122 – L’Île d’Arz : mon souvenir ancien

 Textuels et illustrations  >> 

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Originaux : poème,  extensions, fragments

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Poème

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Fait de revenir un peu par hasard

En  un lieu  qu’on a fréquenté, aimé

Est toujours  un rendez-vous  redouté,

Lors rafraichissant mémoire sur le tard.

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Mais que sont devenus habitants d’antan :

Nombreux doivent être morts  et  enterrés,

Les autres seront pour  vous, des étrangers.

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Les gens passent mais  paysages  demeurent

Comme  s’ils ne voyaient  passer  les heures :

Depuis, ma vie, aura choisi  un  autre destin

Mais cette tranche de vie sera restée gravée.

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Je me revois, dès  lors, comme  un martien :

Seul durant week-ends quoique souvent bien

En  communion, avec la mer, avec la nature,

Marchant entre les pâtures et ostréicultures.

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J’y venais passer les fins de semaine,

Et durant  deux  années,  pleines :

Combien de fois,  l’ai-je parcouru

En long, en large, et en … travers,

Sans jamais m’en lasser en hiver,

 Tant elle change de visage,  au vu.

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Au bout d’un temps, ses habitants

M’avaient adopté comme  un frère

Au point que, les quitter, en pleurs,

M’est resté en un souvenir meilleur.

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Et voilà que, presque quarante ans,

Plus tard, j’y repose mains et pieds,

En mouillant, en une anse protégée,

Que d’émotions et que de souvenirs,

Beau village, s’est mis à me revenir !

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Une grande église, une grande mairie,

Quatre cafés-restaurants, une épicerie,

Cent résidences, la bijouterie, poterie :

Calme et authenticité, préservés, merci,

Et, quel plaisir  que d’en refaire le tour !

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Lieux de jeunesse demeurent marquants,

Ils formeront  des jalons  lors grandissant

Ils vous rappellent  tout ce que vous étiez :

Enfant, adolescent, jeune,  premier métier,

C’est pour cela que les oublier serait vexant.

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Extensions 

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Il s’est trouvé que nous avons assisté

À  un  concert  de musique  classique

En la cour  de la mairie de  l’Ile d’Arz.

Avec centaine  d’auditeurs, sur bancs.

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Devinez qui s’est assise à côté de moi,

La mairesse, qui se souvenait du curé

De la paroisse de l’époque où j’y étais

Moi de la cérémonie de son mariage.

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Étrange coïncidence, tout de même,

Quand nous nous sommes… mis à

Nous rappeler les figures de l’île

D’époque dont les trois quarts

Sont enterrées au cimetière.

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Nous sommes venus à l’Ile d’Arz, de la mer, en voilier visiteur

Et monuments que nous avons abordés, sont mairie et l’église,

Qui forment comme deux cœurs distincts mariés l’un à l’autre

Un avant-gout de l’ile de Houat, par ses maisons de couleurs,

Là, nous avons assistés à un concert  de musique classique,

Où nous avons rencontré la mairesse, dont j’avais assisté

Au mariage quarante ans plus tôt, quelle  coïncidence !

Reviennent des souvenirs vivants, pas que cimetière,

Tout a changé, et rien : peu d’endroits identiques.

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Le bourg, rien qu’à lui seul, vaut le détour !

Après quarante ans d’absence je le perçois

Chargé d’émotions sous un nouveau jour.

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Je me re-souviens très bien de son église

Entourée de son enclos et son cimetière,

Enthousiasmé d’y venir  chaque semaine,

Je n’avais d’yeux  que pour une ile : idylle.

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Étant assis  sur une chaise, en  plein  milieu,

J’écoutais, yeux fermés, un concert classique,

Comme Madeleine de Proust tout m’est revenu

J’y étais ou pour le moins, je m’y croyais encore.

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De reconnaitre puis d’être reconnu de quelqu’une,

En assistant à son mariage m’a fait chaud au cœur,

Tant ma probabilité d’une telle rencontre était nulle,

L’on dit que le temps efface tout : la preuve que non !

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Fragments

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L’Ile d’Arz évoque, chez moi, aujourd’hui encore

 des souvenirs personnels gravés en ma mémoire.

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Quarante ans passés, on dit pourtant que le temps

estomperait les bons, tout autant que les mauvais.

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Ici, c’est l’église et cimetière  qui ont été imprimé,

un peu comme en bobine de fil que je déroulerais.

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En la tirant davantage j’aurai trouvé le curé d’Arz :

rien à voir  avec le curé d’ars, Jean-Marie Vianney.

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Et puis soudain, un mariage, une jeune fille de l’ile,

j’y étais et je l’ai reconnu bien que devenue… maire.

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C’est parfois en étant sur place, sur lieu d’événement,

que des souvenirs anciens remontent vite en surface.

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C’est donc les sons de cloches en un enclos paroissial,

qui aura sonné un mariage dont je n’avais plus trace.

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Cette histoire est banale : à qui cela n’est pas arrivé !

