72 – Pico de la Nieve, La Palma

Textuels et illustrations   >> 

.

Originaux : poème,  extensions, fragments

.

Poème

.

Mouvement, vent, silence, cailloux, oiseaux, événement !

Quand vos yeux sont aux aguets, et vos oreilles,  de même :

Vous devenez comme caisse de détection  … résonnance,

Vous faisant percevoir choses infimes… jusqu’extrême

Tout comme voleurs avançant pieds nus sur des œufs

L’approche plus près des oiseaux, est art voltigeur

Tant ils sont craintifs, des bruits en   lour-deurs,

Sans compter des étrangetés de nos odeurs !

De les surprendre  au nid  comme voyeur,

Ne les dérange, en rien,  ce ne sont eux

Qui sont surpris en habits de nature,

C’est bien nous qui les découvrons

Affairés auprès de leurs oisillons

À quêter partout nourritures.

Envols, retours  à leurs nids,

Offrent des ballets  et  cris

D’oisillons avec appétits

Féroces … oh, que oui !

.

Non loin de l’Observatoire

Situé au milieu de nulle part

Tandis qu’on grimpe sommet

Le silence susurre…ses secrets.

Rien ne bouge,  rien ne craque :

Aucun oiseau  ne vole,  ne vaque,

L’on entend battements de cœur,

Randonneurs, en pleines ardeurs.

Là-haut, amas, roches et basaltes

Méritent une  plus  longue  halte.

Sur pente, le vent  s’y engouffre,

Chante ce qu’il sent, et souffre.

Au-dessus : bandes de craves,

Poussent  cris, aigus, graves,

Survolent tels joyeux drilles,

Paysages comme escadrille.

.

Silence   intérieur   convient

À cette nature qu’on voit bien

Suivre le cours et au jour le jour

Sans se soucier du bruit qui court

Sur  cette ile, les oiseaux  sont  rares

  Pour  les observer  faut observer silence.

L’ornithologue seul les voit en abondance

Se faisant transparent sinon aux envols gare.

Le silence  possèderait en outre une autre vertu,

Celle de vous rendre disponible à tout événement,

Si  petit, anodin, original, soit-il, ou voire, inattendu,

Ou, comme une oreille qui tend l’œil vers appariement.

.

Extensions

.

Appariement, l’on dira qu’en fermant les yeux

L’on entend mieux : question de distraction

Ou de concentration, ou de double canal

À traiter ensemble selon psychologues.

..

Il se trouvera que le chant d’un oiseau

N’est pas tout à fait le même pour nous,

Si on le voit ou pas, si on l’identifie ou pas.

.

Il doit en être ainsi d’observatoire entendant

Des signaux radios, voit des poussières d’étoiles

Mais là, nous sommes très loin de l’ornithologie

Tant les bruits du fond de l’Univers, n’ont rien

D’audible à l’oreille, de détectable à l’œil nu.

.

Nord, Sud, Est, Ouest : autant de paysages totalement différents

À l’ouest, cinq observatoires astronomiques alignés témoignant

Dun air très pur et d’un ciel bien dégagé souvent transparent,

D’ailleurs  du haut du Pico de la Nieve on distingue au loin

L’ile  de Tenerife et, plus loin encore, de Gran Canaria

Entre les deux, la mer d’un bleu clair ou profond

Qui au coucher de soleil, prend des couleurs

Se charge de ligne d’écume sous le vent

Rend tout le panorama, magique.

.

On peut se demander pourquoi

L’on aimera tant  les panoramas

Lors même qu’en chemin, l’on voit

Déjà tout, ou partie, d’un paysage ?

.

Vous répondrez : on ne le domine pas.

C’est vrai, il s’agit  d’autre sensation, là :

La vue à deux cents voire trois cent degrés

N’a rien à voir avec un seul coin de verdure.

.

Notre imaginaire laisse entrevoir point de vue

Mais il ne le remplacera pas, ni ne le garantira.

Si l’on s’arrête sur le bord d’une route en voiture,

C’est qu’il vaut plus que pause : l’émerveillement !

.

Fragments

.

L’imaginaire, le rêve, l’invention, la raison,

Font partie  des caractéristiques humaines.

.

C’est un peu comme un feu intérieur, caché,

Dérivant, utilisant feu extérieur, domestiqué.

.

On n’en connaitrait pas les limites mais on sait

Que les outils fabriqués servent en faire d’autres

.

Parfois l’imagination suscitera nouvelles formes

Parfois l’imaginaire fera appel à nouveaux fonds

.

Dans le cas du ciboire, l’évocation est productive,

Il proviendrait d’une nourriture terrestre, courge

Tout le monde lui accorde signification spirituelle

.

Si l’on est censé y boire quelque breuvage notoire,

On y conserve  des symboles religieux : les hosties,

On passe du réel au virtuel de transsubstantiation.

.

Il n’y a pas d’avenir assuré, assumé pour celui, ceux

Qui ne font montre d’aucune imagination  créative :

On les utilisera pour tâches subalternes, répétitives.

.

L’invocation de l’image ciboire pour une ascension,

Devient comme un symbole de gravitation vers ciel

Et c’est là qu’il garde le mystère de son imaginaire.

