102 – Atterrissage en rade de Portimao

<< Calligramme et symboliques

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Visuels scénario

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Atterrissage en vue de l’entrée

de la grande rade de Portimao

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pour une arrivée, en douceur

dans le port, ville de Portimao,

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afin de retrouver la grande plage

de la rade de  Ferragudo.

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Textuel calligramme

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  • Notre point de chute du bateau après notre traversée de Madère, s’avère être la rade de Portimao, avant d’entrer demain en lagune de Faro. Nous retrouvons la côte portugaise, où nous avons navigué à notre aise, avant d’y faire hiverner notre voilier. Pour cette approche, une mer pétole nous oblige à mettre le moteur pour croiser les pêcheurs revenant au quai débarquant pour journée, glissant sur une mer d’huile, avec pas un seul nuage, ni souffle de vent, notre voilier, en panne d’air, se trouve encore loin d’un rivage : nous avançons au moteur sinon, pour nous, la mer deviendra comme tuile. Ici, la côte, toute en falaises, trouée comme un gruyère, offre ses multiples grottes à nos yeux comblés d’aise. Ici, des plages jaunes, sablées, font comme de vrais hot-spots ; là, plus loin, un village blanc émerge sur fond de forêts de pins. Un bateau de pêche, un vrai fer de lance, est suivi d’une nuée de goélands survolant leur territoire marin en quête de leur pitance journalière. Le temps s’étire, lent, très lent, sur la côte qui se prolonge, sans fin, en horizon d’un soleil couchant dans lequel nous imprimons le rêve lointain que nous ferons une fois rendus à Portimao, parmi les citadins.

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Textuel extension

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  • Tout le monde n’a pas, comme nous, ce courage, ou cette chance, d’aller loin étancher leur soif d’aventure et leur faim de liberté. Bientôt les nôtres vont se terminer mais, avant, il nous faut rentrer en lagune de Faro et nous rendre jusqu’à Olhao où un chantier nous attend pour nous mettre au sec pour l’hiver. Nous n’y sommes pas encore mais courage matelot : si, demain, pas de tempête en vue, il nous faudra une bonne demie journée de navigation côtière, pas plus ! Ce n’est jamais que la quatrième fois que nous entrons dans cette rade et nous savons exactement où il nous est possible et favorable d’y mouiller pour y passer une nuit tranquille et agréable au milieu d’un cercle d’autres voiliers comme le nôtre, dont peu ont l’air d’être habités, certains même comme abandonnés. Dieu merci la rade est grande d’autant qu’il nous faudra au moins quarante mètres de chaine, sinon plus, pour mouiller en toute sécurité, même si le vent monte, même si le vent ou le courant tournent.  De retrouver un lieu dans lequel on s’est bien plu est toujours un plaisir, avec la revue de souvenirs qui sont remplis d’émotions, dans un album photo. Si certains demeurent plus marquants que d’autres, ce n’est pas tant parce qu’ils sont vantés par publicité car ils le sont tous en devenant un produit touristique mais parce qu’ils ont laissé, d’eux-mêmes, leur félicité. C’est le cas de Portimao et de Ferragudo : ville et village qui se font face, en représentant modernité et passé.   De revenir en un lieu, connu, fréquenté auparavant n’est pas comme découverte : on a pris ses repères, et l’on anticipe tout. Nous sommes contents d’arriver bon port. Il fait jour, matin, la mer est calme, pétole, et nous approchons du môle au seul moteur. Le brouillard n’est plus que lointain souvenir, il nous tarde de mouiller, mettre pied à terre. En ralentissant, notre sillage se fait plus discret : qui sait s’il garde en mémoire notre long trajet, comme le GPS, sur notre carte marine, atterrissage en douceur restera amphétamine.

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Textuel épilogue

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  • Un sillage, en mer, d’un gros bateau, n’a rien à voir avec celui d’un petit, ce dernier  remuant moins d’eau, s’estompe plus rapidement, cela jusqu’à disparaitre sans laisser de trace, surfant en surface. Que j’aime observer celui d’un ferry : sa turbulence, à pleine vitesse, donne l’impression torrent, sortant hélice en vibrant, celui de notre voilier :  frétillement poisson comme gros thon. Lors en rade Portimao, atterrissant, le sillage diminue, forcément ! Ne dépassant trois nœuds, on glisse sur le courant, avec lequel se confond et mouillant l’ancre, la mer est d’huile.

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Textuels symboliques 

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Sillage

  • Symbolique de forme : Sillage : trace d’eau écumante qu’un navire laisse derrière lui, à la surface de l’eau. Chemin que vient de faire quelqu’un,  ou un animal, voire même un véhicule ; terrain  ou atmosphère traversés comportant la marque de passage. Les voitures dégagent des nuages de poussière sur leurs sillages. Un volume de fluides tourbillonnaire, laisse, derrière lui, un corps en mouvements dans un fluide. Odeurs laissées derrière soi par différents parfums.   larousse.fr/dictionnaires/francais/sillage

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Mémoire

  • Symbolique de fond : La mémoire désigne, à la fois, la capacité d’un individu, voire d’un groupe humain, de se souvenir de faits qui se sont passés, de se souvenir de lui-même, de son identité. Dans la mythologie grecque, entre autres, d’après Hésiode, Mnémosyne est la déesse de la mémoire. Considérée comme l’une des principales facultés propres à l’esprit humain, la mémoire aura fait l’objet des toutes premières investigations scientifiques, premières découvertes. Modifié, source : Wikipédia

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Corrélations >trace éphémère, creux s’évase, onde propage

  • Métamorphoses : Dans le mot sillage, on voit une trace, souvent des plus éphémères, en mer, sauf quand il s’agit des dégazages : pétrolier, cargo, porte containers, laissant, derrière eux, une marée noire. Pour le reste, plus le bateau est gros et rapide, et plus le sillage sera en creux. La mémoire est remplie des traces, creusées comme des sillons en sa matière nerveuse. Ici, la mer est à la fois liquide et visqueuse, et sillons des bateaux sur elles, éphémères, laissent libre cours aux fantasmes d’imaginaires tant et si bien que les formes qu’ils prennent s’écartent, s’évasent, comme autant d’ondes qui se propagent.

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