14 – Ilha d’Armona, quatre garçons, une fille

<< Calligramme et symboliques

.

Visuel scénario

.

.

Ils et elle, sont accostés  à ce quai

du débarcadère de l’Ile d’Armona,

.

14 2

.

pour se rendre à une plage isolée

et sauvage de  cette Ile d’Armona,

.

14 3

.

où trois dauphins leur offriront

leurs beaux sauts synchronisés.

.

.

Textuel calligramme

.

  • Ils étaient là, quatre dans la navette les ayant menés de Faro à l’ile d’Armona, en lagune. Notre bateau était là, mouillé, nous les attendions pour visiter. Mais que faire, cinq heures, en plein milieu d’une dune de cette ile d’Armona, un vrai banc de sable, émouvant à voir mais dont on en fait le tour, en deux heures en marchant.  Nous pensions voir une star, entourée de gardes du corps, avons trouvé Milady et quatre mousquetaires : joli brin de fille, venant d’avoir son doctorat universitaire. Les autres, pas tous : deux presque, deux autres, loin encore. Quatre garçons dans le vent d’une fille poussée par les alizés, trois petits bruns solidement bâtis, un grand blond,  élancé, séjournent avec elle, ces huit jours, logés  chez sa grand-mère. Nous nous demandons tous si nous n’avons pas changé de continent : Madériens, Açoréens, Antillais, en traversant le village d’Armona. Ses maisons, sur sable omniprésent, sont élégamment plantées. A leur sortie, la plage est en vue, le dernier café aussi, bien noté ! Un vent fort nous fouette, de ses grains de sable, sur plage envolés. Des algues vertes pullulent en bordure de l’eau : qui va s’y baigner ! Milady brunette s’y jette, à corps perdu, presque nue, pour la tester, suivie, en son sillage, de ses preux chevaliers, au cas où il faudrait la sauver. Une sirène, elle disparaît dans l’eau et reparait en reine aquatique. Des dauphins, découvrant son jeu de corps, retiennent leurs souffles et leurs rires qui se mélangent à ce jet d’écume d’une naïade sympathique. On aimerait que de tels instants magiques durent et reviennent. De se languir d’avoir suffisamment batifolé, la  dauphine estime que les caresses de l’eau, du sable, du vent, du soleil, ont fini par l’étourdir ! Milady, face à ses quatre mousquetaires et quatre éléments, en fleur épanouie bien que ne faisant rien pour nous éblouir, nous confie, autour d’un verre au dernier café avec pressions, toutes ses impressions du moment qui se prolongent pour elle en autant d’émois. Nous échangerons, chacun en son style, notre humour chaud ou froid. Milady ne dit rien, elle regarde, dans le vague, elle semble déjà ailleurs. Elle jouit de sa toute nouvelle liberté après trois ans d’un intense labeur. Le bateau Courrier repart, elle se dérobe en emportant les garçons. Quatre mousquetaires, accompagnant Lady, se sont baignés, avec elle, sur la plage du bout.

.

.

Textuels extensions

.

  • Le charme, et l’attraction, d’une jeune femme ne se mesurera pas réellement au nombre d’hommes qui l’entoure et qui la presse, fussent-ils intelligents et des plus beaux. Il tient de richesse intérieure, du regard qui révèle une aura de féminité qui diffuse une sensualité qualifiée d’éternelle, bien qu’elle ne dure hélas que dizaine d’années ! S’agit-il légende, inventée de toutes pièces, contrefaire le réel ? S’il y a bien un véritable évènement, et, avec de vrais personnes, sur ce fond de réalité, le roman aura été brodé, jusqu’à l’intégrer dans une trame où l’auteur a ajouté comme grain de sel, pour elle. Rien ne vous empêche de transposer une situation, dans une autre,  même en récits, dits historiques et reconnus par de vrais historiens : demeure déformation, interprétation, personnalisation, entre lignes. En ce récit, la ficelle, est un peu grosse, on est libre de la saisir ou pas. En voilà bien une histoire, ancrée sur fait réel, dérivant en imaginaire pour le moins culturel d’une Milady historique et ballets aquatiques : il en est ainsi d’iles, il est devenu, ainsi, d’elle. Trois garçons, trois actes, trois mouvements : le premier commence par un débarquement, une grande traversée de l’ile jusqu’à la plage.   Le second se nouera autour d’une baignade d’une fille qui jouera les sirènes, les naïades, se mouvant synchronisée avec des dauphins. Le dernier, autour d’un verre, attablé en café, où mousse de bières évoquent écumes de mer, où chacun y va de son couplet, refrain suranné. Et moi, dans un tel roman, j’en rajoute, je brode, et, sur les moindres de mes émotions, je surjoue auteurs de fictions qui, d’un rien, s’accommodent. Il ne manque pas grand-chose pour vraiment croire à cette histoire d’un passé, aujourd’hui bien dépassée : y a toujours un mousquetaire en nous pour la raviver !  Retour en réalité : personnages toujours s’évanouissent, il n’y a rien pour les retenir devant nous que l’on puisse, alors,  adieu, belle troupe, en avant bateau, et oh et hisse.

