843 – Quatre-vingt ans et encore à travailler !

 Textuels et illustrations  >> 

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Originaux : poème,  extensions, fragments

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Poème

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«Arrêtes, arrêtes, de travailler

Tu as quel âge… bientôt crevé !»

«Attends… tant que je peux bouger

Je ne suis pas mort et me sens utile.»

Y a un âge pour tout, et on s’est battu,

Pour l’avoir ce droit justifié à la retraite.

 .

Alors, dis-moi : pourquoi tu ne dételle pas,

Place aux jeunes, en plus ils sont là pour ça.

Bien ! Les  jeunes  feront  ce qu’ils  veulent :

Je ne leur demande rien ne leur enlève rien

Moi, si j’arrête de travailler : je suis mort !

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Tu ne peux pas comprendre

J’ai commencé à  quinze ans,

Et depuis je n’ai jamais arrêté.

À moi de voir si rien à regretter

À l’enterrement, d’avoir bricolé.

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Qui ne connaîtrait quelqu’un

Ayant fêté ses  quatre-vingt ans,

Quand vous lui posez la question :

«Vous pourriez arrêter de travailler,

Vous reposez, profiter de la vie, liberté»

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Ce dernier vous répond lors du tac au tac :

«Je le voudrais bien, mais …..  je ne peux pas,

Il faut entretenir mon patrimoine, et là, il y a

Tant à faire  afin que tout soit en parfait état».

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Voilà ce que c’est  se donner des contraintes, à vie,

À partir de quinze ans et jusqu’à quatre-vingt ans,

Mais, vouloir qu’il en soit, et, pour toujours, ainsi

Pour tout le monde, et partout, c’est un pur enfer,

Qu’on s’impose, à soi-même, au lieu de se libérer,

Et  pour beaucoup : c’est à n’y rien comprendre.

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Je sais bien que chacun  peut faire ce qu’il veut

Voire de se plaindre travailler dur toute sa vie,

Lors pourquoi, en retraite, ne pas en profiter,

Dépasse et de loin sa propre vision de ma vie

C’est comme si on m’avait laissé … à l’école,

Toute ma vie, en me disant : tu ne sais pas

Assez pour devenir totalement autonome

Et par là, gagner, par toi-même, ta vie !

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Mais, peut-être, est-ce simplement dû

Au fait que, des gens  n’acceptent pas,

Du tout de se voir vieillir, et, de là, que

Travailler pour eux devient … s’occuper,

Pour se rendre utile, et aussi, rester jeune,

Actif comme si on était capable de tout faire.

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Extensions

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 «Levez le pied, pensez d’abord à votre santé»,

Disent les médecins.

«Prenez du bon temps et surtout profitez-en »,

Disent les psychologues.

Ceux qui ne  le font pas pensent qu’ils passeront

À travers les mailles du filet,

Et que la mort les oubliera.

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Si certains tombent en admiration devant le courage, la ténacité

De personnes de 82 ans toujours attelées sans cesse à travailler

D’autres se disent qu’eux-mêmes s’en dispenserait bien avant

Mais tout est une question de choix, de liberté d’agir ainsi,

Après tout, nombreux s’occupent  pour chasser l’ennui !

Le problème se posera quand ils ne comprennent pas

Que les autres ne sont pas, ne font pas comme eux

Tout en se plaignant d’en souffrir en modèles !

Ils veulent le paradis virtuel en l’enfer réel.

 .

« Le travail, c’est la santé … ne rien faire

C’est la conserver », nous dit chanson rengaine

D’Henry Salvador mais sans l’appliquer à lui-même.

Pourtant, arrivé à quatre ans, faudra songer à dételer !

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Quand on ne pourra plus travailler… c’est qu’on est mort,

Disent certains, qui en font un principe, intangible, de vie

Mais c’est un peu résoudre le non affrontement de la mort,

En disant que tant que l’on bouge, on s’active, on est vivant.

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D’autres penseront, bien au contraire qu’il faut s’économiser

Et ce d’autant plus qu’ils sont payés : retraite à ne rien faire

Tant ce temps de repos non seulement ils l’ont bien mérité

Mais encore, s’ils ont cotisés pour, c’est pour en profiter.

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Fragments

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Quatre-vingt ans et encore à travailler,

En cette période de retraite vers 62 ans,

On croit rêver mais c’est bien une réalité

Qui, en dépit des contestations, persiste.

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Il faudra faire une différence cependant

Entre ceux qui n’ont pas le choix… faute

De ressources, de cotisations suffisantes

Et ceux qui préfèrent poursuivre travail.

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Agriculteurs sont répartis en ces deux cas

Petits et grands ne sont pas traités pareils

Et c’est pour des raisons  plus personnelles

Que certains ne parviennent pas à dételer.

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J’en connais et dont je ne citerai les noms

Qui à l’approche de 80 ans s’active encore

Pour un propre intérêt, sinon  pour aider,

Et d’autres qui cultivent en énorme jardin.

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On ne peut guère jeter la pierre à ceux qui,

Ont débuté  à travailler, en ferme, à 16 ans,

Travail n’est plus seconde : première nature

La nature, ils en font partie, ne la quitte plus

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Enfin, toute séparation entre travail et loisirs,

Qui est un acquis de travailleurs fonctionnaire

N’a pas lieu d’être dans le vieux monde paysan,

Pour qui trouve son loisir sur son lieu d’activité.

