84 – Laura Silva ou la forêt primaire

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Visuel scénario

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Sentier caillouteux, arbustes d’allure

sauvage, tordus, torturés,

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et soudain miracle, ce petit escalier

en milieu de forêt primaire,

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au milieu de nulle part, filet d’eau

en cascade qui n’en finit pas…

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Textuel calligramme 

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  •  Laura Silva, forêt de lauriers, l’on s’y perd avec joie, tout autant qu’avec sérénité, l’on découvre mille années de vie sans la moindre intervention humaine pour l’exploiter. Elle est une suite de monts et merveilles, où divin silence est roi, où divine nature est reine. En longeant lévada et y marchant sans peine, on aimerait y vivre comme résidant primaire tant elle inspire l’imaginaire compensant un monde à l’envers qui nous agresse ou angoisse ou nous procure la poisse. Laura Silva : un nom qui sonne comme le prénom d’une jeune fille. Laura Silva, une dénomination qui résonne comme une femme douce et d’allure tranquille. Tranquille, cette forêt l’est bien, avec sa lévada qui la traverse, son eau qui coule et roucoule comme un chant de fado. Elle est si humide, quand la pluie tombe sur elle à verse, qu’elle suinte de partout en cascades ou en ruisseaux. Elle contraste fort sa canopée s’étendant sur contre-pentes avec sa lévada sur canal bétonné flanqué de long chemin qui la longe.  Sa végétation florissante et dense démontre que tout, en elle, serpente, du seul fait que les mains des hommes-nés, n’ont jamais, sur elle, mis encore le pied. Elle n’a pas qu’une pente : elle a des flancs et des vallées verdoyantes à perte de vue, sans habitation sans discontinuer. Endroit volcanique et vierge, colonisé par variétés de plantes, elle nous a été donné d’admirer comme fraiche en dépit de ses dix siècles passés ! Laura Silva est une forêt qu’on n’oublie pas, si accueillante, agréable, que d’elle, de sitôt, on ne se lasse, tant la pénétrer, l’explorer, en jouir, demeure moment inoubliable !

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Textuel extension

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  • Comparer la féminité et la naturalité est simple et facile : elles sont matrices de fantasmes de reproduction. En outre, l’une ne va pas sans l’autre : la forêt répond en écho à l’attrait du loup, le loup y va se réfugier, chassé par l’homme. Mais là, je m’égare un peu.  Au plus près de cette réalité qui s’offre à nous, tous les sens sont en éveil et en activité : nombre d’odeurs, senteurs et parfums naturels viennent sensibiliser notre nez ; nombre de baies sauvages, d’eaux ruisselantes, titiller notre palais,  nombre de cris d’oiseaux, craquements de branches, caresser notre ouïe ; nombre de couleurs, etc. jusqu’à plus soif.   La forêt primaire : lieu où la main de l’homme n’a pas mis le pied, fascine par ses enchevêtrements de troncs et de branches, croisés, jusqu’à même le sol et par une flopée de générations, superposées. Y pratiquer un étroit chemin est comme pénétrer une forêt vierge, à coup de coupe-coupe africain ou, aujourd’hui, de tronçonneuses ! Or c’est là que la communion avec la nature demeure la plus forte : impression d’en faire partie vous habite, simultanément, étrangeté comme d’être de trop ou de bouleverser un état, ancestral, et sacré, qui n’aura jamais rien demandé à l’homme et peut se passer de lui.   Une forêt est une forêt, pour sûr, mais il y en aura des différentes forêts de pins, dites persistantes, forêts de feuillus dites caduques.  cela dit, une forêt, dite primaire, de toutes les autres, sera différente  en ceci qu’elle pousse et s’autogénère, gardant une biosphère très abondante ! Des arbres, arbustes et plantes y naissent, grandissent, périssent et puis nourrissent les suivants, les suivants et suivants encore, cela depuis des générations, des millénaires ! Une forêt est une forêt, il y en a des différentes : forêts de pins persistantes,  forêts de feuillus dites caduques.  Cela  dit, une  forêt, dite  primaire, de toutes les autres sera différente en ceci qu’elle pousse, s’autogénère gardant une biosphère très abondante ! Des arbres, arbustes et plantes y naissent, grandissent, périssent et puis nourrissent les suivants, les suivants et suivants encore, et cela depuis des générations, des millénaires ! Comme si la vie ne se tenait pas, dans l’apparence mais la substance : en un ensemble de plantes comme un seul être survivant  à lui-même, longtemps, une éternité.

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Textuel épilogue

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  • Laura Silva, on croirait un nom de femme. La forêt a quelque chose en elle de féminin, pas que par le genre, par son atmosphère qui recèle, en elle, comme profond mystère. Un seul arbre, ni deux, ni trois, ni vingt, ne ferait une forêt : à peine un bosquet. Toute canopée, à laquelle ils participent, est faute aussi d’arbustes, autres plantes. Là n’est pas la question, ici, c’est l’homme qui est facteur absent, facteur dépendant, la forêt n’a pas attendu ses exploitations ni ses mises en réserves, par protections. Elle vit par elle-même, pour elle-même : si un incendie la détruit, elle se restaure. L’homme se croit en être maitre, à tort : il ne peut faire face à une conjoncture extrême. En cycle perpétuel, et qui se renouvelle, la forêt primaire dépendrait du climat : en montagne, autour de 2 000 mètres, végétation a du mal à croitre, s’arrête ! Et vrai qu’en la traversant, on observe un désordre en fouillis presque chaos. On prendrait bien machette ou hache pour y remettre ordre : ne touchez pas. En France, il y a une seule forêt primaire, celle qui, le long de La Loire, prolifère. Il y en a d’autres, appelées mini-forêts, bien plus abandonnées que génériques.

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Textuels symboliques 

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Arbre

  • Symbolique de forme : Larbre cosmique est représenté sous forme de différentes essences majestueuses. Le chêne celtique et le tilleul germanique ;  Le frêne scandinave ; l’olivier du proche orient ; le bouleau sibérien, sont tous remarquables par leurs dimensions, leur longévité, leur couleur et luminosité. L’arbre se rattache à l’échelle de Jacob,  symbole de la montée au ciel : le   Cèdre,  l’Olivier, le Bouleau, le Chêne. Toucher  du bois est l’un des gestes de conjuration les plus répandus.

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Forêt

  • Symbolique de fond : La forêt peuplée d’animaux sauvages est associé aux dangers et à l’imaginaire par évocation d’un sentiment d’étrangeté. Un espace naturel, sauvage et mystérieux, et qui aura toujours fasciné les hommes. En effet, c’est un monde sombre avec des bruits étranges pouvant parfois inquiéter. Aussi cette étrangeté donne à la forêt, une dimension occulte, associé à la magie. Modifié, source : 1001 symboles 

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Corrélations >Nature matrice vie végétale, animale, équilibre

  • Liens fond/forme : La Nature est une matrice qui comprend, engendre, assure toutes les formes de vie et ce qu’elles soient végétales ou animales, dans un parfait équilibre hors un humain. À se demander, nous survivra, sans peine ! Forêt primaire n’est pas toujours ce que l’on croit, on imagine un arbre millénaire et qui, encore, croit. Pour en avoir traversé, j’assure que je ne le vois ainsi mais bien plutôt en fouillis innommable où toute strate de la canopée est représentée, du ras du sol à loin en grandes hauteurs : son auto organisation rime avec survie. La main de l’homme ne peut l’y aider et pourtant son équilibre ne meurt.

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