48 – De Fuerteventura à Gran Canaria

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Visuel scénario

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Les différentes allures d’un voilier

par rapport au vent,

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telle que celle-ci, avançant à trente

 degrés, vent de face,

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selon sa force vélique : bateau, voile,

courants et vents !

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Textuel calligramme

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  • Cette courte traversée sur notre voilier d’Ar-Kilé, se devait d’être programmée comme une promenade de santé ! Y avait soixante milles nautiques Fuerteventura à Gran Canaria : traversée  annoncée idyllique, débutions grande voile au mât. Elle nous aura gâtés de tous les temps qu’on vient, en mer, à rencontrer, nous aura fait faire beaucoup de mouvements : souquer, toiler, virer, abattre, lofer ! C’est un vrai stage pour équipier, en accéléré : le vent changeant souvent d’allure, très content d’arriver en fin de journée. Avec des ennuis de pilote, régulateur, fallait tenir la barre en connaisseur. De Fuerteventura, à Gran Canaria en vol d’oiseau, un pas ; en voilier, six. Le vent souffle à huit nœuds à notre sortie et, devant le port, alors au moteur sera notre sort, d’après notre météo : fâcheux ! Dès la pointe, quatorze nœuds : on hisse les voiles qui, d’aisance, nous font avancer, petite cadence, en une mer calme au miroir douteux. Passé la pointe et déjà vingt nœuds on prend un riz et on réduit le génois, la mer grossit, elle est creuse cette fois, le temps deviendrait-il plus hasardeux ! Au large, l’on atteint  vingt-six nœuds, mais, pas de panique, l’on tient le cap, que ça tangue… ça roule… ça dérape, nous en sommes tout heureux. A mi-parcours, sous grain, tempétueux, nous prenons un second ris faisant mouchoir comme génois. Nous voici en purée de pois : tiens bien la barre, malheureux ! Le vent fort s’essouffle en demi-ton, à tel point qu’il nous faut renvoyer de la toile pour assurer notre programme de voile pile à l’heure. Le vent revient juste avant l’arrivée, au moteur, au port au ponton estimée avec près deux heures d’avance et nos bénissons, de vent, la chance.

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Textuel extension

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  • Une traversée est une aventure et une gageure : on sait quand on part, on ne sait pas quand on arrive, et même si on arrive, on peut subir des changements imprévus de météo, avarie mécanique, coque qui prend l’eau. Ici, nous aurons eu « la totale », toutes les allures, types de temps, sortes de hauteurs de vagues et de courants. La seule chose qui est rassurante est d’apercevoir une ile, en vue, de chaque côté, la première allant en diminuant et l’autre, en principe, en augmentant, à moins que l’on face du sur-place ou que l’on marche à reculons en sens inverse, sans s’en rendre compte. Un sillage n’est pas un chemin, mais une trace, après son rapide passage, trace, plus ou moins forte, plus ou moins visible, et toujours éphémère ! Le vent, lui, ne laisse aucune trace, même s’il soulève de grandes vagues. Il est diffus, il est partout, change de sens et parfois même tourbillonne. Il diminue, disparaît, meurt et soudain sous un grain en regain, adonne. Une traversée d’une ile à l’autre, est comme chapitre, que l’on clôt, pour en écrire aussitôt un nouveau, La mer est un no man’s land entre deux qui interfère, en projections imaginaires, sur ce qu’on a vu, sur ce qu’on va voir. La mer garde ce pouvoir quasi magique de nous faire prendre la bonne distance entre une résidence et une itinérance : « on the road again », disent les motards : sur la machine, plus rien n’existe sauf profil de route, bruit moteur ! Et quel que sera le bateau : voilier, vedette ou cargo, il laissera comme sillage, derrière lui, certain temps, comme postcombustion avion : même chose entre eau et air !

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Textuels symboliques 

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Sillage

  • Symbolique de forme : Une équipe française vient de remettre en cause une vieille théorie sur le sillage laissé par les bateaux à voile ou moteur, montrant qu’il ressemble à l’onde de choc créée par  un avion, que l’on appelle supersonique lorsque ce dernier vient  franchir son mur du son.  Les objets se déplaceraient à la surface d’un liquide comme les bateaux ou, comme les canards et tous créent un sillage de vagues, en formant comme une sorte de… »V ».    Modifié, source : PARIS (AFP)  Science et Avenir

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Boomerang

  • Symbolique de fond : Devenu  symbole de l’Australie, le boomerang traditionnel est, souvent, finement décoré. Il était utilisé, par les aborigènes pour la chasse, mais aussi pour couper, retourner la terre, faire du feu par friction ou comme instrument de percussion. La gravure sur bois est un pendant de l’art aborigène.  letemps.ch/images/photos/ culture/leffet-boomerang

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Corrélations > Traversée, s’éloigner, vitesse, trajectoire, trace

  • Liens fond/forme : C’est vrai, quoi, pourquoi le sillage s’élargit au fur et à mesure qu’on avance, qu’on s’éloigne, et ce quel que soit la vitesse, force, masse de déplacement et voire de propulsion. Il est courant que les vagues et les tempêtes, brouillent les traces et les pistes, en donnant l’impression de ziz-zag. L’association d’une forme et d’une trajectoire pour fond : courbe évoquant un boomerang alors qu’il s’agirait, ici, d’un sillage d’un bateau, qui rime parfaitement  avec vitesses et  virages. En réalité, un voilier ne laissera pas cette trace or on pourrait projeter le fond sur une telle forme en faisant défiler toute une croisière en accéléré.

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