802 – Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras

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Visuel  

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802 1

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Mince alors, il n’y en a aucune,

je n’ai vraiment pas de chance,

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802 2

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ah, tiens non, j’en aurai quand

même pêché au moins une,

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802 3

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je pensais en attraper deux :

devrai m’en contenter d’une.

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Textuel calligramme 

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  • Mieux vaut tenir que courir : c’est valable pour les biens, les métiers, les opportunités ainsi que pour les gens, les enfants, les amis, les conjoints. La plupart du temps, il s’agit de l’argent et du prix de vente : en vouloir de trop, c’est risque de rater. Le risque fait partie de la vie et perdre aussi.  Quand on remet tout en jeu, le risque de tout perdre est l’enjeu. Qui ne connait ce fameux dicton. Il s’applique autant aux possessions qu’aux relations. Faut-il se contenter de ce qu’on a, de ceux qu’on aime, ou prendre le risque de tout perdre : sa maison et son travail en possessions, son mari et son amant en relations ! Tout est affaire de projection, de prétention : ceux qui n’ont rien ont intérêt à spéculer ; ceux qui ont des choses, ont intérêt à les garder. Les choses, les faits et les gens, n’ont que l’importance qu’on veut bien leur donner. L’un privilégiera d’être, l’autre, d’avoir. L’un acceptera de perdre quelque chose auquel il tenait pour grandir, l’autre voudra garder tout ce qui peut avoir valeur marchande. L’un accordera de l’importance aux relations, l’autre, aux possessions. Nul ne sait de quoi demain sera fait : avec un tel dicton, on devrait être content d’être fourmi plutôt que cigale, bien que demain, quelqu’un ou un cataclysme, peut détruire ses réserves accumulées au fil des années. Les individus, familles, communautés, sociétés, qui ne veulent pas courir le moindre risque, sont voués à la stagnation, voire à la récession. Demain ne sera que ce que nous en ferons et si nous ne faisons plus rien, demain ne sera rien ou se conjuguera au passé. A contrario, de ne jamais se contenter de qu’on est ni de ce qu’on a, fait parfois franchir la limite du raisonnable en rendant les autres, autour, dépendants de soi. Entre la recherche d’aisance, de reconnaissance, de puissance, l’on sent de suite que le choix de vie est très différent. L’aisance, permet de s’autonomiser, de s’affranchir des aides d’autrui. La reconnaissance, de s’accomplir avec eux, grâce à eux, pour eux. La puissance, d’affirmer sa supériorité en tout par le simple fait de posséder.  « Deux vaut mieux qu’un tiens tu l’auras ! » Si l’on renverse ce dicton : on perd ou on gagne ?

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Textuel extension

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  •  Deux personnes veulent acquérir la même chose : compétition, lutte à mort, coopération, partage. Deux contre un, ou deux pour un : deux orientations différentes. Pour tout dicton ou presque, on trouve son contraire.   Une crevette, une seule : ça n’en vaut pas la peine. Je la rejette en en espérant deux, trois ce serait mieux. Ma chance a peut-être tourné, pas de pêche miraculeuse, je n’ai plus rien pris depuis, et j’enrage, de m’être fait avoir. L’on m’avait dit que  c’est le premier investissement qui compte. J’ai dû le laisser le filer à tort, je me retrouve complètement démuni. Un tiens vaut mieux, soyons modeste, soyons manifeste, heureux.  Se contenter de ce qu’on a ou si l’on a rien, on espère qu’on aura, sont deux propositions contradictoires formant comme un paradoxe humain. Sans désir, on ne peut exister ;  sans espoir, on ne pourra croire ; sans minimum d’amour, échanger ; sans argent, aventures, entreprendre. Rassurez-vous, nous vivrons tous à crédit, en récoltant profit, bénéfice, avant de semer. Si l’on ne sait pas pourquoi on travaille et on vit, notre banque nous le rappellera, à nous ruiner.  Rassurez-vous, il en est de même pour nos enfants, nous pouvons assumer un mais en auront deux, trois. Un tiens en tel cas sera moins bien que deux tu auras : voilà un dicton faisant fausse route en se reproduisant. Rassurez-vous, ça marche aussi en couples d’amants, à moins d’être polygame, ou échangistes, ou trouple. D’un, un tiens est à moi et de deux, tu ne l’auras pas : qui décrète d’un à la fois ou de deux simultanément. La société, bien sûr ou la religion, voire la nécessité. On croit qu’on a le choix et c’est sûr qu’on ne l’a pas. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, l’aura pas, l’humain est assez malin pour l’avoir, sans l’avouer. Courir deux lièvres à la fois, concerne les projets et qui trop embrasse, mal étreint : les humains, le risque des deux est de tout perdre : aucun et lors on se retrouve comme en plein rejet.

