21 – Conil, escale dans le petit port de pêcheurs

<<   Poème et calligramme  

.

Textuels

.

Textuel poème

.

  • Ici,  à  Conil, les plaisanciers ne se mélangent pas avec le moindre pêcheur. Sans pêcheurs, un vrai port demeure-t-il encore lui-même : que non ! Ici, il y a  quelques vingt thoniers, rassemblés au même endroit ! Résultat : cent pêcheurs, d’un côté, cent plaisanciers de l’autre, tolérés. Ce port est bien signalé sur les cartes, mais il demeure à peine visible, à vue. Des marins actifs déchargent, sur le quai, l’ensemble des poissons frais. Conil est bien blotti et bien protégé pour entretenir ses filets et ses fraies et ce d’autant qu’il essaime ses couvains en mer pour tenter de la repeupler. Ses bateaux sont alignés sur cinq ou six rangs, par taille, les plus grands à l’entrée, plus petits, en bataille, un peu partout dans le fond, sans pontons ni sans jetées. Un côté terre en falaises rouges, un côté mer en béton coulé tant les milliers de blocs, bétonnés carrés, forment sa longue  digue. Certains, plus près des flots, soulevés par la tempête, se sont affaissés, entremêlés, car l’eau prodigue une énergie insoupçonnable lors frappant les rochers. Pendant la journée, les bateaux sont restés amarrés : la tempête les empêche de sortir pour aller pêcher. Ils ont tous un même air de famille mais chacun conserve son identité, devenant moins semblables, une fois armés pour la pêche en pleine mer mais non pour des loisirs d’été ! Nous sommes le seul voilier à mouiller en avant-port. Acceptés pour nous protéger de la tempête nous ayant secoués, nous bénéficions de la légendaire hospitalité. Nous sommes sortis pour naviguer vers le port de Tanger, en face ou presque, à trente-cinq milles nautiques. Nous voyons s’éloigner Conil port, comme point ciblé. Parvenus au milieu du goulet de Gibraltar, nous nous rapprochons, déjà, de l’Afrique. Le vent se met à nous narguer en sens contraire mais faire demi-tour devenait critique, nous ne pouvions laisser, sans le moindre accueil, nos deux belles équipières ayant pris rendez-vous avec nous, à Tanger.

.

Textuel extensions

.

  • Pour nos équipières, la tempête demeurait une vue de l’esprit : ne pas nous voir au rendez-vous, serait un coup de folie ! On aurait pu différer d’un jour en les avertissant et en leur expliquant qu’on était bloqué à Conil par la tempête. Mais l’amour n’attend pas et il peut braver n’importe quelle tempête, à l’intérieur sous un crane comme à l’extérieur, sous un vent des plus fous pour rejoindre femme et enfant. Conil est un port de pêche, d’une importance moyenne, sans véritable marina. Nous n’y sommes entrés que pour nous réfugier suite à une tempête et voilà. Celle-ci terminée, ce fut plaisant de visiter et le port et la ville ! Bien qu’authentiquement espagnole, l’on ne pourra qualifier, de spot, Conil ! Il arrive que le hasard ou la nécessité fassent bien les choses pour visiter, pressé par calendrier, nous avons bien, pourtant cette fois, pris le temps d’en profiter.  Bateaux et poissons, rien de plus normal pour un port de pêche plus que de plaisance où nous nous sommes réfugiés en avant-port pour nous mettre à l’abri grosse tempête, du fait qu’il est protégé par une longue et grande digue sur laquelle se fracassent des grosses vagues dont on entend les bruits sourds, explosifs, monter à l’assaut pour tenter d’envahir les bateaux. Pour mieux nous remettre de nos émotions, nous avons visité  la ville, toute blanche, à côté : sa grande plage en a fait une station balnéaire pour notre escale imprévue  et nous en sommes surpris. Le temps passe et la tempête se calme, nous sommes attendus de l’autre côté, à Tanger : deux équipières débarquent d’un avion, il ne faut pas les faire «mariner», sans voilier.  Des grosses vagues, transformées en houles, nous tanguent, gitent, roulent, mouvements violents, nous saoulent, nous obligent à nous mettre en boule.

