130 – Mes quarante jours sur Ar-Kilé

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Originaux : poème,  extensions, fragments

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Poème

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L’existence, qu’elle soit courte, qu’elle soit longue,

Compte des temps forts  puis des temps morts :

Forts, quand il y a  une  activité avec émotion,

Morts, quand  il y a de  l’ennui ou l’inaction.

Pour  certains,  paresser  est  un  privilège

Lors, pour  d’autres : un  vrai  sacrilège !

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Nul doute, il y a un équilibre à trouver,

Paresse vous plonge en bulle à rêver,

Impression : temps cesse d’exister.

Congé est  temps pour décrocher,

Avec  nulle envie  de raccrocher.

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S’ils permettent de se relâcher,

Ils ne sont qu’une parenthèse,

Sur soi,  sa famille,  ses amis,

Ou autres loisirs fourmillent.

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Mes quarante jours  en voilier

Sont parenthèses hors congés

De tout ce qui me préoccupe

J’en ai vite, ma tête …lavée.

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Ici au port là, au mouillage

Laisse souvenirs en sillage,

Temps s’écoule  lentement,

Comme suspendu  au vent,

Qui, parfois, nargue  le nez

Lors voilier  pousse au cul !

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Six semaines  …  à dépendre

De courants, vents et marées,

Six semaines  …  pour prendre

Suffisamment ou assez de recul

Afin d’éviter nombre de disputes

N’ayant pas lieu ici, d’être jouées.

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Chaque jour de route, est bien fêté,

Sans se dire : il faut que l’on calcule,

Si l’on va pouvoir joindre deux bouts :

On est ailleurs, on en profite, c’est tout !

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J’en connais qui marchent  à coup de vers,

Matheux qui se prennent  pour  des poètes ;

Des littéraires s’exerçant comme techniciens,

En voilier, pas de contraintes : tout est ouvert,

Vos congés pourront faire de vous un musicien.

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Extensions

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Quarante jours et quarante nuits sur un voilier :

On dirait la traversée du désert dans le Sinaï

Pour Moise et ses compagnons, à l’origine

Du Carême dans la tradition chrétienne.

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Sauf qu’ici, je ne navigue pas de nuit,

Que je ne suis pas  en  plein  désert;

Mais bien  en  navigation  côtière,

Et que je ne m’astreindrai pas à un

Régime religieux mangeant poisson.

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Comme il s’agit d’un ailleurs en autonomie

Complète ou presque, les problèmes quotidien de

La marche du bateau ne peuvent être ignorés, ni différés,

En ce qui concerne la sécurité du voilier que des passagers.

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Il faut les résoudre en partageant ses propres compétences.

Être navigateur, c’est être capable de faire face à imprévus,

Des situations imprévisibles telles que pannes ou tempêtes.

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Ce qui compte le plus en voilier, ce ne sont pas les verres,

On en boit quelques-uns, cela je vous le concède, et divers,

Ce sont les cocktails de sensations voire d’émotions variées

Qui nous tiennent en haleine, et, en même temps, éveillés,

À tel point qu’on oublie tout et qu’on ne se soucie de rien

De ce qui se passe sur le continent hormis abris et ports

Quarante jours en mer, font comme trimestre, à terre.

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Quarante jours de traversée du désert en pleine mer,

Non quand-même, nous avions fait une halte au port,

En moyenne tous les deux jours sauf durant traversée

Étant autant adeptes, passionnés, du cabotage côtier !

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Disons que nous avons dormi quarante jours, d’affilée,

Dans nos couchettes  de notre  bien confortable voilier,

Que nous avons géré et la cuisine, le ménage, la lessive,

Ce qui n’est pas tout à fait aussi simple qu’à la maison.

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Des croisiéristes prennent une semaine ou voire deux :

On entend dire que semaine vaut quinze jours de repos

Tant le changement, le dépaysement, le rythme de vie,

Seront totalement différents des séjours pris à terre.

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 Cela semble bien vrai, et pour nous en tous cas :

L’impression d’avoir passé plus de trois mois

Hors de chez nous et tous prêts à repartir

C’est peut-être cela la magie du voilier.

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Fragments

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Quarante jours ou presque pour chaque saison,

C’est déjà beaucoup par rapport à une moyenne

Généralement, on navigue durant deux semaines

Et depuis Pâques jusqu’à la Toussaint en fraction

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J’ai commencé à naviguer sur un voilier à 30 ans,

J’ai arrêté à 70 ans,  le compte est simple : 40 ans,

Pendant toutes mes années de travail, c’est une vie,

Mais à aucun moment je ne l’ai regretté : c‘est ainsi.

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En dehors du plaisir même de naviguer  et  de caboter,

Ce que je recherche est la paix intérieure que j’ai trouvé,

Un peu comme être en montagne et cela  n’a pas de prix,

Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seconde, choisi.

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Combien de fois, j’ai levé mon verre pour fêter mon départ.

