57 – Descente du sommet du Teide

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Visuel scénario

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 Notre descente du Teide traverse un

champ de cailloux volcaniques,

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en nous gratifiant de paysage fortement

coloré, plus loin, plus bas,

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dans lequel nous distinguerons ce rocher

isolé, montant la garde.

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Textuel calligramme 

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  • Descendre est perçu comme moins noble que monter ! Pourtant c’est aussi fatiguant et des fois même, davantage. Descendre fait penser à « tomber plus bas » jusqu’à en être dégradé : anaphore ou métaphore de notre bonne moralité. En fait, et dans la réalité, lors d’un trek, en montagne, l’on ne cesse de descendre, dans un versant, une vallée, avant, de nouveau, de remonter jusqu’à l’autre col, voire l’autre pic. Mais le Teidé Canarien n’est en la chaine des Alpes, de l’Himalaya, il est seul, isolé : orphelin volcanique. Il a voulu atteindre le ciel depuis la mer, mais comme le mythe de Sisyphe, aurait roulé sa bosse de travers.  Une fois là-haut, air se fait plus rare, beauté du paysage aussi, on se sent au sommet de sa forme en ile Canarienne,  on échange ses impressions  avec compagnon, compagne, on y passerait la journée entière s’il ne fallait descendre avant la nuit. La montagne est plus facile à descendre qu’à monter : ça prend moins de temps mais autant fatiguant. Nous, pour avoir pratiqué les deux, à tout prendre, nous gardons une préférence pour la montée. Penchés vers l’avant, nous ne risquons pas de tomber, rouler plus bas que terre. Les cailloux roulent lorsqu’on pose le pied dessus, il faut marcher prudemment, de côté, pour éviter de glisser fort, de se râper le fondement. Le panorama est différent, l’on arrive en bas, forcément, mais à mi-parcours, tout plie moins déjà. On a croisé des gens en montant, on leur a dit : c’est facile en descendant et l’on est à constater qu’il est plus difficile de marcher, penché vers l’arrière que vers l’avant. Dans les deux cas on finit sur les rotules : descendant, ampoules, pieds en sang, on continue parce qu’en bas, y a le village, la voiture, on n’a plus le choix avant que la nuit tombe au risque de se perdre et de marcher jusqu’à perdre haleine, déclencher les secours, voire se bâtir tout un roman. Un défi reste toujours un défi, que ce soit vers le bas ou vers le haut. En descendant, au moins, nous n’aurons pas à craindre la météo. C’est ainsi que se finissent des randonnées en boucles, avec des montées : délivrance quand on atteint haut ; souffrance quand on revient en bas ! Il vaut mieux le savoir avant de se lancer et apprécier ses forces et sa volonté sinon l’on risque de se trouver en grande galère ou en grand branle-bas.

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Textuel extension

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  •  L’on se réjouit d’être parvenu au sommet en dépit d’efforts consentis et l’on se dit que la descente sera bien plus rapide, presque reposante. En théorie, c’est vrai, pour une courte distance : sur plusieurs heures, avec la fatigue musculaire, et la perte d’énergie mentale, accumulées,  la hâte et difficulté de revenir en bas, au point de départ, démoralise car voilà qu’on attrape mal aux genoux, et à d’autres articulations, qu’on n’a pas assez à boire, à manger, qu’on n’en voit pas le bout ; qu’en plus, la nuit va tomber : on n’y verra plus rien du tout : on craint entorse, accélérant le pas, y arrive quand même. La descente propose, que dis-je, impose un paysage différent de celui de notre montée. Ce n’est pas tant l’environnement qui change que notre point de vue, sur lui, lors le surplombant. Nous avons bien affaire à quelque chose de connu et en même temps de nouveau et voire de surprenant : un  chemin en retour, marche arrière, nous aura souvent fait cette effet-là.  Naïvement on pense qu’à la fin de la montée, le plus dur est fait : y a plus  qu’à descendre en se laissant aller mais nos genoux ne seront pas de cet avis-là. Au contraire, ils plient mal sous notre poids tant qu’au final c’est tout l’organisme qui ploie et qui, au lieu de la diminuer, notre fatigue, accroit.

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Textuels symboliques

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Diabolo

  • Symbolique de forme : Les diabolos semblent s’être multipliés en s’empilant et avec leurs variations de couleurs, ils font l’effet d’un tableau. Le plus  merveilleux est qu’on pourra le faire sauter d’une corde à l’autre ; le plus logique, rouler sur la corde ; le plus absurde, le faire tomber bêtement.

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Montagne

  • Symbolique de fond : Dominant le Monde des hommes et s’élevant jusqu’au ciel, la montagne symbolisera pour  tous … la transcendance. La montagne est, plus précisément, le point de rencontre entre le Ciel et la Terre. Elle symbolise, de ce fait, le centre du monde, apparaissant comme telle, dans les traditions. C’est la demeure des dieux et le terme de toute ascension humaine. Modifié  source : Grands rêves

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Corrélations >Rando, nature, aventuriers, soi-même, bonheur

  • Liens fond/forme : On a beaucoup écrit, on a beaucoup de récits sur les randonnées en montagne, en circuits, parfois de plusieurs jours, comme une traversée. En réalité, il s’agit souvent d’un triple rendez-vous : avec la nature, pour sûr, et avec ses co-aventuriers, mais, autant, sinon voire bien plus, avec soi-même ! Cette idée de transcendance plane sur toute hauteur, nous procure, pour y parvenir, quelques frayeurs mais au bout du compte, immense, unique, bonheur. Deux formes inversées, semblant équivalentes, comme deux montagnes ou comme un diabolo, et qui ne les seront pas en forme de randonnées : deux heures de montée font une heure de descente, avec nombre de mixtes de faux-plats puis de pentes et qui vous tordront les chevilles, genoux, dos,  pieds, dans un face à face avec vous-même, lors très fatigué. Mais cela ne rime à rien de se presser : sommes entrainés vers le bas, un pied retiendra l’autre et ainsi de suite, à recommencer !

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