943 – Un traumatisme de guerre, l’enfer !

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème

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  •  La guerre n’a rien d’humanitaire, de juste, de justifié : c’est l’enfer. Quand on y a été, quand on y a participé, le traumatisme est très violent, on l’a imprimé, on ne peut oublier. Quelqu’un, quelque chose, un événement vous le rappelle malgré vous vous repassez le film authentiquement. Nombre de morts, de blessés physiques seront inclus dans les statistiques mais pas souffrances psychiques. Un traumatisme de guerre : la poudre, le sang, l’enfer. Des femmes tuées, enfants mutilés, gens ordinaires qui n’avaient rien fait à personne, tous se disant s’aimer. Face à de tels faits, issus d’images insoutenables imprimées, câblées en votre mémoire, votre cerveau, brutalement, sous l’effet de ce choc terrible, vous les a fait oublier, zapper. C’est facile et pratique pour continuer à vivre une existence admirable, comme si rien ne s’était passé ! Vous étiez où, avec qui : pourquoi ! Pas de traces, vous avez été halluciné ! Un témoignage remonte à la surface : « Tu y étais, quelqu’un a reconnu ta face.» – « Moi jamais, je n’aurais pu commettre de tels actes, même en guerre et terrorisé. » – « Pourtant, il y a cette photo et cette lettre, alors ! » – « D’accord, j’y étais, mais, avec mon arme, j’ai tiré au loin, devant moi, dans le vide. Je n’ai pas vu les ennemis, juste entendu le vacarme. Je me suis replié, je suis resté lucide. »  Cette guerre n’est pas la mienne, elle est abusive, elle est nocive, toute mort qui m’est attribuée m’est devenue complètement défensive quand on interroge : «Tu as tiré !» Ça y est la mémoire me revient comme en flashs, oui je me souviens d’avoir été droit au clash, avoir tiré comme malade sur tout ce qui bouge. Quand j’ai cessé : des gens, des traces rouges, rouges de feu, rouges de sang, rouges de flammes. Maintenant tout me revient, se débobine, je mesure l’étendue des dégâts, avec une certaine gravité, me tenant prostré, las. Au cœur, au ventre, je vis la chance que j’ai eu d’en sortir quand des copains sont tombés à côté de moi : je les ai entendus crier, ramper, gémir, m’appeler et j’ai dû les abandonner pour ne pas me faire tuer… par des tirs croisés. La guerre engendre la honte d’avoir assassiné tant d’autres ; la guerre engendre cette culpabilité de ne pas avoir été tué ; la guerre engendre la haine en suscitant nouveaux apôtres ; la guerre engendre la guerre, avec sa vengeance exacerbée.

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Textuel extensions

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  • La guerre génère nombre de morts et plus encore de blessés. C’est comme loi du métier d’avoir à affronter tous  dangers. Parfois, c’est un soldat, qui sautera sur une bombe, à pied ; parfois c’est la patrouille pris sous le feu d’une embuscade ; parfois, c’est un engin de transport de troupes, tout entier ! Que l’on perde un homme, juste à côté de soi, un camarade, constitue déjà un traumatisme dont on ne se remettra pas.  Combien d’estropiés vivront par la suite, une vie au rabais, pour une cause qui n’en est pas une : une simple infortune. La guerre, qu’elle soit ancienne, moderne, demeurerait sans cesse égale à elle-même, faite de combats voire atrocités extrêmes,  qui nous font hérisser les poils, épidermes. La mort naturelle sera bien plus acceptable que celle de soldats et civils, non coupables : Mourir pour des idées, dit Brassens, d’accord  mais de mort lente, non pas au corps à corps ! Cataclysmes  météorologiques, géologiques, provoqueront aussi des morts, et des déracinés mais la Nature est ce qu’elle est, sans intention de tuer, de se venger, dominer, éradiquer !

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Textuel fragments

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  • Si tu veux pas la paix, prépare la guerre, dit un vieil adage d’un empereur romain : il s’avère que, depuis, toujours d’actualité. Paix, guerre ne seraient pas que contraires, ils seraient et tout autant, bien paradoxaux, lors croisant en parallèle, la parole et… le fer.  Notre époque n’aura rien appris de l’Histoire, elle dit encore que la loi sera celle du plus fort,  bien qu’exemples montrent que ce sera à tort.  Négociations, accords, contrats … frontières, ne sont que des papiers qu’on peut déchirer, une fois le pays voisin envahi, il est annexé. Certains appellent cela de la real politique : on ne conteste pas par peur de représailles. Si la peur mène le Monde, la paix mourra.  Le paradoxe tient aussi dans le langage : l’on envahirait un pays pour le pacifier, et s’il résiste,  ce serait lui, l’agresseur.  Tout cela ne serait que jeu s’il n’y avait pas de morts, et pas que combattants : des civils, femmes, vieillards, enfants. Aucun génocide ne peut se justifier : guerre ou pas, quel qu’en doit le fait, cela reste crime contre l’humanité !

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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943 1

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La guerre, ce sont des troupes que

l’on transporte vers zone de combat.

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943 2

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La guerre, ce sont des armes automatiques

derrière mur de sable.

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943 3

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La guerre, ce sont des blessés en pleine

jungle, souffrant martyr.

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La guerre est un sujet d’invasions et revanches,

souvent inutiles mais sans cesse recommencées.

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Textuels  symboliques et corrélations

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Symbolique

  • Symbolique de forme : La symbolique est « L’art de substituer une image à une idée, un dessin à un concept, Une figure à une pensée » mais est aussi « L’art de retrouver l’idée derrière l’image, le concept au travers du dessin, la pensée sous la figure ». C’est l’ensemble des symboles propres à un peuple, à une époque, et voire à une religion. La symbolique militaire qui se manifeste par divers signes multiformes – uniformes, insignes, emblèmes, fanions – s’est forgée au cours de l’histoire de France. servicehistorique.sga.defense.gouv.ressources/la-symbolique-militaire-une-longue-evolution

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Blessure

  • Symbolique de fond : Les accidents de la route, les accidents de travail, ceux qui se produisent à domicile, représentent une symbolique vaste de toutes les blessures tant qu’il n’est pas possible de l’appréhender ensemble. Il faut la déchiffrer cas par cas et la fracture d’un os entraîne une cassure  du rythme  de vie. L’activité doit être interrompue. Il faudra se mettre au  repos. Telle immobilisation devrait entraîner une réflexion  qui, elle-même, aboutira à une à nouvelle orientation.     signesetsens.com/psycho

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Traumatisme > perte, paradis, terrestre, mortel, handicap

  • Liens fond/forme  : La première blessure infligée à l’homme, ou  qu’il s’est infligée, qui sait, à lui-même, est la perte du paradis, terrestre ou céleste en devenant ou en se rendant compte qu’il n’était qu’un simple et permanent mortel. Toutes les autres blessures en découlent : un immortel, dans les films, s’en remet instantanément, mais pas lui, donc faire très attention à les  éviter, tant physiques que psychiques, sinon, au plus vite, les soigner. Mais cela peut avoir du bon, forcé au repos,  à réfléchir sur la nature, le sens de sa vie, à ses expositions aux dangers, à l’arrêt soudain de sa carrière, si ce n’est de son couple, avec ou sans handicap.  

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