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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Hier,
Aujourd’hui,
Demain, le départ
Conditionnera sa fin.
Ports visés sont
Assez loin.
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L’on y parviendra
Si l’on est de vrais marins.
Si le temps n’avait pas de fin,
De jour, semaine, mois, année,
On n’aurait plus besoin
De calendrier.
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On irait où on veut
Même jusqu’aux confins,
Même s’il faut un pour compter
Le temps que cela nous prendrait
Pour réaliser tous les projets,
Issus de rêves innés.
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Ici, ce n’est pas là-bas, gagné,
Mais sûr, demain, j’y parviendrai,
Bien que mon corps se tienne encore,
En cet endroit où il dort, mon esprit fort
Se projette, déjà, tout entier, vers ces ports,
Où le soleil éclate, situé au sud, loin du nord.
La mer étant ce miroir trompeur de ses peurs
Vous renvoyant vos malheurs ou bonheurs,
Elle vous fait voir, tel que vous êtes :
Voyageurs sans cesse en quête.
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En quête de quoi, c’est la question :
De natures liquides, d’immensités vides,
De rencontres de gens sympas, de passions,
De fureurs de vivre lentement, sans être avide.
Entre ce qu’on imagine et se passe réellement,
Problèmes impondérables et désagréments,
Retardent d’autant votre marche en avant
Mais ne vous rendent pas mécontent.
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Que de surprises et de contentements
Que voir nuées d’oiseaux, poissons, bancs,
Au-dessus de vous passant et dessous nageant,
Et de sentir la caresse du soleil, la force du vent.
Même si l’on est contraint de faire route au près,
La navigation est toujours un voyage au loin :
Un voyage redouté en soi-même, conjoint
Avec équipiers, même choisis exprès.
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Extensions
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L’appel du grand large est, naturellement,
L’appel de la plus grande liberté possible
En dépit des contraintes et des dangers.
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Ce qui parait magique, c’est que
Non seulement la terre et la côte
S’effacent mais que le temps
Et les soucis aussi
En devenant subjectifs,
Inconsistants, évanescents.
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Cela dit, toute traversée, de mer,
De campagne de désert ou de montagne,
Est épreuve autant pour l’esprit que pour le corps
En même temps un renouvellement, un ressourcement.
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Le grand large, compte tenu de notre connaissance,
Et de notre maitrise de la géographie terrestre,
N’est plus l’exploration de la planète Terre
Mais saut dans Cosmos vide, à l’infini.
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L’appel du grand large est envie de migration vers un ailleurs
Il n’y a plus devant soi que du plat, que du calme, que de l’eau
Cette immensité n’attire pas que le regard, tout le corps entier.
Marcher jusqu’au bout d’une très longue jetée, est déjà amorcer
Un début de voyage qui nous engage, et dans toutes nos pensées.
Y aller seul et à deux, voire en couple, n’aura pas la même saveur,
Longer les cotes ou s’en éloigner à les perdre de vue, même valeur
Ce qui est certain : c’est qu’on en revient, quelque peu transformé,
Par le temps, que l’on y a passé, et, qui semble avoir été … expansé !
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Le grand large, ce terme convient bien à l’océan
Immense à ce point qu’on n’en verra pas le bout,
Platitude désespérante, pourtant bien mouvante.
Insensé vouloir l’atteindre en marchant, nageant.
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Mais pour peu que l’on ait un bateau qui s’y prête
Le large se rend à notre portée et ouverte au désir
De naviguer vers lui en vue atteindre son horizon,
Qui, plus l’on s’en approche ne ferait que reculer !
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Il ressemble à bon nombre de couchers de soleil,
Qui semblent plonger d’épaisse couche nuageuse
En couleurs, dans l’océan, derrière ligne horizon
Poursuivant sa course autour de planète Terre.
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Fragments
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L’appel du large et voire du gran large
N’est pas celui d’une fuite, parenthèse,
D’abord un rendez-vous avec soi-même
Voyage qui vous fait prendre conscience
Des problèmes, des dangers, de votre vie,
D’avoir la sensation intime êtes en survie,
Car, une fois parvenu au milieu de l’Océan,
Faire demi-tour ne fait sens, que poursuivre.
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Vous ne pouvez compter que sur vous-même,
Et votre monture, en l’occurrence votre voilier,
En espérant qu’il tiendra le coup, pas de panne,
Sinon, et très vite, vous courriez droit au drame
Avoir disparu des antennes familiales, et radars
Maritimes, sauf à croiser autre bateau ou cargo,
Vous procure un sentiment de solitude extrême.
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L’on aimerait voir une ile, un petit bout de terre,
Si minuscule soit-il avec, sur lui, amas de pierres
Qui ferait comme un cairn avec traces d’humains
Mais cela procéderait de la fatigue, d’un mirage,
N’ayant rien de renseigné sur notre position GPS
Curieux que côte en mer prend tant importance.