Le problème, c’est qu’il aurait pu ne jamais resurgir.

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Ce n’est pas tant le fait qu’il ait existé comme un fait,

qu’émotion que je lui ai attaché qui a tout déclenché.

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Au final, suis rempli de souvenirs sommeillant en moi ?

Combien, où pourquoi se manifesteront ils : mystère !

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Graphiques : calligramme, forme et fond

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 Calligramme

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Fait de revenir un peu par hasard

En  un lieu  qu’on a fréquenté, aimé

Est toujours  un rendez-vous  redouté,

Lors rafraichissant mémoire, sur le tard.

Mais que sont devenus  *  habitants d’antan

Nombreux doivent être  I  morts  et enterrés.

Les autres seront pour   L  vous, des étrangers.

Les gens passent mais   E  paysages demeurent

Comme  s’ils ne voyai    * ent  passer  les heures.

Depuis, ma vie, aura     D choisi un autre destin

Mais cette tranche de    ‘   vie, sera restée gravée

Je me revois, dès  lors,   A     comme  un martien :

Seul durant week-ends   R     quoique souvent bien

En  communion, avec      Z    la mer, avec la nature,

Marchant entre les pâ       *     tures et ostréicultures.

J’y venais passer       *       S          les fins de semaine,

Et durant  deux        *        O               années, pleines :

Combien de fois        *        U                 l’ai-je parcouru

En long, en large,         *     V                    et en…travers,

Sans jamais m’en             *  E                    lasser en hiver,

 Tant elle change de              N  *                    visage, au vu.

Au bout d’un temps, ses        I     *                        habitants

M’avaient adopté comme     R     *                          un frère

Au point que, les quitter              *                         en pleurs,

M’est resté en souvenir           D *                              meilleur.

Et voilà que, presque            * E                          quarante ans,

Plus tard, j’y repose          *                                mains et pieds,

En mouillant, en            *          Q                   une anse protégée,

Que d’émotions et         *           U                      que de souvenirs,

Beau village, s’est            *          A                     mis à me revenir !

Une grande église, une        *      R                           grande mairie,

Quatre cafés-restaurants        *   A                               une épicerie,

Cent résidences, la bijouterie,      N    *                                 poterie :

Calme et authenticité, préservés   T        *                                 merci,

Et, quel plaisir que d’en refaire le  E         *                                  tour !

Lieux de jeunesse demeurent               *                             marquants,

Ils forment des jalons lors            *  A                                   grandissant

Ils vous rappellent tout            *       N                           ce que vous étiez

Enfant, adolescent,           *                 S                  jeune,  premier métier

C’est pour cela,           *                                         les oublier, serait vexant.

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Forme

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Évocation

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Un mur, fronton d’église,

Surmonté  d’une cloche

Pour réveiller  les morts

Autour, dans cimetière.

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122 4

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Un bourg, une église, une cloche, un cimetière,

Une atmosphère : 

Tout ce qu’il y a de plus marin, et de plus breton,

 De plus dépaysant.

Un pignon d’église surmonté d’une cloche

Rien de plus classique et de plus courant

En plus ici, avec enclos pour cimetière !

 .

  Symbolique 

 .

Cloches

Rythment

Vie quotidienne

Profane, indication heure

Et moments de l’emploi du temps,

Que sacrée : matines, angélus, messe,

Vêpres, mariage, baptême, enterrement,

Les cloches ou clochettes accompagneront

Ponctuent les  cérémonies  et les processions

À   l’intérieur      et à l’extérieur      des édifices.

On peut parler           de langage         des     cloches,

Riche et

Varié.

wikipedia.org/

wiki/Cloche

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Fond

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Évocation 

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 122 6

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Un cimetière avec une église au milieu

Est appelé en Bretagne

«Enclos paroissial » : ce dernier est vieux

Témoin de grande piété.

  .

Symbolique 

 .

« Ce toit tranquille,

Où marchent des colombes
Entre les pins, palpite,

 Entre les tombes ;
Midi   le  juste   y

Compose de feux
La mer,   la mer,

 Tou-jours

Recommencée !
Ô      récompense

Après    une pensée
Qu’un long regard sur

 Le  calme   des   dieux ! »

Paul Valéry

  .

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Fond/forme 

 .

Loin de moi de faire concurrence à Paul Valéry

Mais l’atmosphère poétique, marine, et lyrique

Et bien la même, dans ce concert  en plein air :

Souvenirs de jeunesse remontent à la surface,

Opportunité,  reconnaissance, fera le reste :

Me voilà téléporté en autre espace-temps

Et j’entends les cloches à toutes volées.

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Cimetière entourant l’église et son clocher

C’est courant dont le nom : enclos paroissial

Rime avec atmosphère et lieu mémoire sacré

Tout autant qu’avec revenants ou fantômes !

La forme du poème s’accorde bien au fond

À part que l’on parle aussi de mariage

D’expérience de vie et de destinée !

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