68 – Mélodie de vent fou à La Gomera

Textuels et illustrations   >>

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Originaux : poème,  extensions, fragments

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Poème

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Le vent est très fluide, et mouvant,

Vous caressant ou  vous  fouettant,

Selon  sa douceur,  ou  sa  vigueur,

Jusque,  parfois, vous  faire  peur.

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À La Gomera trois  jours  durant,

Il  s’est rendu  des  plus  énervants,

À ne pouvoir sortir à aucune heure

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À en rester calfeutré et à l’intérieur,

De notre voilier,    bien qu’au port,

Bien sécurisé  quant à  notre sort.

En mer, c’est une autre  histoire :

 .

Enfermés, vous broierez du noir,

Jusqu’à inventer le gros désespoir

D’avoir que vrai bateau passoire,

 .

Mais  le vent  est  très  changeant,

De fait, il ne dure  très longtemps,

Et de fou, il devient des plus sages

Vous pouvez voguer sur un nuage.

 .

Le vent passe,  et  à cent à l’heure,

Sans se soucier de mon…malheur,

Et pas plus dégâts qu’il provoque.

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Furie, terre, mer, s’entrechoquent.

Et le vent siffle, sur nos  haubans,

Hurle à la mort,  comme  l’Autan,

Emportant tout  sur son passage.

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En augmentant sa force et rage.

Le vent souffle   sur les courants,

Ajoutant son flot d’air au jusant.

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Nous fait l’effet, torrent, tunnel,

Nous donne nageoires  ou ailes,

Le vent nous courbe … l’échine,

Face à lui, on ralentit … patine,

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Trop d’air tend…l’atmosphère

Irrespirable, comme un enfer

Le vent se calme, un moment.

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En serait-il devenu…mourant

Non se relève, nous assassine,

Transforme bateau en bassine.

Le vent pire n’est mouvement,

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Mais bruit aux oreilles, sifflant,

On ne s’entend guère… parlant,

C’est dire si c’est fort et hurlant.

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En hurlant, comme foule de fous,

Voudrait-il nous mettre à genoux,

La nature, les humains, même tout

Ce qui vit sur terre, en ses remous !

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Extensions

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«Bon  vent»,  souhaite-t-on, au marin,

Ce n’est pas peu dire… tant il peut être

Votre meilleur ami et votre pire ennemi

Ou vous ignorer totalement par absence,

Un peu déconcertante en voilier, en mer !

On le dit capricieux … on le dit pernicieux,

On le dit malicieux, prodigieux, mélodieux.

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Ici, ce sera le vent de terre qui nous parvient

Des hauteurs de La Gomera, en s’engouffrant

En vallée vers le port où il s’abat, et  augmenté

D’effet venturi : impression de folie par rapport

Au vent en mer, agité, moutonnant impraticable.

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Régulier, domptable : ce n’est pas  le vent  régulier

Qui crée  le danger, mais ses tornades, soubresauts,

Ruades de même que pour les hautes vagues, en mer

Tant seule, la vague scélérate, qui vous prend de haut

Et par surprise, peut s’avérer être des plus mortelles !

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Le vent compose, de lui-même, ses propres mélodies :

Du bonheur, pour les uns, de la peur, pour d’autres,

Voire du malheur pour ceux qui en sont victimes

Mais ce dernier n’en a, pour le moins, cure

De vous mettre en totale déconfiture

Tant il ne fait que de passer

Vers néant destinée

D’où resurgira

Un jour.

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Il est certain qu’on ne pourrait confondre

Une tempête avec harmonie symphonique,

Bien que l’imaginaire pallie ses instruments,

Déroulant une mélodie là il n’y a que du vent.

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De passer la nuit, sans dormir, à se morfondre

Finit parfois par vous procurer quel qu’éléments

D’une voix céleste extra-terrestre quasi magique

Vous inspire tantôt un rêve tantôt un cauchemar.

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Inutile pour un arbre, pour un arbuste, une plante

De chercher à résister à tous vents, bien trop forts,

Il faut plier, ployer, courber dans une danse souple

Comme savent bien le faire les roseaux et palmiers.

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Fragments

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Associer les musiques à tous vents météorologiques,

Suscite l’évocation de rythmes, intensités, harmonies.

Déjà, à lui seul, il produit un fond sonore, en  continu,

Un peu comme  le bourdon d’un orgue ou cornemuse.

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Quand il prend les haubans, drisses, voire des câbles

De voiliers comme des cordes aux tonalités diverses,

Il s’en donne à cœur joie pour chanter des mélodies,

Qu’il accompagne de flaps, en faisant battre voiles !

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Il fait bien même chose en tempête en pleine mer

Mais vous être seuls alors qu’au port, centaines !

Vous imaginez la pire cacophonie  que cela crée

C’est digne d’un vacarme d’enfer, non  paradis.

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Imaginez piano désaccordé avec un apprenti

Dont les notes et accords plaqués, écorchent

Vos oreilles, le long de  trois / quatre jours,

Sans compter pertes de sommeil… la nuit.

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Vent est plaisant jusqu’à certains degrés

Mais quand il transforme votre voilier

En scie musicale avec piano déjanté,

Vos oreilles, il faudra les boucher !

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Graphiques : calligramme, forme et fond

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Calligramme

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M             Le vent est très fluide, et mouvant,

   É               Vous  caressant  ou  vous  fouettant,

 L                Selon  sa douceur,  ou  sa  vigueur,

O                Jusque,  parfois, vous  faire  peur.

