181 – Notre vie à bord de notre bateau

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  • La vie à bord de notre bateau, on pourrait croire que c’est le rêve à l’infini ! Oui mais, à bien y voir, elle a plusieurs défauts : chaque jour une histoire, un problème ou un souci, plein de choses, à revoir ! La vie à bord d’un bateau est différente d’ailleurs : elle est plus compliquée, elle est bien plus lente, le temps se distord, se distend comme ressort entre la haute mer et la vie au port. Bateau est l’île, pleine dérive : d’un repère de la terre, se prive, en mer. C’est une machine complexe, il faut être un marin aguerri,  souvent un homme de sexe, pour oser braver la mer ainsi. Les navigations et les programmes seront réduits à vos quarts. Très vite la fatigue et marre vous mineront les  sangs et l’âme. Les mouillages provoquent parfois des drames : paix, voire entente difficile, dès que ça bouge, que ça vente. On s’en sort mais on reste en alarme. Le ponton est aimé des femmes, car le bateau ne tangue, ni ne roule plus du tout. Elles visitent les magasins en bains de foules, ou bien les musées hauts de gamme. La vie, à bord d’un bateau diffère quand il est au port ou en mer : au port, on l’entretient, on le répare, en mer, on lui tient surtout la barre. Même grand, un bateau est petit, il faut s’entasser, il faut tout ranger dans un espace clos et bien défini sinon c’est vite le bordel organisé. Ceux qui n’aiment pas l’aventure, qui n’aiment pas prendre le frais, s’en diront effrayés de ces fritures et problèmes, plus qu’il n’y parait. Avoir du plaisir en bateau a un prix, ceux qui sont prêts à le payer sont surpris par le bonheur qu’il offre, tout compris, malgré son étroitesse et son inconfort, celui-ci demeure exquis.

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Textuel extensions

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  • C’est parfois l’envers du décor qui prend le pas sur l’endroit, quand on a mal dormi, qu’on est fatigué, qu’on a envie de rien, d’être ailleurs. C’est aussi cela qui vous forge le caractère et vous trempe l’âme car il faut faire marcher le bateau coûte que coûte pour avancer, à la meilleure vitesse, au meilleur cap possible. Quand il pleut longtemps, les vêtements sont humides et il n’y a rien à l’intérieur pour les faire sécher, quand le bateau est trop gité, trop secoué faire la cuisine devient tout un sport et non plus tout un art. Enfin, quand il y a une panne de moteur et qu’il faut réamorcer la pompe à fuel ; les odeurs dans le nez, je ne vous dis pas !  On a coutume de dire que certains marins ont la descente rapide, oui mais attention, il ne s’agit pas de marche mais de boisson ! Remarquez que l’un peut aller avec l’autre : un marin saoul pourrait rater une marche ! Combien de fois, en journées de navigation,  monte-t-on la descente pour aller chercher ceci ou cela, faire le point, faire la cuisine. Il m’est arrivé d’en avoir mal aux genoux. A priori, la vie sur un voilier, ne parait pas bien compliquée mais ce n’est pas non plus comme conduire une auto, ni même un grand camping-car ! Au port, c’est plus simple, plus confortable, le bateau ne remue pas, relié au ponton, il y a le dedans, dehors et tout l’extérieur, en navigation, tout se passe dans un espace réduit. J’ai vu des plaisanciers débutant avoir du mal à sortir du port avec grand voilier de location, et revenir trois heures après, l’air très paniqués, et ils se sont amarrés au ponton, pour tout le reste de la semaine.

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Fragments

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  • Petite structure, donnant  accès, par une échelle ou un escalier,  à l’intérieur du bateau : descente est le terme consacré en Marine. Elle  permet de passer  du cockpit  au carré et réciproquement, elle s’ouvre et se ferme, sur pont, préserve le carré, des intempéries, des vols. En cas  de  tempête, c’est un sas entre être au dehors et dedans : faudra juste anticiper, si possible,  qu’eau de mer y rentre, en vague !  Cockpits comme carrés sont divers : un petit cockpit mais grand carré ou l’inverse, ou tous deux, grands, c’est selon son choix de navigation. Mieux vaut éviter  de glisser  en bas : la pente est très raide, ça ferait mal, cela m’est arrivé, ce n’est pas banal, je m’en souviens comme je ne vous dis pas. Le seul escalier qu’il y a dans un voilier est celui de la descente cockpit en carré tant est si bien que forme rejoint le fond.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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Il n’y a pas que les amoureux

qui se lovent, les boots aussi :

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parfois il faut rapidement s’activer

 avec les défenses, avant d’accoster,

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mais  quand on a plus rien  à faire,

on peut regarder vers haut du mat,

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voire à travers un hublot du bateau

comme s’il s’agissait de longue vue !

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Scénario

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Il n’y a pas que les amoureux qui se lovent, boots et cordages,  aussi :

parfois il faut rapidement s’activer avec les défenses avant d’accoster

mais quand on a plus rien à faire on peut regarder vers haut du mat.

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Textuels symboliques

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Cockpit

  • Symbolique de forme : Le cockpit d’un bateau de plaisance est un espace extérieur à une cabine d’où l’on gouverne un voilier ou un bateau à moteur. Il est situé « en creux » sous niveau pont principal où se tiennent, normalement, les équipiers de quart chargés de la veille, de barre et de la manœuvre. Sur les voiliers non pontés, du type dériveur léger, l’espace  entre les caissons de flottabilité où se tiennent le barreur et les  équipiers.  wikipedia.org/wiki/Cockpit_(nautisme)

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Escalier

  • Symbolique de fond : Mine de rien, ce bel escalier de descente est tout un symbole. C’est un endroit qui est à la fois intérieur, extérieur du bateau. Il commence par un coffre, où normalement doit se loger les  équipements  de sécurité, et se termine par sorte de toit en glissière en partie du roof. Une porte droite qui s’enlève. La  pente est souvent fort raide, attention à ne  pas  glisser, surtout lors de la descente.

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Corrélations > Carré, descente, porte, antre, sas, refuge 

  • Liens fond/forme : La descente en voilier est centrale, la porte entre le cockpit et le carré,  on plonge comme en un antre d’animal, on ressort pour le grand air, pour respirer. Vrai  sas entre le dehors et le dedans, vie intérieure, extérieure, contrastant avec refuge de tempête, et cockpit autrement : vie à bord, deux espaces étonnant !

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