Une fois sur le voilier, je suis entré  dans un nouvel univers :

Naviguer avec un ami, c’est bien, lors en famille, c’est mieux

Lors avec un groupe de copains, ce sera la fête tous les soirs !

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Microcosme  dans un macrocosme, poussière  dans un océan,

Si en montagne, on se sent tout  petit bien, qu’étant très haut,

Au milieu d’un océan, on se sent comme simple goutte de pluie

Pas besoin de regarder les étoiles pour avoir sensation d’infini !

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Graphiques : calligramme, forme et fond

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Calligramme

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L’existence, qu’elle soit                  Q               courte, elle soit longue,

Compte des temps forts            U          puis des temps morts :

Forts, quand il y a  une           A         activité avec émotion,

Morts, quand  il y a de         R         l’ennui ou l’inaction.

Pour certains, pares          A         ser est un privilège

Lors pour d’autres           N         un vrai sacrilège !

Nul doute, il y a un        T    équilibre à trouver,

Paresse vous plonge    E        en bulle à rêver,

Impression temps      *       cesse d’exister.

Congé est  temps,     J    pour décrocher,

Avec nulle envie      O     de raccrocher.

S’ils permettent     U   de se relâcher,

Ils ne sont qu’une  R      parenthèse,

Sur soi, sa famille  S    et ses amis,

Ou autres loisirs   *   fourmillent.

SUR NOTRE

Mes quarante jours  en voilier,

Sont parenthèses hors congés

De tout ce qui me préoccupe

J’en ai vite, ma tête …lavée.

Ici au port là, au mouillage

Laisse souvenirs en sillage,

Temps s’écoule  lentement,

Comme suspendu  au vent,

Qui, parfois, nargue  le nez

Lors voilier  pousse au cul !

VOILIER

Six semaines  …  à dépendre

De courants, vents et marées,

Six semaines  …  pour prendre

Suffisamment ou assez de recul

Afin d’éviter nombre de disputes

N’ayant pas lieu ici, d’être jouées.

Chaque jour de route, est bien fêté,

Sans se dire : il faut que l’on calcule,

Si l’on va pouvoir joindre deux bouts :

On est ailleurs, on en profite, c’est tout !

AR-KILÉ 

J’en connais qui marchent  à coup de vers,

Matheux qui se prennent  pour  des poètes ;

Des littéraires s’exerçant comme techniciens

En voilier, pas de contraintes : tout est ouvert,

Vos congés pourront faire de vous un musicien.

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Forme

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Évocation

 .

Un grand vase pour deux fleurs

Un siège haut pour table de bar,

Un vortex, ou  un  pilier de pont,

Un  verre à cocktail,  un  art ?

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Un verre à cocktail et chaque jour

Un nouveau à déguster :

Plus le verre est haut, plus le mélange

Est fort  …  ou doux !

Il n’y a pas de rapport direct entre vase et une durée,

Sauf s’il s’agissait d’un vortex, que le temps le traverse

On dira, sauf exception, que fond et forme disjoignent.

 Symbolique

 .

Certains placent l’origine du mot « cocktail »

Dans un contexte de charme voire de séduction.

 .

Par tradition un cocktail ne se boit qu’à la paille,

Et réservé  à la gent féminine, spectacle offrant

Leurs fantasmes à l’imagination des hommes.

 .

Ils se sont  répandus  à la fin  du XVII siècle

En  Angleterre, et,  jusqu’aux  États-Unis.

 .

Consécration vint avec la prohibition :

L’ajout   d’autre  boisson, permettait

De masquer le goût d’un alcool de

Contrebande mauvaise qualité.

Modifié, source : Wikipédia

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Fond

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Évocation 

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Un vortex, ou tourbillon, creuse une aspiration

Ou plongée comme en mer

Serait-il métaphore d’un trou noir, avec le temps,

Se fait avaler à disparaitre.

 .

 Symbolique 

 .

Dans

L’espace,

Les poussières

Et les gaz s’organisent

Autour   d’objets    massifs

Comme  les trous noirs   pour

Former des «disques daccrétion.»

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Au sein de ces structures, la présence

De vortex, ou  tourbillons, peut   aboutir

À la formation de planètes ou de galaxies.

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Pour mieux comprendre les tourbillons créés

Dans   l’espace  par   les  mouvements  des   gaz

Et   des   poussières, des  chercheurs  américains

Ont eu une idée originale : utiliser un algorithme

Habituellement destiné étude pales d’hélicoptère !

leblob.fr/archives/vortex-cosmique

 .

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Fond/forme 

 .

Un verre à cocktail comme tourbillon en mer

Il vaut mieux l’avaler que d’être avalé par lui.

Cette forme rime aussi avec tornade vent fort,

Mais alors, on parlera d’envol, en atmosphère

En somme il n’y a rien, ici, qui évoque le fond :

Il n’est question de plongeon, envol, non merci !

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