542 – Ceux, celles qui ne s’attachent à personne

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Visuels scénario

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S’attacher à vous comme un virus,

bien que de nature microscopique,

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ou à deux, ou, chacun de son côté,

sur un taquet d’amarrage ponton,

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ou l’un sur l’autre sur le même bateau,

lové de manière inséparable.

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Textuel calligramme 

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  • S’attacher, ne pas s’attacher, tacher de s’attacher, s’attacher fait tache : autant de déclinaisons de ce qui est hors raison ! A-t-on encore le choix si c’est fait : trop tard ! Ceux, celles qui ne s’attachent à personne, ne se trouvent pas en état de leur manque : même quand une filiation familiale s’impose à eux, ils la dénient, orphelins, saltimbanques, sur le fil d’un destin qui pourtant les sonnent pour rejoindre l’amour que la vie leur propose. Tant vrai que dès qu’on s’attache, on s’expose aux déconvenues, aux ruptures, aux disputes amères qui font que, dès le début, parfois, on désespère que cela ne dure assez de temps pour imprimer ou qu’après, on ne parvienne à l’oublier, l’effacer, lors on balance son manque entre gris et rose. Le manque de l’être aimé peut-il être remplacé : comme la nature, du vide nous en avons l’horreur, le manque diminue, avec les événements, le temps, couvrant en partie la blessure,. Cicatrice évasée, irremplaçable, irrémédiable, souvent, la vie n’est pas cadenassée à tout autre bonheur. Le manque provoque des souffrances, douleurs, qui remuent les sangs, les humeurs, les cœurs. Le soutien de l’entourage, discret, mais sans failles, vient soulager un esprit ou un caractère qui défaillent : il n’y a pas de mots, de consolations, qui suffisent, à eux seuls, à éteindre ce beau brulot qui s’attise. Bon nombre de vies se succèdent, sans se substituer, l’une ou l’autre, comme autant de poupées gigognes. Quand on a connu les souffrances, les morts, les séparations déchirantes qui cognent, l’on ne craint plus de fâcheux, de plus mauvais sort que le sien, celui de mourir de ne plus être aimé.

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Textuel extension

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  • Ceux, celles qui ne s’attachent à personne, n’ont pas eu l’occasion de le faire durant l’enfance et ne ressentent pas le besoin de faire confiance à quelqu’un, quelqu’une, de s’abandonner totalement, sans arrière-pensée, d’utiliser l’autre pour se faire valoir ou pour le manipuler. S’attacher est un bien grand mot, vaudrait mieux dire « compter sur » contrat de confiance et non lien unilatéral.  « Qui me fréquente, s’attache » dit la publicité d’une ville pour faire venir y habiter les gens, sauf qu’un lieu n’a rien à voir avec une personne  bien que s’attacher à quelqu’un puis s’en détacher demeure un lieu commun. S’attacher à quelqu’un, sens propre, identique au sens figuré ? Alors que penser d’un double attachement, réciproque ! Serait-ce-ce l’amour, ou l’intérêt, qui le provoque : d’être libre veut-il dire : ne pas être attaché ! Il y a les attaches, externes, qui se voient : bague, vie commune, maison, enfants,  celles, beaucoup plus intériorisées et qu’il est plus difficile à couper comme un « nœud gordien ».  Autonomie la plus complète demanderait qu’on se libère de tout attachement social, on ne dépend de personne, ne promet rien, on peut aller ou on veut, faire ce qu’on veut. C’est le mythe du héros, du justicier solitaire, plus livresque, fantasmatique que dans réalité. Personne n’est complétement libre, ni détaché, de ses racines familiales, sans parler sociétales !

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Textuels symboliques 

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Libre arbitre

  • Symbolique de forme : Le libre arbitre décrit la propriété qu’aurait la volonté humaine de se déterminer librement — Ou alors arbitrairement — à  agir ainsi qu’à penser, par opposition au déterminisme ou au fatalisme, qui affirment que la volonté est déterminée dans chacun de ses actes par des forces qui l’y nécessitent. Se déterminer à ou être déterminé par : tel est tout l’enjeu de l’antinomie du destin et du libre arbitre.  histophilo.com/libre_arbitre

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Attache

  • Symbolique de fond : «Être amoureux n’est pas un état mais un devenir», écrit psychosociologue  F. Alberoni, Le Choc amoureux (Pocket). Du coup de foudre au rapprochement, en passant par la différenciation, l’’amour suivra une même chronologie. Le passage d’une phase à l’autre ne serait jamais  définitif : il y aura des temps de régression, d’accélération, de stagnation et ainsi toutes les amours qu’on dit au long cours passent par des stades identiques d’attache. En nous appuyant sur les différentes études existantes, nous en avons défini trois : la fusion, la différenciation, et, pour finir, le rapprochement.      Source : psychologies.com/Couple

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Corrélations > indépendance, seul, isolement, exister, non-sens 

  • Liens fond/forme : «Je n’ai besoin de personne, en Harley-Davidson» chantait Brigitte Bardot, il y aura cinquante ans. Sans aller jusqu’à une telle déclaration d’indépendance, ceux qui n’ont ni femme, ni enfant, ni famille, ni amis, doivent quand même se sentier seuls, par moments. Ce n’est pas tant qu’on s’attache à l’autre par amour, que par une simple nécessité, pour se sentir exister ! Pire que solitude si elle est choisie est isolement subi, l’existence que pour soi, en soi, demeure un non-sens !

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