968 – La vie n’est qu’une longue conversation

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  • La vie est longue ; la vie est conversation ; la vie est une longue conversation à l’aide de notre langue oblongue. L’humain est le seul animal qui parle dès deux ans, et n’en finit pas de parler toute sa vie et pour quoi dire, quoi faire : parfois, on se le demande, tant galimatias ! L’humain parle avec tout, son sexe, son corps, si ce n’est pas son cœur, son esprit, son âme ; qu’il rendra à Dieu ou au Néant, quand il se taira, un grand silence sans conversation le remplacera ! La vie est une longue conversation, à deux, à trois, à quatre, à plusieurs, avec fusion, confusion, contestation ! Pour certains, pour les autres, la tête, quand ce n’est corps, pour finir sexe : autant d’occasions pour faire la fête sans avoir, ni de raison ni de complexe. La vie est plus ou moins long intermède, où les acteurs se côtoient et se succèdent, qui apparaissent, puis, un jour, disparaissent sans laisser de mots, encore moins d’adresses. J’étais en train de lui parler quand il s’est tu : soudain, il est parti et depuis je ne l’ai pas revu ! La vie est une longue épreuve qui finit bien pour soi, laissant les autres en chemin d’amitié, dans l’effroi : on ne peut vivre plus de cent ans une telle comédie, imaginez le monde dans l’état où il est à l’infini. L’on croirait que notre sort est devenu maudit, qu’il faut mettre un terme à ce qui est fait et dit, demain, après-demain ou, qui sait, aujourd’hui, mort viendrait dire avoir épuisé notre énergie. La vie est une longue série de conversations à deux, à trois, à quatre, parfois à plusieurs. Sans elle, impossible d’accéder au bonheur, de passer de raison à folie, de souffrir de passions qui nous mènent, nous malmènent, toute la vie. De haut en bas et de bas en haut, je lui dis : merci. J’ai parlé à l’autre, et j’ai demandé qui il était aussi, il m’a dit qu’il répondrait quand il saurait qui je suis ! Qui est-il, qui je suis ! Nous ne sommes que des rôles : certains trouvent cela triste, d’autres plutôt drôles. La Terre est une boule et elle a bien deux pôles, les humains sont une foule et elle bien bipôle. Les hommes, les femmes, divergent, convergent, à loisir pour s’aimer, se nourrir et se reproduire. Certains veulent vous aider, d’autres, vous nuire. Les conversations, interrompues, n’ont plus lieu d’être : en regardant le monde s’agiter, s’entretuer de ma fenêtre, je vis ma vie en conversation avec les autres, avec leurs mots et faits. 

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Textuel extensions

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  • La vie n’est autre que  conversation avec les autres et avec soi-même ! L’émotion, et l’action viennent perturber la raison. Rien n’est établi, définitif et il faut qu’on en cause toute affaire cessante. Vaut-il mieux, parler pour ne rien dire que  de dire des choses, sans parler, rien qu’en mimiques, ou postures ou des gestes. C’est à chacun de calibrer son mode préférentiel pour conversations. On n’empêchera pas un bavard de se taire pas plus on ne forcera un taciturne à s’épancher : vie sert à communiquer sinon on passe à côté.

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Textuel fragments

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  • Causerie, causette, dialogue, entretien, conciliabule,  échange, discussion, bavardage, papotage …  aparté. Dix mots, qui ne disent mot, si on ne les partage pas : conversation parents-enfants peut durer toute la vie !  Une conversation avec soi-même, ça ne ferait pas sens, c’est tout le contraire, on l’appelle donc un monologue. Certains en font usage exagéré, un fonds de commerce, on les appellerait des beaux-parleurs pour eux-mêmes. Ils utilisent la conversation à leur profit, propre intérêt pour  influencer, voire pour manipuler tous les autres ! Ils finissent par devenir si égoïstes, imbus d’eux-mêmes qu’ils prennent de l’embonpoint, au propre et au figuré. Comme en tout il y a bon et mauvais usage de converser les amoureux, les familiers, les altruistes en font un bon. Pour faire connaissance, c’est encore le meilleur moyen,  écrire à quelqu’un et même le voir, ne suffiraient guère. La conversation n’est pas un cours, utilise des exemples, des images, plutôt qu’explication de texte, argumentée. Quand la conversation s’arrête, l’amour en fait de même, une vie d’amour sera longue, très longue conversation !

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels 

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968 1

On peut l’imaginer dans un couple

entre tous hommes, toutes femmes.

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968 2

On peut l’imaginer entre deux amis

de longue date et qui se retrouvent.

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968 3

On peut l’imaginer palabre sans fin

réguler problèmes de communauté.

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Y aura tant et tant de choses à se dire !

qu’on ne sait par quel bout commencer.

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Textuels symboliques et corrélations

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Embonpoint

  • Symbolique de forme : L’embonpoint est plutôt commun dans  la   population, mais il peut présenter quelques problèmes même s’il est très loin  de l’obésité. Avoir quelques kilos en trop, n’est pas  très grave, en soi. Les médecins recommandent souvent de se rapprocher de corpulence normale. Étymologiquement parlant, on parle d’un embonpoint pour désigner une personne bien en chair, avec un petit surplus de tissu adipeux et quelques kilos en trop.       calculersonimc.fr/lembonpoint-cest-quoi

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Conversation

  • Symbolique de fond : Une des quelques règles de la littérature, consiste à montrer plutôt qu’expliquer. En conséquence de quoi et idéalement, une  bonne conversation serait liée à l’action peut être toute simple : Parler de vin si la rencontre se passe sans  un bar à vin, cave ou chais.  Et si vous partez sur vos hobbies, si parlez de vos plantes vertes, montrez une photo de vos œuvres et si vous parlez boulot, donnez un exemple.    gqmagazine.fr

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Importance > temps, repas, parler, contact, smartphone

  • Liens fond/forme : La conversation et l’embonpoint, ont en commun le fait de prendre trop d’importance ou de temps, de nous manger ou notre agenda ou notre repas ! Et pourtant que fait-on d’autre, dans la société, que parler pour ne rien dire et à qui on ne connait pas. Il y a peu de couples qui se contentent de l’essentiel : Parle-moi, j’ai des choses à te dire, est un leitmotiv qui entretient sinon la flamme, du moins le contact.  Dieu sait si avec les smartphones, on reste connecté. C’est souvent pour se tenir au courant  ou demander un service, exprimer une opinion voire un jugement, au point qu’il y a inflation, engorgement, embonpoint. La vie est certes une longue conversation mais avec qui, avec l’autre,  les autres, tout le monde, ou …  soi-même ! Et si certains  se prennent  pour Napoléon, ce ne sera pas par suite de son bras embonpoint mais de leur grosse tête.

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