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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Quitter son île
Pour une autre,
C’est très bien !
Quitter sa femme,
Pour toute autre :
C’est moins certain.
Et même, si amours
Sont un peu îles aussi,
Où la femme ne vous
Laissera tranquille.
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Mais je ne quitte rien,
Cours vie emporte tout,
Tout, dans ma petite tête,
En bagages mais c’est fou,
Et lors, tous mes souvenirs,
Vont chanter tous en chœur,
Que le temps de ces voyages
Sera rythmé de temps morts
Et le moindre déplacement,
Cadencé par temps forts
Me retrou ve parfois
Très seul avec moi,
Alors qu’autour
Foule s’agite.
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Partant vers même endroit
Pour vivre, instants de vie,
Revenons avec une histoire
À raconter, et qui fera le sel
De vos jours … réenchantés.
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Entre soi, autres et le monde
Et tous vos nouveaux rapports,
S’installeront pour tout à la ronde
Quitter son île, avec son petit bateau,
Pour de port en port aller sur les eaux,
C’est quitter son rocher pour une bulle,
Voir une nouvelle vie chouette, ou nulle.
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Si, certes : la vie est, déjà, un voyage, en soi
Et vous laissera plus de possibilités de choix,
Tout voyage intérieur et tout voyage extérieur
Se nourriront bien, tous deux, de leur meilleur.
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Ça fait partie de ces aventures qui vous guettent
Et qui créent, vite en vous, une nouvelle fenêtre,
Afin de sortir des murs de la prison, où vous êtes,
Pour que notre liberté, à nouveau, vous fasse fête.
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Tout ce qui est nouveau, toute nouvelle conquête,
Fera que toutes vos journées sembleront parfaites
Vous vous direz, alors, que : vous étiez bien bête,
De rester scotché, sur votre ile, jusqu’à perpette.
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Extensions
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Le paradoxe du voyage est que l’on part
Pour fuir le quotidien, les autres, le monde
Et l’on se retrouve, avec soi, problèmes, soucis.
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Comme la nourriture, le voyage ne modifie rien
À notre travail, à notre réseau, notre quotidien,
Mais il les épice, et, par là, il nous fait du bien.
Toute distance physique entrainerait, toujours,
Une distance psychique, même pour amours :
«Loin des yeux … loin du cœur» dit un proverbe.
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En voyage, êtes ouverts à tout ce qui se passe,
Chez vous, fermés à tout ce qui vous distrait,
Vous parait inutile, inintéressant, vous freine,
Vous retarde en votre programme d’activité,
La liste des tâches à faire dans la journée.
En voyage, une seule tâche, et aucune,
Ça fait de l’eau à couler devant vous.
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D’une ile à l’autre et vogue la galère,
Galère au sens de bateau … galérien,
Quoique, parfois, vrai au sens figuré,
Figurez-vous, j’y ai moi-même gouté
Pas dans mon ile mais d’une à l’autre
Mon ile, je l’ai quitté pour… d’autres,
Mais dans ma tête, la seule en fidélité.
Je sais, vous ne me croirez : pourtant,
C’est la seule ile vers laquelle, reviens.
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D’un repère ou d’un repaire à l’autre,
Chacun organise sa vie comme il veut
Que ce soit une ile, un port d’attache,
Il faudra avoir un lieu de prédilection
Où l’on revient toujours se ressourcer,
Quand fatigue d’exister se refait sentir.
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On dit que toutes les iles se ressemblent
Plus ou moins : la mienne m’est unique,
Je ne quitterai jamais l’ile pour une autre
J’y ai laissé toute mon histoire, mon âme,
Je ne saurais plus les déménager ailleurs,
Sans perdre mes repères, sans tel repaire.
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Fragments
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Chacun sait que les iles se ressemblent
Mais qu’aucune ne pourra être jumelle :
Si un bon nombre sont attirantes et belles,
Au sein même archipel, elles sont différentes
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On peut toujours croire trouver mieux ailleurs,
Publicités vous vantent sans cesse les meilleures,
Mais dès qu’on s’attachera à une, définitivement,
Les autres exciteront moins votre cœur … battant.
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J’ai trouvé mon ile où j’ai pris racine sur sa pierre
Ou alors c’est peut-être elle qui m’aura accueillie :
Qu’importe, toutes les complicités s’étant établies
J’y resterai très fidèle aujourd’hui autant qu’hier.
