179 – Île et bateau rendent indolent

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  • Depuis que nous sommes arrivés aux Canaries, notre rythme de vie a totalement changé : un peu plus marin, plus désordonné, un bateau reste un petit nid. Il faut du temps pour s’y adapter, tout est concentré en lui et optimisé : bagages, faut ranger en équipets, en coffres. Faut faire avec l’espace qu’un voilier, même grand, vous offre. De vie à terre, la vie à bord,  est complètement différente. Notre ponton est comme une rue, un quai bondé d’événements et marins qui remuent. Le temps couvert qui crachine, nous rend tous d’humeur chagrine : on s’attendait à ce que le soleil nous illumine et c’est le vent et l’ombre qui dominent. Que tout cela nous rende un peu indolent, quoi de plus normal car rien d’excitant ne nous rappelle ce miracle canarien d’être heureux de presque rien ! Un vrai bonheur lors soleil irradie  notre bonne humeur en notre corps aussi, d’un hâle de chaleur comme en bulle où notre stress devient quasi nul ! Indolence nulle, activité extérieure mais pas pour la richesse de vie intérieure qui continue à distiller, en songe, le rêve qu’on chérit, ronge. Le bercement léger et l’éloignement nous procurent d’autres points de vue, sources des nouveaux étonnements de débarquer sur une ile pour nous inconnue encore comme inconnu d’elle. Depuis notre arrivée dans les Canaries,  notre rythme de vie a  totalement changé, devient beaucoup moins mer marin mais beaucoup plus dé-sor-don-né, tant bateau au port est point fixé.

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Textuel extensions

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  • L’indolence est cette mollesse et nonchalance qui vous interdit tout effort violent ou excessif dans vos mouvements. C’est elle qui fait que tout prend plus de temps, plus d’énergie pour se motiver à entreprendre quel qu’activité : on peut même se passer d’un repas sans que le corps le réclame ; c’est la chaise longue, le bain de soleil où l’on s’active à rêvasser. En bateau, c’est dans sa cabine à regarder le flot couler par un hublot ou sur le pont avant, affalé comme un tas de voiles inutilisé et mal rangé. On croit souvent que c’est le soleil qui nous rend ainsi dans un laisser-aller mais la pluie continue et sans horizon nous conditionne tout autant à un lâcher-prise qui nous rend indolent. Nous sommes là en étant ailleurs en étant nulle part ou qu’en soi-même. C’est alors que de mettre le pied sur une nouvelle ile nous réveille et nous stimule car l’inconnu attire en suscitant notre curiosité et ce, au plus haut degré.  C’est sûr, qu’à la marina, au port, au pont : on peut se la couler douce, on peut dormir. Un bateau ne demande attention, tension, allongé sur un hiloire, rêver des histoires. En mer, cela peut se produire sans vent lorsque le bateau ne bouge ni ne tangue dans un silence total, fort  détendant, mais attention aux pièges des indolents, dès que le vent monte, tous sur le pont.   Au port, à la marina, le silence, immobilité totale, n’existe pas, sauf la nuit … et encore. En plein jour, en mer, en bateau, calme plat : il n’y a pas un bout de voile qui bouge, ni une drisse comme si on avait jeté l’ancre, en plein océan ! L’atmosphère, parfois brulante, en plein été, endormira l’esprit, si ce n’est son estomac. La seule activité consiste à se mettre à l’ombre et de prendre soin de boire de l’eau fraiche : le temps s’est suspendu sinon endormi d’autant.

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Textuel fragments

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  • « Qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous » Chantent Jules Barbier, Michel Carré. L’indolence  évoquerait inertie ou langueur  quand ce n’est pas mollesse, nonchalance ou contraire : entrain,  vivacité, ardeur. Imaginez-vous dans un hamac : silence, bercé par mouvement régulier du voilier,  qui, dans ventre de mère, vous fait songer.  Le calme plat vous donne autre sensation, le voilier ne bouge plus, comme stoppé : le temps s’arrête de même comme figé. Indolence vous fait fantasmer silhouette féminine, allongée et comme abandonnée à tous vos désirs et voire à tous vos soupirs. Nul besoin de s’approcher d’elle ni de bouger, vous êtres avec, contre, en elle par la pensée et je vous ferai grâce de la suite en  sirène ! Plus de stress, plus de fatigue, problème : belle langueur vous fera un bien suprême, à ce point qu’en pleine hypnagogie, rêverie, vous fait croire que l’histoire devient réelle, vous vous sentez attiré vers le fond Océan, lors soudain hamac se décroche : à l’eau.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels 

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179 1

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Le voiler est en total repos,

rien ne bouge,

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179 2

le skipper en profite pour

 faire une sieste,

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 l’équipière n’est pas en reste :

loin s’en faut !

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elle ressemble à chatte siestant,

bien décomplexée.

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Scénario

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 Le voiler est en total repos, rien ne bouge,

le skipper en profitera pour faire une sieste,

l’équipière ne sera pas en reste : loin s’en faut !

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Textuels symboliques 

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Silhouette

  • Symbolique de forme : Réflexion sur ce que nous voyons de nous, ce que nous donnons à voir, notre aspect, notre silhouette : ce que nous pensons logique, normal, ce que la majorité des personnes veulent, c’est-à-dire une  silhouette parfaite, plutôt mince, serait loin d’être une évidence au cerveau-ordinateur. Le seul régime qui marche vraiment à long terme, c’est l’amour inconditionnel que nous devons nous donner. Plus nous nous acceptons, plus nous aurons le poids qui nous convient et la silhouette que nous devons avoir.    adv.biz/la-silhouette- en-decodage

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Indolence

  • Symbolique de fond : L’oisiveté est rattachée, depuis l’antiquité romaine, à  l’otium, lequel est aussi défini comme l’inaction, la paix, et le calme, le désœuvrement, le repos honorable, le temps libre, la retraite, les  loisirs studieux, la  méditation, L’indolence, opposés à l’exercice de la politique, aux affaires, à l’étude contrainte, aux hostilités, au négoce.  Wikipédia

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Corrélations > paresse, inactivité, rêverie, hamac, chaleur

  • Liens fond/forme : L’indolence est comme la paresse, l’inactivité, l’envie de rien ou de se laisser aller  à la rêverie. Il fait calme plat  et le bateau  ne bouge pas : quoi de mieux qu’un hamac pour une sieste. La moindre silhouette parait comme abattue par la chaleur, bercement d’eau, immobilité jusqu’à ce que  vent revienne, s’agite, remue.

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