.

Textuel fragments

.

  • Ce par la nécessité de se réfugier en tempête, en un abri sûr en attendant jour meilleur. Personne pour nous accueillir : port fermé : passer votre chemin ou mouiller en son avant-port ! Ce que nous avons fait, la sagesse le conseillait en mouillant deux ancres, une à l’avant, une à l’arrière. Le lendemain, le gros coup de vent allant en diminuant, nous aurions pu repartir mais nous profitons du lieu pour le visiter et bien nous en a pris : il est bien vivant ! Port, ville, plage, environnements charmants, sont autant de surprises pour tous navigants. En tous les cas, je me souviens avoir dégusté un bon poisson, acheté sur place, à la criée. C’est presque à regret qu’on quitte ce port, motivé par la suite du programme, pour autre sort. Conil de la Frontera, où maisons blanches sont sans exception, est comme la signature d’une ville homogène, touristique, authentique, évoque le cœur et l’âme de l’Espagne. Frontera sépare espace chrétien et musulman, ses tours d’influence romaine puis médiévale, témoignent de son long passé historique, dont la Tour de Guzman  d’antan en reste le flambeau.

.

Visuels

.
21 1

.

Des bateaux de pêche en entrée

et en sortie du port de Conil.

.

.

.

L’entrée protégée de l’avant-port

de Conil avec, en fond, le port.

.

21 2

.

Une longue digue, côté mer, offre

une protection contre tempête.

.

21 3

.

Nous en profitons pour visiter

sa plage et sa ville toute blanche,

.

Scénario

 .

Fiction

Textuels symboliques 

.

Bateau de pêche

  • Symbolique de forme : Bateau de pêche, dénomination désignant l’ensemble des navires  de  la  pêche, sont conçus pour sa pratique et parfois de vie à bord durant de longues  périodes, respectant toutes bonnes règles de sécurité mais les conditions de travail et vie y sont souvent rudes. On distingue souvent la Pêche artisanale et industrielle. Wikipedia.org/wiki/Navire_de_pêche

 .

Poisson

  • Symbolique de fond : Conil de la Frontera est une ville d’Espagne, dans la  province de Cadix en Andalousie, positionnée sur la côte Atlantique. Population 21 000 habitants. Symbole de l’élément eau, dans lequel, il vit toujours, et aussi de fécondité par sa prodigieuse facilité de reproduction, le poisson a inspiré iconographie chrétienne : s’il porte un vaisseau sur son dos : Christ et son Église.

 .

Corrélations> Criée,  tempête, mouillage, rendez-vous, vague

  • Liens fond/forme : Nous avons préféré flirter avec la criée de poissons qu’avec la tempête pour traverser le goulet Gibraltar, en mouillant dans l’avant-port en échappant à un sort, qui aurait pu nous être funeste, tant mer était démontée. Nous aurions dû attendre qu’elle se calme un tant soit peu mais notre impératif était de la reprendre, afin d’honorer un rendez-vous, prévu ce jour-là, Maroc, de l’autre côté. Nous nous sommes dits, qu’en tant que marins aguerris, Nous pouvions étaler ses vagues, mal nous en a pris. Pécheurs de poissons, avec de larges bateaux, côtoient, de près, les fines coques des voiliers. Tout un monde les sépare : loisir et travail, lors mer et port les rapprochent, à terre, la rudesse et la hardiesse des pécheurs ne l’envient en rien aux plaisanciers, sortant par tous temps et tempêtes. Quitter un port de pêche ou une marina, le lendemain de tempête, est prendre le risque de se faire chahuter par vague et courant : Dieu sait si, en la matière, nous sommes et bien servis.

.

<<   Poème et calligramme