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Textuels : poème, extensions, fragments
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Textuel poème
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- Sur le pont, les voitures, les passants, viennent et vont. Il faudra prendre un bateau si on veut l’atteindre, autrement. Ils se croisent et se rencontrent sur ce seul point de passage obligé, comme un endroit où ils se voient et se montrent ! Sous lui, coule, roucoule, eaux en courant de marée, parfois comme un filet ou ruisseau, parfois, par un torrent, poussé. Les eaux de lagune et marais passent par cet étroit passage, heurtent en masse son goulot, forment vrai remue-ménage ! Sur le pont, sur lequel s’enhardir, tombent les pluies, courent les nuages, soufflés par quelque doux zéphyrs, si ce n’est par violents orages. La pluie vous vient, à l’horizontale, sur les yeux, front, nez, en bouche : en moins d’une minute vous avez l’eau du ciel comme en douche. Il arrive de le franchir, le soir, de stress, fatigue, émotion : ivre ! Rendu au-delà, vous vous mettez déjà à voyager, à rêver, à revivre ! Si ce pont est bien physique, il est aussi, et plus encore, magique ! En le passant, vos problèmes, vos soucis, s’envolent comme antinévralgique ! Il devient un passe-muraille lorsqu’il va au-delà des miroirs hypnagogiques ! Il crée des univers fantasmagoriques défiant les lois de toute logique ! Il suffit de passer le pont : vous êtes ailleurs, dans un autre monde, loin du continent, de ses manipulations, ses scandales immondes. S’il suffisait de couper le pont pour s’isoler et partir à la dérive, que d’insulaires prendraient le large, avec la mer pour seule rive. Mais les temps ne sont plus où l’on allait à pied par la grève, sur le continent l’hiver, cherchez refuge, quand on en crève. L’eau a coulé sous le pont de mon ile, et dans tous les sens, sous tous les temps, qui l’ont traversé, même en vacances. Depuis il reste un pont d’infortune fait par moyens de fortune, qui ne s’éclaire de nuit que sous la lumière de la Lune. Passant en traversant, à son parapet, accroche-toi : sinon son vent t’emportera, en son eau te noiera.
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Textuel extensions
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- Le pont est un symbole de lien, de passage difficile à franchir, de frontière asymétrique lorsque les deux côtés ne sont pas symétriques. Le pont de l’Ile Grande n’est ni haut, ni long et certains l’ont franchi sans même s’en rendre compte et ce n’est qu’arrivé au lieu port Sain Sauveur, qu’il s’enquièrent du bac pour aller sur l’ile en face, l’ile Canton qui n’abrite aucune habitation, totalement déserte. Bien que l’on soit assez loin d’u pont de la légende arthurienne, encore que, l’ile d’Aval (Avalon) est présumée être son tombeau, il n’empêche qu’il joue un rôle de…sas, d’une frontière, à franchir, laissant derrière un immense continent, avec tous ses problèmes, que la paix, relative, de l’île, vient compenser pour s’en remettre. Banalité de construction du pont, faute d’imagination, argent, est, elle aussi, compensée par la richesse intérieure de l’ile. Il existe flopée de formes de ponts, le pont à voûtes, le pont à poutres, le pont en arc, le pont à haubans, le pont suspendu, ce qui fait cinq. Expression comme « jeter un pont » franchir un pont, au milieu du pont, ou «couper les ponts avec quelqu’un» sont des symboles de communication. En France, un pont demeure considéré en ouvrage d’art des Ponts & Chaussée, et le calendrier ne sera pas en reste avec le pont de Pâques, de Pentecôte, de Noël.
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Textuels fragments
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- Il suffit de passer … le pont : pas un chef d’œuvre, ma foi, mais, fort pratique, fort utile, par où passe eau, électricité ! Un bateau peut y passer dessous, à grande marée, y compris voilier, une régate faisant le tour d’Ile Grande, a lieu chaque année, pour y arriver. Rassurez-vous, mâts étant trop haut, on les couche sur le côté pour passer, si ce n’est pas un vrai passe muraille, ça lui ressemble, le jour du spectacle ! Devenue presqu’île en 1891, date de construction du pont, reconstruit en 1946 et en 1974, il vaut mieux, en été, résidé pas trop loin sinon, pour l’atteindre, pour le franchir. Avant lui, il y avait un chemin de grève, praticable, uniquement, à marée basse : de ce fait il est arrivé bien des aventures aux ignorants, imprudents aux passages.
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Illustrations : visuels, scénario et fiction
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Visuels
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Le pont tel qu’il existe et tel qu’on le
pratique pour entrer en Ile Grande,
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on aurait aimé qu’il soit en arcades :
il a été construit trop vite, et pauvre,
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cela aurait donné allure classe
digne des arts des Ponts et chaussées :
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il fait son office de passe-muraille
par solidité et notre tranquillité assurée !
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Textuels symboliques et corrélations
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Pont
- Symbolique de forme : Le pont est une construction pour franchir un cours d’eau. Il est le symbole du passage. Ce type de pont est présent dans de nombreuses légendes. La plus connue est certainement la légende arthurienne. En effet, les héros doivent franchir des ponts plus ou moins dangereux. Ces ponts sont des épreuves que les héros doivent surmonter.
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Frontière
- Symbolique de fond : Une frontière est un espace d’épaisseur variable, de la ligne imaginaire à un espace particulier, séparant ou joignant deux territoires, deux États souverains. Elle est marquée d’un symbolisme fort en connotations de barrière ou jonction. Dans le système international actuel, qui se caractérise par la coexistence d’environ 200 États, le nombre des frontières actuelles doit être multiplié par centaines. D’un autre côté, la notion d’un Monde « sans frontières » fait son apparition. Wikipédia
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Paradis > résidents, frontière, continent, séjour
- Liens fond/forme : Le pont qui relie l’Île-Grande au continent date de 1891, reconstruit en 1946 puis 1974, passant entre temps de 150 habitants à 600. Aujourd’hui, la circulation est très intense, l’ile atteignant 3000 résidents en plein été ! Mais pour moi, qui y réside en permanence, il a, toujours, fait office de frontière entre problème du continent et calme de son séjour.
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