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Quatorze heures de jour,
Sont distractions, leurres
Lors … dix heures de nuit,
Ennui, constant, demeure.
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Et quand le temps s’arrête
Si la météo, seule, change :
Elle nous astreint, à régler
Les voiles, parfois dix fois
.
Naviguer reste un temps,
Totalement … neutralisé,
Pour manœuvrer la toile,
Et parer aux évitements.
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De naviguer, seul, et en mer
Fait perdre notion de temps
Mais, il vous faudra accepter
D’en perdre même beaucoup
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Pour, par contrastes… goûter
Au charme de chaque instant
Pour prendre bonne distance
Pour pouvoir tenir … le coup.
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Quand on est seul depuis trois jours en mer,
On perd peu à peu une partie de ses repères,
Déjà, la distance dès qu’il n’y a plus de terre
À quoi accrocher la vue, devant ou derrière.
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Les milles s’ajoutent aux milles… lentement,
Pas de raison d’atteindre quelque point fixé,
Car il n’y a plus que de l’eau et que du vent,
Quand on pèche un poisson : un événement.
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Dans la journée, si l’on voit vols d’oiseaux,
On les suit du regard pendant long moment
Sinon on espère rencontrer, voiliers, cargos,
Que soleil, tournant, jamais ne se couchant.
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La nuit est pire encore, c’est le noir absolu :
N’étant que coque de noix, en océan perdu.
Subjectif, le temps se contracte, et se dilate,
Sa respiration vous endort puis vous…épate.
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On fait les quarts à deux, on mène le bateau
À tour de rôle, durée, quatre heures, la nuit.
Les repas se décalent, en fonction des repos,
De l’envie, d’état de la mer, du moral, aussi.
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Extension
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Ce n’est pas tant le temps qui manque
En croisière même si on est en haute mer,
Que le fait qu’on ne pouvoir rien entreprendre.
Bateau bouge tout le temps et souvent par à-coups,
Tant et si bien qu’au bout d’une heure à fixer et à
Se concentrer sur un livre ou sur un bricolage,
Les yeux se fatiguent et l’on sent comme
Monter une gêne si l’on poursuit.
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Quand à écrire… c’est possible
Et trop longtemps non plus
Le stylo finit par déraper.
Lors il est préférable d’être
Contemplatif qu’hyperactif.
Si moi je suis du premier type
Et mon ami le skipper, du second.
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On se complète, lors je tiens à jour,
Carnet de bord et carnet de voyage,
Et lui s’occupe de la bonne marche
Du bateau et réparations en cours.
On fait, tous les deux, la cuisine,
Ménage, rangement et quart !
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Le temps est, c’est évident, la donnée de montre, calendrier, histoire !
C’est déroulement permanent d’où découlent tous nos mouvements
C’est aussi un concept que l’on a créé de toutes pièces : ambivalent.
Comme si l’on prenait, rétrospectivement, le blanc pour le noir !
J’ai bien pris le temps de vous le dire, même de vous l’écrire :
C’est bien la preuve qu’il existe et que je l’utilise vraiment
Au point que je me demande si je l’ai gagné ou perdu,
Perdu en éperdu, le temps ne me rattrapera plus,
Quoiqu’il en soit j’ai pris la raison d’en rire.
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Le temps est d’abord et avant tout,
Une donnée très objective, linéaire,
Il est le même partout et ne diffère
Que par l’endroit où on le mesure,
D’après le cycle de jour et de nuit !
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Le temps est ensuite, et pour nous,
Une donnée subjective, personnelle,
Que la conscience accélère, ralentit,
Que dormant, supprime totalement,
Allonge lors on s’ennuie longtemps.
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En mer, ce sera parfois très différent,
Faute de repères visuels environnants
L’on percevra moins, le temps passer,
Tant il s’étire aux confins d’horizons !
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Épilogue
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De perdre toute notion du temps,
Je croyais que cela n’était possible,
Qu’en restant un mois dans le gouffre,
Sans montre, sans lumière, sans repère.
***
En pleine mer quand il n’y a plus rien à faire
C’est un peu comme marcher en plein désert :
Le temps se distord, dix minutes pour une heure,
Le ressenti compte plus que sa mesure, nous leurre.
***
Sous panne de vent, mer calme… impression s’accentue,
Rien ne bouge, les voiles faseyent, le bateau n’avance plus,
Le temps suspend son cours, quand la mer…notre parcours,
Pour peu, l’on se sent perdu, on crierait presque : au secours.
***
Il me demeurera en tête comme de vagues ersatz d’éternité :
Le temps est bien une invention humaine, à présent, je sais
J’aurai connu, bref instant, un trou dans l’espace-temps
En oubliant, mon corps, notre bateau, l’heure, l’océan.
***
Pour finir, je me suis réveillé enfin de ma torpeur,
Au soleil, sans bouger, au bout de douze heures.
Je me suis pincé pour savoir si j’étais … mort :
Vent s’est levé, voiles gonflées, nouveau sort !