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Moi, ma plus longue navigation, en pleine mer,
N’a jamais dépassé douze jours, pour les Acores :
Il aurait fallu un mois pour atteindre Martinique
On comprend pourquoi, les Acores est une étape
Il y a peu qui auront fait la traversés sans escale.
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Le grand large, pour nous, est un terrain connu,
Imaginez Christophe Colomb et armada galions
Pensant trouver les indes en allant vers l’ouest,
Une pure folie qui a bien failli lui couté la vie.
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Je n’en suis pas là, en réalité peu de voiliers
Seront en perdition au fin fond des océans,
on craint souvent que suivant est le sien !
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S’il en avait été ainsi je ne serais pas là
À vous relater appel du Grand-Large,
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Je serais à jamais, fond de l’océan.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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Hier,
Aujourd’hui,
Demain, le départ
Conditionnera sa fin.
Ports visés sont
Assez loin.
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L’on y parviendra
Si l’on est de vrais marins.
Si le temps n’avait pas de fin,
De jour, semaine, mois, année,
On n’aurait plus besoin
De calendrier.
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On irait où on veut
Même jusqu’aux confins,
Même s’il faut un pour compter
Le temps que cela nous prendrait
Pour réaliser tous les projets,
Issus de rêves innés.
L’APPEL
Ici, ce n’est pas là-bas, gagné,
Mais sûr, demain, j’y parviendrai,
Bien que mon corps se tienne encore,
En cet endroit où il dort, mon esprit fort
Se projette, déjà, tout entier, vers ces ports,
Où le soleil éclate, situé au sud, loin du nord.
La mer étant ce miroir trompeur de ses peurs
Vous renvoyant vos malheurs ou bonheurs,
Elle vous fait voir, tel que vous êtes :
Voyageurs sans cesse en quête.
DU GRAND
En quête de quoi, c’est la question :
De natures liquides, d’immensités vides,
De rencontres de gens sympas, de passions,
De fureurs de vivre lentement, sans être avide.
Entre ce qu’on imagine et se passe réellement,
Problèmes impondérables et désagréments,
Retardent d’autant votre marche en avant
Mais ne vous rendent pas mécontent.
LARGE
Que de surprises et de contentements
Que voir nuées d’oiseaux, poissons, bancs,
Au-dessus de vous passant et dessous nageant,
Et de sentir la caresse du soleil, la force du vent.
Même si l’on est contraint de faire route au près,
La navigation est toujours un voyage au loin :
Un voyage redouté en soi-même, conjoint
Avec équipiers, même choisis exprès.
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Forme
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Évocation
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Superposition de trois pots
Piédestal avec une sculpture
Un empilement de pierres,
Mais décliné parfois en cairns
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Constituer un empilement de pierres
Est faire un projet de cairn :
Plus la base solide, plus on peut monter
Plus haut et voire plus loin !
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Symbolique
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L’être humain
Est un être
Qui se bat contre
L’entropie,
Contre le nivellement
Et l’usure qui règne
En systèmes physiques :
Il est bâtisseur, se bat
Contre le temps.
La pierre est un des matériaux
Qui résiste le plus à l’usure :
C’est pour ça que l’on ne
Retrouve qu’empilements de pierres,
Civilisations, aujourd’hui … disparues.
Les construisant, humains se révoltent contre
Les lois de la physique comme symbole de la
Volonté de résister aux lois de l’univers !
librenecessite.over-blog.com/
article-empilements
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Fond
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Évocation
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Constituer un empilement de pierres
Est faire un projet de cairn :
Plus la base solide, plus on peut monter
Plus haut et voire plus loin !
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Symbolique
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Un
Cairn,
Est un amas
Artificiel de pierres
Placé à dessein pour marquer
Un lieu particulier, forme particulière.
Ce type d’amas se trouve, la plupart du temps,
Sur reliefs, les tourbières ou sommet des montagnes.
Ces traditions actuelles dérivent d’une vieille coutume,
Remontant au moins au Néolithique moyen, de construire
Les sépultures à l’intérieur de cairns, étant situés de manière
Proéminente, souvent sur les hauteurs du village des défunts !
Wikipédia : cairn
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Fond/forme
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Les pierres sont complétement opposées à l’eau
L’un est des plus solides, l’autre des plus liquides,
On le voit par vagues montant à l’assaut du phare.
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Toutefois le grand large peut évoquer permanence
D’étendue d’eau qui est là depuis avant préhistoire
Semble nous cacher un mystère qu’il faut chercher.
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D’où l’appel du large, pour prendre de la distance
Par rapport aux vicissitudes de la terre ferme !
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