944 – En mes rêves les plus fous, j’imagine

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Textuels : poème, extensions, fragments

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Textuel poème 

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  •  Les rêves simulent une autre réalité : l’esprit a l’ascendant sur le corps, tout en lui procurant ce pouvoir d’être léger en sens exacerbés. Le thème est souvent : un voyage aux péripéties improbables avec recherches d’altérités, aptes à combler ses vœux. L’imagination étant au pouvoir, pas de limites pour entendre ni voir ni se déplacer en lumière ou en noir : la seule chose à éviter reste le cauchemar ! En mes rêves les plus fous, j’imagine que mon esprit voyage sans mon corps, au-delà de l’horizon, et plus loin encore, jusqu’à atteindre le fond de mes origines ! Je vais par les monts et par les vallons, du bas vers le haut, et de large en long, les yeux au taquet, les oreilles aux aguets, pour rechercher une âme qui m’aimerait. Je tombe dans le vide, je monte au ciel, la Terre me parait un gouffre plein de fiel, plein d’êtres qui se battent pour de l’argent : mon rêve n’est pas d’or mais de firmament. J’imagine que tous entendent, partagent même air, atmosphère, eau en nuages, que les riches, les pauvres deviennent sages pour que la vie soit un rêve et le bonheur sans âge. A chaque fois, je réintègre, brusquement mon corps de chair, sinon mon cher corps, mais, en ses illusions, je joue de ses dix cors et je suis fatigué d’être mortel, en me réveillant.

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Textuel extensions

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  • En mes rêves les plus fous, j’imagine ce que je ne vis pas ce que je ne suis pas, comme un acteur qui découvre le rôle qu’on lui octroie, sans qu’auparavant, il ne s’en aperçoit. Pastiche de sa vraie vie : pensez-vous ! Non, rien d’autre qu’une mise en scène d’apparence lointaine de vous et chaotique à  souhait et qui pourtant reflète profondément votre état d’esprit du moment, voire la dernière chose que vous avez vue, la dernière pensée que vous avez eue ! Votre rêve n’étant pas tenu par le moindre interdit, vous pouvez vivre des choses qui ne vous sont pas permis : permis de voler, dans tous les sens du terme, permis de tuer, y compris sans immunité, sans  impunité, d’aimer ou de détester ou de vous venger de qui bon vous semble, sans justice ni sans morale car sans responsabilité ni culpabilité. un autre monde, parallèle, parfois conflictuel, parfois sensuel et parfois cruel : tous les scénarios se suivent et sans se ressembler en apparence tout en racontant toujours un peu les mêmes histoires, celles de nos frustrations non soldées. Qu’est-ce qu’un rêve fou : ne le sont-ils pas tous, lors l’irrationnel serait le lot de son inconscient.  Les barrières tombent et la gravité en fait autant et la toute-puissance du «moi» se fait son cinéma : son corps et même son esprit ne saurait léviter, quel que soit l’endroit  où il se trouve, délivrés du poids des conventions sociales voire morales. Ce n’est pas qu’on soit fou dans ses rêves, il s’agit d’une autre logique, inconscience qui ne nous décodera point sa cohérence, et pourtant, disent les psys, elle en aura ! Le rêve est une porte dont on n’a pas la clé, elle s’ouvre sur des couloirs autres réalités nous fascinant ou nous effrayant à souhait : je suis un moi multiple qui, parfois, me plait. Des rêves fournissent matières à l’imaginaire, concevant possibles ; introduisant probables, il n’est plus qu’à les rendre crédibles : on aura au moins vécu en rêve, faute de réalité.

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Textuel fragments

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  • Rêves, parlons-en de leurs interprétations, chacun y va de son couplet, non de refrain ! Je rêve d’avoir rêvé : je ne m’en souviens plus : au réveil, s’en vont au plafond si je ne les note pas. Quant à savoir ce qu’ils veulent vraiment me dire : personne n’est là pour m’aider, pour me contredire. Il m’arrive  aussi  de rêver, en plein jour, bien éveillé, ce sont des rêveries construites et voire … récurrentes. Rêves de voyages, actions, personnages, par procuration, où des rencontres sont parfois surprenantes, engageantes. Du rêve à la réalité, il n’y aura qu’un pas, dit-on, si on veut, mais dans la grande majorité des cas, demeurent vœu pieu. Certains vous diront qu’ils ne rêvent pas, ni le jour, ni la nuit, la vie est trop triste tant leurs dernières illusions sont parties. Selon moi, rêves les plus fous, demeurent aussi les plus beaux, ils nous affranchissent de toutes les barrières et des interdits. Ce n’est pas tant que je rêve d’être quelqu’un d’autre, ailleurs, que de profiter d’une liberté qui me donne accès au bonheur. À vrai dire je ne sais pas si c’est j’ai rêvé d’être ce que je suis ou ce que je deviens qui est devenu ou deviendra mon rêve. À chacun de savoir s’il a réalisé un, plusieurs de ses rêves, s’il a rêvé d’être quelqu’un d’autre, n’étant pas lui-même.

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Illustrations : visuels, scénario et fiction

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Visuels

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944 1

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J’imagine mon corps qui lévite

 juste au-dessus de moi.

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944 2

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J’imagine que je suis en forêt,

en cet état d’apesanteur.

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944 3

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J’imagine que je me suis

téléportée jusqu’en Australie.

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C’est fou quand même, l’imagination,

qui vous suscitera nombre d’illusions

Textuels symboliques et corrélations

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Personnages

  • Symbolique de forme : Le symbolisme est une partie essentielle d’un récit pour déployer une myriade d’émotions chez le lecteur, moyen de réveiller nombre d’intuitions ou de représentations choisies et voire  étudiées. Et, si moi, je trouve le symbolisme fascinant, c’est parce que cela  me permet de lier des scènes entre elles, d’approfondir les relations entre personnages sans les décrire explicitement, mais simplement avec un grand jeu de symboles.      leahendersen-auteur.fr/les-symboles-dans-la-fiction

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Pierrot

  • Symbolique de fond : Pierrot, ou Pedrolino, serait un personnage de l’ancienne comédie italienne. Pierrot est candide, il est badin et a une certaine dose de bon sens. Son vêtement est blanc. Il ne porte pas de masque et a le visage enfariné. En Commedia dell’arte, il est  le rival  d’Arlequin et il deviendra  amoureux de Colombine, la blanchisseuse, dans certaines représentations.     Modifié, source : Wikipédia

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Rêves

  • Liens fond/forme  : Des personnages un peu déjantés, quoique volontairement, il y en a un certain nombre, théâtre, cour. On pense bien sûr au Fou du roi, seul à pouvoir se moquer de lui. Dans mes rêves, ce rôle me sied, je dois dire, je prends mon pied, dans la réalité jamais je n’oserai.

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