812 – Comment survivre sans quelque certitude !

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Textuels

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Textuel poème   

  • Enfin quoi : j’ai la certitude que je suis né, que je vis et même qu’un jour je mourrai : « Tout homme est mortel or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. » C’est simple, logique, imparable, vérité en rien contestable ! Mais cela ne me dit pas ce que je fais sur cette Terre, si je suis de passage pour aller vers ailleurs ou si j’erre comme une âme en peine en  plein mystère ! Ce qui est valable pour moi, l’est autant depuis la naissance de l’Humanité toute entière. Je ne doute pas que je suis homme, mais suis-je moitié animal, moitié divin ou erreur de la nature ! Que m’apporte de plus ma suprême domination sur elle, une fois mort, enterré, disparu, en elle ! Le doute est créateur, proclament les philosophes et les artistes, oui mais créateur de quoi : de finitudes ou d’infinitudes ! Douter de tout conduit à une certitudes,  celle de ne plus rien avoir, celle de ne plus rien pouvoir, celle de ne plus rien savoir. Au moment de mourir, aurai-je la certitude d’avoir bien vécu, alors que j’en doute. La certitude d’avoir bien vécu m’ôte-t-elle le doute sur ma mort définitive en prétendant que ma vie n’aura servi à rien ? Rien ne me sert de croire ni de nier si ma vie n’a de sens que par son passé et que je ne peux, en aucune façon, en projeter son devenir lointain. Comment faire cohabiter le doute et la croyance, l’erreur et la vérité, alors même que, par nature ou par essence, ils sont antinomiques ? Je crois que je doute et je doute que je crois sont une seule et même chose. Une pièce à deux faces dans laquelle mon esprit s’empile tout en oscillant de l’une à l’autre avec une constante au milieu : toute nouvelle connaissance que j’acquiers contribue à ma réduction d’incertitude. Cela est valable aussi pour l’Humanité, la Terre entière car la connaissance du Monde, comme la Tour de Babel, n’est achevée, et bien plus encore, la connaissance de moi-même.

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  • Textuel extensions

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  • Je ne peux pas douter que le Monde existe, que j’existe en ce Monde car dès lors que je le fais, j’acquiers une certitude, celle de l’altérité, que les choses peuvent être autres : je les perçois lors je les crois. Croire suppose être vrai et qui décide de cela : l’Homme, l’humanité ! Aucune vérité, certitude, ne nous vient de l’intérieur. Les lois et théories de la physique sont dites immuables : leurs réfutabilités nous font changer de cadre de pensée. Expliquer le fonctionnement mécanique, fut-il quantique, est une chose ; comprendre l’homme est une autre, en ses arcanes, déboires, ses folies, mystères, passions. Nous avons des certitudes, celle qu’on est né, on existe, on meurt ; celle d’être différent de tous les autres animaux ; celle de faire partie d’un univers incommensurable ; la vie après la mort demeure incertaine. Si je peux me croire, me dire, immortel, incarné  ou me prolonger à travers ma progéniture, le doute subsiste, faute de preuve. Nombre de certitudes se font de plus en plus rares de nos jours tant nombre de croyances subsistent en dépit de preuve scientifique de non fondement : connaissance et intelligence ne suffisent, en vérité. Plus simple est de déléguer et donner sa confiance à une secte, une religion, un parti, un dogme, un système, sans, à aucun moment, douter qu’on est manipulé et au vu du contraire, contester pour ne désespérer ! Avant même de croire en quelque chose, quelqu’un : de croire en soi, constitue la base de l’interrogation. Je sais que j’existe et que j’aurai un destin si c’est moi qui le définis, qui l’écris.

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Textuel fragments

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  • Échangerai mes certitudes scientifiques contre doutes métaphysiques, histoire d’être tranquille d’esprit, ne pas mourir en ignorant, en ahuri. La certitude n’est pas pour demain : toute théorie scientifique, pour se rendre validée, se doit de pouvoir être réfutée : elle est un serpent se mordant la queue. Cà ne l’empêchera pas d’avancer en rampant dans ses certitudes éphémères, provisoires. Elle s’appuie sur une accumulation d’expériences exemptes des subjectivités de chercheurs. Certains considèrent la science comme une religion ou une croyance : ils pensent que le nombre, la statistique, l’emporte sur la pertinence. À ce jeu-là, sur la place publique, une peine de mort servira d’alibi en justice pour s’en laver les mains ! Observer un bouquet de fleurs dans un vase : certains verront vase et fleurs de même couleur, d’autres de couleurs différentes, changeantes. Ces variations incontrôlables créeront un biais expérimental. On pourrait multiplier les exemples, en changeant de contextes, de situations. La seule certitude que l’on a est que l’on va mourir. Si certains la dénient, si certains, la renient, c’est qu’ils n’ont pas compris que toute vie est faite pour être finie.

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Illustrations

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Visuels 

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  812 1

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Croire en soi-même, c’est déjà

un acte de foi,  … une certitude,

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812 2

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bien qu’il faille pointer tous les

points  noirs  de  son  identité,

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812 3

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 les confronter au reste du Monde,

voire à toutes ses connaissances :

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quelle confiance, quelle incertitude :

aux autres voire à vous d’en décider.

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Textuels symboliques

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Bouquet de fleurs

  • Symbolique de forme : On appelle symbolisme des fleurs, le fait d’attribuer à certaines fleurs, des vertus, ou de servir d’emblème. Et l’iconographie des cinq sens représente l’odorat sous la forme de compositions florales ou sous l’aspect d’une figure qui tient à la main un bouquet de fleurs ou en hume les parfums. Depuis l’antiquité, l’image de la fleur est associée à l’idée de la brièveté de la vie, de la beauté et des Vertus. Wikipédia : fleurs

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Certitude

  • Symbolique de fond : Le doute est remise en question des certitudes, et, des croyances. Elle est  nécessaire car ces deux notions éloignent du chemin commun évolution vie. Mais certitudes et croyances sont nécessaires car elles aident à vivre en conjurant la peur : un paradoxe de l’humain en quête de sens. Affronter : qu’est-ce qui me prouve que tel produit est bien bio ?

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Corrélations > vérité approchée, totale, doute, croyance, résiste

  • Liens fond/forme  : La certitude est comme la vérité : approchée jamais totale, il subsiste une once de doutes ! Comme l’on en peut douter de tout et de soi, en permanence, on se forge des croyances, résistant à remise en cause dans la durée et au bout d’un temps, elles sont câblées au point de ne plus pouvoir s’en débarrasser, surtout quand  on n’aura  rien d’autre de  crédible à mettre  à  leur  place ! La différence entre les fleurs naturelles et les fleurs artificielles, devient minime, du moins à l’œil qui pourrait s’y tromper. Vous pensez bien que si, sur le plan naturel, l’on peut faire erreur et en toute bonne foi, que dire des concepts, idées,  opinions,  etc. ! Quant à survivre sans, je serais d’accord avec  «Ce  que  les  hommes  veulent, en  fait, n’est  pas la connaissance, c’est la certitude». (Selon Bertrand Russel).   L’homme n’est, en définitive, que ce qu’il croit, je dis bien l’homme et non la science qui elle est bien plus  objective et certaine que lui, en dehors de lui, et que l’homme, avec méthodes, découvre et n’invente pas.

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