.
Originaux : poème, extensions, fragments
Poème
.
Je suis la
Première des personnes
Qui s’intéresse autant à moi :
C’est mon fait, et c’est mon droit.
Or à vivre cela, ne me suffit pas !
Tant suis entouré d’un tas de gens,
Comptant sur moi ou bien pour moi
Or sûr que si je ne les intéresse pas,
Iront ailleurs, idem si m’intéresse pas
À eux en partenaire ou comme égaux.
Moi seule personne qui m’intéresse,
J’en ai l’envie, le devoir et le droit,
Mais qu’est-ce « ce moi » qui m’occupe
Un souci d’intégrité de liberté, d’unicité,
Un mode et un contenu d’actes et pensées
Dits tempérament, caractère, personnalité.
.
Se trouve entouré de plusieurs autres personnes
Ayant des ressemblances, des différences avec moi.
Je leur suis tantôt redevable et tantôt ce sont eux
Qui adhèrent, participent, partagent actions.
.
Ce «moi je», compose, ose, impose son égo,
Prétextant, prouvant nous ne sommes pas égaux ;
Son parcours est fait, d’autant de succès, qu’échecs :
Succès scolaires, échecs amoureux, ou succès en affaires.
Bon an, mal an, il poursuit un chemin de gloire et de misère.
.
Il faut-dire aussi, qu’il est, très souvent, seul, avec lui-même,
Fatigué, stressé, malade, parfois rendu au bout du rouleau,
Il va se tuer au travail et se laisser en vacances, aller
En d’autres lieux d’autres cieux, au farnienté.
.
Ce « moi » sexe qui baise amours et sentiments,
Il ne verrait l’autre qu’en faire-valoir, égoïstement,
Accumule connaissance compétences et expériences,
Pour faire son trou dans sa vie avec, aux dépens de gens.
.
Ce qu’il fera, de sa vie, dépendra, en grande partie, de lui,
Mais, ce qu’il sera, à la fin : l’aura-il, pour autant, choisi :
Car c’est en cette contradiction même qu’on le reconnaît,
Toujours fidèle à lui-même, toujours prêt à changer.
.
Ce « moi » squelette plusieurs formes, silhouettes
Amours très stables, volages comme alouettes,
Amitiés, sans failles trahisons, en cascades,
Métier permanent ou mille boulots, passades
Ses goûts et couleurs sont à rire, ou à pleurer,
Qui le font paraître à la mode, ou traditionnel.
.
Il investit et en tout ou il conserve presque tout,
Vit moment présent ou se projette, tout le temps.
Ce «moi» pour finir, n’est que la somme d’un tout,
Un composé d’actes, de raison, d’émotion, d’un fou,
Qui apparaît un jour naissant puis disparaît mourant,
Dont on ne souviendra de rien, ou presque, en l’oubliant !
.
Extensions
.
Moi, par-ci ; moi, par-là ; moi partout, puis moi d’abord,
Est litanie des égos qui grossissent comme des baudruches
Et ne laisse pas de place ni grand-chose, intérêt, aux autres.
«Je suis bien d’accord avec toi, oui mais moi je suis comme ça»
Tout est dit, d’avoir un statut particulier et besoins différenciés
Alors même qu’ils n’ont pas lieu d’être, exagérés, voire usurpés
Et ce, jusqu’à la négation des autres, si l’on doit faire un choix !
.
Moi, moi, moi, on croirait un gamin de 3 ans
Hélas non, s’agit d’un adulte presque vieillissant
Qui n’a pas compris qu’il n’était pas seul sur Terre
Ou que les autres n’existaient là que pour son service
.
Il est vrai que le système capitaliste, sa compétition,
Pousse à l’individualisme et suprématie par l’argent,
Pour autant, une vraie société se doit d’être solidaire,
Sinon elle est la possession de quelques sanguinaires !
.
On reconnait vrais égoïstes à leur manque d’altruisme
Certes mais surtout à leurs manques de compassions,
Envers les malheurs des autres, comme des fatalités,
Ce sont des sous-citoyens, sous-hommes en somme.
.
Fragments
.
Moi, d’accord, moi d’abord,
Les autres font ce qu’ils veulent,
Ils sont peut-être content mais moi
J’ai des besoins spéciaux et personnels
Et j’y tiens beaucoup qu’on les satisfasse,
Parce que les autres, vous comprenez bien
Ce n’est pas moi, et donc alors, je m’en fous
Je dois faire face à plusieurs «moi » en moi,
Si je me mets à m’occuper de celui des autres,
Ai plus le temps de m’occuper de ma personne,
Vous me dites, vous me considérez, en «égoïste»
Pas plus que vous : vous ne vivez pas à ma place,
Vous ne prendrez non plus ma place au cimetière,
Alors oui, je m’intéresse, beaucoup, à moi, d’abord,
L’énergie restante, la consacre aux autres, d’accord,
Si je gagnais plus, avais plusieurs vies, je donnerais,
Mais je gagne peu et je n’ai qu’une courte vie, alors,
Et qui êtes-vous pour me juger ainsi, regardez-vous,
Avec votre grosse bagnole, votre grand train de vie :
Moi ce que j’ai gagné, c’est rien qu’avec mes mains
Moi, comme étant seule personne qui m’intéresse
C’est pas que l’air du temps, c’est dans le système
On est dedans, pour nombre de gens, moi dehors,
Je vous ai assez vu, assez parlé … foutez le camp !
Un tel monologue est-il courant sera-t-il crédible,
C’est à vous de me le dire, je n’en dirais pas tant !
.
