04 – Camariñas, notre première halte

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Visuels  

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Une carte de localisation

de Camarinas, en Galice,

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nous indique le port, puis les

 pontons voiliers de la marina,

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où nous accosterons, non loin

d’une armada bateaux de pêche.

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Textuel calligramme 

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  • Camariñas, en Galice, pointe d’Espagne, Finisterre, jumelle de Camaret, Bretagne, pointe de la France, Finistère, abrite, en sa baie intérieure, un grand port de pêche, un autre de plaisance. Trente voiliers mouillés égaient son plan d’eau, entouré d’une colline boisée, où dix éoliennes, là-haut, tournent, comme moulins, leurs bras décharnés,  profitant de tous grains.  Les maisons sont collées au port, ocre, blanc, jaune, toutes colorées. Deux bateaux, bleu et jaune, de pêcheurs, avec sept marins à bord, rasent notre ponton visiteur. Ici, ils sont chez eux, les rois du port. Langue mis à part, entre Camarinas et Camaret, le marin n’a pas changé : les ports sont uniques mais les marins, solidaires, entre terres et mers. A contre-courant des terriens, ils pêchent en océan, sous leurs flots de lumière. Ils reviennent, au petit matin, les filets plein de poissons ou de misères. Les réserves se raréfient, les marins s’épuisent, les pèches deviennent d’un goût amer. Un comble, face aux réservoirs, inépuisables, immenses, des océans ! Un équilibre se rompt, une chaîne se casse, un maillon rendu manquant, entraînent en leur chute en abysses, de nombreuses espèces orphelines qu’il faudra sauvegarder en les renouvelant en parcs ou fermes marines. Des nuées de goélands, en sarabandes, volent autour des bateaux : on entend plus qu’eux, gueulant sur les marins nettoyant leurs filets : ils se gavent de tout ce qui traîne et qu’on leur jette, comme des affamés, puis se perchent sur les mâts et toits pour avaler, digérer, les morceaux. Midi, plus un bruit, activités se sont soudain arrêtées, le soleil chauffe et brûle si fort qu’il évapore les cumulus cotonneux. Aucun bateau ne rentre ni ne sort du port : bénie soit la pause déjeuner jusqu’à seize heures, en sieste pour les bienheureux.

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Textuels extensions

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  • Ce soir, nous irons manger la «paella-maison» chez Maria Carmen, la meilleure de Camariñas. Nous l’avons goûté, il y a deux ans, accompagné d’un bon vin galicien. Nos ventres sont partants pour l’incursion culinaire passage rituel d’accueil bienveillant. La nuit, au café, la vie bat son plein jusqu’à une heure du matin, heure à laquelle, l’esprit vidé de tous grains et chagrins, nous rentrons enfin dans notre couchette pour dormir aussi bien que mouettes. D’un port à l’autre, petits et grands, tous se ressemblent presque bien qu’il y ait de quoi, en faire de certains, véritable  fresque. Y a les ports qu’on aime, qui nous attire et qui nous désire et ceux qui ne sont autres qu’un abri, un lieu de passage, de repos. Les services tels douches, marchés, restaurants, comptent et l’animation sur les pontons, sur le quai des pécheurs, tout autant Camarinas en est  l’exemple vivant comme  Perros ou Trébeurden. Une arrivée dans un port inconnu, suscite bon nombre d’interrogations : comment l’aborder, accoster au ponton, y aurait-il de la place, voire en double file ou faudra-t-il allez mouiller en l’avant-port. Figurez-vous qu’après bonne semaine de croisière, les premières envies, considérés comme nécessités sont de se laver, vider les poubelles, tout nettoyer, poser le pied sur terre demande à se réadapter. Et puis il y a les contacts, si ce n’est rencontres, entre voisins de bateaux, on se raconte la météo puis on narre les quelques péripéties ou ennuis et l’on finit par boire un verre, apéro ou restau. Nombre de ports disposent d’un phare à l’entrée durant la nuit, son pinceau circulaire vous éclaire. Il sert comme vigile tant sur la mer que sur la terre. Il sert autant à vous guidez, que rassurer, protéger !  Certain ports sont mixte : superbe marina d’un côté, nombreux bateaux de pêches, accostés long de quais, une nuée d’oiseaux marins rodent autour des derniers, attendent qu’on fasse le tri de marée avant de plonger. Première halte en havre de paix qu’est port Camarinas nous a fait un bien immense après le golfe de Gascogne, golfe qui porte bien son nom, tant il bouge et qu’il cogne, avons été rincé trois jours avant notre arrivée.

