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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Grosse tempête, non seulement
De progresser où vous voulez aller,
Mais elle vous fait peur de sombrer.
Ça fait du bruit, ça bouge de partout,
Vent et mer, deviennent comme fou,
Même plus parler et on ne s’entend,
Impossible modifier le gréement.
S’imaginer disparaitre sans trace
Devient plus fréquent et crasse
On a plus la force de penser,
En un voilier ainsi ballotté.
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Balloté de tous côtés, en un bateau,
En bravant la tempête au vent mauvais
Je m’agrippe au mât comme à un arbre,
Pour ne pas sombrer au fond de l’océan,
Où je navigue, et à vue, et en désespéré,
De vie qui me met, comme en sursis !
Le moindre, mouvement, déplacement,
Me met en danger de tomber… glisser.
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Alors que, le voilier est prêt à chavirer,
Il s’enfonce au creux de grande vague,
Et, submergé par des montagnes d’eau,
Vrille un peu sur lui-même, ou remonte,
La pente pour grimper, jusqu’à sa crête.
Le bruit assourdissant m’étreint la tête,
M’empêche de penser pour y faire face,
Demain, c’est sûr : on aura perdu trace,
Du bateau, et de son occupant, dérouté
Par les forces des éléments, contraires,
Contre lesquels, il ne pouvait… lutter.
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J’aurais dû couler … dû, être, vite, noyé,
Je me demande comment j’ai échappé
À cette mort certaine, cette lutte vaine,
Tant j’avais le corps et l’âme en peine.
Ma survie me surprend, me ravit aussi
Balloté mais pas englouti, par la vague
Tueuse, venue de l’arrière ou par côtés,
Alors même que l’esquif allait chavirer.
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Le seul fait de m’accrocher, à mon mât,
Comme à une vraie bouée de sauvetage,
Et de ne plus bouger, pour ne pas glisser,
M’a sauvé la mise, malgré ma peur bleue.
Peur bleue devant la mer blanche en furie,
Peur bleue, devant mort, comme ennemie,
Peur bleue, devant marre, de souffrir ainsi,
Peur bleue devant mât, vibrant, en sa folie.
Balloté, et de tous côtés, dans mon bateau,
J’ai gardé les yeux ouverts sur … les eaux,
Entre la mort et la vie, espoir au cordeau :
Que temps me préserve, se mette à beau !
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Extensions
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Un roulis, augmenté d’un tangage, rend tout bateau, instable
Lors de s’accrocher au bastingage restera des plus honorables,
Tant vouloir rester et avancer droit, tient impossibilité notoire,
C’est un coup à vomir ses tripes par-dessus ou sur les…hiloires !
Se faire balloter sur un bateau est comme en mauvaise histoire :
Rien de vrai, de cohérent : un coup c’est blanc, un coup c’est noir
En bateau au moins on a un pilier central où s’accrocher, espoir.
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Sur un voilier, on ne titube pas,
On cherche souvent bon équilibre
Lors c’est le bateau qui nous mène
Il faut s’adapter à lui, non l’inverse.
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Auquel cas, c’est sûr, on sera balloté,
En rythmes, en contretemps, toujours,
Ce n’est pas avec la tête qu’on compense
Mais avec le corps, en acquérant réflexes.
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Sinon, gare au mal de mer ou cognements,
Au point que l’on ne tiendra pas longtemps,
Et que l’on se dégoutera d’être sur un bateau
Qui, il faut le dire, vous mène alors en bateau.
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Fragments
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Lors on titube, on sera souvent
En de très mauvaises postures,
Qu’il faudra tenter de rectifier,
Ainsi la forme évoquera le fond.
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Dans une forte tempête, postures fixes,
N’existeront plus
Tout bouge… tout tremble … tout remue,
En soin, autour de soi
On entre dans une danse, même immobile,
Si on avance, parfois, titube.
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Par précaution lors on bouge dans un voilier,
Une main pour soi, autre pour lui,
C’est la consigne pour ne pas se cogner, blesser
Si on ne s’attache, on aura vite compris
Que la seule danse qu’on sera en mesure de faire
Serait la danse de saint gui, en épileptique
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Mouvements brusques, brefs, rapides, irréguliers
Désordonnés, comme les enfants trop turbulents :
En tempête, c’est l’environnement qui nous oblige :
On est balloté de tous côtés, secoué comme prunier.
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Curieusement, c’est arrimé au ponton, arrivé au port,
Qu’on se met à titubé en marchant sur la panne, le sol
Le monde à l’envers, tout de même, si le sol se dérobe :
Et là, il n’y a plus rien à quoi s’agripper, comme saoulé.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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B A L L O T T É,
Grosse tempête, non seulement
Elle vous embête et vous empêche
De progresser où vous voulez aller,
Mais elle vous fait peur de sombrer.