.

.

Textuel épilogue

  • Ila d’Armona,  en lagune d’Olaho, troisième dune de sable, sur littoral qui en compte cinq, de Tavira à Faro, ne restera pas dénué, d’intérêt pictural, pour nous qui aimons  les iles sauvages, t, plus encore, leurs sublimes paysages ! Nous avons mouillé notre bateau, au port, attendons l’arrivée des trois mousquetaires, accompagnés de Lady dont ils sont très fiers. Nous irons prendre un bain sur la plage sud, non nord. Nous étions sept au total,  donc sept manières, de narrer nombre événements extraordinaires. L’ile est peu peuplée, est presque déserte en hiver, ni école, voiture, église : seuls deux bars restaurants, rien que du sable et grande plage en eaux turquoises, de petites maisons basses, des rues et jardins sableux où se mêlent roches, plantes grasses,  restes bois flotté. Quantité d’oiseaux marins  en long de la grande plage ! De se quitter, le soir, après une telle journée, ensoleillée, par le ciel, et par l’eau, le sable et compagnie de Milady, nous avons pris le temps de nous offrir une bière au café, histoire de mieux arroser une telle parenthèse enchantée. Nos adieux n’en ont été  que plus touchants, ragaillardis : et voilà tout ce beau monde, en autres aventures, repartis.

.

Textuels symboliques 

.

.

Silhouette de femme

  • Symbolique de forme : On se projette sur une silhouette de femme qui nous plait, sans trop savoir pourquoi : son physique, sa démarche, sa posture, sa stature, son allure. Et puis, une fois marié, on se retrouve avec une toute   autre   silhouette, deux marmots, jumeaux, ou  pas,  dans  les  bras. Elle   peut   avoir  grossi, Tout  autant  que  maigri et  c’est toujours la même et simultanément une autre, que l’on choisit à nouveau, ou pas, pour ce  qu’elle est devenue et ainsi l’aventure continue ou s’arrête là !

 .

Milady de Winter 

  • Symbolique  de fond : Milady de Winter est un personnage du roman d’Alexandre Dumas : Les trois Mousquetaires. Ennemie principale de d’Artagnan, célèbre capitaine de Gascogne, et des mousquetaires, elle met ses ressources, son charme, au service de son protecteur, le cardinal de Richelieu, dont elle est l’agent officieux. Bien sûr, elle n’a rien de tout cela, mais elle en est l’image séduisante.

 .

Corrélations > Mousquetaires, hommes, femme, comédie, bain

  • Liens fond/forme : Quatre hommes, jeunes, bien bâtis et de surcroit avec un grand esprit : que peut espérer, d’autre, une femme, comme seule  et meilleure compagnie, lors nous étions témoins d’une comédie à a qui gagnerait plus d’attention d’icelle, qui, dans son air et corps de jouvencelle, aurait à cœur de choisir meilleur parti. On ne le saura, car Milady est partie. Sommes en terrain conquis, passion de bain nous aura pris. Pour profiter de la belle occasion, de joindre ce geste  à toute parole avec dauphins pour compagnons, où  lors, dans un tel ballet improvisé, on confond projection et réalité,  La silhouette suffit à tromper, comme illusion/hallucination. Transformer une personne en personnage vivant ou mort, est très facile et courant.

.

<< Calligramme et symboliques