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Originaux : poème, extensions, fragments
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Poème
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Femme, l’on vous adore
Bien plus qu’on ne vous hait
Au singulier … tout d’abord,
Et au pluriel si l’on vous plait.
En femmes, forcément ténors,
Dans notre monde trop surfait,
Si boussole aura perdu le Nord,
En intentions qui vous attraient.
En femmes, on vous honore,
En vos alcôves, en vos secrets,
Que volontiers nous confiez
Comme à un grand benêt.
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Oh femme, l’on vous adore,
Lorsque vous vous fâchez,
À finir de rire de vos torts,
Lors, trop nous chicanez.
Femmes, on vous dévore
Des yeux, mains et dents.
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On est quelqu’un, en or,
Nous traiterez, en amant :
Femmes, à raison ou tort,
Nous privez de notre cap,
Lors pulsion nous attrape,
Nous confinerez votre port.
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En femme, on vous adore
Bien que sachant qui vous êtes
Et en femmes, l’on vous dévore
Vos rencontres égalent nos fêtes !
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Avec vous, y a autant de jouissances
Que de souffrances et de renaissances,
Quand on frise perversion … indécence
Vite, à notre place vous nous remettez ;
Comptant nos jours de présence, absence,
Vous manque, un peu, mais pas trop, assez.
Femmes, qu’on vous adore ou vous abhorre
En bateau, tout mâle restera capitaine à bord.
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Adorer, aimer, détester, haïr
À en pleurer ou à en jouir
Jeux de mots ou de mains,
À en être gentil ou vilain
On ne peut s’en passer,
De vous, malgré tout
Ce que l’on endure,
À vous aimer/haïr
Car pour en finir
Votre souvenir
Nous hante
À tel point
Qu’on se
Soumet à
Vos volontés.
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Extensions
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Femmes on vous …….adore,
Femmes, on vous abhorre :
Un glissement phonétique,
Qui sépare ces deux mots
Comme si, l’un et l’autre,
Étaient si proches qu’on
Pourrait les confondre
Ou ne pas les dissocie !
Cela dit, les misogynes
Recherchent, rarement,
La compagnie des femmes
En tous cas ne leur confient
Pas leurs secrets d’intimités
Sans, pour autant, les ignorer
Totalement, voire les mépriser !
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La femme, de tous temps, était, est, et restera, multiple et courtisée,
Homme la veut confinée à fins procréatives, utilitaires, contrastées :
Amante et mère d’un côté, pute et ventrière de l’autre, aux extrêmes.
L’hommage à une femme, en tant que déesse, parce trouvé trop belle
Après trois ans de passion, chute de piédestal, est transformée réelle,
Son image devient blême alors qu’elle avait été, un temps … suprême.
Femme, on l’adore avant qu’on ne la hait, parce que… plus nous plait.
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On hait ce qu’on a adoré … plus que l’inverse
Même si cela s’est déjà produit, jusque marié :
L’adoration naitrait d’une très haute estimation
La haine naitrait d’une tromperie ou déception.
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Si l’amour vous fait souhaiter bien des bonheurs
À celui ou ceux que vous aimez le plus au monde,
La haine fait espérer tous les malheurs possibles
À ceux que vous détestez comme des toxiques !
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Ne pas haïr quelqu’un ne suffit pas à l’aimer
Tant de gens nous sont plutôt indifférents
Haine évoquerait l’ennemi, l’haine-mie
Celui-là dont l’existence, l’on nie.
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Fragments
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La femme est un sujet lors on l’adore ;
La femme est un objet lors on l’abhorre
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Qu’il existe des hommes très misogynes,
Je le conçois … je l’entrevois, je les vois.
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Comment l’est-on, comment le devient-on
Par peur de la femme, certaines femmes,
Instaurant méfiance tenace à leur égard,
Ou au moins de les garder sous contrôle.
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Delumeau : la peur en occident, Fayard 78
Fait remonter la peur de la femme aux origines
Du christianisme et au-delà, dans le patriarcat.
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Bible, en la genèse, Êve, née de la cote d’Adam,
Et par la suite, le christianisme, par saint Paul,
S’est méfié de la femme, l’a soumise à l’homme.