.

Graphiques : calligramme, forme et fond

.

Calligramme

.

Mouvement, vent, silence, cailloux, oiseaux, événement !

Quand vos yeux sont aux aguets, et vos oreilles,  de même :

Vous devenez comme caisse de détection    P      résonnance,

Vous faisant percevoir choses infimes       I      jusqu’extrême

Tout comme voleurs avançant pieds      C     nus sur des œufs

L’approche plus près des oiseaux,       O        est art voltigeur

Tant ils sont craintifs, des bruits      *          en   lour-deurs,

Sans compter des étrangetés        D         de nos odeurs !

De les surprendre au nid          E         comme voyeur,

Ne les dérange en rien          *         . ce ne sont eux

Qui sont surpris en           L         habits nature,

C’est bien nous  qui       A        les découvrons

Affairés auprès de       *         leurs oisillons

À quêter partout     N          nourritures.

Envols, retours     I          à leurs nids,

Offrent des        E       ballets et cris

D’oisillons      V      avec appétits

Féroces        E       oh, que oui !

.

Non loin de l’Observatoire

Situé au milieu de nulle part

Tandis qu’on grimpe sommet

Le silence susurre…ses secrets.

Rien ne bouge,  rien ne craque :

Aucun oiseau  ne vole,  ne vaque,

L’on entend battements de cœur,

Randonneurs, en pleines ardeurs.

Là-haut, amas, roches et basaltes

Méritent une  plus  longue  halte.

Sur pente, le vent  s’y engouffre,

Chante ce qu’il sent, et souffre.

Au-dessus : bandes de craves,

Poussent  cris, aigus, graves,

Survolent tels joyeux drilles,

Paysages comme escadrilles.

.

Silence  inté    *   rieur convient

À cette nature  *    qu’on voit bien

Suivre le cours    L    et au jour le jour

Sans se soucier    A    du bruit qui court

Sur  cette ile, les    *     oiseaux  sont rares

  Pour  les observer    P     faut observer silence.

L’ornithologue seul    A     les voit en abondance

Se faisant transparent  L     sinon, aux envols, gare.

Le silence  possèderait   M    en outre une autre vertu,

Celle de vous rendre dis    A     ponible à tout événement,

Si  petit, anodin, original,   *     soit-il, ou voire, inattendu,

Ou, comme une oreille qui    *     tend l’œil vers appariement.

.

Forme

.

.

Évocation

 .

Un verre grossier, du Moyen-Âge

Un tabouret  en plastique, commun

Un ciboire du genre imaginaire ?

 .

72 4

.

Va pour un ciboire, si c’est cela

Est-ce qu’il nous faut pour boire,

Boire à la source d’un imaginaire

 Propre à un tel lieu, ou tel spectacle.

Rien de commun entre ciboire et mont

Quoique pensable sur un plan spirituel

En tous les cas, projection imaginaire !

 .

 Symbolique 

 .

Le ciboire  est  un  vase sacré

En métal précieux qui prend

Forme d’un calice couvert

Et où l’on conserve les

Hosties consacrées.

.

Ce vase  en  forme

De   coupe,  provient

Du répertoire religieux.

Il aurait, pour étymologie,

Le mot grec kibôrion (courge),

Voire le mot latin cibus (nourriture)

Référence nourriture spirituelle des fidèles.

meubliz.com/definition/ciboire

.

.

Fond

.

Évocation 

.

72 6

.

Notre imaginaire fait partie de notre réel

Lors, par nous, créé,

Et n’a que peu de prise, emprise, sur réalité,

Demeurant fort virtuel.

 .

Symbolique 

 .

L’imaginaire peut être défini

Comme le fruit de l’imagination,

D’un  individu, groupe, ou société,

Produisant images, représentations,

Récits, mythes, plus ou moins détachés

De ce qui est  définir comme étant réalité.

.

Il s’agit de la capacité d’un groupe, individu,

À se représenter le Monde, à l’aide d’un réseau

D’association d’images qui lui donnent un sens.

Modifié et mis en forme, source : Wikipédia

 .

.

Fond/forme 

 .

L’imaginaire, comme chacun sait, est dans la tête

Mais se nourrit de toutes les perceptions extérieures

Auxquelles elle confronte, associe autre représentation

Elle n’est pas tant dans la nouveauté que reformulation

Autrement dit en une autre manière de le dire, montrer

Mais quand il s’agit de l’univers, et voire de l’invisible

Il n’y a d’autre moyen que son imaginaire pour se le

Représenter, traductions de calculs, projections !

Cela m’a sauté aux yeux au Pico de la Nieve !

.

L’imaginaire aurait-il une forme consacrée :

Nul doute que non : il est le fruit d’arbitraire

De la pensée et non argument raisonnement.

Ce qui ne l’empêche pas de rimer en des mots

Qui, bien que la dépassant, restent résonnant

Par les sons, les  images que rimes inspirent !

Exemple : un ciboire demeure un instrument,

Mais il peut y avoir mystère de son contenant

 .

Textuels et illustrations   >> 


Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *