159 – Une navigation La Palma vers Las Palmas

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Visuels scénario

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Une des rues de Santa Cruz

avec ses couleurs et balcons fleuris.

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La navigation avec un vent fort

qui nous fait dériver vers le nord.

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La nuit à la vieille cité de Las Palmas,

place de la cathédrale.

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Textuel calligramme 

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  • De Santa Cruz, nous avons projeté, avons visé Tenerife, pour passer la nuit, le jour suivant, à Santa Cruz. Pourquoi tant d’efforts pour aller même endroit ? Erreur, vous n’y êtes pas : Santa Cruz de La Palma, à Santa Cruz de Tenerife. Remontant vers le Nord, l’allure est contraire, vents portants des alizés : nous y passerons la nuit. Tranquillité, rêverie, pêches, réglages de voiles ou de caps, nous occupent, tant et si bien qu’au petit matin, ayant dérivé, nous nous retrouvons en approche de l’ile de Gran Canaria, près de Las Palmas. Le soir venu, en vue de Santa Cruz, suite à notre dérive vers le nord, nous avons changé de cap et choisi d’aller de La Palma à Las Palmas. Mes deux quarts de nuit se sont passés sans problème bien que je les ai trouvés longs avec cette impression d’un temps doublé par une solitude totale, voire extrême, bien qu’en toute sécurité. J’ai péché une dorade coryphène et, peu de temps après, un autre poisson de même type dont j’ignore le nom mais m’évoquant de bons nouveaux plats en papilles, perspective. Entre mes deux quarts de nuit, j’ai tenté de dormir, sans y parvenir. Au matin, j’avais une tête de déterré confondant  mer bleue et ciel bleu en tout horizon. Le vent s’est mis à nous faire des caprices, de quinze nœuds en pleine mer, à sept ; au cap nord de l’Anaga, Tenerife, trente nœuds au travers de l’Isletta de Grand Canaria. Cela s’explique du simple fait que nous étions protégés du vent, en approche de l’Anaga mais sous un effet venturi, une fois franchi son cap nord. Nous avons vécu, sur la fin, une succession de navigations tranquilles avec, par moments, pétole et démarrage du moteur ou mer ventée chargée de houle. L’allure au moteur n’est pas du tout la même que sous voile : elle est plus bruyante, plus heurtée mais elle est tout de même préférable que de faire du sur place ! Le capitaine était aussi fourbu que moi, non pas suite à la traversée mais suite aux derniers changements de vents et d’allures. Pour s’en remettre, arrivé et amarré, au port de La Luz, il a dormi toute la matinée. Finalement, remonter les iles est complétement différent de les descendre, par suite d’alizés contraires.  C’est ainsi que l’on peut changer de destination en mer, en suivant les courants ou les vents ou en suivant simplement  notre erre.

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Textuel extension

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  • Nous laissons en sillage de notre voilier, traces d’écumes, quitter une ile paradisiaque, ne sera pas sans amertume. Nous y serions bien restés une semaine de plus à voguer tout autour, d’une baie à l’autre, et sans nous en lasser. Mais hélas, les meilleures choses, ont toutes une fin qui nous obligera à les abandonner, dès le lendemain, même si on fait le projet de revenir un jour prochain. La Palma nous a conquis, par sa verdure : vrai jardin par ses couleurs chatoyantes de ville en ses balcons.  Le vent ne laisse pas de trace par lui-même, l’eau  en laisse une, souvent très éphémère, le feu en laisse une, plus durable en fumée, la terre, si elle tremble : parfois définitive ! Nous sommes sur voie retour, après 4 iles : abordées, puis visitées, pour finir, adorées. Il nous reste encore bien du chemin à faire, mais le jeu en valait la chandelle : ce sera à recommencer. Cette nuit,  nous avons beaucoup dérivé, au nord, par manque de vigilance, de surveillance du cap, le sommeil nous a gagné et le vent a tourné : en mer, on n’est sûr de rien dès qu’on dort !

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Textuels symboliques

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Sillage

  • Symbolique de forme : Le sillage est la trace qui marquera le passage d’un bateau dans un liquide ou d’un avion dans les airs. En milieu incompressible d’eaux, les molécules du liquide s’écartent à l’avant du bateau, et elles forment une vague qui prend une forme de V, et dont l’amplitude décroitra toujours, au  fur  et  à  mesure  qu’elle  s’écartera. Ces vagues pourraient être destructrices  dans des milieux avec des berges fragiles. L’angle formé par le sillage est  égal à 39°.

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Trace

  • Symbolique de fond : J’ai comme un trou noir au fond  de ma mémoire qui me cache la trace sous-jacente que je me suis employé à oublier ou non. Le pire est, lorsque je veux les remettre  en  lumière, le  trou noir  persiste et c’est, pour moi, troublant. Je suis certain de l’avoir vécu, tout de même mais où, et quand, et avec  quoi,  pourquoi : cela demeure comme mystère voilé.

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Corrélations > voyage, trace, voie, éphémère, coupure

  • Liens fond/forme : Un sillage fait penser à un voyage pour le moins, un déplacement, laissant une trace visible, non durable mais pas forcément en physique, matière, comme les fragrances d’un fin parfum ! Il devient parfois un synonyme de voie à suivre : il les entraine en son sillage. Sillage et sciage sont en homonymie. Ils ont en commun, sémantiquement, de séparer  quelque chose, en deux. Premier, est phénomène éphémère, second est événement permanent ! Et dans le premier, ce qui comptera, est la trace, la voie, ou la direction, dès lors qu’il s’agit de déplacement ; dans le second, ce qui frappe le plus, est la netteté de la coupure, franche.

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