822 – Avoir et être : identités et différences (III)

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Textuels

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Textuel poème   

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  • La pauvreté extérieure ne veut pas dire pauvreté intérieure. La richesse extérieure ne signifie point richesse intérieure.  Les deux peuvent, bien sûr, cohabiter. L’amour est richesse qui s’acquiert, certes, mais qui ne se vend point. Le respect est un droit trop souvent argenté. La peur est l’apanage du pauvre ou affamé, lors l’oiseau en cage, du riche ou insécurisé. L’amour est le prix de sa liberté chèrement payée dès lors qu’on lui sacrifie tout : le respect  de soi, des siens, des autres, à égalité. Parfois son strict minimum n’est pas encouragé. Le droit est édicté pour empêcher les pauvres de voler les riches mais beaucoup moins les riches de voler les pauvres car, en réalité, tout système, capitalistique ou autre, triche ! Pour finir la religion enferme ses fidèles dans un modèle révolu tout en n’excluant pas les parvenus, bénis des dieux et bien reçus car ils ont acheté leur foi avec leur argent ou leur pouvoir ou leur célébrité et voire les trois. La peur du manque me tient au ventre : il faut toujours que je garde quelque chose à vendre, ne serait-ce que moi-même pour que l’argent rentre, à qui veut bien payer ce service, le rendre. J’ai de quoi vivre, mais au jour le jour ; avant, j’en avais que pour jusqu’à la fin du mois ; et avant encore, j’en avais pour un an devant moi ; il y a dix ans, j’en avais pour plus que mes jours ; c’est ainsi qu’on se désocialise, voire qu’on se clochardise ! Mon avoir me rassure sur mon être mais, durable ou non, sera mon alimentation pour vivre. Survivre aux futures crises, peut-être, si j’ai du bien à vendre, à ma disposition. Tout se monnaie, tout se vend parait-il aujourd’hui : mon corps, mon cœur, mon esprit, mon âme, à quelqu’un à qui je livrerai tout et me damne jusqu’à ce que je meurs avant qu’il me tue, ainsi soit-il !

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Textuel extensions

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  • Bien que ma dignité, et mon humanité, me conduisent à refuser toute nudité, parfois, j’y serais  contraint, forcé, pour continuer à … exister. Je vous ai bien eu, et l’on vous aura tous eu, à m’écouter, vous êtes perdus, si par « avoir », et non « être », je conclus. Conclure entre être et avoir est impossible ! Ceux qui veulent être ont l’avoir pour cible, ceux qui ont tout, passent pour indestructibles or ils ne le sont pas tant la mort, un jour, les ré-égalisent pour de bon. Certains hommes se croient invulnérables : protection rapprochée. Ils ont comme une  conscience aigüe de leur fortune, indestructible, alors qu’ils demeureront en réalité, comme tous les autres humains :  fragiles ! Une certaine modestie devrait les guider au lieu d’une folle cupidité. Diogène a bien montré qu’on ne peut remplir un tonneau sans fond. Parlait-il davantage de richesse extérieure ou richesse intérieure ? Avoir et être constitueraient deux illusions mais il faut distinguer plus que des nuances entre «avoir pour être» et «être pour avoir» car il ne s’agit pas que d’inversion des valeurs. Rien n’empêche d’avoir, de rechercher, les deux, c’est le rêve de beaucoup mais peu le réussissent. Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est d’être : demandez-le à Diogène, détaché de tout et de tous. Comme si chacun avait un réservoir d’énergie, et qu’il l’utiliserait à bon, sinon à mauvais escient. Le pauvre se lèvera pour gagner un billet de cent,  le riche, à moins de cinq cent  ne se montrera pas intéressé !

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Textuel fragments

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  • La forme du narguilé et de la lampe à pétrole s’éloignent, se distancient, quelque peu, du fond, à moins qu’avoir soit énergie, être soit spiritualité. L’identité de soi-même reste soumise à de fortes tensions, conflits, internes, de nature mentale  ou  physiologique, qu’on définit par psychosomatiques.  Nous avons tous un capital santé que certains s’activent  à consommer, autres s’acharnent à conserver : au final, l’espérance de vie est variée ! Nous avons tous un capital énergie que certains augmentent par drogues, autres diminuent par paresses : au final, l’espérance de vie est variée ! Ce qui est vrai de la santé et de l’énergie, le sera tout autant de son économie : il y a les dépensiers et les épargnants, il y a ceux qui volent de l’argent et ceux  l’optimisant. Quand on n’a plus rien, on n’est plus rien : à la rue, sans protection sociale, santé : son dernier ami devient alors son chien, si ce n’est son ombre, à tel point déshumanisé.

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Illustrations

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Visuels 

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822 1

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Un SDF contre ISF, plus le pauvre

est visible, plus le riche est caché.

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822 2

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Billet moins de cent pour pauvre,

et billets de cinq cent, pour riche.

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822 3

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Contraste entre Diogène et son chien,

et un riche en l’escalier de son palais.

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Différence visible entre pauvre/riche :

rien que dans la posture, habillement.

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Textuels symboliques 

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Narguilé

  • Symbolique de forme : De transmettre le tuyau  d’un narguilé à un convive a une connotation symbolique très forte : trois dimensions fondamentales de sa pratique qui sont le temps, la parole et le jeu. Dans les représentations occidentales, le caractère exotique, mystérieux, renforce la séduction de l’usage. Il est associé à un moment de détente ritualisé pour favoriser la convivialité avec la meilleure communication. Le rituel, la préparation, le caractère collectif et fraternel, le contexte, l’ambiance, en font partie. rvh-synergie.org/prises-en-charge-des-addictions

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Énergie

  • Symboliques de fond  La notion d’énergie est suffisamment floue pour avoir donné, en imagerie populaire, la conception d’une sorte de fluide qui passerait d’un objet à l’autre au cours des transformations, selon « Énergie spirituelle » de 1919, d’Henri Bergson : pareille qu’énergie électrique. Il existerait une énergie spirituelle ne se réduisant pas à une énergie physique, pas plus que biologique. Modifié, source : Wikipédia

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Corrélations > être riche à l’intérieur, pauvre à l’extérieur

  • Liens fond/forme  : Une énergie qui n’est ni physique ni biologique, c’est-à-dire, non humaine, ou plus qu’humaine, voilà qui est curieux, intriguant, déboussolant. Notre cerveau a lui aussi besoin d’énergie mais la pensée n’est pas liée qu’à elle : il y a d’autres sources et processus, nous échappant encore comme mystères. L’énergie intérieure est différente de l’extérieure : on peut être riche à l’intérieur, pauvre à l’extérieur. La forme diffèrera complétement du fond, mis à part si le réservoir et la lumière sont « avoir »et « être ». On a beau dire, on a beau faire, on a du mal à comparer « être » et « avoir » avec quel qu’objet, énergie, substance, À moins de projeter une pièce de monnaie, pile et face.

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