plus à quel vent se vouer. 

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