D …………………………………………………………..

              I                          À La Gomera trois  jours  durant,    

             E                           Il  s’est rendu  des plus  énervants,

                  *                            À ne pouvoir sortir à aucune heure,

D   …………………………………………………………

       U                 À en  rester calfeutré, et à l’intérieur,

  *                 De notre voilier,  bien qu’au port,

  V                 Bien sécurisé  quant à  notre sort.

 E                 En mer, c’est une autre  histoire :

 N     ……..…………………………………………………

                 T                          Enfermés, vous broierez du noir,        

              *                           Jusqu’à inventer un gros désespoir

                  F                          De n’avoir que vrai bateau  passoire,

      O  ………………………………………………………………

 U               Mais  le vent  est  très  changeant,

*                De fait, il ne dure très longtemps

 A               Et de fou il devient des plus sages

   *                 Vous pouvez voguer sur un nuage.

L    ………………………………………………………

           A                          Le vent passe, et à cent à l’heure,

             *                          Sans se soucier de mon…malheur,

            G                          Et pas plus dégâts qu’il provoque.

O   …………………………………………………………

   M                Furie, terre, mer,  s’entrechoquent.

 É                Et le vent siffle, sur nos  haubans,

R                Hurle à la mort, comme  l’Autan,

A                Emportant tout sur son passage.

     .

                                  En augmentant sa force et rage.

                                    Le vent souffle   sur les courants,

                                    Ajoutant son flot d’air au jusant.

     .

              Nous fait l’effet, torrent, tunnel,

             Nous donne nageoires ou ailes.

           Le vent nous courbe…l’échine,

             Face à lui, on ralentit … patine,

     .

                              Trop d’air tend…l’atmosphère

                                   Irrespirable, comme  un  enfer !

                              Le vent se calme, un moment.

     .

            En serait-il devenu…mourant :

          Non se relève, nous assassine,

            Transforme bateau en bassine.

           Le vent pire n’est mouvement,

     .

                                Mais bruit aux oreilles, sifflant,

                                 On ne s’entend guère… parlant,

                                 C’est dire si c’est fort et hurlant.

     .

                 En hurlant, comme foule de fous,

                  Voudrait-il nous mettre à genoux,

                    La nature, les humains, même tout

                   Ce qui vit sur terre, en ses remous.

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Forme

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Évocation

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Touches de piano avec une gamme de do.

Jouant une mélodie pleine d’harmonies

Sur les sept notes d’une gamme de do

Ou sept tuyaux d’orgues sifflants.

 .

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Le vent fait voler la partition de piano

Que le pianiste exécute sur sept touches

Grâce à dieu, son piano ne tremble pas

Ni ses mains  lors  il ne voit plus rien !

Pour sûr on  projette gamme de piano

Mais cela avec beaucoup d’imagination

Avec sept touches blanches, six noires !

 

Symbolique 

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                                                                   Instruments de musique,

                                                         Le piano est le plus complet,

                                                         Tant  du point  de vue  des  possibilités

                                                   Polyphonie, mélodie, harmonie, expressivité.

                                             C’est en effet le premier instrument à clavier

                              Qui permet de moduler l’intensité du son,

          D’où son nom  complet et originel,

   «Pianoforte» –   et  prédécesseurs,

  De  moduler  la  durée  de  celui-ci.

     Se voir jouer du piano en rêve indique

  Que nous maîtrisons la palette complète

     De nos moyens d’expression, que le support

      De notre talent est utilisé maximum possibilités.

     Il est évident  que  ce talent  sera mis  en  exergue

    Par la facilité et la beauté avec lesquelles nous jouons.

psychologies.com/Therapies/Psychanalyse/Dictionnaire-des-reves/Piano

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Fond

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Évocation 

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Le vent souffle, et siffle, et surfe, et survole

Tout … quand il s’insinue

Partout où il peut, en chantant d’éternels

 Harmonies sur ses orgues.

 .

Symbolique 

 .

L’air est un symbole

lié au souffle et au vent.

Invisible, il s’infiltre partout,

Y compris dans ces tuyaux d’orgue

De mélodies, harmonies chuintantes.

Abstrait, éthéré, il permet une compréhension

Qui peut atteindre  l’invisible.

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Il diffuse et propage la vie.

Il est en relation avec la diffusion

Et la communication.

Si le feu donne des flammes,

C’est grâce à l’air.

Alléger, voler, parler, protéger, attiser

Sont les verbes correspondant à ce symbole.

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Fond/forme 

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Que dire du vent sinon qu’il peut être bon ou mauvais

Froid, sec, chaud,  humide,  tempétueux,  harmonieux

Cent mots le qualifient, aucun ne le contient, le retient

On sait d’où il vient et il se presse d’aller au plus loin

Pour disparaitre en l’heure, nuit, en jour prochain.

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Pas simple, mais réalisable, de le jouer au piano

Par des envolées de touches à couper le souffle.

Le vent fou n’est autre que projections humaines

Le vent comme la mer, la vague, n’a  d’intention.

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Ce qui le caractérise  est plus son bruit que force,

Quand il entre en résonnances avec boots, drisses

Il nous joue harmonies comme un orgue sifflant,

Ou un concert  comme sur touches piano, tapant,

Quand il ne siffle, ni tape, il chuinte ou murmure. 

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Textuels et illustrations   >>


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