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Textuel épilogue

 

  • Trois jours,  H/24 et au petit matin du quatrième : port et repos en vue. On reste tant fatigués physiquement que nerveusement, sommeil agité ! Camarinas est avant tout un port de pêche en Galice, du côté  de sa pointe  espagnole. Des voiliers y résident, peu y transitent, mais il y a de bonnes douches, et services. Bout de ponton, on observe les pêcheurs revenir du large en frôlant notre bateau.  Le poisson se fait rare, s’éloigne de côtes. Les goélands sont nombreux et affamés. Le soleil, en canicule, est au rendez-vous. Notre voilier, en aluminium, surchauffe : on vote pour une douche et bière au bar : fraicheur extérieure, intérieure, nous va. Le phare nous éclaire de son faisceau en revenant manger paella au restau. Il est automatique, plus de gardien. Au-dessus, une antenne relais se tient. Le port, chacun sait, est un havre de paix. Camarinas reste des plus protégés. Le vent, la nuit, ne viendra pas perturber  nos rêves de croisières, d’aventures. Au final : sommes restés, un  jour de plus que prévu, temps de visite de la ville, des environs, de la baie, temps de se remettre la tête à l’endroit !  Nous repartons au petit matin brumeux et en même temps que les pêcheurs qui vont au large, et lors, nous longeons la côte direction plein sud, Lisbonne. Partir, repartir, partons à l’aventure, la mer nous attend, quittons la terre. La liberté est sacrée, pour marin pur, adoucit ses contraintes et ses misères.

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Textuels symboliques 

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Phares

  • Symbolique de forme : Aujourd’hui, avec la technologie (GPS, électronique de bord), les grands phares d’atterrissage ne sont plus indispensables. Utilisés  pour  situer  la terre, il y a encore quelques années, ils ont aujourd’hui une fonction patrimoniale et ils servent également de support antennes-relais pour les  réseaux  de  communications maritimes,  civils  ou  de  défense, notamment les Centres Régionaux Opérationnels pour la Surveillance et Sauvetages. (bateaux.com/article/22391/un-phare-c-quoi)  Une halte dans un port sera toujours la bienvenue, surtout après cinq, sept jours ou plus de navigation pour prendre une bonne douche, se ravitailler, se reposer, sans parler de laver ses vêtements, de parler aux gens locaux.

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Port

  • Symbolique de fond : Un port peut remplir plusieurs fonctions, mais doit avant tout permettre d’abriter les navires et en particulier pendant toute opération de chargement et tout autant de déchargement. Il facilite aussi  les opérations de ravitaillement et de réparation. Il est un lieu de séjour, durable, l’opposé du mouillage ou havre, consistant en une rade, protégée des vents dominants et des vagues. Par la terre, un port restera protégé par une ou plusieurs digues ou môles. Wikipédia

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Corrélations 

  • Liens fond/forme  : Qui dit port ou marina, dit café, restaurant. Ce n’est pas tant qu’on ait soif ni même faim, sur notre voiler, il y aura de quoi se sustenter, plutôt l’envie d’un changement de cadre, sinon d’atmosphère, et voire de service à table, puis c’est marquer d’une pierre, notre arrivée, surtout ici, après une semaine passée en mer et  puis la compagnie, sourire de la serveuse, avec un petit alcool, local, bien frappé, dosé. Un chenal d’entrée, signalé  par  des bouées, parfois par un phare qui en indique le môle à viser, ou à contourner, au dernier moment, avant  d’amarrer  au ponton visiteur ou place de port réservé, si on est attendu, où résident. Si tous les  phares sont, évidemment, tous différents, leurs feux indiqueront : où l’on est, et où l’on va ! 

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