48 – Fuerteventura – Gran-Canaria

Textuels et illustrations   >>

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Originaux : poème,  extensions, fragments 

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Poème

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Notre courte traversée

Sur notre voilier Ar-Kilé

Se devait être programmée

Comme promenade, de santé.

Il y a soixante milles nautiques,

De Fuerteventura à Gran-Canaria.

La traversée est annoncée idyllique,

Nous débutons, grande voile, au mat,

Elle nous a gâtés, et de tous les temps,

Qu’on peut, en pleine mer, rencontrer.

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Elle nous fait nombre de mouvements,

Souquer, toiler, virer, abattre  ou lofer,

Un vrai stage d’équipiers,  en accéléré,

Et le vent, changeant souvent d’allure,

Il fallait changer, les voiles, d’amures,

Contents d’être arrivés fin de journée.

Avec  des ennuis de pilote,  régulateur,

Il fallait tenir la barre,  en connaisseur,

Il y a  de Fuerteventura à Gran-Canaria,

À vol d’oiseau, un pas, un voilier, six pas.

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Le vent souffle ………… vers les huit nœuds

Et ce dès notre sortie ….……. devant le port,

Alors départ au moteur………. sera notre sort

D’après notre météo : plutôt ……….. fâcheux !

Dès au-delà de la pointe .….. quatorze nœuds,

On hisse, de suite, les voiles, qui .… d’aisance,

Nous font avancer, encore, en petite cadence,

En une mer calme, comme miroir… douteux.

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Mais, passé la pointe que déjà vingt nœuds :

On prend un riz ensuite on réduit le génois,

La mer grossit, elle est plus creuse parfois,

Le temps deviendrait-il… plus hasardeux.

Au large, l’on atteint … vingt-six nœuds,

Mais, pas de panique … on tient le cap,

Que ça tangue … ça roule … ça dérape,

Nous sommes encore…  tout heureux.

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À mi-parcours, un grain, tempétueux,

Second ris fait mouchoir pour génois,

Nous voici en une vraie purée de pois,

Tiens donc bien la barre, malheureux.

Le vent fort, s’essouffle en demi-tons,

À ce point, il nous faut renvoyer toile,

Pour assurer notre programme voile,

D’arriver  pile à l’heure,  au  ponton.

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Le vent revient juste avant arrivée,

Moteur au port au ponton estimé,

Avec près deux heures  d’avance,

Bénissons, des vents, la chance.

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Extensions

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Traversée est une aventure, et, une gageure.

On sait quand on part, on ne sait pas quand

On arrive, ni même, si l’on arrivera,

Conditions, paramètres, changeants,

On pourra subir des changements de météo,

Une avarie mécanique,  coque prenant l’eau.

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Tant ici, nous aurons  eu « la totale »,

Toutes les allures, les types de temps,

Sortes de hauteurs de vagues, et de courants.

Et la seule chose rassurante  est d’apercevoir

Des iles, en vue, devant et derrière.

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La  première, allant, en diminuant

Et l’autre, allant, en principe, en augmentant,

À moins qu’on face du sur-place faute de vent

Ou que l’on naviguerait à reculons

En sens inverse, sans s’apercevoir.

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Un sillage n’est pas un chemin, mais une trace, après son rapide passage,

Trace, plus ou moins forte, plus ou moins visible, et toujours éphémère !

Le vent, lui, ne laisse aucune trace même s’il soulève de grandes vagues.

Il est diffus, il est partout, change de sens et parfois même, tourbillonne,

Il diminue, disparait, meurt et soudain sous un grain ; en regain, adonne.

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Une traversée d’une ile à l’autre,

Est comme chapitre, que l’on clôt,

Pour en écrire aussitôt un nouveau,

Mer est un no man’s land entre deux

Qui interfère projections imaginaires,

Sur ce qu’on a vu, sur ce qu’on va voir.

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La mer garde ce pouvoir quasi magique

De nous faire prendre la bonne distance

Entre une résidence et une itinérance

On the road again, disent motards,

Sur la machine, plus rien n’existe

Profil de route, bruit moteur !

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Et quel que sera le bateau :

Voilier, vedette ou cargo,

Il laissera comme sillage,

Derrière lui, certain temps

Comme postcombustion avion

Même chose entre l’eau et l’air !

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Fragments

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Le sillage évoque des mouvements,

Laissant des traits non permanents !

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Des traces demeureraient durablement

Comme écriture sur un papier ou écran.

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Avec voilier, comme en bateau à moteur,

Le sillage dépend d’état de la mer, vitesse.

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Sans compter de la taille comme un cargo,

Remuant centaine mètres cube au bas mot. 

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Voiliers qui déjaugent presque entièrement,

 Ne laisseraient, derrière, de trace, visiblement.

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Le nôtre avance si lentement que même à fond,

Sa trace disparait sans créer de remous féconds

D’ailleurs la mer, de plus en plus agitée, au vent,

Enchaine des vagues hachées : sillage troublant.

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Si vrai qu’un gros bateau moteur à pleine vitesse

Produit un sillage évasé, comme l’avion de ligne,

Son effet n’est visible que sur court temps donné

Le nôtre ne produit que simple effet boomerang.

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 «Être dans le sillage» de quelque chose, quelqu’un

Le premier est comparaison, second, métaphore,

Pour ma part je reste médusé, en le contemplant,

Comme une source d’inspiration d’un imaginaire.