Graphiques : calligramme, forme et fond
.
Calligramme
.
Je suis la
Première des personnes
Qui s’intéresse S * E autant à moi :
C’est mon fait, et U N c’est mon droit.
Or à vivre cela, ne I N me suffit pas !
Tant suis entouré S O d’un tas de gens,
Comptant sur moi * S ou bien pour moi
Or sûr que si je ne L R les intéresse pas,
Iront ailleurs, idem A E si m’intéresse pas
À eux en partenaire * P ou comme égaux
Moi seule personne P * qui m’intéresse,
J’en ai l’envie, le R E devoir et le droit,
Mais qu’est-ce ce E R moi qui m’occupe
Un souci d’intégrité M I È de liberté, d’unicité
Un mode et un contenu d’actes et de pensées
Dits tempérament, caractère, personnalité.
Il se trouvera entouré de plusieurs autres personnes
Ayant des ressemblances, des différences avec moi.
Je leur suis tantôt redevable * et tantôt ce sont eux
Qui adhèrent, participent, Q partagent actions.
Ce «moi je», compose, ose, U impose son égo,
Prétextant, prouvant nous ne I sommes pas égaux ;
Son parcours est fait, d’autant * de succès, qu’échecs :
Succès scolaires, échecs amoureux, ou succès en affaires !
Bon an, mal an, il poursuit un chemin de gloire et de misère.
Il faut-dire aussi, qu’il est, très souvent, seul, avec lui-même,
Fatigué, stressé, malade et, parfois, rendu au bout du rouleau,
Il va se tuer au travail o et se laisser en vacances, aller
En d’autres lieux o o d’autres cieux, au farnienté.
Ce « moi » sexe qui o o o baise amours et sentiments,
Il ne verrait l’autre qu’ o o en faire-valoir, égoïstement,
Accumule connaissance o compétences et expériences,
Pour faire son trou dans sa vie avec, ou, aux dépens de gens.
Ce qu’il fera, de sa vie, dépendra, en grande partie, de lui,
Mais, ce qu’il sera, à la fin : l’aura-il, pour autant, choisi :
Car, c’est en cette contradiction même qu’on le reconnaît,
Toujours fidèle à lui- * même, toujours prêt à changer.
Ce « moi » squelette M plusieurs formes silhouettes
Amours très stables ‘ volages comme alouettes,
Amitiés, sans failles I trahisons, en cascades,
Métier permanent ou N mille boulots, passades
Ses goûts et couleurs T sont à rire, ou à pleurer,
Qui le font paraître à É la mode, ou traditionnel,
Il investit et en tout ou R il conserve presque tout,
Vit moment présent ou E se projette, tout le temps.
Ce «moi» pour finir, n’ S est que la somme d’un tout,
Un composé d’actes, de S raison, d’émotion, d’un fou,
Qui apparaît un jour nais S sant puis disparaît mourant,
Dont on ne souviendra de ! rien ou presque en l’oubliant.
.
Forme
.
.
Évocation
.
Une personne d’importance
Avec une grosse tête, joviale :
Mais je crois bien que c’est moi
Je m’interroge sur qui d’autre !
.
.
Moi, moi, moi… il n’y aurait que moi
Sur Terre, et puis rien d’autre :
Je m’interroge : parlez-moi de moi…
Il n’y a que moi qui m’intéresse.
Une tête en forme de nombril du monde
Une manière stylisée pour l’importance
Parfois on dit ; attraper la grosse tête.
.
Symbolique
.
« Le soi est un
Terme qui désigne
La personnalité toute entière.
Mais … la personnalité entière
De l’Homme reste indescriptible.
J’entends par «moi» un complexe
De représentations formant pour
Moi-même, le centre du champ
Conscientiel et me paraissant
Posséder un très haut degré
De continuité
Et d’identité
Avec. Lui-même. »
Karl Jung philo5.com/concepts
.
.
Fond
.
Évocation
.
.
Moi, moi, moi… il n’y aurait que moi
Sur Terre, et puis rien d’autre :
Je m’interroge : parlez-moi de moi…
Il n’y a que moi qui m’intéresse.
.
Symbolique
.
L’inscription
Du « moi » en symbolique
Ne conduit à disparition structure
Imaginaire, tension entre imaginaire
Et symbolique et tout en étant pris dans
Le registre du symbolique, l’imaginaire
Peut intervenir comme une résistance
Du symbolique, lors cette intériorité,
Extériorité simultanée d’imaginaire
Rendues possibles, double fonction
De la parole comme parole vide
Ou bien comme
Parole pleine.
psychanalyse.lu/articles
/SimonelliMoiCure.
.
.
Fond/forme
.
«Le moi est
Haïssable» nous clame
Blaise Pascal. Ce ne sera pas
Ce que reprend Sigmund Freud,
Qui ne nous dit s’il est bon ou mauvais
Juste qu’il est entre le «ça» et le «surmoi»
Et qu’il est le seul intégrateur entre les deux
Y compris lorsqu’il s’agit d’motion, d’émois
Je suis la seule personne qui m’intéresse
Monstre d’égoïsme tant peu altruiste
Au moins, j’annonce
La couleur … moi !
.
La forme du personnage moi est bien celle du poème
Et en plus j’ai la grosse tête pour ne penser qu’à moi !
.
Je ne me connais pas et ne me fais aucune contrainte
Alors, vous pensez bien, versifier, ça ne peut être moi.
.
Mais bon, si je me retrouve un peu, dans cette forme,
J’oserai dire que mon fond vaut bien mieux que cela,
Il est quand même un peu simple, ce bonhomme-là !
.