193 – Pas un nuage à l’horizon en haute mer

<<  Textuels et illustrations

.

 .

Textuel poème

.

.

  • Ah, sans souci, je suis, en mer, naviguant. Il n’y a rien qui bouge, pas un nuage à l’horizon, pas un oiseau dans le ciel, pas un poisson dans l’océan, pas même un vague frisson. Notre bateau poursuit sa route fidèle au cap inexorablement. Si nous n’avions ni but ni fin, on le croirait, perdu, errant, au gré des flots ou du vent, sans se soucier du temps qu’il fait, ni qui passe, mais jamais ne le lasse. Avec notre autonomie entière, ou presque, en mer nourricière, pourquoi aller tant ici, là-bas, alors même que le vent nous mène comme en un frêle esquif de survie, loin de l’état terrien et solide, de vie. Errance, trajet, circonvolution : trois projets qui ne disent pas leur nom d’errance seraient autant de programmes abscons, trajets, d’un point à l’autre, convolutions ; circumnavigations, tours du monde en rond. C’est un peu comme la vie de certains humains qui demeurent sur place afin d’amasser des gains ! Mais si quelqu’un n’explore plus rien ni n’en revient, c’est un peu comme s’il était déjà mort mais qu’il n’en savait rien. Pas un nuage à horizon en haute mer est atmosphère où le bleu du ciel se confond avec celui de la mer. L’immobilité est l’instant qui ne peut durer sans lever en vous un doute de passage du temps,   au point que cela devient dérangeant si vous êtes seul, sur voilier, bavardant.

.

Textuel extensions

  • Bavarder quand on est seul en mer, pour tuer le temps. Trois jours à faire du place, voir reculer, ne peut laisser indifférent le plus tacite ou le plus taciturne des navigateurs. Il nous est arrivé souvent de mettre le bateau au moteur pour le faire avancer, non par nécessité, non par sécurité, mais par ennui de n’être là à ne rien faire et que le temps passe sans nous distraire, sans nous porter. Une impuissance en virtualité, une impatiente, en réalité. Il suffit d’attendre et voilà que quand le vent revient, il souffle de face, pas dans la bonne direction, et il vous faut lutter contre lui cette fois pour avancer. Eole est capricieux, on le sait, on peut le prévoir, on peut le prier, mais non le canaliser, non le dompter. Temps morts et temps forts rythment les navigations à la voile alors qu’au moteur, tout est bien égal ou presque et l’on peut calculer à quelques minutes près l’heure de l’arrivée comme le fait d’ailleurs le GPS, sur la vitesse de fond, non de surface, sur réalité, non apparence. Pas un nuage à l’horizon  et lors, le bleu du ciel  et le bleu de la mer vont jusqu’à… se confondre ou, à peine séparés par une fine ligne d’horizon. Quand un brin de houle anime la mer de clapot, on distingue mieux le ciel, de la surface de l’eau. Il arrive que le vent souffle : le ciel se moutonne, une certaine blancheur se reflète lors sur la mer. Cinquante nuances entre le blanc, le vert, le bleu, viennent troubler sa vue à travers l’iris des yeux. Un ciel bleu, sans un nuage sur 360 degrés, ciel comme une coupole ou dôme lumineux : gardez  prudence, en mer, sauf avis météo ! On n’y croit pas, on se dit ça ne va pas durer, au bout de trois jours, force est de constater qu’anticyclone qui nous surplombe, protège. Naviguer pose problème en l’absence de vent : trois jours à faire du sur-place est désespérant, surtout lors vos amis vous attendent à l’arrivée. Le premier jour constitue un beau cadeau du ciel : le second se passe déjà à souvent consulter météo ; le troisième, on se demande si, un jour, on va s’en sortir.

.

Fragments

.

La mer, l’océan, demeure,  sauf état de glace ou vapeur, un univers liquide et mouvant, sur lequel, tout navire naviguant peut rester immobile  ou voguant, sans avoir, de sombrer, noyer, peur. Quand il y a petits nuages, petit vent, et quand il y a gros nuages, gros vent, quand il n’y a pas de nuage : de vent, la mer se rend miroir, réverbérant, où l’on s’y mire  comme  Narcisse, scotché sans que, rien, l’on puisse. On dit que furie de la tempête conduirait un marin apeuré, à boire grand verre alcoolisé pour garder, froide, sa tête : ici, pétole molle, calme plat, il n’y a aucune raison à cela. Que faire en un profond ennui, qui s’étire matin et après-midi et une canette de bière, par-ci, plus un cocktail bateau, par là, et nous voilà dans le même état que tempête, moral au plus bas. Pas un nuage à l’horizon, ensoleillé, pas une ride de vent, surface de l’eau, pas même une voile qui faseye à bouger, on est là, comme des rats, sur un radeau, à guetter le moindre changement du climat, à se dire, on ne va y passer jour, semaine, mois.

.

Visuels

193 1

.

Quand on dit, pas un nuage, cela ne

 signifiera pas : pas un brin de houle,

.

193 2

.

mais le vent n’est jamais très fort,

petite brise fait avancer le voilier,

.

193 3

.

arrive, parfois, ce soit pétole molle,

calme plat, horizon tout bleu, repos.

.

.

tant le ciel bleu finira par s’imposer

après toutes  les grosses tempêtes !

.

Scénario

.

Si on dit, pas un nuage, ça ne signifiera pas : pas un brin de houle,

  mais le vent n’est jamais très fort, petite brise fait avancer le voilier,

arrive, parfois, ce soit pétole molle, calme plat, horizon bleu, repos.

 . 

.

Textuels symboliques et corrélations

.

.

Voiles

  • Symbolique de forme : Mettre les voiles, illustre bien le symbole. La voile se gonfle se lève, se tend, s’étarque, se réduit, se baisse, s’abat, se remplit, se vide, se courbe, flotte au vent. Elle reflète le besoin du départ imaginé, l’invitation à quitter la terme ferme pour l’élément liquide. Il faut se rappeler que l’on ne quitte pas le port ou la marina sur un coup de tête. Un voyage se prépare en prenant en compte les conditions météo.

 .

Pendentif

  • Symbolique de fond : Les tendances et les modes sont parfois vite oubliées et fort vite remplacées. Et pourtant il y a nombre de bijoux qui durent, dureront des petites choses qui restent, comme un pendentif car leur symbolique nous permet de nous retrouver tant dans notre personnalité que dans notre manière de vivre, d’être et de penser. hernandizjose.coma- symbolique-des-bijoux

 .

Naviguer >  arrimé, quai, pendilles, jupe arrière, regarder faire

  • Liens fond/forme : Voiles et pendentifs : chercher l’accord ! Il n’y en a pas même si parfois, aux ports, vous vous arrimez, au quai, sur pendilles ! Il en fut ainsi, au port de Funchal, Madère : accrochés au quai, montant  par jupe arrière, si descente est ouverte : on voit tout l’intérieur, les gens assis sur banc n’ont qu’à regarder faire.

.

<< Poème et calligramme

.