Ça fait du bruit, ça bouge de partout,
Vent et mer, deviennent comme fou,
Même plus parler et on ne s’entend,
Impossible modifier le gréement.
S’imaginer disparaitre sans trace
Devient plus fréquent et crasse
On a plus la force de penser,
En un voilier ainsi ballotté.
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D E T O U S C Ô T É S,
Balloté de tous côtés, en un bateau,
En bravant la tempête au vent mauvais
Je m’agrippe au mât comme à un arbre,
Pour ne pas sombrer au fond de l’océan,
Où je navigue, et à vue, et en désespéré,
De vie qui me met, comme en sursis !
Le moindre, mouvement, déplacement,
Me met en danger de tomber… glisser.
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Alors que, le voilier est prêt à chavirer,
Il s’enfonce au creux de grande vague,
Et, submergé par des montagnes d’eau,
Vrille un peu sur lui-même, ou remonte,
La pente pour grimper, jusqu’à sa crête.
Le bruit assourdissant m’étreint la tête,
M’empêche de penser pour y faire face,
Demain, c’est sûr : on aura perdu trace,
Du bateau, et de son occupant, dérouté
Par les forces des éléments, contraires,
Contre lesquels, il ne pouvait… lutter.
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D A N S M O N B A T E A U
J’aurais dû couler … dû, être, vite, noyé,
Je me demande comment j’ai échappé
À cette mort certaine, cette lutte vaine,
Tant j’avais le corps et l’âme en peine.
Ma survie me surprend, me ravit aussi
Balloté mais pas englouti, par la vague
Tueuse, venue de l’arrière ou par côtés,
Alors même que l’esquif allait chavirer.
.
Le seul fait de m’accrocher, à mon mât,
Comme à une vraie bouée de sauvetage,
Et de ne plus bouger, pour ne pas glisser,
M’a sauvé la mise, malgré ma peur bleue.
Peur bleue devant la mer blanche en furie,
Peur bleue, devant mort, comme ennemie,
Peur bleue, devant marre, de souffrir ainsi,
Peur bleue devant mât, vibrant, en sa folie.
Balloté, et de tous côtés, dans mon bateau,
J’ai gardé les yeux ouverts sur … les eaux,
Entre la mort et la vie, espoir au cordeau :
Que temps me préserve, se mette à beau !
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Forme
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Évocation
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Une silhouette d’homme
Titubant et en ayant
Du mal à avancer
En postures ?
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Il est très difficile de se tenir droit,
Sans tenir à quelque chose, en bateau,
Si l’on attrape la danse de saint Guy,
Postures branlantes, on titubera!
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Symbolique
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Le terme
«Posture»
Renvoie à la
Réalité du corps :
Une posture est
Une attitude,
Une façon de se tenir,
De placer son corps, ses membres
Se tenir debout, pen ché, raide, détendu,
Mais ce sens initial est lié à une situation
Dans laquelle s’opère cette prise d’attitude.
Exemple : lors des céré monies de funérailles,
Il est d’usage de se tenir debout la tête baissée,
Mains jointes, avec un air triste et recueilli,
Et qui agirait autrement courrait le risque
De se faire remarquer en mauvaise part.
ressources-socius.info/index.php/
lexique/21-lexique/69-posture
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Fond
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Évocation
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Il est très difficile de se tenir droit,
Sans tenir à quelque chose, en bateau,
Si on attrape la danse de saint Guy,
On ne la quittera plus, titubant !
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Symbolique
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«Je restais à tituber comme je l’avais fait
Tout à L’heure, un pied sur le pavé plus élevé,
L’autre pied sur le pavé le plus bas.
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Chaque fois que je refaisais rien que
Matériellement ce pas il me restait inutile,
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Si je réussissais, oubliant matinée Guermantes,
À retrouver ce que j’avais senti posant ainsi mes pieds
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De nouveau la vision éblouissante et indistincte, me frôlait. »
fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouvé
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Fond/forme
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Le temps ne se retrouve pas, il est linéaire,
Il n’y a que dans le souvenir qu’on le garde
Être déstabilisé par faux équilibre des pieds
Conduira à retrouver sensation semblable !
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En bateau, on a sensation que sol échappe
Et que tout est branlant, secoué, chaviré.
Au premier temps, on s’accroche, titube
Et plus avec le temps, les mouvements,
L’on s’adapte, n’y fait plus attention,
On court pour lever, affaler voiles.
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C’est en posant le pied sur ponton,
Que sensation déséquilibre revient
Alors que ce dernier ne bouge pas.
Le monde à l’envers, tout de même :
Avoir le pied marin en pleine tempête
Et le pied qui dévisse sur le terre-plein !
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