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Textuel épilogue

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  • Etre comme avoir seraient deux questions de choix. On serait ce que l’on ait, on aurait ce que l’on serait. On peut débattre de cela et jusqu’à la fin des temps. Quantité et qualité, voire un mixte de deux, laquelle indispensable pour être… heureux. Les deux mon capitaine, dirait un militaire, mais on ne peut tout être ni avoir sur Terre. Il est vrai que les deux sont à la fois séparés, mélangés au point de,  parfois, les confondre tant on pourra être riche, et avoir de l’esprit, comme être pauvre  mais avoir l’air heureux. De se perdre en conjugaisons, comparaisons ne nous mènerait nulle part, en notre raison : avoir et être seront gouvernés par nos désirs et satisfaire le plus important devrait suffire. Suffire veut-il dire : en avoir  suffisamment, suffire à être ce qu’on est, et s’en contenter, vouloir être, avoir autrement, constamment, dépendant lieu où on vit, ce qu’il faut gagner.  Pour être un auteur, faut avoir du talent, et pour avoir du talent,  il faut être auteur : l’avoir conditionne l’être et réciproquement, c’est la loi de l’existence et vertu du bonheur. Tout est affaire d’apparences internes ou externes, rien ne servirait d’être sage, ou riche, pour soi seul, ce seront les autres qui nous font être plus qu’avoir.

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Textuels symboliques

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Avoir

  • Symboliques de forme : À propos d’avoir, Jean de La Fontaine, popularise l’expression au XVIIe  siècle,  Le Petit poisson  et  le pêcheur : «Un  tiens  vaut,  …   ce  dit-on, mieux  que  deux …  tu  l’auras, l’un est sûr,  l’autre  ne l’est pas». Mieux vaut opter pour quelque chose que l’on peut obtenir immédiatement, plutôt que pour quelque chose de plus de valeur mais que l’on n’est pas sûr d’obtenir plus tard.

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Choix de vie

  • Symbolique de fond : Un choix de vie résulte de la décision d’un individu, d’un  groupe, confronté à situation ou système offrant une ou plusieurs options. Le terme « choix » peut désigner le processus par lequel  l’opération est menée à bien et son résultat. En philosophie, la question de savoir si un individu effectuera des choix  libres, consentis ou déterminés renvoie au problème de l’existence ou non de libre arbitre. Wikipédia : choix

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Avoir le choix > rapproche, éloigne, bonheur, gagner, perdre 

  • Liens fond/forme : Le face à face, avec avoir, rapproche du bonheur et nous en éloignera, comme nous tournant le dos, quoiqu’il en soit, jamais il ne fera corps avec nous. Le vase est bien plein de pommes : fruits défendus, aucune ne vous donnerait sentiment intime d’être quelqu’un : rien d’autre qu’une belle apparence qui attire l’œil, crée l’admiration, voire la jalousie mais plus rarement, celle du cœur, d’esprit, d’âme ! Gagner ou perdre : une question de choix avant tout mais pas que… S’il s’agit de la vie, il y a des choses que l’on ne s’appropriera pas Comme : le temps, la météo, la paix, l’amour, qu’on ne saurait acquérir, garder pour soi. Avoir un enfant, pareil, à aucun moment, on ne pourra s’en dire le propriétaire, seulement responsable, capable.

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