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Quand, en voyage, je la quitte … momentanément,
Son image, parfum m’accompagnent tout le temps
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Il me sera, parfois, arrivé de l’ignorer, de la snober,
Et de me rappeler qu’elle est en moi pour l’éternité.
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L’éternité de son cimetière marin … bien aménagé,
D’où je continuerai à nourrir âme, devenue éthérée.
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Pour finir, il faut bien choisir d’être de quelque part
Sinon, on risque de n’être personne et de nulle part.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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Quitter son île
Pour une autre,
C’est très bien !
Quitter sa femme,
Pour toute autre :
C’est moins certain.
Et même, Q si amours
Sont un peu U îles aussi,
Femme I ne vous
Laissera T tranquille.
Mais je ne T quitte rien,
Cours vie E emporte tout,
Tout, dans R ma petite tête,
En bagages * mais c’est fou,
Et lors, tous S mes souvenirs,
Vont chanter O tous en chœur,
Que le temps N de ces voyages
Sera rythmé * de temps mort
Et le moindre I déplacement,
Cadencé par L temps forts
Me retrou E ve parfois
Très seul avec moi,
Alors qu’autour
Foule s’agite.
.
Partant vers même endroit
Pour vivre, instants de vie,
Revenons avec une histoire
À raconter, et qui fera le sel
De vos jours … réenchantés.
Entre soi, autres et le monde
Et tous vos nouveaux rapports,
S’installeront pour tout à la ronde
Quitter son île, avec son petit bateau,
Pour de port en port aller sur les eaux,
C’est quitter son rocher P pour une bulle,
Voir une nouvelle vie O chouette, ou nulle.
Si, certes : la vie est, U déjà, un voyage, en soi
Et vous laissera plus R de possibilités de choix,
Tout voyage intérieur * et tout voyage extérieur
Se nourriront bien, U tous deux, de leur meilleur.
Ça fait partie de ces N aventures qui vous guettent
Et qui créent, vite, en E vous, une nouvelle fenêtre,
Afin de sortir des murs * de la prison, où vous êtes,
Pour que notre liberté, A à nouveau, vous fasse fête.
Tout ce qui est nouveau, U toute nouvelle conquête,
Fera que toutes vos journées T sembleront parfaites
Vous vous direz, alors, que : vous R étiez bien bête,
De rester scotché, sur votre ile, jusqu’à E perpette.
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Forme
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Évocation
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Une éolienne à pales torsadées
Un piédestal avec sculpture,
Une base, un tube, et un feu,
Une balise marine : repère !
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Une ile est comme balise marine
Lors on s’y attache :
Elle flotte, et toujours, dans sa tête,
Comme son repaire de vie.
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Symbolique
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On ne laisse
Pas une balise
À voyant cylindrique,
À tribord en entrant au port,
On n’est pas libre en un chenal.
Le balisage maritime est pour navigation.
Tant la parfaite connaissance des balises
Et leurs significations
Est l’une des conditions
De la sécurité en mer.
Jour et nuit, en croisière côtière,
Il n’y aura pas un seul mille parcouru
Sans que l’on n’aurait besoin d’identifier
Une petite marque de balisage en ses vues.
voilesetvoiliers.ouest-france.fr/
équipement-entretien/balise-marine
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Fond
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Évocation
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Une ile est comme balise marine
Lors on s’y attache :
Elle flotte, et toujours, dans sa tête,
Comme son repère de vie.
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Symbolique
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J’ai
Vu un
Re-na-rd
Re-tour-ner
En son repaire
Sur arbre, repère
En vue de l’identifier.
Il n’est pas rare de confondre
Le sens de deux homophones
En français. Voici un exemple :
Quelle sera la bonne différence
Entre « repaire » et « repère » ?
On écrirait « repaire » pour désigner
Un lieu, ou un abri qui sert de refuge
Aux différents animaux sauvages.
Dès lors, ensuite, et par métonymie,
Le mot désigne maison, l’habitation.
orthographe/repaire-ou-repere
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Fond/forme
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Une ile au singulier n’a qu’un visage,
Au pluriel, en a mille, tous différents
Elles n’auront en commun que d’être
Entourées d’eau, et donc bien isolées
D’un continent le plus proche et voir
En plein milieu de nulle part, océan.
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