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Graphiques : calligramme, forme et fond 

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Calligramme

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                                                                        Notre courte traversée 

                                                                Sur notre voilier Ar-Kilé

                                                          Se devait être programmée

                                                      Comme promenade, de santé.

                                                Il y a soixante milles nautiques,

                                            De Fuerteventura à Gran-Canaria.

                                      La traversée est annoncée idyllique,

                                    Nous débutons, grande voile, au mat.

                                Elle nous a gâtés, et de tous les temps,

                          Qu’on peut, en pleine mer,  rencontrer.  

                        Elle nous fait nombre de mouvements,   D

                      Souquer, toiler, virer, abattre ou lofer      E

                    Un vrai stage d’équipiers, en accéléré,       *

                   Et le vent changeant, souvent, d’allure,       F

                  Il fallait changer, les voiles, d’amures,          U

                 Contents d’être arrivés fin de journée.           E

                Avec des ennuis de pilote,  régulateur.            R

               Il fallait tenir la barre, en connaisseur.            T

             Il y a de Fuerteventura à Gran-Canaria.            E

            À vol  d’oiseau, un pas, un voilier, six pas.          V

           Le vent souffle ………… vers les huit nœuds          E

           Et ce dès notre sortie ….…….. devant le port         N 

         Alors départ au moteur………. sera notre sort        T

         D’après notre météo : plutôt ……….. fâcheux !       U

         Dès au-delà de la pointe .….. quatorze nœuds        R

         On hisse, de suite, les voiles, qui .… d’aisance        A

        Nous font avancer, encore, en petite cadence,        *

         En une mer calme, comme miroir… douteux.        À

         Mais, passé la pointe  que déjà vingt nœuds :         *

           On prend un riz ensuite on réduit le génois.          G

            La mer grossit, elle est plus creuse parfois,          R

              Le temps deviendrait-il…plus hasardeux.           A

                Au large, l’on atteint   vingt-six nœuds,             N

                 Mais, pas de panique : l’on tient le cap,            –

                  Que ça tangue … ça roule … ça dérape           C

                     Nous sommes encore…  tout heureux.          A

                       À mi-parcours, un grain tempétueux,        N

                         Second ris fait mouchoir pour génois       A

                            Nous voici en une vraie purée de pois,   R

                              Tiens donc bien la barre, malheureux  I

                                  Le vent fort, s’essouffle, en demi-ton, A

                                       À ce point, il nous faut renvoyer toile,

                                             Pour assurer notre programme voile

                                                 D’arriver  pile à l’heure, au ponton.

                                                       Le vent revient juste avant arrivée

                                                            Moteur au port au ponton estimé

                                                                    Avec près deux heures d’avance,

                                                                 Bénissons, des vents, la chance.

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Forme

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Évocation

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Le dernier quartier de la Lune

Boomerang  venu   d’’Australie,

Marque de virage et de sillage

En mer, de voilier en croisière.

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Évocation

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Une traversée, en bateau, laissera

 Un très long sillage derrière lui :

Il s’agit, ici, d’une vue en accéléré,

Avec onde de vague qui la creuse.

Sauf à pousser à fond un catamaran de course

Il est difficile  de laisser une trace  aussi visible,

Derrière soi sur la surface de mer même agitée,

Si la forme rappelle le fond, elle ne s’y substitue.

 Symbolique 

 .

Une équipe française

Vient de remettre en cause

Une vieille théorie sur le sillage

Laissé par les bateaux à voile, moteur,

Montrant qu’il ressemble à l’onde de choc

Créée par avion, que l’on appelle supersonique

Lorsque ce dernier vient  franchir son mur du son.

Les objets  se déplaceraient  à la surface  d’un  liquide

Comme les bateaux ou, comme les canards et tous créent

Un sillage de vagues, en formant comme une sorte de… »V ».

Modifié source : PARIS (AFP)  Science et Avenir

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Fond

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Évocation

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Un boomerang prend aussi son sillage

Et touche tout sur son passage

Mais il reviendra à son point de départ

En accomplissant une boucle.

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Symbolique 

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                                                                Symbole de l’Australie,

                                                        Boomerang traditionnel,

                                                   Est souvent finement, décoré,

                                             Et il était utilisé,  par aborigènes

                                     Pour la chasse, aussi  pour  couper,

                               Retourner terre, faire feu par friction

                             Ou comme instrument  de percussion.

                               La gravure sur bois est le pendant

                                       Majeur  de  l’art  aborigène.

                                                          letemps.ch/images/photos/

                                                             culture/leffet-boomerang

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Fond/forme 

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C’est vrai, quoi, pourquoi le sillage s’élargit

Au fur et à mesure qu’on avance, s’éloigne,

Et ce quel que soit la vitesse, force, masse

De déplacement et voire de propulsion.

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Il est courant que vagues et tempêtes

Brouilleront les traces et les pistes

Donnant l’impression de ziz-zag.

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L’association d’une forme et d’une trajectoire

Pour fond : courbe évoquant un boomerang

Alors qu’il s’agirait, ici, d’un sillage d’un bateau,

Qui rime parfaitement  avec vitesses et  virages.

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En réalité, un voilier ne laissera pas cette trace

Or on pourrait projeter le fond sur telle forme

En faisant défiler toute croisière en accéléré.

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 Textuels et illustrations   >>

 

 


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