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Enfin, pour finir quand quelqu’un vous affirmerait

Que finir de travailler pour se reposer, c’est mourir,

Que pouvez lui objecter, bonheur n’est pas prescrit,

Telle croyance câblée en lui, ne le contrecarrez plus.

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Graphiques : calligramme, forme et fond

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Calligramme

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                                             «Arrêtes, arrêtes, de travailler

                                               Tu as quel âge… bientôt crevé !»

                                              «Attends… tant que je peux bouger

                                               Je ne suis pas mort et me sens utile.»

                                               Y a un âge pour tout, et on s’est battu,

                                               Pour l’avoir ce droit justifié à la retraite.

                                              Alors, dis-moi : pourquoi tu ne dételle pas,

                                              Place aux jeunes, en plus ils sont là pour ça.

                                             Bien ! Les  jeunes  feront  ce qu’ils  veulent :

                                              Je ne leur demande rien ne leur enlève rien

                                                Moi, si j’arrête de travailler : je suis mort !

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                               QUATRE-VINGT ANS

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                            Tu ne peux pas comprendre

                           J’ai commencé à  quinze ans,

                         Et depuis je n’ai jamais arrêté.

                      À moi de voir si rien à regretter

                    À l’enterrement, d’avoir bricolé.

       Qui ne connaîtrait quelqu’un

    Ayant fêté ses  quatre-vingt ans,

   Quand vous lui posez la question :

«Vous pourriez arrêter de travailler,

Vous reposez, profiter de la vie, liberté»

Ce dernier vous répond lors du tac au tac :

«Je le voudrais bien, mais …..  je ne peux pas,

Il faut entretenir mon patrimoine, et là, il y a

Tant à faire  afin que tout soit en parfait état».

.

ET ENCORE À TRAVAILLER 

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  Voilà ce que c’est  se donner des contraintes, à vie,

 À partir de quinze ans et jusqu’à quatre-vingt ans,

Mais, vouloir qu’il en soit, et, pour toujours, ainsi

 Pour tout le monde, et partout, c’est un pur enfer,

 Qu’on s’impose, à soi-même, au lieu de se libérer,

Et  pour beaucoup : c’est à n’y rien comprendre.

Je sais bien que chacun  peut faire ce qu’il veut

Voire de se plaindre travailler dur toute sa vie,

Lors pourquoi, en retraite, ne pas en profiter,

Dépasse et de loin sa propre vision de ma vie

C’est comme si on m’avait laissé … à l’école,

Toute ma vie, en me disant : tu ne sais pas

Assez pour devenir totalement autonome

Et par là, gagner, par toi-même, ta vie !

Mais, peut-être, est-ce simplement dû

Au fait que, des gens  n’acceptent pas,

Du tout de se voir vieillir, et, de là, que

Travailler pour eux devient … s’occuper,

Pour se rendre utile, et aussi, rester jeune,

Actif comme si on était capable de tout faire.

 .

Forme

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Évocation

 .

Un vieil homme courbé,

Bien fatigué au travail,

Et appuyé sur sa canne 

En vue de se déplacer.

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Silhouette d’un vieil homme penchant la tête

Il est temps de se reposer appuyé sur canne,

Pourtant il ne cherche encore qu’à s’activer.

 

Se déplacer demande des muscles

 Du tonus et des réflexes

Et s’ils s’affaiblissent lors vieillissant

Le support d’une canne, aide

 .

 Symbolique 

 .

Les pas sont

Porteurs de sens,

Chaque déplacement

A sa symbolique:

 

Aller vers le centre  pour devenir

Le maître de soi-même, pour aussi

Accéder     à l’essentiel,   revenir sur

Le  cercle  pour  retrouver    sa place,

Ni en avant, en retrait, sa juste place.

Se déplacer à droite,   aller vers l’avenir,

Se déplacer à gauche, retourner vers passé

Reconnaître la richesse expériences de la vie

Balancer, rechercher son équilibre et son axe.

grainedejoie.com/symbolique-des-gestes-et-deplacements

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Fond

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Évocation 

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Travail est obligatoire pour avoir

L’impression d’exister encore,

Si l’alternative est vide d’inexistence,

 Autant dire que l’on est mort !

 .

Symbolique 

 .

Travail en l’Antiquité, du latin « tripalium »,

Un instrument qui était formé de trois pieux,

Deux verticaux, et, un placé, en transversale,

Auquel on attachait animaux pour les ferrer

Ou les soigner ou les esclaves pour les punir.

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Au sens économique et  usuel, le travail est

L’activité rémunérée ou non  qui permet la

Production de biens et services. Wikipédia

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Tout travail suppose un effort, physique

Ou  intellectuel, accompli  pour  faire

Quelque chose, obtenir  un  résultat

Recherché, attendu, satisfaisant.

 .

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Fond/forme 

 .

Une forme humaine animée et le dos voûté

À force de travailler, de vouloir être utile

C’est sûr qu’il s’agit là de sa pleine liberté.

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À 80 ans, société vous a mis à la retraite

La vie est derrière vous, rime avec faite

Si vous travailler encore c’est que fond

Marie la forme mais pas votre forme

Qui  ira, en déclinant, au fil des ans,

Votre durée de vie, raccourcissant.

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Chanson : le travail, c’est la santé

Ne rien faire, c’est la…  conserver

Qui n’a pas entendu telle maxime

Qui serait une sorte d’oxymoron.

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Tout dépend de ce qu’on entend

Par exécuter travail contraint

Car choisi, procurant plaisir,

C’est plus travail, c’est loisir

Ce que je fais en écrivant !

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