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220 – Calligramme
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Quatorze heures de jour,
Sont distractions, leurres
Lors … dix heures de nuit,
Ennui, constant, demeure.
.
Et quand le temps s’arrête ……………………….
Si la météo seule, change : …………………………
Elle nous astreint, à régler ………………………..
Les voiles, parfois dix fois ………………………….
.
Naviguer reste un temps,
Totalement … neutralisé,
Pour manœuvrer la toile,
Et parer aux évitements.
.
De naviguer, seul, et en mer …………………………
Fait perdre notion de temps ….…………………….
Mais, il vous faudra accepter ….……………………
D’en perdre même beaucoup …….…………………
.
Pour, par contrastes… goûter
Au charme de chaque instant
Pour prendre bonne distance
Pour pouvoir tenir … le coup.
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Quand on est seul depuis trois jours en mer, M
On perd peu à peu une partie de ses repères, E
Déjà, la distance dès qu’il n’y a plus de terre R
À quoi accrocher la vue, devant ou derrière. *
O
Les milles s’ajoutent aux milles…lentement, N
Pas de raison d’atteindre quelque point fixé, *
Car il n’y a plus que de l’eau et que du vent, P
Quand on pèche un poisson : un événement. E
R
Dans la journée, si l’on voit vols d’oiseaux, D
On les suit du regard pendant long moment *
Sinon on espère rencontrer, voiliers, cargos, N
Que soleil, tournant, jamais ne se couchant. O
T
La nuit est pire encore, c’est le noir absolu : I
N’étant que coque de noix, en océan perdu. O
Subjectif, le temps se contracte, et se dilate, N
Sa respiration vous endort puis vous…épate. *
T
On fait les quarts à deux, on mène le bateau E
À tour de rôle, durée, quatre heures, la nuit. M
Les repas se décalent, en fonction des repos, P
De l’envie, d’état de la mer, du moral, aussi. S
.
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Forme
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Réduction
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Évocation
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En haut, petite descente d’escalier,
En bas une plus grande et plus large,
Parfois un petit palier, intermédiaire,
Comme pour marquer une petite pause.
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L’escalier évoque un déplacement en hauteur,
qui a peu à voir avec notion du temps linéaire,
même si on fait une pause sur certains paliers :
dès lors la forme se distance totalement du fond
.
On ne risque pas d’avoir l’esprit… d’escalier,
On peut faire une pause assis en la descente,
Quand il y n’y a plus rien à faire, ni à dire,
Monter, bouger sur un voilier bien réglé.
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Symbolique
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Lorsqu’il est considéré
Comme simple allégorie
Du déroulement de la Vie,
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L’escalier la symboliserait
Tant son mouvement, dit vital,
Ses soubresauts et ses obstacles,
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Sans parler ses retours en arrière,
Avec ses surprises et ses joies aussi.
Par ses circonvolutions ou ses paliers,
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Ses brusques changements de direction,
Ses marches inégales, escalier signe de vie,
Nous conduira et nous guidera, pas à pas,
Vers une conscience accrue de soi et du monde !
grandsreves1234.blogspot.com/2018/02/le-symbole-de-lescalier
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Descriptif
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220 – En mer, on perd la notion du temps
Alignement central / Titre externe / Thème temps
Forme escalier / Rimes variées / Fond éloigné de forme
Symbole de forme : escalier / Symbole de fond : escalier
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Fond
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Évocation
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On ne risque pas d’avoir l’esprit d’escalier,
Sauf si l’on pense à autre chose
Qu’à la marche où mettre son pied en avant
De trop y penser bloque réflexes
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Symbolique
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L’escalier est à la fois le symbole
De la montée et de la descente.
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Montant, évoque l’ascension en ciel,
C’est-à-dire l’élévation spirituelle.
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Il peut aussi désigner l’ascension sociale,
Gravir l’accès à un statut supérieur
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Dans une hiérarchie qui structure la société,
Descendant, évoque entrée souterraine.
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Et il se réfère parfois à la descente aux enfers,
Au cheminement intérieur, l’inconscient.
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Il symbolise le monde caché, l’invisible, le mystère.
Source : 1001symboles.net/symbole/
sens-de-escalier.html
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Corrélations
Fond/forme
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La notion du temps est toute relative
Elle n’est pas la même si l’on s’ennuie
Ou en occupation pour une… passion.
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Elle ne varie pas du simple au double,
Peut être multipliée par un facteur dix,
Et quoique l’on veuille, quoique l’on dise
C’est bien cela, au final, qui nous trouble.
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On prétend qu’une semaine en pleine mer
Vaudra largement trois semaines à terre,
Question temps et question dépaysement,
Et plus si son horloge interne se dérègle.
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Temps s’écoule, comme immobile !
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Scénario
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L’horloge du temps ralentit ou accélère en fonction d’événements.
Temps sont différents selon qu’on apprécie le bateau, mal de mer.
Temps de lecture est temps qui peut se prolonger, indéfiniment.
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