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A contrario, dans la mythologie, la déesse mère
Et ses nombreux avatars des femmes mystères
Ont autant contribué a les adorer, sacraliser !
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Adore, abhorre : pas que jouer sur les mots.
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Graphiques : calligramme, forme et fond
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Calligramme
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F
Femme, l’on E vous adore
Bien plus qu’ M on ne vous hait
Au singulier M tout d’abord,
Et au pluriel E si l’on vous plait.
En femmes * forcément ténors,
Dans notre O monde trop surfait,
Si boussole N aura perdu le nord,
En intenti * on qui vous attrait.
En femmes V on vous honore,
En vos alcô O ves, en vos secrets
Que volon U tiers nous confiez
Comme à S un grand benêt.
* …………..
Oh femme A l’on vous adore,
Lorsque D vous fâchez,
À finir de ri O re de vos torts,
Lors, trop R nous chicanez.
Femmes E on vous dévore
Des yeux * mains et dents
On est quel P qu’un, en or,
Nous traite L rez, en amant :
Femmes, à U raison ou tort,
Nous privez S de notre cap,
Lors pulsion * nous attrape,
Nous confine Q rez votre port.
U
En femme ‘ on vous adore
Bien qu’on sa O che qui vous êtes
Et en femmes N l’on vous dévore
Vos rencontres * égalent nos fêtes !
Avec vous, y a au N tant de jouissances
Que de souffrances E et de renaissances,
Quand on frise per * version, indécence
Vite, à notre place V vous nous remettez ;
Comptant nos jours O présence, absence,
Vous manque un peu U mais pas trop assez.
Femmes, qu’on vous a S dore ou vous abhorre
En bateau, tout mâle res * tera capitaine à bord.
H
Adorer, aimer, A détester, haïr
À en pleurer I ou à en jouir
Jeux de mots T ou de mains
À en être gentil ou vilain
On ne peut s’en passer,
De vous, malgré tout
Ce que l’on endure,
À vous aimer/haïr,
Car pour en finir
Votre souvenir
Nous hante
À tel point
Qu’on se
Soumet à
Vos volontés.
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Forme
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Evocation
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La silhouette d’une femme,
Déhanchée, vue de dos, élégante
Sinon quoi d’autre, œuvre torturée
Au point d’être une métaphore.
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Une belle femme, séduisante et fine,
Comme on l’imagine :
Mais elle est peut-être superficielle
Et quelque peu métaphorique.
La femme comme métaphore :
On peut trouver cela un peu fort
Mais elle reste d’un tel transport,
Qu’on peut confondre forme fond.
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Symbolique
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La femme a
Une symbolique
Très riche et qui a évolué
Au fil du temps et des cultures.
Toutefois, elle aura toujours évoqué
La fécondité, la pureté, et aussi le vice.
Début XXe siècle mouvements féministes
Sont apparus pour tenter de rétablir
Un équilibre hommes et femmes,
Et affirmer droits de femmes.
Modifié, source ; 1001 symboles
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Fond
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Évocation
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Une belle femme, séduisante et fine,
Comme on l’imagine :
Mais elle est peut-être superficielle
Et quelque peu métaphorique.
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Symbolique
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« D’où s’attrape la structure ? »
Questionne Lacan dans « Radiophonie ».
La tournure qu’il utilise motive notre lecture :
« Du point où le symbolique prend corps ».
Le « corps du symbolique », écrit-il,
« Il faut l’entendre comme métaphore ».
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« À preuve que rien que lui n’isole le corps,
À prendre au sens naïf, soit celui dont l’être
Qui s’en soutient ne sait pas que c’est le langage
Qui le lui décerne, au point qu’il n’y serait pas,
Faute d’en pouvoir parler. »
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« Le premier corps fait le second de s’y incorporer. »
« D’où l’incorporel qui reste marquer le premier,
Du temps d’après son incorporation ».
cairn.info/l-insistance-du-reel–
-9782749205687-page-201
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Fond/forme
L’on dit qu’on hait mieux
Ce qu’on a d’abord adoré,
Mouvement de balancier :
Plus haut, l’on sera monté,
Plus fort, l’on s’est trompé,
Plus dure serait la chute,
Lors faisant belle culbute,
Sans moindre parachute
Je vous aurai …prévenu.
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